L'Université

Venir ici n’était certainement pas la meilleure idée qu'elle ait eue, mais de toute manière, il ne semblait pas qu’elle en eues de vraiment bonnes jusqu’à présent.

L’été n’était pas officiellement achevé, et déjà les feuilles des grands marronniers jaunissaient. Le parc était immense. 

“C’est déjà ça”, pensa Lidka.

Le bâtiment principal, rouge de ses briques, au toit sombre, lui faisait lever la tête. De l’extérieur, elle tentait de deviner ce qui se cachait derrière les fenêtres.

Au rez-de-chaussée, à droite, ce devait être le réfectoire. Il était facile d’accès de l’entrée, ce qui permettait aux personnes extérieures de venir rendre visite aux élèves. Du moins, ceux qui avaient la chance d’avoir encore leurs parents.

A gauche, toujours en bas, de hautes baies vitrées laissaient apercevoir de grandes tables entourées de rangées de livres : la bibliothèque universitaire.

Par les fenêtres de l’aile gauche, on apercevait de grands néons aux plafonds. Sans doute les salles de cours, sur trois étages.

L’aile droite devait abriter les dortoirs. Elle imaginait sans difficulté que filles et garçons logeaient dans des secteurs séparés.

Ce qui fascinait le plus Lidka était cette tour, rattachée à l’aile gauche et qui dépassait le bâtiment. Elle se demandait ce que le commanditaire avait bien pu raconter à l’architecte pour le convaincre qu’elle était nécessaire. A moins qu’elle n’abritât qu’un grand escalier. Mais Lidka en doutait. Elle était bien trop large pour ça.

 

Elle sentait encore dans tout son corps le tremblement du train et elle avait besoin de quelques instants de plus pour que cette sensation disparaisse.

Des étudiants avançaient prudemment vers le grand escalier de l'entrée principale. Certainement les premières années, comme elle.

Apparemment, personne ne se connaissait. Cela tenait au concept même de l'université. Les étudiants étaient sélectionnés aux quatre coins de l'Europe.

Les plus assurés, sans doute les deuxième et troisième années, s'étaient regroupés en petits comités, bavardaient parfois fort. Ils remontaient l'escalier en courant et le dévalaient tout aussi vite.

Lidka se dit que, de toute manière, eux aussi avaient été des débutants ici. Et que leur assurance ne tenait qu'à leur familiarité avec les lieux. Nul doute qu'ils devaient tout autant douter, et combattre leurs propres démons intérieurs.

On se rassure comme on peut, songea Lidka.

Elle leva les yeux et observa le ciel : 9h45. Il était temps de rejoindre le troupeau et entrer à l'intérieur.

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