L'exil

Par Sebours
Notes de l’auteur : Quatrième chapitre sur les ancêtres de Ome. C'est bizarre, j'ai trouvé ça cool de rédiger l'extrait du code du travail.

Article 1 : Suite à la diaspora des derniers nés de Nunn jusqu’aux marches de l’empire de Batumia, un livret de proscrit est institué. Ce document individuel permettra le contrôle les déplacements des membres de la dixième caste par les autorités. Il devra être présenté sur demande pour chaque embauche, passage de péage, signature de bail ou tout autre formalité administrative.

Article 2 : Chaque proscrit, membre de la dixième caste des gens de rien devra dès à présent signaler chaque changement de lieu de résidence aux fonctionnaires, membres de la cinquième caste des gens de l’ordre, en charge de la gestion du la commune d’accueil.

Article 3 : L’embauche, même occasionnelle d’un membre de la dixième caste est soumise à déclaration et taxes.

Article 3-1 : La déclaration s’effectue auprès du représentant local de la caste exerçant habituellement la tâche visée.

Article 3-2 : Le représentant local d’une caste est seul habilité à autoriser l’embauche d’un proscrit dans son corps de métier.

Article 3-3 : Le livret de proscrit oit être dûment rempli et tamponné par le demandeur et le représentant de la caste.

Article 3,4 : Chaque embauche est soumise à une taxe équivalant à 100 % du salaire divisé entre 50 % versé à la caste concernée et 50 % versé au Trésor de la couronne.

Article 5 : Toutes les informations des livrets des proscrits sont remontées une fois tous les trois mois à l’administration centrale du maire du palais.

Article 5-1 : Le maire du palais organise le suivi géographique des proscrits et renseigne sur demande les autres castes.

Extrait du Code du Travail de la dixième caste

 

Afin de respecter les dernières volontés de son défunt père, Innocent quitta Zulla juste après l’enterrement de Ame. En choisissant cette solution, il arrachait Tendre à sa future condition de fille de joie. Quitter la capitale elfe, c’était retrouvé la liberté. Les amoureux s’ouvraient le champ des possibles. Ils étaient courageux et travailleurs. Ils surmonteraient tous les obstacles se dressant sur leur chemin. Ils avaient confiance dans les préceptes de Nunn. Les humbles et les honnêtes gens trouveraient une place auprès du créateur de toute chose à la fin des guerres lemniscates.

Avant de partir, les fuyards firent table rase. Ils se délestèrent de tout le superflu et tous les biens mobiliers et immobiliers en les vendant à un prêteur à gage du nom de Bling. C’était à ce questeur que Ame remboursait un emprunt depuis de longues années. Le questeur négocia âprement et divisa par au moins trois la valeur réelle de tout ce qu’il acheta. Une fois les dettes épongées, les amoureux possédaient à peine de quoi tenir deux mois tout au plus.

Tendre craignait de se faire intercepter par sa famille, alors le couple décida de sortir par le Nord. Leurs ultimes richesses tenaient dans une charrette à bras. Il pleuvait. Les roues de la remorque s’embourbaient et ralentissaient leur fuite. Il leur fallut attendre des heures avant d’obtenir la certitude de ne pas être rattrapé par la ligue des ombres ou les frères de Tendre. Libres bien que transis de froid, les amoureux se conformèrent à leur idée initiale. Ils dépassèrent les premiers villages trop proches de Zulla, se contentant d’acheter leur pitance quotidienne. Une fois à une semaine de marche de la grande cité, ils commencèrent à s’établir.

Le voyage ne fut pas de tout repos pour Tendre. Des nausées la saisissaient. Elle vomissait sans cesse. Ses jambes la soutenaient à peine. Dès qu’ils en eurent l’occasion, les amoureux s’établirent dans une ferme requérant les services du forgeron.

L’exploitation s’étalait sur plusieurs centaines d’hectares. Le travail ne manquait pas pour Innocent. Embauché comme simple journalier, il s’attacha pendant une semaine à construire une forge de fortune. Une fois ceci fait, le fermier trouva à l’occuper à plein temps. Pendant neuf mois, le futur papa ferra les centaines de chevaux, produisit des dizaines de roues de chars, cercla d’innombrables tonneaux défraîchis et forgea ou reforgea tous les outils du domaine, de la petite serpette au lourd soc de charrue.

Le ventre lourd et rond, Tendre fut dans l’incapacité de l’assister au soufflet, mais elle participa de bon cœur aux tâches ménagères de la maisonnée jusqu’à son accouchement. Les fermiers, Molosse et Canine, étaient un couple de cynocéphales généreux et bienveillants qui venaient de s’établir. Ils avaient enduré dix mille cycles d’efforts et de privations pour parvenir à accumuler la somme nécessaire à convaincre les propriétaires elfes à leur louer ces terres peu fertiles. Ils avaient ainsi acheté à prix d’or leur entrée dans la neuvième caste des gens de la terre. Dix mille cycles ! Comment un dernier né de Nunn pourrait-il un jour économiser suffisamment pour se libérer de son statut de proscrit ? Innocent partageait à présent totalement la vision du monde de son défunt père. La société de caste était une infamie destinée à maintenir les nouvelles races dans la précarité.

Les demi-loups nouvellement établis manquaient de tout et voyaient la venue d’Innocent et Tendre comme une bénédiction. Les elfes leur facturaient au prix cher le moindre gramme de semence et la moindre intervention. Les cynocéphales possédaient juste de plus de résistance et de longévité que les derniers nés de Nunn. Avec un peu de courage, Molosse et Canine étaient passés de la dixième à la neuvième caste. Aucune perspective n’existait au-delà de la sixième caste des artisans. Les prêtres de la deuxième caste et les soldats de la troisième caste acceptaient bien les autres races, mais uniquement dans des rôles subalternes.

Les fermiers cynocéphales ne parvenaient pas à avoir un bébé. Pourtant, au lieu de se montrer jaloux, ils partageaient tout de leur rude existence avec Innocent et Tendre. Ce fut avec une joie non feinte qu’ils partagèrent la naissance du premier enfant des exilés de Zulla. Ils le baptisèrent Sauveur parce qu’il portait l’espoir de sortir les peuples alliés de leurs conditions précaires. Pendant une année entière la petite exploitation connut une période de félicité. Jamais Tendre n’avait vécu une période si heureuse.

Malheureusement, un matin, le tribunal itinérant s’installa dans court de la ferme. Chacun prit la place destinée à son rang. La grande roulotte de bois releva le volet et les dignitaires, membres de la première caste des gens du sang, prirent place derrière leurs pupitres. Au pied de la roue arrière, le greffier, fonctionnaire de la cinquième caste des gens de l’ordre implanta son écritoire pour rédiger le futur procès verbal. Les lanciers de la troisième caste des gens d’armes convoquèrent sur le champ Molosse et Canine. Le procureur attaqua bille en tête sur un ton péremptoire.

« Cynocéphales Molosse et Canine, en ce huitième jour du mois de Dmori de la quarante-deuxième année suivant la fin de la guerre des centaures, le tribunal itinérant se réunit la ferme dite des « deux loups » pour vérifier la conformité des comptes et des activités de votre exploitation. En préambule, avez-vous des choses à déclarer ? »

« Non, Monsieur le juge ! Nous sommes d’honnêtes fermiers qui venons de nous établir. » répondit respectueusement le cynocéphale impressionné par tout ce décorum.

« Je suis le procureur Ambrosium! Représentant du grand chambellan ! Monsieur le juge Alfor, comte des terres rouges se trouve ici, au centre du tribunal. » rétorqua sèchement le représentant de la loi elfe. « Vous prétendez donc être en règle avec les lois de l’empire ! Pourtant depuis le début de votre fermage, malgré la taille conséquente de votre exploitation, vous n’avez toujours pas employé de saisonniers par l’intermédiaire des serviteurs de la neuvième caste. De la même manière, voici plus d’un an que vous n’avez rien payé aux forgerons-remouleurs de la sixième caste ! Nous suspectons donc de votre part l’exercice illégal de divers activités sortant du champ de compétence de votre caste et de votre condition ! »

Le sergent elfe cria en sortant de la grange. « On a trouvé, M’sieur l’juge ! » Comme pour conclure de façon théâtrale l’accusation du procureur, les lanciers poussèrent sans ménagement Innocent et Tendre qui tenait Sauveur dans ses bras. L’un des soldats exibait à bout de bras un marteau de forgeron et deux fers à cheval. Avec un rictus sadique à la commissure des lèvres, le juge prononça immédiatement la sentence.

« Ainsi, à peine acceptés au sein de la huitième caste des gens de la terre, vous fraudez la loi en employant des derniers nés de Nunn sans les déclarer. De plus, vous, ou eux pratiquez illégalement l’art de la métallurgie ! Par conséquent, cynocéphales Molosse et Canine, je vous condamne à la proscription ! Tous vos biens seront vendus au enchère dans une semaine ! La somme récoltée permettra dans un premier temps à dédommager les castes qui ont subit un préjudice. Elle servira ensuite à payer les frais de justice du tribunal itinérant de la première caste. Enfin, si excédent il y a, il sera reversé au profit de la couronne afin d’assurer la bonne marche de l’empire elfe! »

Le tribunal itinérant, à la fois juge, juré et bourreau appliquait une justice expéditive. Le pouvoir n’avait que faire des peuples alliés, qu’ils soient cynocéphales, centaures ou derniers nés de Nunn. Préserver l’hégémonie elfe en toute chose constituait l’unique objectif de ces vils êtres aux oreilles pointues. Le cas de Molosse et Canine étant réglé, le procureur Ambrossium se tourna vers les autres fautifs.

« Derniers nés de Nunn ! Veuillez décliner vos identités ! Vous êtes accusés d’exercice illégal de la métallurgie et de l’agriculture ! »

« Je suis Innocent ! » déclama le forgeron le menton haut, dans un regard de défi. « Vous, les elfes, vous ne nous laissez que des miettes pour survivre ! Mon père voulait être forgeron et vous l’avez proscrit ! Molosse et Canine ont tenté de devenir paysans et vous les maintenez dans la dixième caste des gens de rien ! Votre justice n’est pas la même pour les elfes et pour les autres ! »

Le juge frappa le bureau de son maillet. Il affichait une colère froide qui ne présageait rien de bon.

« Derniers nés ! Nous vous avons demandé de décliner vos identités ! »

« Je suis Innocent ! Innocent est mon nom ! Mes parents m’ont donné ce prénom pour que je reste dans le droit chemin ! Voici ma femme Tendre et notre enfant, Sauveur. Nous n’avons rien fait de mal, Monsieur le juge ! Nous avons juste aidé des pauvres fermiers à essayer de finir la saison sans s’endetter plus que de raison! »

Contrairement au juge Alfor, le procureur qui s’empourpra à cette déclaration de défiance.

« Vous prétendez être innocent alors que vous bafouez les règles primordiales du système de castes et les tous derniers décrets de notre bon roi Roll ! Vous serez châtiés pour cela ! »

« Allez-y ! De toute façon, nous n’avons rien à perdre ! Nous sommes proscrits et nous ne possédons rien ! »

« Apparemment, vous ne possédez même pas vos livrets de proscrits ! » rétorqua cyniquement le représentant de la loi. « Greffier ! Veuillez produire des livrets aux noms de Innocent, Tendre et Sauveur ! Pour le nom de famille, Deux loups comme le nom de cette ferme! »

« Loup, tout court ! » rectifia le juge Alfor. « Le nom de « Deux loups » pourrait laisser croire à une particule nobiliaire ! »

En cinq minutes, le greffier rédigea trois livrets de proscrits. Un lancier saisit les documents et les plaqua sur la poitrine d’Innocent, comme pour éviter tout contact ses propres mains avec le moindre bout de peau du dernier né de Nunn. Craignait-il donc d’être contaminé par un proscrit ? Face à un tel mépris, tendre ne put contenir plus longtemps sa colère.

« Parce que nous sommes les derniers de Nunn, nous n’avons le droit à rien ! Déjà que le peu que vous donnez aux autres peuples alliés, vous le reprenez ! Aujourd’hui, Molosse et Canine n’ont plus rien ! Juste parce qu’ils voulaient survivre ! Et nous ! Qu’allons-nous devenir ?! Qui embauchera des proscrits ? »

« Libre à vous de vous faire embaucher par un autre fermier. Il doit juste respecter la loi et passer par l’intermédiaire de la neuvième caste ! Le décret royal est limpide sur ce cas de figure ! A présent, au nom de notre bon roi Roll et de notre impartial Grand Chambellan Ugmar, justice est rendue ! »

Sur cette conclusion abrupte, et sans plus un mot, le tribunal itinérant referma sa roulotte et s’en alla vers le lieu de son prochain procès. Les derniers nés de Nunn restèrent plantés au milieu de la cour à regarder partir les maudits elfes soi-disant grands chantres de la justice. Molosse et Canine se rapprochèrent et les entourèrent de leurs longs bras velus. Les deux couples partagèrent leurs peines. Nul n’en voulait à l’autre. Encore une fois, il leur fallait se relever et tout recommencer.

Les cynocéphales décidèrent de retourner à Panamantra, la blanche cité du Nord où ils possédaient de la famille. Innocent et Tendre refusèrent de les suivre. Ils ne voulaient plus évoluer dans une grande ville parce que les proscrits de leur espèce s’y retrouvaient parqués dans les faubourgs. Ils aspiraient à un autre avenir pour Sauveur. Alors, entre deux effusions de larmes, les couples se séparèrent en se promettant de garder le contact et chacun parti de son côté.

Pendant dix longues années, le forgeron et sa famille sillonnèrent la campagne, errant de ferme en ferme. Le plus souvent, ils étaient chassés à coup de fourche ou bien on lançait sur eux les chiens de l’exploitation. Heureusement, de temps à autre, ils rencontraient une âme charitable prête à les accueillir. Ces paysans n’étaient jamais des elfes et la période de félicité ne durait guère longtemps. Rapidement, une caste ou un voisin s’estimait léser et un tribunal itinérant venait condamner Innocent et Tendre sur un quelconque prétexte fallacieux. Leurs carnets de proscrits débordaient d’inculpations, mais que pouvait-on prendre à ceux qui n’avaient rien ?

Alors que Sauveur dépassait sa dixième année, Tendre pressentit qu’elle était à nouveau enceinte. A cause du dur labeur des champs, elle avait déjà fait trois fausses couches. Elle appréhendait donc cette nouvelle grossesse, tout comme son mari. Innocent arriva à la conclusion que leur tentative d’améliorer leur quotidien loin des villes et des elfes s’avérait être un échec. Ils désiraient un avenir et des perspectives pour Sauveur et le futur bébé. Le couple se résigna donc à rejoindre Panamantra. Ils avaient perdu le contact avec Molosse et Canine, mais avec un peu de chance, ils retrouveraient les premiers qui leur avaient tendu la main. Et puis la vie d’un dernier né de Nunn serait peut-être plus facile dans la cité qu’on prénommait la perle blanche du Nord qu’à Zulla, la capitale grouillante de l’empire. Innocent et Tendre baptiseraient le futur enfant Just ou Justice parce que c’était de justice dont avait besoin le bouclier-monde.

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Edouard PArle
Posté le 12/01/2024
Coucou Sebours !
Un chapitre très intéressant ! On ne peut plaindre le couple, qui n'a absolument aucun moyen d'agir, seule la survie compte... La petite période de bonheur chez les fermiers est bien écrite et rend la suite du chapitre encore plus cruelle.
C'est intéressant d'écrire des chapitres sur des durées aussi longues. J'imagine qu'Innocent et Tendre ne vont pas forcément survivre longtemps et que ce seront plutôt leurs deux enfants qui auront un rôle important à jouer dans l'avenir. Avec de tels noms, ils y semblent destinés (=
Curieux de voir ce que ça va donner dans la nouvelle vie, mais dur de se faire trop d'illusions au vu de la dureté de l'univers...
Mes remarques :
"C'est bizarre, j'ai trouvé ça cool de rédiger l'extrait du code du travail." Tu m'as fait bien rire mdrr
"Quitter la capitale elfe, c’était retrouvé la liberté." -> retrouver
"seront vendus au enchère dans une semaine !" -> aux enchères
"Face à un tel mépris, tendre" majuscule à Tendre
"et chacun parti de son côté." -> partit
"Rapidement, une caste ou un voisin s’estimait léser" -> lésé
"Innocent et Tendre baptiseraient le futur enfant Just ou Justice parce que c’était de justice dont avait besoin le bouclier-monde." Je pense que ce pourrait être intéressant de couper cette phrase en deux pour avoir une phrase de chute bien percutante du genre : Car c'était bien de justice...
Un plaisir,
A bientôt !
Sebours
Posté le 12/01/2024
Bonjour Edouard.
Tout d'abord bonne année! Je te souhaite que du bon pour tes projets en 2024.
Je prends bonnes notes de tes remarques.
Le couple est un ajout de ma première réécriture. Tu as raison ils ne vont pas rester longtemps, mais je vois déjà quelque chose que je dois leur rajouter.
Oui, la fin doit être retravaillée pour être plus percutante. En tout cas, j'ai l'idée.

Sinon, j'ai vraiment essayé de me mettre sur le discord de PA. J'ai validé tout ce que je pouvais dans le règlement, mais je n'ai toujours pas le droit d'envoyer des messages.
Edouard PArle
Posté le 12/01/2024
Merci beaucoup ! Bonne année à toi également ! Que du bon également en terme d'écriture ou de perso (=
Pour le discord, il faut choisir des rôles dans le salon #rôle pour accéder aux salons de discussion. Si c'est fait, je ne vois pas ce qui pose problème )= Tu peux m'envoyer des captures d'écran par message privé.
Sebours
Posté le 12/01/2024
Merci pour ta réponse. Je regarderai ça la semaine prochaine car mon week-end est chargé.
Peridotite
Posté le 01/12/2023
Pauvres Innocent et Tendre. Ce système est injuste et ils n'ont pas fini d'en baver. J'aime bien ce système bureaucratique elfe que tu as crée. Est-ce que tu t'es inspiré de l'Inde pour le système des castes ?

Mes notes :

"gestion du la commune d’accueil"
> Typo

"Le livret de proscrit oit être"
> Typo

"la petite exploitation connut une période de félicité. Jamais Tendre n’avait vécu une période si heureuse."
> Répétition de période

"dans court de la ferme"
> Typo

"huitième caste des gens de la terre"
> avant, tu as : "un peu de courage, Molosse et Canine étaient passés de la dixième à la neuvième caste"
Donc 8e ou 9e caste ?

"qui ont subit"
> Subi ?
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