Lettre à Asena

La veille de votre “Discours de l’expiation” à Bursa, le 10 avril 2053, L’angoisse me ballottait dans ses flots. Noyé par la peur, mes émotions avaient péris et il ne restait qu’un calme cadavérique sur mon visage. Ces secondes de morts entrecoupaient des piques de torpeurs et de colère qui galvanisaient mes muscles vers le suicide ou le meurtre. J’oscillais entre les vents de l'impassibilité et de la pure panique. Le pressentiment de votre perte me tordait déjà les boyaux. Sans doute, craignais-je que le sort tragique de votre père se reporte sur vous même comme une tare génétique qui ne peut quitter sa famille hôte. Mes bras s’engourdissaient de croire que je pourrais vous perdre de quelque façon. En ces temps, je n’envisageais déjà plus seulement la mort. D’autres démons m’avaient soufflé les différentes voix de votre chute. La mort n’en était que le dénouement fatal auquel dans tous les cas je m’étais résolu. Ce soir, en écrivant cette lettre et en me replongeant dans les souvenirs de la nuit du 9 avril, je sais encore que vous devez mourir aussi inexorablement que mon sang s'amollit dans les tourbes de mes veines. Ce que j’ignore c’est la forme que prendra votre crépuscule. J’espère que vous connaitriez un tranquille appel à la nuit. Hélas, en formulant ce voeux, je pense déjà vous porter le mauvais oeil. Asena, prolongez votre présidence ne vous fait pas immortelle. Au contraire, plus vous vous accrochez à votre pouvoir, plus les serres du temps vous lacèrent. Vous mourrez rapidement en ne laissant que les fondations pour une nouvelle dictature. Je ne dis pas cela pour vous effrayer et vous chasser. Il est vrai que je n’ai pas voté pour vous aux dernières élections - je ne l’ai jamais fait d’ailleurs, vous le savez. Brandir devant vous les menaces du temps ne sont pas un stratagème pour faire triompher la Turquie Démocratique et Clanique du clan Akın. Je ne m’abaisserais pas à si bas. Ce recueil de lettres n’est qu’une sincère prière pour vous protéger de vos ambitions. Ce destin que vous embrassez aujourd’hui est le résultat d’un risque auquel j’ai consenti pour vous sauver du Général Kirmizi, du RTI, des cisterniens. J’ai accepté de vous éduquer avec des idées contraires à mes principes pour votre survie et désormais je récolte les fruits amers de ce choix. Je veux vous conter mon sacrifice et mes peines et peut-être comprendriez-vous que le douloureux chemin de l’autoritarisme que vous empruntez est de ma faute, que vous auriez pu être tout autre et que vous devriez réfléchir à la personne que vous auriez pu devenir sans l’influence du RTI. Je veux vous faire penser à celle que j’aurais pu instruire, je veux que vous compreniez les choix qui ont mené à votre position politique actuelle, que ce n’est pas la vérité qui façonne vos décisions mais les décisions que j’ai pu prendre concernant votre éducation.  Ces erreurs accumulées qui vous mènent aujourd’hui à menacer le parlement fédéral, à amalgamer toute la société civile à quelques associations terroristes, à supprimer le cumul des mandats, ces erreurs accumulées ont été prises lors de la nuit du 9 avril. 

La veille du “Discours de l’expiation” , j’étais effondrée lorsque Lina, votre nourrice, vint me voir. 

 

  • Monsieur Dhib

 

  • Lina ! Vous m’avez surprise.

 

  • Navré. Je ne voulais pas vous interrompre.

 

Je savais qu’elle serrait ses petites mains potelées à les faire blanchir dans son dos, bien que sa stature altière et sereine n’affichait aucune inquiétude. La tendresse se lisait dans ses yeux et j’en étais ému sachant qu’elle m’était destinée. Je me détournais d’elle pour ne pas qu’elle perçoive mon émotion. Je sentais son souffle dans cette salle comme une onde analysant les recoins de la pièce. Elle répandait son parfum rassurant calfeutrant les quelques meubles habitant les lieux. 

 

  • Vous m’avez entendu ? 

 

  • Vous chantiez. Vous fredonniez notre nouvel hymne. 

 

Sa voix me caressait l’épaule, me réconfortant dans ma culpabilité. Je concentrais toute mon attention sur le quadrillage des lumières en contrebas pour ne pas céder à ma misère. Bien qu’elle connût déjà mes cris, je combattais l’envie de faillir, de m’affaisser dans ses bras. Toute l’opacité de la nuit s’était lovée dans les interstices de cette antichambre. Son ombre m’invitait à parler. 

 

  • Je sais… C’est un appel au meurtre. Je ne chante que ces deux premiers vers. Ce sont les seuls qui apaisent. 

 

Elle ne dit rien, je repris. 

 

  • Que pense-t-il de moi ? 

 

  • Qui ? 

 

  • Bora. Je dois le répugner de collaborer.

 

  • Il vous voulait vivant … Il voulait que votre plume survive à toutes les intrigues, qu’aucune politique ne la brise. Alors non, il ne vous en veut pas. 

 

  • Mais Lina, aujourd’hui, elle ploie sous le goudron idéologique. Mon encre n’est plus qu’une marée noire puante.

 

  • Aujourd’hui mais demain ? vous aurez tôt fait de nettoyer vos ailes mon ami.

 

Je ne m’étais toujours pas retourné. Nous dialoguons dans cette étrange disposition et j’eu l’impression d’être comme “La reproduction interdite”, comme si mon visage ne devait être vu et que l’intérêt résidait dans cette femme, qui connaissant tout de moi, semblait chercher dans ma chevelure la mèche à soulever pour voir rougeoyant mon nerf cérébrale défaillant. Dans sa dissection, elle devait me diagnostiquer le filtre à mes maux. 

 

  • Vous croyez ? 

 

  • J’en suis persuadée. Vous continuerez d’écrire des contes pour Asena, des fables pour ses 10 ans, des apologues pour son 13ème anniversaire, des poèmes et des essais à sa majorité. Vous lui dédierez des livres Arif pour qu’elle apprenne à vivre. Vous la guiderez dans vos pages pour qu’elle surmonte chaque obstacle. Dans la bravoure d’un personnage, elle verra sa mère. Dans l’opiniâtreté d’un autre, elle devinera son père. Et un livre dans une main, votre paume dans l’autre, elle s’épanouira. Vous serez heureux auprès d’elle. 

 

  • Merci Lina mais vous vous moquez. Vous m’avez trop lu pour présumer que le bonheur m'attend. 

 

  • J’échouerais toujours à vous faire sourire mais au moins je vous fais rire. 

 

  • Quelle est la différence ? 

 

  • Vous me demandez à moi, la nourrice ? Je ne suis pas l’écrivaine dans ce cabinet. 

 

Le rappel du lieu me remit les pieds sur terre. Elle me tirait de ces mots amicalement vers ce bureau silencieux, voisin des murmures de la salle de bal. Je regardais la table ovale, centrale, au velour vert et à la peau de chêne sur laquelle évoluaient les doigts dansant de Lina. Cet acte n’avait rien de sensuel, il avait pour but de guider mon regard de cet objet immobile à son visage, me faisant parcourir son bras doux pour que j’ose enfin ancrer mes yeux dans les siens. 

 

  • Vous êtes un brin poétesse dans votre application quotidienne, dans vos gestes altruistes et votre dévouement à notre orpheline. Vous savez mieux que moi le sens des mots ? Je ne connais que leur circonférence, leur texture et leur nuance sur le grain de papier alors que vous connaissez leur palette sentimentale. Eclairez moi, Lina. Je veux juste l’entendre de vos lèvres. Elles possèdent un seau qui estampe chacune de vos paroles de douceurs. 

 

Je ne crois pas qu’elle s’attendait à cette déclaration. J’en fus surpris moi-même mais je ne fis rien pour dévier la discussion. J’avais besoin de cette proximité, de cette tendresse, de la voir rougir. 

 

  • Je suis émue. Vous me touchez. Merci. Vous me demandez ce qu’est un sourire alors que vous venez de m’en offrir un ? C’est une parcelle de bonté qui s’épanouit dans les joues d’autrui, qui les étirent, comme deux graines prenant racines dans des pommettes jusqu’au plis de la bouche et lorsqu’il s'estompe, laisse un fantôme aimant. Un sourire, c’est bref. C’est une crise passagère de gaieté qui n’imprime pas aussi profondément son empreinte. C’est une secousse mais non un chavirement du cœur. 

 

  • J’aime vos mots. Je devrais prendre ma retraite et vous prendriez avec brio la relève. 

 

  • Oh, j’y ai pensé. Croyez le bien mais… vous me manqueriez. 

 

  • Je suis content que nous soyons là, ensemble. 

 

C’était simple, cette parole brève. C’était ce qui me manquait, de ne plus avoir le droit à la candeur langagière et de rester engoncé dans ma rhétorique. Cette pièce nue où seule dormait la table et son lit vert me conviaient à y abandonner mes formules politiciennes. Tandis que je reportais mon attention sur le mobilier, Lina se projetait dans un espace inconnu, les pupilles embuées de rêves. 

 

  • A vous parlez de cette fenêtre, de notre tour, je serais presque convaincu qu’au moment où je franchirais la porte, le banquet ne sera plus. La salle sera vide, froide, le chauffage éteint, ronflant des craquements du parquet dans l’obscurité. Je la traverserai à pas de loup pour quitter au plus vite les ombres et revenir dans les étages habités, notre “strate célestiel” comme Zeynep l’a surnommée, cette section qu’elle avait choisi d’occuper dans ce gratte-ciel. Vous vous souvenez ? des soirs passés loin de tout, loin de la guerre dans la chambre de Asena. Je jouais de la harpe et chantais les vers que vous m’avez transmis la vieille. Vous m’écoutiez assidue à vous émerveiller comme un étranger à vos œuvres et Asena, son visage était un film qui narrait les plus poignantes aventures et tragédies. Je me perdais à la contempler. Nous n’avions plus internet, nous n’avions plus nos familles, nous n’avions plus la fougue des idéologues innocents, nous avions du sang sur les mains, des tripes en colliers et des vicaires en manteaux. Nous étions déjà habillés de nos crimes et pourtant assise sur mon tabouret et vous, tête assoupie sur l’accoudoir d’une veilleuse, nous oublions le monde et notre culpabilité. Vous n’étiez qu’un conteur auprès d’une princesse et moi une nourrice à ses soins. Parfois, j’oublie la révolution cistérnienne, la guerre civile entre les clubistes et le RTI  lorsqu’elle s’endort dans mes bras. Ma vie n’a pas changé, seul le décor est différent mais la scène est la même et ma chorégraphie se répète. Arif, nous ne sommes point coupables de ne regretter un régime déchu. Nous sommes de ces rouages qui ne changent pas.

 

Lina avait dit lentement, sans cérémonie ce que je me refusais à entendre. Dans l’échiquier politique, j’avais choisi de m’abstenir, de n’être qu’un sujet et non un citoyen. Cette décision avait gardé ma vie et mon art. J’étais reconnaissant et honteux de ce choix. Je ne sais toujours pas si j’ai été lâche ou brave. Ce ne sont que des notions que l’on donne rétrospectivement à un acte pour tisser l’histoire. Ils ne sont pas tangibles. Lina me ramenait à un objet, ni couard, ni courageux, juste se tenant dans l’espace. Ce qui m’effrayait en cet instant, c’était vous car vous ne vous étiez pas encore calcifiée dans la chose immobile que j’étais. Vous n’avez pas encore choisi d’être citoyenne ou sujet. J’avais peur de votre libre arbitre, de votre esprit critique. Je vous espérais stupide. 

 

  • Elle changera. Elle grandira. 

 

  • Comme tout enfant le doit.

 

  • Elle grandira et ne sera plus aussi facilement manipulable. Que feront-ils d’elle à ses 16 ans quand elle prononcera ses premières vraies idées politiques ?Si les gens l’écoutent ? Elle est la fille de Bora, de Zeynep et la petite-fille de Orhan Yildiz. Que feront-ils si elle ne prêche pas leur paroisse mais le Guide de son père? Nous sommes en suspens, dans un interlude de notre histoire et je crains que le dénouement ne soit en notre défaveur. 

 

  • Vous êtes lugubre, mon ami. Elle n’a que 9 ans et le monde a le temps de changer de plusieurs degrés sa révolution. De plus, peut-être sera-t-elle exactement à leur convenance ? Peut-être auront-ils tôt fait de déceler votre mauvaise influence pour la prévenir de toutes vos traîtres semences ? Ne vous inquiétez pas, Arif, elle est une enfant. Elle est modelable. 

 

Cette discussion essaima la première graine de notre discorde, ma chère Asena. J’étais horrifié à l’idée de laisser ces fanatiques vous corrompre de leur propos et pourtant j’en percevais le bien fondé : votre survie, notre survie. Je devais bientôt accepter de vous voir mûrir en une personne que je haïs. Heureusement pour moi, vous avez prouvé être plus mesuré que vos prédécesseurs néanmoins, c’est mon consentement à votre endoctrinement qui aujourd’hui explique nos dissensions sur nombres de sujets. A chaque dispute, je regrette de vous avoir abandonné à leur idées contraires aux miennes, de ne pas vous avoir convaincu plus de l’idéologie libérale de votre père, de vous avoir laissé lire mes derniers écrits sur l’apologie de la sécurité sans vous faire croire dans l’adoration de la liberté. Ces textes de pensées chinoises de l’ère Xi Jinping ont été écrits dans le trouble de la guerre et aujourd’hui je les regrette en partie. J’en constate amèrement les séquelles lorsque vous évoquiez en octobre dernier la suspension du parlement pour jauger la résistance populaire. Parfois, je frémis en me questionnant sur la profondeur de leur cicatrice. 

 

  •  C’est horrible ! La voulez-vous prosélyte de cette dictature naissante ? la voulez vous  collaboratrice de la destruction de la Turquie ? 

 

  • Vous êtes un idéaliste. A croire que vous n’avez jamais connu le Commissariat. Ce n’était pas la démocratie que la révolution des tulipes nous avait promise. 

 

  • Être écrivain me prémunit de devenir assassin. Je suis un rêveur, les rêves ne connaissent pas leurs conséquences ou s’ils en ont ouï-dire, ils préfèrent l’ignorer. Mais Lina, notre Asena, deviendra-t-elle le perroquet bavard du Général Kirmizi et des RTI ? 

 

  • Oui, si cela lui permet de vivre. 

 

  • Mais que vaudra sa vie si elle ne porte en héritage ni son père, ni sa mère ? 

 

  • L'aimez-vous uniquement car elle est la chasse de quelques reliques de Bora ?

 

  • Je ne sais pas. Aimez-nous réellement quelqu’un ? ou aimons nous les moments partagés avec cette personne ?  

 

  • Je ne verse pas dans la philosophie. J’ai élevé Asena comme ma fille alors si pour survivre, elle doit haïr son père, le calomnier, le répudier dans la lumière des caméras, je l’accepterai et je la conforterai dans chacune de ses paroles. Je choisirais la conduite de l’histoire qui lui permet de vieillir. Si je dois accepter qu’elle ne connaisse de sa mère, Zeynep que les idées de son grand-père, Orhan qu’elle ne connaisse pas l’amour qu’elle vouait à Bora, qu’elle ne connaisse que son ralliement aux cisterciens mais que par cette croyance, elle puisse mener une existence aussi longue que la porte son coeur alors, oui, j’édifierais mes mensonges en vérité. 

 

Lina m’avait convaincu mais je m’abstenais d' admettre cette évidence. Je voulais rétorquer un argument pouvant me convaincre moi-même. C’était tout bonnement impossible. J’étais prisonnier de son affirmation, sonné de ne plus pouvoir la nier. 

 

  •  Je ne sais que dire. 

 

  • Tu as encore le temps d’y réfléchir. 

 

  • Vous me décrivez  cela comme si j’avais encore des mois pour me décider alors que tout commence demain. Lina, C’est demain sa première allocution. 

 

  • Vous lui avez donné son speech ?

 

  • Non. J’aurais dû le lui remettre de cela 3 jours mais je n’arrive pas à m’y atteler. 

 

  • Je comprends mieux la tournure de notre discussion. Vous ne savez si vous devez entamer son endoctrinement contre les valeurs de ses parents et l’asservir à celle du Général ? Elle ne peut nuancer ses propos en surplombant le charnier de Bursa. 

 

  • Que pourra-t-elle dire de sa voix d’enfant ? que 100 000 personnes ont perdu leur vie, que presque la moitié de la ville a été annihilée ? Que dira-t-elle dans son oraison fluette ? affligera-t-elle son père de ce massacre ? Sera-t-elle seulement que la folie le gouvernait ? Que le meurtre par erreur de son épouse acheva les dernières parcelles de sanité de son esprit ? 

 

  • Elle le condamnera pour sa cruauté, pour le courroux du léviathan désespéré qu’il était dans ces derniers moments. De celui qui n’a que le meurtre pour ordonner sa population. Elle le hissera en tyran et s’excusera en son nom, plaidant la traitrise honorable de sa mère à son père et proclamant son dévouement à la cause maternelle. C’est ce que vous vous devez d’écrire pour qu’elle vive. Ne tergiversez pas à vouloir ménager quelques douceurs à votre héros déchu. Il est mort et n’en a plus besoin. Asena a besoin de votre aide maintenant. Cela ne vous engage à rien à être son mentor. Vous pourrez très bien vous retirer de votre devoir de précepteur envers cette enfant et laisser sa formation à quelques augures du temps, espérant ou non pour sa survie. Octroyez lui au moins le luxe de ce répit. Confectionnez-lui un début de forteresse avant de vous faufiler à l’anglaise en courtisant je ne sais quelle ambassade. 

 

  • Lina, ne vous emportez pas. J’irais la voir avant que l’aiguille ne marque minuit avec un texte conforme aux idées de nos néophytes de dirigeants. Vous avez raison, je peux encore jouer mon rôle de chien obéissant auprès d’elle et auprès de moi-même avant que ma conscience devienne trop pressante et me somme de fuir. 

 

  • Eh bien, vous avez 4 heures pour tenir votre promesse et sauver ma situation actuelle. 

 

  • Qui y a-t-il ? 

 

  • Elle n’était pas à la cérémonie d’accueil des délégations. Le général et Aslan m’ont déjà sermonné face à cet affront et quelques menaces planent au-dessus de notre enfant. Elle doit se présenter au dîner. Elle est apprêtée mais ne semble pas vouloir émerger de son silence. Je l’ai imploré sans succès. Peut-être auriez- vous un langage plus persuasif que le mien !

 

  • Bien, n’attendons plus alors. Je ne veux pas prendre la poussière à l’image de ce bureau.


 

Nous nous glissèrent à travers une des portes en trompe l'œil. Nous avalèrent à grand pas les corridors  secrets qui avaient été commandés par Zeynep et Bora Le général Kirmizi connaissait sans doute leur existence mais il n’avait pas pensé opportun de poster des gardes en leur sein. Aussi pouvions nous les utiliser sans craindre de croiser les émissaires de ce nouvel ordre. 

Nous arrivâmes rapidement devant votre porte qui, elle, était bien flanquée de deux myrmidons du Général. Ils ne nous virent pas émerger des intestins de Sapphire car nous étions revenus dans les allées luxueuses renflées de dorures, d’arabesques néo-ottomanes et de guéridon en marqueterie où trônait des lys royaux.   

Ils nous ouvrirent les portes de vos appartement sans questionner notre arrivée car nous étions les seuls à avoir droit d’entrer quand bon nous semblait. 

Alors, je vous vis, éplorée. 

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