(Libération)

 

- " Je suce un boudin ! Mes lèvres se sont égarées. Tu te fous de qui ? Tu crois que je vais gober ça ? Aller j'ai compris, va donc te saouler, te faire sauter par qui tu veux. Je m'en tape, j'en ai marre ! "

Voilà, le dernier message vocal que Yann ait reçu de Gabriel, depuis silence radio.

Il n'a rien osé répondre, écrasé par la culpabilité, mort de honte, vaincu, découvert, humilié, il attend le verdict en espérant qu'il ne soit pas déjà vraiment tombé.

Le travail a repris, avec Alcey les débuts ont été tendus et embarrassant. Le black a cependant bien compris au comportement de Yann qu'il n'y aurait pas de récidive. Il a d'ailleurs évité jusque là d'aborder le sujet.

- Ma copine vient me chercher ce soir...

- ...

- Heu... je lui ai rien dit.

- T'as peur de quoi ? Que la tapette lui raconte qu'elle a abusé de toi pendant que tu cuvais sans défense ?

- S'te plait arrête, on a merdé tout les deux. Je suis désolé pour ce qui se passe avec ton copain mais...

- J'ouvrirais pas ma grande gueule ça te va ?

Alcey hésite quand à l'attitude à adopter.

- N'empêche c'était chouette pour moi l'autre soir et pas que la pipe. La discussion et tout, ça m'a vraiment aidé tu sais.

- Super, j'ai fais un adepte, qu'on soit bien clair mon chou, j'ai pas l'intention de recommencer, si tu....

- Tu te biles pour rien, c'est pas du tout ça, même si je dois t'avouer que tu suces mieux qu'elle. C'est pas comparable, avec elle y'a les sentiments et tout, si on regarde juste la technique, tu dépotes grave ça c'est sûr. J'avoue qu'on a merdé, je voulais que tu saches quand même que ça n'a pas apporté que du mauvais.

Yann ne sait pas s'il doit le prendre comme une farce ou si l'autre est réellement sérieux.

- Tu me fais un comparatif, je croyais que ta copine ne te suçait pas.

- C'était le cas.

- Tu as changé d'avis ?

- Je lui ai dit que si elle avait envie, bha moi j'aimais bien ça. Et ça m'a étonné mec, elle avait l'air super contente après. Genre c'était génial qu'elle ait réussi toute seule à me faire jouir. Ça l'a mise de super humeur et moi avec.

- Écoute tant mieux pour toi, tu m'en voudras pas si je saute pas de joie.

- Tu devrais t'expliquer avec ton mec, à force d'attendre, il risque de croire que tu en as rien à fiche. C'est toi qui as joué au con, c'est à toi de faire le premier pas.

- Merci Sherlock, il ne répond pas au téléphone, ni à mes mails.

- Appelle chez lui, sa famille a bien un tel fixe.

- Sa sœur voudra pas me le passer et si je tombe sur le beau frère, c'est même pas la peine, il peut pas m'encadrer.

- Y'a une chance sur trois pour que ce soit ton Gars qui réponde non ? Ça te coute quoi d'essayer ?

Dehors l'air est doux, Yann profite de sa pause pour sortir un peu. Il est un peu perplexe quand au conseil d'Alcey. Gabriel est vif, il a pu le constater plusieurs fois pendant son séjour avec lui sur l'île. Cependant, attendre lui pèse. De plus, effectivement, il est possible que Gabriel espère de lui qu'il fasse le premier pas. Il s'assoit sur un banc, prend une grande inspiration puis compose le numéro du petit appartement de banlieue. Son cœur bat. La voix qui lui répond est familière, il sourit nerveusement.

- Allo... Gabriel ?

- Qu'est-ce tu m'veux ?

- Je...

- QUOI ? !

Le ton est très agressif, Gabriel boue à l'intérieur, il aurait mieux fait de laisser sa sœur répondre.

- Excuse-moi, tu ne répondais pas au téléphone alors...

- Alors tu t'es dit : " Je vais le forcer à me parler en appelant sur le fixe."  Y'a trois jours que tu peux plus m'avoir pour m'emmerder, ça t'démangeait hein !

- Chéri je comprends que tu sois en colère après moi et je...

- En colère ? D'jà j't'interdis d'm'appeler chéri, tu m'dégoutes Yann.

- Je... pardon...

- ...

- Je voulais juste entendre ta voix, gémi-t-il.

- Hé bha vas y chiale, te plaindre c'est tout c'dont t'es capable en dehors d't'envoyer en l'air.

La dernière morsure va provoquer un réel abandon, pour la première fois depuis le début de la conversation, Yann sort de sa pénitence pour s'avouer vaincu, le combat est visiblement, terminé pour lui.

- D'accord, ok, si tu me vois ainsi.

- Tu voudrais que j'te vois comment ? Moi je m'acharne chaque jour à t'trouver un job ici. J'me bats pour qu'on puisse d'nouveau être ensemble. Tous les jours quand je t'ai au tél, j'm'en prends plein la gueule mais toi, pour nous t'fais quoi, hein ? En dehors d'ton cirque et d'tes critiques ? Et voilà, j'étais assez bon pour tout t'passer. Le pauvre petit, il souffre, faut qu'j'me bouge plus vite que ça ! Combien d'fois j'me suis répété qu'j'étais comme tu dis, un gamin incapable ? Toi t'es parfait, toi t'es adulte et responsable, t'as toujours raison ! Tu l'savais que j'y arriverais pas, que ch'uis qu'un nul qui rêve !

- ...

- Et qu'est-ce que j'apprends ? Alors qu'je tente de t'appeler toute la journée pour t'annoncer une bonne nouvelle ? Qu'tu joues la pute avec le premier v'nu ! Que tu t'bourres la gueule suffisamment pour n'même plus être maître d'ton cul ! Et puis quoi, faudrait qu'je dise amen ? Ch'uis quoi pour toi ? L'pauvre crétin d'parisien trop con pour comprendre ? Ça s'trouve c'était même pas la première fois hein, t'en a baisé combien depuis qu'ch'uis parti ?

- Tu as raison, tu perds ton temps avec moi...

- Quoi ?

- Je crois qu'on s'est tout dit, j'ai compris ce que tu ressens, mieux vaut en rester là.

- Attend c'trop facile là ! J'ai pas finit !

- Adieu et pardon.

- Yann nan ! Yann ? Putain il m'a raccroché au nez ce con !

Laurianne relève à peine la tête de son ouvrage. Gabriel reste là, un peu hébété. Il n'est pas certain de ce qu'il vient de se passer exactement, ou plutôt il ne réalise pas, ou encore il a peur de comprendre. Enfin ne vient-il pas de se faire jeter ?

- Non c'est pas possible cet abruti il a pas...

Il ne voulait pas ça, il était en colère mais pas à ce point là, il s'est emporté. Il aurait voulu suivre le conseil de Laurianne, ne pas réagir à chaud. Pourquoi n'a-t-il pas attendu davantage, d'être un peu moins sur les nerfs pour s'expliquer avec lui ? Il n'aurait jamais dû décrocher ce téléphone.

La vapeur du fer à repasser continue tranquille de rythmer les gestes de sa sœur. Erwan pianote sur le clavier de l'ordinateur. Une peur sourde submerge soudainement Gabriel figé, la vie semble continuer sans lui. Pour quelle raison n'y a-t-il qu'à l'intérieur de sa tête que tout s'écroule. Une sueur froide l'envahie, les goutes perlent sur son front en même temps que son teint blanchit, son cœur s'affole, ses jambes flageolent. Brusquement, il étouffe.

- Gabriel, ça va ? questionne Laurianne, alarmée par l'air chamboulé de son frère.

- ...

- Erwan va chercher le sac en papier !

Son sang ne fait qu'un tour, elle laisse en plant son repassage, attrape au passage le torchon mouillé qui lui serre pour les plies des vêtements et rejoint son petit frère déjà haletant. 

- Qu'est-ce qu'il lui arrive, il y a des mois qu'il n'a pas fait de crises ! ? interroge Erwan en revenant avec l'emballage demandé.

- Maintient le bien ...Gabriel tu m'entends mon chéri ?

Une main sur son front, l'autre tenant le tissu humide dans son cou, elle l'assoit par terre et tente de lui faire reprendre ses esprits.

- Il était en train de se prendre la tête avec Yann.

- Pour changer...

*

Un an et demi plus tard

Le noir total a quelque chose d'excitant ce soir. Uzu entend son amant de l'autre côté de la pièce, déboutonner en un seul geste son baggy, le pantalon tombe sur la moquette. Le froissement de la chemise qui glisse le long de ses épaules, le matelas qui grince en s'abaissant, le courant d'air dû au mouvement de la couette qui s'ouvre pour l'accueillir et cette chaleur qui se rapproche. Le japonais émet un petit grognement de satisfaction lorsque la peau de l'autre se colle enfin contre la sienne.

- Tu dors pas ? l'interroge le goth.

- Non, je t'attendais.

 - C'est vrai ? Chouette !

- Et Hugo ?

- Y roupille à poings fermés, souffle-t-il le long de son oreille.

Déjà la bouche de Gabriel s'attarde sur sa peau.

- On va devoir être silencieux, chuchote Uzu, pour qui le simple contacte des lèvres gourmandes de l'autre, échauffe déjà les sangs.

- Hum tu penses que ch'rais capable de t'faire crier ? demande-t-il, d'une voix enjôleuse.

- Comme si ça n'était pas déjà arrivé !

Il bout, rien qu'à l'évocation de certains souvenirs, enivré par avance.

- Et t'as envie ? J'te croyais fatigué.

- Hugo n'a plus le même sommeil qu'avant, il faut être silencieux.

La réponse à la question est détournée en une pirouette, cela amuse Gabriel. Il n'a d'ailleurs pas besoin d'affirmation pour s'apercevoir que le corps de son amant frisonne au moindre attouchement.

- Tu m'donnes envie de t'torturer. Vas-tu réussir à rester discret ?

- ...

- Mais t'es complètement nu ! s‘étonne le goth quand sa main s'égare entre les jambes de son petit ami. T'as la peau si douce...

Ce touché électrise Uzu.

- Et toi, tu as les mains chaudes.

Sa chair roule entre les mains expertes.

- Tu m'attendais pour d'vrai !

- Ça te surprend tant que ça ? souffle Uzu en sentant les doigts de son partenaire continuer de se perdre entre ses cuisses.

Pour toute réponse Gabriel s'allonge sur lui, le corps soyeux du goth pèse juste assez pour qu'il se sente enveloppé par sa chaleur voluptueuse. Ses poils pubiens lui caressent délicieusement la cuisse. Il se sent raidir. Les lèvres de Gabriel lui frôlent la clavicule, remontent le long de son coup, effleurent la naissance de sa mâchoire puis se stoppent le long de son lobe. Là, le souffle chaud lui effleure la tempe, il écoute la respiration rapide de son amant. Lorsque la langue vient lui chatouiller l'intérieur de l'oreille, son corps réagit de suite, un frison lui parcours l'échine, son ventre donne l'impression de palpiter, il ne peut empêcher un soupir.

Le japonais s'abandonne, c'est assez rare pour que Gabriel en prenne toute l'importance. Il a compris depuis pas mal de temps que dans ces cas là, Uzu attend de lui qu'il mène la danse, avec tendresse au départ et fougueusement ensuite. C'est un rituel immuable qui n'a pourtant rien de lassant.

La main droite de Gabriel lui prend le menton, quand sa gauche rejoint celle de Uzu, leurs doigts s'entrelacent. Leurs bouches se joignent, les langues s'emmêlent, se cherchent, se caressent. Celle de Gabriel emprisonne parfois une lèvre, la suce tel un bonbon. Le baisé est passionné, humide. Leurs nez se cognent, se touchent, se respirent. Les doigts fins effleurent la joue de l'asiatique. Le pouce  redessine les courbes de ses pommettes. Le goth esquisse un sourire, quand un gémissement incontrôlé, déclenché par le lent mouvement de son bassin contre celui de son petit ami, s'échappe le long de sa joue.

- J'ai faim d'toi mais j'vais t'déguster, t'excite pas trop vite ! l'exhorte-t-il.

Pour toute réponse les doigts de Uzu se referment plus fort sur les siens et son bassin se cambre. Gabriel ne s'attendait pas à ce qu'il ait autant envie, rien ne présageait cela, au contraire, il est ces derniers temps, tellement soucieux.

- Mon amour évite c'genre de mouvement, j'vais t'violer sinon.

- Nan, prend ton temps, je veux être à bout.

- Ha oui ? C'est nouveau hihi !

Le baiser reprend, les attouchements aussi. La bouche de Gabriel quitte les lèvres de son partenaire pour se poser sur son torse. Il tète un téton, le titille de micro-morsures, lèche l'aréole. Les doigts de l'autre s'enfoncent dans ses cheveux.

- Je vais t'croquer tes abdos d'beau gosse, affirme-t-il joignant le geste à la parole.

- Ha haha ! Tu me chatouilles.

- Qu'il est bon d'entendre rire Youz', se dit-il.

L'oreille collée sur le ventre de velours, Gabriel promène ses doigts de la taille au le long de la cuisse, passe à l'entre-jambe et commence un lent va-et-vient.

- Nan ne me suce pas, gémit l'intéressé, sentant les cheveux du goth balayer son bas-ventre. Je suis trop excité, je vais exploser dans ta bouche là.

Gabriel ricane, il n'en revient pas.

- T'as pris un aphrodisiaque ou quoi ? C'est tentant... c'pas toi qui voulais être à bout ?

Sans attendre la réponse, il laisse sa langue remonter toute la verge. Faire le tour de son gland, jouer avec le frein, seulement quelques attouchements contrôlés. Uzu n'y tien plus, il se mort le dos de l'index, s'essouffle et se cambre.

Gabriel ne résiste pas, ses lèvres se referment sur la verge dressée, puis coulissent lentement vers sa base accompagnant cette lente descente d'une pression idéale.

- Huuum que c'est bon...

Uzu reprend son souffle difficilement et se met doucement à bouger en rythme, apposant toujours une de ses mains sur la tête de Gabriel, le laissant évoluer tel qu'il le désire.

Continuant sa succion Gabriel y inclut bientôt des caresses bien plus intimes. Ses doigts emplis de salive palpent puis s'insinuent dans la chair tendre et bouillante. Parfois la langue les rejoint. Le manège dure quelques minutes, Uzu gémi à chaque doigté, se contorsionne s'en même s'en rendre compte.

Dans ces tendres ténèbres, Gabriel ne peut pas le voir, juste l'imaginer, les sons que le japonais émet et les mouvements inconsidérés qui les accompagnent l'excitent. Gabriel ne l'a jamais connu aussi offert. Il s'interroge, qu'est-ce qui a changé ? Il se stoppe d'un coup. Une plainte s'élève.

- Naan Gabriel, pourquoi ?

- C'pas toi qui disais qu'tu voulais pas faire d'bruit ?

- Ho, pardon, souffle-t-il haletant.

Le goth remonte à sa hauteur et  emprisonne sa bouche délicatement.

- Prends-moi, le supplie Uzu entre ses lèvres. Je veux te sentir en moi.

Et alors que Gabriel ne s'y attendait pas, il tente de s'empaler sur le sexe de son ami.

- Attend ! Douc'ment t'as d'l'appétit ce soir dit donc ! Tourne-toi, laisse-moi faire.

Uzu enfiévré s'exécute, et lui tourne ainsi le dos. Le goth le serre aussitôt dans ses bras.

- Viens en moi, je...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase.

- J'ai compris ! l'interrompt Gabriel.

Excité lui aussi et pressé par son amant, il n'a pas pensé au lubrifiant, la salive est à peine suffisante, la douleur est vive, Uzu crie, Gabriel stoppe net.

- Excuse-moi, ça va ?

- Ne sort pas, continue !

- T'es sûr ?

Le japonais, encore le cœur battant, blottis, dans les bras de son petit ami balance son bassin afin de l'accueillir davantage. Gabriel remue d'abord au ralenti mais ses sensations augmentées par l'étroitesse et le frottement, vont très vite lui faire perdre la tête à lui aussi. Tout le corps du japonais est offert, il arque les reins, presse son dos contre le torse de l'autre, entremêle ses jambes.

- Je t'en prie me caresse pas je vais jouir, avoue-t-il dans un murmure.

Ce qui a pour effet d'enfiévrer Gabriel davantage. Les fesses de Uzu claquent à présent à chaque mouvement. La cadence augmente, les soupirs et les gémissements aussi. Au son de sa voix véhémente, Gabriel comprend que la délivrance, quoi qu'il fasse, n'est pas loin. Lâchant la hanche de son partenaire, il glisse sa main vers les parties intimes, afin de lui procurer l'ultime caresse.

Uzu, le sexe gonflé emprisonné entre les mains d'un amant qui le possède avec passion, ne tarde pas à jouir, une onde de plaisir se repend dans tout son corps, l'éjaculation suivra quelque secondes après. Deux plaisirs intenses coup sur coup et ses jambes se mettent à trembler. Il ne lui semble plus être maître de ses membres. Il se calme finalement, étouffant un dernier râle. Gabriel effectue quelques allers retour avant de se répandre à son tour. À genoux leurs cuisses plaquées l'une contre l'autre, ils sont tout deux tendus et essoufflés. C'est le calme, le silence d'abords ponctué par leurs deux respirations rapides se retrouve soudainement troublé par un tout autre son. Un hoquet, accompagné par de légères secousses des épaules du japonais, alerte le goth.

- Youz', Hé, qu'est-ce qu'il y a ? T'as mal ? c'est moi ? J't'ai fait mal ?

-  ...

L'affolement s'empare aussitôt de lui. Il rallume la lumière et découvre pour la première fois, son amant en pleur. Jamais il n'avait vu une larme couler sur ce visage.

- Mon amour qu'est-ce qu'y a, J't'ai fais que'que chose qui t'as déplus ? Dis-moi, qu'est-ce qui t'arrive, hé ?

Mais Uzu se contente de pleurer à chaudes larmes en se blottissant dans les bras amoureux de son partenaire. Des larmes silencieuses mais abondantes, un corps agité de sursaut et un Gabriel qui ne sait que dire et que faire.

- Qu'est-ce que t'as ? Youzeu, chéri calme-toi.

- Je.. t'é...

Le mot se perd dans un souffle le long de son coup. Uzu renifle et tremble.

- Quoi ?

- Je t'aime...

- Ho mon amour, qu'est-ce t'as enfin ? Moi aussi j't'aime. Que'que chose s'est mal passé ?

Il se contente de hocher la tête négativement. Les minutes passent, le corps finit par s'apaiser. Gabriel caresse ses cheveux, il attend, patient.

- Excuse-moi, murmure Uzu fébrile.

- Ça va mieux ?

- J'ignore pourquoi c'est arrivé avoue-t-il gêné. J'étais tellement bien, c'est idiot.

À leur évocation, les larmes coulent de plus belle.

- Ha zut ! Je ne sais pas ce qui m'arrive, avoue-t-il agacé par lui-même en s'essuyant presque rageusement les yeux. Il y a des mois que j'ai pas chialé. Putain, pourquoi maintenant, y'a pas de raison ! ? Quel con, pardon.

- Arrête, c'est rien, t'excuse pas, la fatigue peut-être. Vient là, tu sais qu'on peut aussi pleurer de joie ?

- C'est sûrement ça...

- Ou c'est la tension qui r'tombe.

- J'en sais rien, renifle-t-il.

- T'es sûr que j't'ai pas blessé ou quoi ?

- Non, c'était super, vraiment... vraiment génial.

- Hé bha dit donc...

Il s'endormira, les joues humides, blotti dans les bras de l'autre.

- C'est déjà rare qu'il m'dise qu'il m'aime, là en plus voilà qu'pour la première fois y chiale, comment j'dois l'prendre ? L'excitation sans doute, il était tellement chaud ce soir, il a craqué.

Gabriel égare ses doigts sur l'épaule de l'endormi.

- Je n'ai rien fait de mal... murmure son amant dans son sommeil.

 

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