Lorsqu'elle se réveilla, le Soleil était déjà haut dans le ciel, il ne devait être pas loin de dix heures. La lumière traversait la fenêtre, venant éclairer son visage. Même si c'était l'hiver, la chaleur du Soleil commençait à perturber son sommeil. Fuyu se leva en sursaut, se précipita vers la sortie en direction de la cour du temple. Un moine était en train de déblayer les pavés de la neige qui s'était entasser pendant la matinée. Bien entendu son père était parti depuis longtemps, et le calme régnait sur le temple comme à l'ordinaire. Quelques oiseaux gazouillaient dans les arbres, et les fines branches s'agitaient, s'emmêlant les unes aux autres. Aujourd'hui allait être une journée tranquille, son père avait laissé pour ordre qu'elle se repose aujourd'hui, le surmenage pouvait vite arrivé, surtout en cette saison. Mais elle détestait passer ses journées à ne rien faire, alors quand c'était comme ça, elle se réfugiait dans la bibliothèque, elle cousait, ou alors elle se promenait dans l'enceinte du temple, et allait admirer la vue depuis l'une des terrasses. La journée passa tranquillement sans autres incidents.
Fuyu cousu un énième hakama, rouge et blanc, rossé de fil d'or, et ajouta un obi qui se mariait bien le masque qui lui était apparu. Elle gardait constamment ce dernier sur elle, depuis qu'elle avait eu, elle adorait cet objet, il la fascinait autant qu'elle l'effrayait, car elle ne savait pas du tout d'où il provenait. Elle avait d'abord pensé à un cadeau de son père, sachant qu'elle voulait assister à un spectacle Kabuki depuis longtemps, mais elle avait encore des doutes.
En milieu d'après-midi, la neige recommença à tomber, et comme à son habitude elle était sur le parvis de l'un des temples à la regarder tomber. Elle lui permettait d'oublier les questions et les tourments qu'elle avait, son esprit était vide. Vide de pensées inutiles. Le silence était absolu. Autour d'elle, tout semblait en suspend, la nature, les flocons, le temps, .... La succession de bruits de bottes s'enfonçant dans la neige la tira de sa méditation, et elle ne perdit pas de temps.
"- Que venez-vous chercher dans cet endroit perdu ? Demanda-t-elle.
- Le calme, la paix et la tranquillité. Tout comme vous j'imagine, répondit l'inconnu.
Elle ouvrit les yeux, et vit un mystérieux personnage, assit en face d'elle, la neige s'accumulant sur son Zhou-long. Elle ne pouvait pas voir son visage car il était recouvert par un masque, mais différent de celui qu'elle avait trouvé. Celui-ci était un masque de tengu, les sourcils étaient froncés, le visage rouge, un long nez fin et une bouche aux dents menaçantes. Mais à sa voix, Fuyu avait pu déceler qu'il s'agissait d'un homme. Il portait un grand hakama bleu, sans emblème, et deux armes étaient accrochées à sa ceinture: un katana et un wakizashi. Peut-être était-il samouraï ?
- La paix je l'ai déjà trouvé, mais puisque vous la cherchez, pour quelles raisons votre esprit n'est-il pas en paix ? Demanda la jeune prêtresse.
- Quelque chose m'a attiré ici, expliqua l'homme mystérieux. Bouddha m'a guidé et c'est ici que mes pas m'ont mené. Mais pour quelles raisons, je l'ignore encore. Mais je sens que quelques choses d'étrange est à l'œuvre en ces lieux, ce n'est pas mauvais, mais c'est une sensation que je n'avais jamais senti auparavant.
- Cet endroit est un lieu saint, si quelque chose n'allait pas je pense que nous l'aurions su avant vous, répliqua Fuyu.
- C'est quelque chose que vous ne pouvez comprendre, vous êtes encore jeune et inexpérimentée. Il y a bien des choses que vous ignorez de ce monde. Le mal et les esprits peuvent prendre bien des formes, et ces temps-ci,n rien n'est sûr.
Elle le regarda, et malgré le masque qui lui cachait le visage, elle essaya de lire à travers, comme si elle essayait de le comprendre, de part ses gestes, etc.... Mais il ne laissait rien paraître, il savait maîtriser ses émotions, et paraissait totalement stoïque face au froid hivernal malgré le fait qu'il était peu vêtu.
- Je comprends. Voudrez vous passer la nuit ici, où êtes-vous simplement de passage ? Demanda-t-elle.
- Je vous remercie, mais j'ai mon campement un peu plus loin sur le bord de la route à l'Est du temple. Je viendrai de temps en temps, et je resterai dans les environs jusqu'à ce que ma crainte se soit évanouie."
À peine eut-elle le temps de cligner des yeux que ce mystérieux personnage s'était déjà évanoui, ne laissant derrière lui que quelques flocons désorientés. Avait-elle parlé avec un esprit ? Elle ne pouvait le dire, pourtant il paraissait bien réel. Nombreux sont les âmes tourmentées des samouraïs qui reviennent, mais peu avait de discussion aussi censée.
"- Ce n'était pas une illusion, se dit-elle pour elle -même, il était réel et je sentais son énergie vitale et sa chaleur.... Que vient-il faire ici et que cherche-t-il ?"
Encore une fois, de plus en plus de questions se bousculaient dans son esprit, et les réponses qu'elles avaient étaient tout aussi insensées. Elle décida d'aller à la bibliothèque pour se renseigner là-dessus, mais elle ne trouva rien à ce sujet, du moins rien d'assez précis qui évoquait ce genre de cas. Lorsqu'elle en sortit, le crépuscule tombait, et les nuages gris laissèrent place à des teintes rosées et orangées, et les derniers rayons de Soleil de la journée percèrent à travers les nuages. Fuyu alla s'installer près du petit bassin Ouest du domaine, de là-bas elle pouvait observer le Soleil se coucher derrière le mont Touro. De l'eau coulait paisiblement dans une petite rivière en contre-bas du bassin, et le rythme régulier du bambou du tsukubai offrait une mélodie relaxante naturelle. De plus la neige, continuait de tomber avec monotonie, et les yeux de Fuyu commençait à se fermer d'eux-même. La nuit commençait à apparaître petit à petit, et le Soleil disparu totalement sur l'autre versant du monde. Les ténèbres l'envahir à nouveau, mais contrairement à la veille, ce ne fut pas vertigineux. Son corps était toujours au même endroit, mais son esprit était ailleurs, comme une illusion. Une voix l'appelait à nouveau, sauf que cette fois-ci, elle était distincte. Elle ne savait pas d'où elle venait, ni qui parlait, mais c'était une voix féminine qui l'appelait. Elle paraissait réconfortante, et Fuyu se laissa bercer par cette douce voix, qui ressemblait étrangement à celle de sa défunte mère.
"- Mère ? Est-ce vous ? Osa-t-elle demander."
Bien entendu, il n'y eu aucune réponse. Mais un visage commençait à apparaître, il n'étais pas humain, ni monstrueux non plus d'ailleurs, mais il y avait quelque chose que Fuyu trouvait familier: un visage de femme, à la peau blanche comme l'écume, et un petit sourire malicieux sur les lèvres.
"- Méfies-toi de l'homme masqué... il n'est pas celui qu'il prétend être... . Fais attention... ."
Puis ce fut de nouveau le noir total, mais cette fois-ci, Fuyu ne maîtrisait plus rien. Plus aucun son ne sortit de sa bouche, et l'obscurité l'entoura. Elle se sentit comme prisonnière de son propre esprit. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle n'était plus au temple, mais en pleine forêt. Il y régnait les ténèbres les plus absolus, la lune et les étoiles ne pouvait percer à travers les nuages épais recouvrant le ciel. Elle ne savait pas où aller, ni dans quelle direction était le temple, et la neige tombait de plus en plus forte. Tout espoir de voir ne serait-ce que cinque mètres devant soit n'était pas envisageable. Elle marcha pendant plusieurs minutes qui lui parurent des heures, la neige s'accumulait et lui arrivait aux genoux. Elle commença à être gelée, le froid l'empêchait d'avancer plus loin, et ses jambes ne supportaient plus son corps. Après plusieurs longues minutes, elle aperçut une lumière au loin, à environ une centaine de mètres, sa vue se brouillait alors elle n'arrivait pas bien à évaluer où cela pouvait être, en plus de la tempête qui faisait de plus en plus rage. Elle sentit ses forces l'abandonner, et elle vacillait en marchant. Les flocons lui fouaittaient le visage avec la force du vent, rougissant sa peau de marbre et satinée. Mais avant qu'elle ne touche le sol, et s'enfoncer dans la neige glacée, une sombre figure la rattrapa et l'emmena, sans un mot, sans un bruit, à travers la tempête hivernale.
J'avoue que je me laisse porter sans savoir à quoi je dois m'attendre.
J'ai noté la présence de "mais", pas toujours nécessaires.
Quelques coquillettes :
- Fuyu cousu : cousit
- se mariait bien le masque qui lui était apparu : avec le masque
- de part ses gestes, etc.... : c'est assez confus, à mon avis tu peux supprimer
A bientôt
À bientôt et bonne continuation !
Pour le formatage des dialogues, il y a deux écoles : soit on l'ouvre avec des guillemets (pas de tiret), puis la réplique prend un tiret, et on ferme avec des guillemets. C'est-à-dire :
"Salut, dit Machin.
- Yo ! cria Truc."
Ou tout avec des tirets (cadratins, en général) :
- Salut, dit Machin.
- Yo ! cria Truc.
Dans les deux cas, les incises ne prennent pas la majuscule :)
Je vois! Je ferai les modifications et y penserai pour plus tard alors! Merci pour ton retour!