https://youtu.be/35nV_M3asRs?si=r9kzol9kZi3yi33r
– Il kiffe monsieur Hannes ou quoi ?
La voix de mon père contenait du sarcasme et de l'humour.
– Que voulez-vous dire par « kiffe » ?
Je m'étais retourné, observant la scène avec exaspération. Le froncement de sourcils de Seiran s'accorde bien avec sa question. J'étais tout autant irrité par l'annonce des fiançailles de ce gros con que par la blague de mon père. J'avais beau me creuser l'esprit, mais aucune idée ne me venait, me laissant dans cette position inconfortable.
– Andrew, tu viendras avec moi au bal.
Ma voix était sérieuse et froide. Je venais d'avoir une idée, mais on perdra. Ça ne nous permettra que de la voir, au moins quelques fois.
Sa tête devint moue, à mon affirmation. Quand tout à coup son visage s'illumina, comme s'il avait vu un ange. Je ne lui fit aucune remarque, préférant demander quelque chose aux garçons.
– Hum, Serge ?
– Je viens.
– Merci.
Je lui donnai une tape amicale sur l'épaule.
– Seiran ? Nous suivras-tu ?
– Bien sûr que oui.
Dit-il sa voix emprunt d'assurance.
J'avais réuni ma petite équipe dans ma chambre pour leur parler.
****
Eliénor.
J'ouvris un œil ébloui par les rayons du soleil, je pus enfin apercevoir de la baie vitrée le monde si redouté. Cela devait être la capitale que j'apercevais, elle n'était pas effrayante, mais plutôt paradisiaque. De vastes ruelles pavées de pierre blanche étaient animées par les commerçants, entourées de la faune et de la flore. De belles maisons en pierre blanche, elles aussi. Un grand parc immense à proximité des clôtures, à son centre, il offrait un lac d'eau turquoise, ça ne me changeait pas de chez moi.
Quelque chose bougea derrière moi, tirant la couverture vers ma gauche. Me dévoilant en chemise de nuit bleu foncé, elle m'était étrangement en valeur, moulant ma poitrine et m'arrivant aux milieux des cuisses. Je tournai ma tête vers la gauche, me montrant l'arrière de la tête d'un homme.
Des cheveux frisés châtains foncés en bataille, révélant la peau de son cou. Cependant, un détail m'intrigua. Je m'agenouillai sur le lit et j'effleurai son cou, la douceur de sa peau métisse sous ma main. Quand un pincement fort me fit couiner, me faisant basculer en arrière, ma tête heurtant contre le parquet. Un loup noir aux yeux bleu glacial me fixe en grognant.
— Eirene ferme la.
La voix de son propriétaire était très dure et froide, mais son Hyenora se tut automatiquement. Je restai statique, pas peur de me faire déchiqueter par ce loup deux fois plus grand que la norme.
– Tu n'as pas peur de mourir.
– Pardon ?
Chaque mot qu'il prononce est plus tranchant que le précédent, sans que je comprenne pourquoi il me disait ça.
Il se leva, je le vis pour la toute première fois. Les mêmes yeux que Lucas, à un détail près, il n'a pas la pupille d'un chat. C'était un homme grand et bien bâti.
Je ne me rendit compte qu'il était torse nu que quand il se leva montrant ses abdominaux.
Une fumée noire apparut engloutissant le loup, un loup apparut sur le bras gauche de ce roi.
— Qui m'a changé ! ?
Je me jette sur lui, lui donnant l'une gifle de toutes mes forces.
Il ne réagit pas et me repoussa et bailla.
– Tu veux quoi, petite ?
– Moi, petite ! Prends ça !
Je frappais son estomac pendant plusieurs minutes, mais la seule chose qu'il fut est de rigoler.
Quelques minutes plus tard :
– Tu as arrêté de bouder ?
Sa voix était pleine de moquerie et d'arrogance, ce qui me faisait le détester encore plus.
– Pas grave, une femme de chambre viendra t'aider à choisir tes robes et accessoires.
– Quelles robes ?
Un sourire narquois aux lèvres, il s'approcha pendant que je reculais pour avoir un espace jusqu'à heurter la baie vitrée. Il me plaqua contre la baie vitrée, nos corps collés l'un contre l'autre, il approcha sa bouche de mon oreille :
– La première robe pour le bal où je te ferais ma demande. Et l'autre pour notre mariage. Oh, mais j'ai oublié qu'il y a les noces.
Je me senti rougir, malgré le ton arrogant de sa voix grave.
— De un, je ne veux pas me marier avec vous ! M. Dwarvos ! Et il n'aura pas de mon vivant de noce !
Le soir du bal.
J'avais choisi une robe trapèze bleu clair pailletée. Le début de la fente s'effectuait mi-cuisse, c'était une robe à épaule dénudée sans manches. J'étais moins à l'aise au niveau de mon dos par ce dos nu qui finissait avec un traîne. J'adore ce style de robe, mais je trouve que ce n'est pas fait pour moi.
Me voir comme ça change, j'ai l'impression que pour une fois une robe me va bien. Elle est parfaite niveau taille et elle me mettait en valeur.
Un coup à la porte me fit sursauter, je me dirigeai doucement vers la porte en chêne. Je portais des talons hauts, il fallait que je prenne l'habitude de marcher avec.
J'ouvris la porte sur la personne la plus rassurante qui soit ici.
– Maman ! ! Tu m'as tellement manqué ! J'étais morte d'inquiétude...
Les larmes perlées à mes cils, brouillant ma vision. Elle me prit dans ses bras, son parfum si doux et fruité avait le don de me rassurer et de me réconforter.
– Je m'excuse de t'avoir causé tant de soucis... Je suis si désolé pour ne pas avoir pu t'aider. Et dire que cet ingrat veut se marier avec toi !
****
Lucas.
Nous étions dans le carrosse. Le cochon faisait trotter les trois chevaux B, mon père était déjà sur place. Je me sentais pressé par cette chemise blanche et ce pantalon en lin noir, je voulais mettre une chemise noire, mais Serge m'a forcé la main.
– Pourquoi je dois mettre une chemise blanche ?
– Tu veux te faire décapiter, peut-être ?
La voix tendue de Seiran me donnant un avertissement.
Andrew qui était à côté de moi respirait fortement. Tout son corps était tendu comme un arc.
– Andrew. Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas, on est ensemble.
J'essaye d'avoir une voix rassurante.
Nous venions de passer la sécurité qui nous a fait signe d'avancer. Le cochet s'est garé juste devant le château immense et nous sommes descendus du carrosse en lissant nos chemises.
La foule de personnes encore dehors nous dévisage, chuchotant à notre passage. Était-ce parce que nous n'étions pas des Onyx ou était-ce à cause d'Andrew ?
Quelques minutes plus tard, nous passions les portes de la salle de bal. La pièce était incroyable. Des chandeliers étincelants tombaient du plafond. Chaque centre de table disposait d'un bouquet de roses noires : était-ce des vraies roses ? Le tout plongé dans une douce pénombre.