Liberté et consentement

Notes de l’auteur : Que faire de tout cela ? Prenons-nous le bon chemin ?

Une seconde chance, c'est beau sur le papier, j'espère que nous en serons capables.
Par contre une chose est sûr : ce sera différent où ce ne sera pas.

La vraie liberté n’est pas celle que l’on nous donne, c’est celle que l’on prend.

Cette phrase est juste, mais elle a un problème, un paradoxe étrange de singulier et de pluriel. Car pour moi la Liberté, ce sont celleS que l’on prend.


 

Qu’as tu fait Raphaëlle ?

Je comprends mes erreurs et que j’étais fini pour toi. Absent mais encombrant. Aidant mais oppressant. Même si je suis le Papa de tes filles, même si on reste une famille, tu m’avais remisé. Trouvant dans ma présence, autant d'irritation que dans mes demandes de tendresse, du viol.

Je comprends désormais ton besoin d’écoute et d’avoir ta bulle.

Tu comprends désormais mon attitude suspicieuse qui s'est avérée légitime.

 

Mais j’essaye d’imaginer la culpabilité, puisée dans ce qu’il restait de tes codes et de ta droiture. J’imagine aussi le stress, guettant mes allées et venues, allongée dans ton lit, zappant de Whatapps à Google Actualité à la vitesse de l’éclair. Veillant au verrouillage permanent du téléphone. Priant pour qu’il n’y ait pas de faux pas.

Et m’observant constamment, avec la peur visée aux yeux, si bien qu’un soir, en voulant prendre ton téléphone que tu nous tendais à Charlotte et moi pour montrer une photo, j’ai vu tes doigts se crisper si fort ! Etais-tu libre à ce moment-là ?

 

Je sais pourquoi tu t’es infligé cela. On en a beaucoup parlé, et je ne reviendrai pas dessus.

 

Avec tout cela, je suis un peu triste de penser, manifestement à raison, que l'amitié parfaite entre un homme et une femme n’existe pas. A un moment, l’un des deux flanche.

Il existe évidemment, des amitiés solides, elles sont bienveillantes, un peu paternalistes ou à la manière d’un frère. Mais quand viennent les doutes, la peine ou la souffrance, à un moment, l’un des deux flanche. Reste à voir si l’autre l’accepte.

Oh, on ne passe pas toujours à l’acte, et c’est même certainement l’immense minorité des cas. Mais on ne peut rien contre les hasards de la vie et les histoires de chacun, parfois les planètes s’alignent. A ce moment, les deux flanchent.

 

Si je te parais dur, pense au jour je te parlerai d’une collègue super sympa qui m'appellera tout le temps. 🤨

 

Tu as peut-être perdu un ami.

Personnellement, je ne le souhaite pas. Est-ce l'insouciance ou de la grandeur, je n’en sais rien. Peut-être que c’est simplement de la confiance et du respect. Respect pour toi, respect pour ce qu’il t’a apporté quand je ne le pouvais pas, respect pour ton travail et ton réseau.

Ce que je sais par contre, c’est qu’il était ton monde… à part certes, mais finalement toujours ancré dans le quotidien. Parfois rejeté car trop en demande. Parfois consommant trop de ton temps. Et toujours en filigrane dans ton cerveau pour le meilleur et pour le pire.

 

Et là on se rend compte que la liberté ultime est une chimère. Nous sommes constamment bloqués ou dirigés, par les règles, les autres ou nos propres hormones. Alors je comprends, ton besoin d’attraper des bouts d’inatteignables, faire ce que l’on veut, comme on le veut.

Je t’y encourage fort. Je m’y encourage fort.

Je ne parle pas d’aventure extraconjugale, je parle d'avoir de véritables moments à soi. La liberté.

 

C’est difficile de comprendre ce que nous vivons. Qui d’autres que nous le peuvent finalement ? Il y a des esprits clairs, des artistes, des anciens qui ont cette capacité je pense.

 

Hier soir, seul dans cet appartement, profitant de ce moment d'isolement, je me suis dis :"suis-je libre, là, maintenant, en étant seul?".

C’est difficile de vivre avec le manque. Ces moments étranges où l'éloignement nous donnent envie de se serrer l’un l’autre.

Comme tu dis : "Quand tu as de l'espace avec l'autre, tu cherches sa présence... Et quand tu n'en as pas tu cherches à t'éloigner…"

 

Alors on retrouve le frisson des messages, de dire de belles choses avec des petits textes, (pas comme les miens donc 🙂)

Alors aussi on retrouve l’espace. Il est infini entre ces quatres murs. C’est de la pierre, c’est froid. Et ça ne répond que par un léger écho.

Alors surtout on retrouve nos pensées. Sans distraction, sans sollicitation, sans interaction. Et on se sent partir. On aimerait profiter de ce temps pour faire, pour lire, pour voir, pour se distraire. Mais, simplement, on s’écoute, et hier soir mon esprit m’a dit que j’avais besoin de dormir.

Je n’ai pas rêvé de toi. Je n’ai rêvé de rien. J’ai fait le vide. Excavant seul “Les tracas, les gravats dont [ma] bulle est remplie”.

 

Hier j’ai régler des soucis, des vieux trucs qui pourrissaient au fond de ma bulle. Ça a calmé mes doutes, mes haines et mes hontes. Merci une fois de plus, de me faire grandir. Une liberté de plus.

 

Merci pour ta confiance. Merci pour toutes ces petites pièces d’or dans tes mots, merci pour ces larmes de cristal sur mes joues, merci pour ces petites libertés de parler, tout simplement.

Parfois tu sembles avoir peur que je me perde. Ne t'en fais pas, je sème sur le chemin les petits bouts de gravas pour pouvoir rentrer. Ensuite le vent les emporte.

 

Je ne sais pas si je suis une nouvelle personne.

Je ne sais pas si je grandi trop vite au risque de perdre l’équilibre.

Je ne sais pas si j’encaisse tout cela aussi bien que je le pense.

Je ne sais pas si tu me garderas dans un coin de ta maison.

 

Mais moi comme toi, nous serons libres.

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