L’inconnu

Par Ewen

Les histoires horrifiques qui marchent ne sont pas basées sur des peurs superficielles. Elles font appel aux angoisses les plus profondes, se réunissant autour d’une même peur à la base de toutes les autres : celle de l’inconnu.

La peur du noir, des nouveaux lieux, des nouvelles personnes, d’être perdu… Tout ça rejoint cette peur universelle, car induisant un potentiel danger. Nous n’avons en fait pas peur du noir, mais de ce qui pourrait s’y cacher.

La peur de la mort, d’être tué… C’est aussi une grande angoisse que nous partageons tous. Mais elle rejoint la peur de l’inconnu, car la mort sera toujours la grande « inconnue » de la vie. Voilà pourquoi la peur nous en alarme :

« l’inconnu = potentiellement dangereux, donc mort : à éviter »

 

Le fait de nous trouver dans une situation où une « valeur inconnue » est présente laisse champ libre à notre imagination : d’après nos connaissances, nous essayons de combler le vide de l’inconnu auquel on fait face. Et il nous faut imaginer le pire, pour pouvoir nous y préparer.

Tant que l’inconnu n’est pas devenu connu, l’imagination peut laisser libre-cours à ses fantaisies, ou rationaliser, mais dans ce cas subsiste toujours un doute effrayant.

Et puis, même si un mystère est élucidé, il subsistera toujours un certain doute sur ce qu’il s’est réellement passé au moment où la situation nous était encore incompréhensible, inintelligible, étrange : et si ça avait été autre chose ?

 

Il y a donc toujours une bonne part d’inconnu dans une bonne histoire horrifique. C’est ce qui maintient évidemment le suspense, et provoque la peur. Les protagonistes ne savent pas une chose essentielle, et en l’apprenant, l’effet de peur en est doublé : ils ne s’inquiétaient pas pour la bonne raison, alors que le danger était beaucoup plus près qu’ils ne le pensaient.

 

Tant qu’il subsistera une once d’inconnu dans ces histoires,

Elles continueront à nous faire peur.

 

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