Chapitre 2
J’ai horriblement chaud, ma chemise de nuit est trempée de sueur. J’ouvre péniblement les yeux et les frottent énergiquement jusqu’à ce que je parvienne à voir correctement. Je constate avec déception que je ne reconnais absolument pas la pièce dans laquelle je me trouve. J’espérais vraiment être dans ma propre chambre, car cela aurait donc signifié que tout ce que j’ai vécu la nuit dernière n’était qu’un éprouvant cauchemar.
Non sans soulagement, je repousse la pile de couvertures en laine. Voilà pour quelle raison je transpirais tant. Je me redresse et analyse plus en détail la pièce. C’est exigu, très sombre, d’ailleurs, je crois bien qu’il n’y a pas de fenêtre. Tout compte fait si, mais une seule et unique, minuscule, ronde, caché dans un coin et recouverte par un rideau épais. De ce fait, seulement quelques bougies font guise d’éclairage.
L’atmosphère de cette pièce donne l’impression d’être dans un sous-sol et du coup, je me sens oppressée. Pour ne rien arranger à mon état mental, je réalise soudain avec stupeur que je ne me rappelle pas comment j’ai atterri dans ce lieu. Autant, je me souviens bien de ce qu’il s’est passé chez nous au beau milieu de la nuit, mais en revanche pour ce qui est de la suite des évènements dans la forêt, tout est très flou dans mon esprit. Je masse mes tempes comme pour réactiver ma mémoire. Malheureusement cela ne porte pas ces fruits.
Je me résigne à repousser cette tâche à plus tard. Pour l’instant retrouver mes parents est ce qu’il y a de plus important. Je prie qu’ils ne leur soient rien arrivés tout en joignant mes mains tremblantes l’une contre l’autre.
Après avoir respiré un bon coup pour tenter de me donner un peu de courage, je sors finalement du lit sans être vraiment convaincu d’avoir gagné ne serait-ce qu’une once de courage avec ma technique laissant à désirer.
Je m’aperçois que mes pieds meurtris ont été soigneusement bandés. Mon cœur bondit de joie à l’idée que ce soit l’œuvre de ma mère. Mes parents m’ont peut-être tout simplement rejointe ici ! Je me précipite vers la porte et tire sur la poignée avec enthousiasme. Mes espoirs s’envolent en un clin d’œil. Je suis enfermé à double tours. Alors que je laisse tomber ma tête en avant, je sens une boule d’émotion impossible à déglutir se former dans ma gorge.
Vraisemblablement, je suis retenu captive, mais par qui ? Très certainement pas mes parents. Tout en me triturant les méninges, je me mordille la lèvre inférieure, je dois recouvrer la mémoire au plus vite.
Soudainement des bruits de pas lourds me parviennent, plus ils se rapprochent, plus je recule. J’ai la désagréable sensation d’avoir déjà vécu une situation similaire. Je commence à me ronger nerveusement les ongles. La pièce dans laquelle je me trouve ne m’offre aucune sortie de secours. Il y a bien la fenêtre, mais elle est beaucoup trop étroite.
Plus la poignée tourne, plus j’arrondis les yeux de peur. Comme pour accentuer le supplice, mon geôlier ouvre la porte avec une extrême lenteur. Au fil des secondes, les battements de mon organe défaillant sont de plus en plus douloureux, preuve qu’il va sûrement s’arrêter sous peu.
L’individu qui pénètre dans la chambre me dit vaguement quelque chose. Je fronce les sourcils tout en décortiquant son visage inexpressif. Ses cheveux sont d’un blond très pâle, lissé vers l’arrière et attaché en queue de cheval. Sa mâchoire carrée ainsi que son menton sont grignotés par une barbe de quelques jours, qui parait quasi blanche.
Il s’éclaircit la gorge.
-Princesse, je vous dois des explications et j’ai conscience que nous ne sommes pas partis du bon pied tous les deux.
Mon corps se met à trembler de tous ses membres. Cette voix éraillée, je suis persuadé de l’avoir déjà entendu. J’ai un goût de bille dans la bouche.
Quand ses yeux gris se plantent dans les miens, son identité me frappe de plein fouet. C’est l’ogre que j’ai croisé dans la forêt ! Tout me revient en mémoire à une vitesse folle. Mon soi-disant sauveur qui m’a volontairement fait perdre connaissance !
Juste avant cela, il a raconté un ramassis de bêtise, parlant de prince héritier et d’autres inepties encore plus déroutantes. C’est un fou à lier !
La terreur me submerge à un tel point que j’en ai la nausée. Je n’en mène vraiment pas large face à lui. Je suis comme une minuscule souris acculée dans un coin toute tremblante face au gros matou de ferme qui ne lui laisse aucune échappatoire.
Ses yeux ne forment plus que deux fentes prédatrices. Alors que je vois ma vie défilée, je me recroqueville sur moi-même, ne sachant pas quoi faire d’autre. J’aimerais être plus courageuse, mais actuellement, cela est au-dessus de mes forces. J’enfouis mon visage entre mes bras et me met à pleurnicher. Foutu pour foutu.
-Pour votre gouverne Princesse, c’est moi qui ai soigné et bandé vos pieds. Dit-il sur un ton glacial.
Que suis-je censé faire de cette information ? Je scrute cet homme comme s’il était un dément. Je ne culpabilise pas de le juger de la sorte, car c’est probablement la vérité.
Il se pince l’arête du nez tout en levant les yeux au ciel.
Je ne parviens pas à le cerner. En revanche, ce qui est sûr, c'est que cet homme me terrifie comme jamais.
-Je vois. Cela s’annonce plus compliqué que prévu.
Tout en soufflant, il part s’assoir au bord du lit. Le mobilier proteste sous son poids en grinçant.
Je lui jette un regard apeuré, tout en imaginant les pires scénarios.
C’est là qu’il matérialise sur sa figure un sourire peu naturel. De la sueur dégouline dans mon dos.
-Prenons donc le temps de discuter un peu, vous et moi.
C’est évident qu’il le fait à contrecœur. Je ne suis pas dupe. Cet homme est vraiment épouvantable, des paroles bienveillantes à la base se transforment dans sa bouche en toute autre chose.
- Voyons Princesse, installez-vous plus confortablement sur le lit. Vous n’allez pas rester à même le sol.
Il recommence à grimacer en tentant de sourire, je suppose. Sourire, quelle drôle d’idée pour un ogre.
Comment pourrai-je lui faire confiance ? Je secoue la tête de gauche à droite. Je n’ai aucune envie de communiquer avec ce rustre. Tant pis si la foudre s’abat sur moi. Je lui tourne ostensiblement le dos.
-Je vois, vous avez donc décidé de mettre ma patience à rude épreuve Princesse. Mais je vais tout de même tenter de vous rassurer du mieux possible. Je vous préviens tout de suite, je ne suis pas très douée pour ces choses-là en général.
Oh ça j’aurais très bien pu le deviner toute seule. Mais merci quand même pour l’information.
Si j’étais totalement inconsciente, je lui aurais écrit ceci, cependant je préfère ne pas trop jouer avec le feu non plus. Le fait que je sois encore en vie tient déjà du miracle alors ne tentons pas trop le diable.
- Auriez-vous l’amabilité d’au moins me regarder, je vous prie.
Je me détourne le plus lentement possible.
Il tapote la place à côté de lui sur le lit. Je me retourne instantanément. Hors de question !
Je l’entends émettre un reniflement.
-Je sais bien que je n’en ai pas l’air, mais c’est bien moi qui devais vous venir en aide. Si vous ne parvenez pas à me faire confiance, essayez au moins de faire confiance à vos parents Esther.
Ses dernières paroles sont comme une flèche reçue en plein cœur.
En pensant fort à mes parents, je trouve miraculeusement la force de m’exécuter, toutefois plus j’avance vers lui, plus j'ai l’impression d’avoir des pierres dans l’estomac.
Il m’observe d’un air satisfait puis frotte frénétiquement les mains sur ses cuisses.
Notre proximité me déplait fortement. De ce fait, sans le quitter des yeux une seule seconde, je m’installe de sorte à mettre le plus de distance possible entre nous deux. Il n’obtiendra pas mieux de moi pour le moment.
Il arque un sourcil en me voyant faire.
-Par quoi commencer. Les excuses, je suppose. (Marmonne-t-il dans sa barbe). Je suis vraiment désolé pour mon comportement peu approprié à la situation. Ce n’était pas volontaire de ma part de vous effrayer de la sorte. Si j’en juge votre expression, cela n’est pas suffisant. (Dit-il sur un ton bourru.) Très bien, je comprends tout à fait Princesse. Pour vous prouver ma bonne volonté à me faire pardonner, je m’engage à répondre à toutes vos questions quelles qu'elles soient. Alors, allez y parler moi, enfin à votre façon bien sûr. Conclue-t-il en se grattant la tête.
D’une main hésitante, je vérifie que mon nécessaire à écrire est toujours dans ma poche et c’est effectivement le cas. Je laisse passer de longues secondes avant d’oser écrire.
Si vous dites bien la vérité, est-ce que vous pouvez m’emmener auprès de mes parents ?
Je ne lui donne pas directement le carnet. Pour limiter au maximum le contact entre nous. Je me contente de le poser sur le lit ouvert sur la page que je viens d’écrire. Il doit tendre le cou et plisser les yeux pour parvenir à lire.
-Comment vous dire ça.
Alors qu’il semble chercher ses mots, la panique m’envahie.
Je reprends le carnet à la hâte. Ne me dites pas qu’ils sont morts ? Écrire ces mots me tord les boyaux.
Cette fois-ci, je lui donne directement dans les mains, pour mes parents, j'oublie les distances de sécurité. Mon regard se fait suppliant comme si cela pouvait changer sa réponse.
-Bien sûr que non, je vous promets qu’ils sont sains et sauf. Grâce au prince héritier.
Pour la première fois, il paraît sincère. Je respire de nouveau.
-Ce que je voulais dire c’est que pour le moment cela va être compliqué de les voir. (Il marque une pause, sourcils froncés) Le problème, c'est votre véritable identité Princesse. Dit-il avec gravité.
Je le fixe avec une grande incompréhension, presque comme si nous parlions une langue différente.
Au vu de son expression, c'est évidant que son cerveau est à la recherche de la meilleure réponse à me fournir. Ce qui amplifie mon anxiété.
Cette histoire de princesse me turlupine de plus en plus. Pourquoi est-ce qu’il continue de m’appeler ainsi ? Je ne comprends vraiment pas la raison de ce surnom. Et encore moins ce que vient faire une nouvelle fois le prince héritier dans la conversation. Tout cela est absurde !
L’hésitation qui émane de lui ne me donne pas tellement envie de lui faire confiance. Malheureusement pour moi actuellement, je n’ai pas énormément d’autres options.
De plus, je ne peux ignorer plus longtemps le comportement de mes parents lors des derniers événements. Il y a quelque chose de louche. Et même si connaitre la vérité est un peu terrifiant, je dois en avoir le cœur net.
J’écris avec le sentiment désagréable que mon monde va s’écrouler d’une minute à l’autre.
Je vous en prie, expliquez-moi tout. J’ai besoin de comprendre ce qu’il se passe.
Je lui montre les yeux clos, comme pour pouvoir rester dans le déni quelques secondes de plus. L’attente me parait interminable.
-Je m’appelle Jacob et je fais partie de la garde royale du prince héritier de ce royaume. Ma principale tâche est de vous conduire jusqu’au palais. Où ensuite le prince héritier se chargera de vous accueillir. Comme vous vous en doutez, mon grade ne me permet pas d’en savoir davantage. La seule chose que je peux vous révéler, c’est que vous êtes sa sœur biologique.
J’ai une irrépressible envie de rire. Est-ce nerveux ? Sa réponse est déstabilisante, car jamais, je n’aurai pu imaginer une révélation pareille. J’espère qu’il ne se joue pas de moi. Si j’en juge son air solennel, ce n’est pas le cas, mais je ne parviens pas à le croire. Un lien avec la famille royale de ce royaume ? Rien que ça ! Même avec toute la bonne volonté du monde, je ne peux me résoudre à accepter cela.
Comment vais-je lui dire ma façon de penser sans risquer ma peau ? Soudainement, la solution se révèle à moi. C’est un terrible malentendu. Oui voilà, tout s’explique à présent !
Je ne remets absolument pas en cause votre parole, mais je suis infiniment persuadé que ce n’est pas moi la princesse que vous recherchez tous. Il a dû y avoir une affreuse erreur quelque part. Alors, je vous supplie de m’aider à rétablir la vérité. Je vous jure que je suis fille unique et que mes parents sont de simples fermiers.
Je ne fais pas que lui passer entre les mains mon carnet, non ce sont tous mes espoirs avec que je lui confie.
Un seul regard aiguisé de sa part suffit à tout balayer.
- Bon, je me doute bien que ça vous fait un choc émotionnel d’apprendre cela du jour au lendemain. Alors pour le moment, vous êtes totalement dans le déni parce que vous ne comprenez pas comment tout cela pourrait être possible, mais vous verrez bien assez tôt que je ne vous raconte pas de bobards. Vos parents adoptifs étaient au courant de tout depuis le début. (Il marque une pause en s’humectant les lèvres.) Vous n’avez jamais trouvé leur comportement étrange vis-à-vis de vous durant toutes ses années ?
Je ne sais pas si c’était volontaire, mais sa question m’a blessé terriblement. D’une simple pichenette de son point de vue, il a pour ma part fait basculer tout mon monde.
Je me dirige précipitamment vers la petite fenêtre ronde et l’ouvre, car j’ai un besoin d’air frais urgent. J’étouffe sur le coup de l’émotion. Il a affreusement raison, je vis dans le déni depuis des années, j’ai fait abstraction de certaines choses parce que la vérité me terrifiait.
Plus je me remémore la nuit dernière dans ma chambre avec ma mère, plus ma confiance en eux s’effrite. Et en même temps, une part de moi culpabilise de me laisser influencer par cet inconnu.
Mais que dire de ma soirée d’anniversaire ? Ils ont été étranges tout du long. Maintenant qu’une brèche a été ouverte, les pensées négatives s’infiltrent en moi sans que je parvienne à les stopper.
Ils regrettaient probablement de m’avoir adopté et ils se sont donc débarrassés de moi à la première occasion. En même temps qu’est-ce qu’ils pouvaient bien faire d’une enfant muette, j’ai toujours été inutile malgré mes efforts. Je ne suis même pas certaine de pouvoir leur en vouloir. J’ai été un cadeau empoisonné.
Je grimace, un goût de sang a envahi ma bouche. La raison est simplement que j’ai rongé mes ongles comme jamais auparavant. Le terme grignoté ma chaire est plus approprié à la situation actuelle. Je laisse retomber mon bras le long de mon corps. Ploc, ploc, ploc. Le son que produisent les gouttes de sang tombant sur le sol fait écho aux battements de mon cœur.
-Vous me permettez Princesse ? Demande l’ogre d’une voix un peu plus doucereuse qu’à l’accoutumée.
Il montre du doigt ma main ensanglantés. Je hausse les épaules pour toutes réponses.
Il soigne méticuleusement mes doigts, ce qui me surprend fortement.
-Vous ne devriez pas vous faire du mal de la sorte. Croyez-moi, cela n’en vaut pas la peine.
Les traits de sa figure me semblent être moins durs à présent. J’espère bien que ce n’est pas de la pitié. Car je n’en ai pas besoin.
Me rendre compte de cela me fait l’effet d’un coup de fouet. Je me ressaisis donc puis saisis mon nécessaire à écrire. Il me jette un regard surpris.
Pour quelle raison m’a-t-on abandonné à la naissance pour finalement vouloir me récupérer dix-huit ans plus tard ?
Je dois le savoir, c’est vital. Le mot trahison à l’égard de mes parents adoptifs prend de plus en plus de place dans mon cœur meurtrit.
-J’en suis navré Esther, je ne peux pas répondre à ça. Seule la famille royale le peut. Tout ce que je sais, c'est qu’à la naissance on vous a confié à vos parents adoptifs. Aussi, je tiens une autre information du Prince en personne.
Alors qu’il croise ses bras contre son torse, je prends sur moi pour l’encourager à poursuivre avec une attitude bienveillante par peur qu’il se referme comme une coquille d’huitre avant de me révéler ce que j’ai besoin de savoir.
-Il semblerait que vos parents de substitution étaient au courant que vous ne resteriez à leur côté que jusqu’à votre dix-huitième anniversaire.
Je me sens vide à l’intérieur, comme si le choc avait fait fuir toutes mes émotions. Ou alors c’est que mon cœur est pour de bon en miettes.
En fin de compte, ils savaient tout. Je me répète en boucle cette phrase.
Jacob me tend maladroitement un mouchoir. Je m’interroge dans un premier temps puis rapidement, je m’aperçois que des larmes coulent à flot sur mon visage en passant par mes joues jusqu’à sous mon menton. Même mon carnet est trempé.
Il a presque l’air horrifié par ce spectacle.
Je trouve un peu étrange qu’il soit davantage perturbé par mes pleurs que la vue de mon sang. Plus tôt, il n’a pas sourcillé et là, il est à deux doigts de fuir.
Je commence à peine à utiliser le mouchoir, que Jacob se lève déjà d’un bon en tapent dans ses mains comme si toute cette affaire était réglé.
Personnellement, je me demande comment je vais parvenir à digérer toutes ces révélations invraisemblables.
- Que diriez-vous de manger un petit quelque chose ? Demande-t-il avec un enthousiasme qui sonne faux.
C’est tout ce qu’il a trouvé à me dire pour me changer les idées.
Je gribouille rapidement une réponse sans me soucier des conséquences. Le poids des dernières révélations m’a dépourvu de ma frayeur.
Non, je n’ai pas très faim. Je vais simplement dormir quelque temps, mais vous faites ce que bon vous semble.
-Ce n’est pas si simple Princesse. Vous l’avez peut-être oublié, mais j’ai une mission importante, donc nous ne pouvons pas nous éterniser ici. Je suis désolé, mais tout ce que je peux vous accorder, c’est le temps d’un bain avant que nous prenions la route pour la capitale.
Je dois vraiment avoir perdu toute ma jugeote, car dans un mouvement de colère, je lui jette mon nécessaire à écrire à la figure.
Il ramasse le carnet, mâchoires crispées.
-Je n’ose imaginer ce que vous ressentez en ce moment même, mais sachez qu’il vaut mieux pour vous que vous coopéreriez avec moi. Car je dois vous escorter au palais quoi qu’il arrive et je préfèrerai sincèrement ne pas avoir à vous y emmener de force Princesse.
Son ton est sans appel. Et je sais dans le fond qu’il a raison.
Il me scrute de longues secondes, sûrement pour voir ma réaction.
-Bien, je reviens rapidement.
Il sort de la pièce en laissant la porte légèrement entrouverte.
Je me traine jusqu’à la fenêtre. Habituellement, j'aime la nature, toutefois le spectacle qu’il m’offre à l’instant est bien cruel. En vérité, c'est seulement un couple d’oiseaux qui nourrit ses petits, mais la problématique est que cela me rappelle la famille que nous étions et qui n’existera jamais plus.
Les émotions contradictoires que je ressens à leur égard me déchirent de l’intérieur. Le combat est sanglant entre mon cœur et mon esprit.
Comme un fait exprès pour m’enfoncer davantage, rien que d’imaginer ma potentielle nouvelle vie me déclenche une migraine atroce. De plus, une question me taraude vis-à-vis de mon mutisme. Ne vais-je pas être la risée de tout le monde là-bas au palais ?
Instinctivement, j'allais me ronger les ongles, mais j’arrête mon geste à la vue des bandages. Je vais devoir me défaire de ce mal sous peu si je ne veux pas trop déplaire à la famille royale.
Je suis super contente que Jacob te plaise ! 😉 je te remercie également pour ton enthousiasme concernant la suite. J’espère que tu ne seras pas déçu!!