Comment est ce possible
qu’avec autant de bien-pensance
ils écorchent autant, maltraitent, foulent au pied la bienveillance,
de leur condescendance crasse.
Comment est ce possible
qu’avec autant, de culture, de connaissances
ils soient capables de cette laideur grasse, noire, qui coule d’eux à moi
s’insinue, se roule dans mes tripes et boit, insatiable, à petites lapées
la sève de ma vitalité.
Comment est ce possible qu’avec autant d’assurance, d’aisance,
l’idée même de l’Autre, dans cette entièreté, dans le respect qui lui est dû,
dans cette légitimité d’être et d’exister
ne soit que vacuité.
Mais
le nier
le bafouer
l’humilier de petites façons
de mots malades d’avoir étaient lancés mal à propos
d'affligeantes connivences dans leurs décadences
L’à travers soit, le pour soit, l’entre soit
l’assurance au-delà de toute réalité
de toute vérité.
Leurs œillères bien à propos sur leurs insupportables laideurs.
Sans que l’étonnement qu’ils pourraient avoir d’eux-mêmes
ne les atteigne
jamais
de cette évidence sur leur déliquescence
jamais
qui m’éclabousse de leurs purulentes médiocrités
jamais
nourrissant toujours davantage leur ignominie.
L’Hydre et sa progéniture prospère, galvanisée.
Ils se réassurent, claniques,
orchestrent le travail de sape,
rabâché de concert
il opère :
le couperet tombe , claque
sur la colonne vertébrale de ma psyché
ma chair suinte de l’intérieur par cette douleur trop répétée
la ciguë se mue, se transforme, lascive
se glisse louvoyante dans les fibres de mon corps tourmenté,
s’insinue
profondément,
et me glisse,
me susurre :
C’est toi la coupable...
J'entends par ton terme (élégant!) d'"hyperbole" qu'il y a une certaine lourdeur à ce texte... C'est ce que je voulais au départ: lourdeur reflétant l'intolérable de la situation (mécanismes complexes et malsains pouvant exister dans certaines relations humaines) D'où la chute.
Mais ta remarque m'interpelle et je vais bien sûr y réfléchir... Merci,
Lyse
Je pense que ton poème peut éveiller en chaque de multiples pensées.
Pour ma part, j'ai lu dans tes lignes la douleurs de se faire juger.
La douleur d'être rabaissé et de toujours finir par croire que le problème viens de nous, alors qu'en réalité il vient de celui qui inflige cette douleur !
Je ne sais pas exactement si c'est de cela qu'il s'agit pour toi, mais voilà mon interprétation, tout personnelle.
C'est un très beau texte, bravo :)
merci de t'être penché.e à nouveau sur un de mes écrits...! Effectivement on peut s'approprier ce texte , et en faire chacun sa lecture... Mais c'est bien l'idée générale que tu as soulevée: les douleurs qu'on porte sont intensifiées parfois grâce à un poison terrible qui est la culpabilité, alors même qu'on peut être en réalité la victime..; et c'est ce qui donne souvent encore plus de force au(x) "bourreau(x)", qui peut aller jusqu'à octroyer une forme de légitimité à ses actes... Bien des noms sont donnés à ces rapports humains... J'ai préféré en faire un poème :).
Merci beaucoup pour ton interprétation et tes compliments,
Lyse