Galatée et Méline s’amusèrent ensemble jusqu’au coucher du soleil. Elles s’arrêtèrent pour regarder les reflets rose flamboyant sur les nuages et le lac scintillant.
— Il est temps de rentrer, dit Méline.
Elle chercha alors le diadème sur la rive, là où elle l’avait posé, et ne le trouva pas.
— Peut-être plus bas ? suggéra Galatée.
Mais le diadème n’était ni plus bas, ni plus haut sur la rive, ni dans la maison magique, ni au dehors.
— Peut-être dans l’eau ?
Méline se renfrogna, puis se transforma très vite en vouivre pour plonger dans le lac tandis que Galatée cherchait de son côté. Elle en ressortit au bout de quelques minutes.
— Je ne l’ai pas vu, dit-elle.
Son front de reptile était plissé.
— Je vais t’aider jusqu’à ce qu’on la trouve, lança Galatée.
Mais la dragonne secoua la tête.
— Tes parents t’attendent pour le dîner, et tu dois te coucher tôt. En plus, tu ne sais pas encore voir la nuit.
— C’est le moment de m’enseigner, alors.
Méline refusa à nouveau.
— Ne t’inquiète pas, dit-elle. Je vais chercher encore un peu, et si je ne la trouve pas je recommencerai demain. Elle ne peut pas être bien loin.
Les deux amies se dirent au revoir et Galatée courut jusqu’à la maison, où ses parents l’accueillirent. Le dîner était déjà prêt. C’était son plat préféré : des pâtes à l’huile d’olive avec des carottes crues, du concombre et du poivron, et un gros bout de fromage. Ensuite, sa maman lui lut une histoire. La petite fille eut le droit de lire une BD toute seule, puis s’endormit avec un soupir. La journée avait été longue. Sa dernière pensée avant de s’assoupir fut pour le diadème étincelant dans l’herbe, au milieu des roseaux. Elle espéra très fort que Méline l’avait déjà retrouvé.
Pendant ce temps, Méline nageait encore dans le lac, plus inquiète qu’elle n’aurait aimé se l’avouer. Elle n’avait jamais encore perdu son escarboucle. L’escarboucle était une pierre précieuse transmise de génération en génération de fée, et la sienne était un grenat trouvé par son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère il y a des années, dans un labyrinthe caché de la grotte la plus proche du lac. C’était le signe de l’alliance avec le peuple des démons de la montagne, qu’on appelait aussi des faunes. Qu’allait-elle faire, si elle ne la retrouvait pas ?
Les poissons la regardaient passer, intrigués, mais aucun n’avait vu quoi que ce soit. Et c’est ainsi que Méline, le cœur gros, finit par aller se coucher, dans sa chambre douillette au creux d’une grotte à l’entrée secrète.
Je n'ai pas encore lu la suite mais je trouve que cette histoire ferait un très beau livre illustré, pour les enfants ! Le lac, l'escarboucle, la description du repas, tout est assez visuel et je trouve ça vraiment très attachant ^^