Quand est tombée la nuit
J’ai rêvé d’un vieil homme
Les cheveux longs, gris
J’ai rêvé d’un homme
Qui écrivait, détestait et aimait
Au grès de vers abscons
Alors avec lui, sans règle, sans maître
Ce soir je couche avec une putasse
Une de celles qui boit qui dégueule
Elle baise et elle fume, ensuite
Elle pisse sur la norme et sa tyrannie
Une vulgaire qui rêvasse
Un peu seule
Un peu saoule
Une vulgaire
Qui sur-vit
Qui sur-vit
A ses maux
Qui sur-vit
Pour dégripper tous ces culs serrés
Les ceux qu’ont le cœur fermé
Pour déniaiser la fente trop propre
De celles qu’on la fente trop propre
Les autres qu’ont le con trop près
Les derniers qu’ont l’âme sans larme
Et ceux-là qu’ont choisi les armes
Les armes faites de fer et de balles
Les armes faites d’apophtegmes mortels
Les armes les mots prétentieux
Les armes des infidèles
Les armes qui rendent les hommes dangereux
Les Businessmen bienheureux
Puissants virils hautains
Les stars des soirées branchées
Déballant leur pognon mondain
Ils abreuvent les lépidoptères assoiffés
A l’affût de rognures argentées
Qu’on veut bien leur laisser
Ils attendent qu’une place à deux balles
Se libère
Alors que les autres, prospères
Défouraillent leurs ithyphalle
Au nez de ma vulgaire
Ou d’une autre
Qui pour une chance d’exister
Accepte les genoux à terre
Au pieds d’un canapé
Dans un coin privé
D’un night-club déjanté
Qu’ils libèrent leurs vices débridés
Ah ma vulgaire !
Alors elle boit
Elle boit
Elle boit
Elle s’évade de dérive
En désespoir, blottie
Tout doucement elle oublie
Qu’elle chavire de rive en rive
Ah ma vulgaire !
Et pourtant elle sait la douceur
Et pourtant elle sait la tendresse
Qu’elle exhibe en crève-cœur
Pour que ses mots naissent
Elle voudrait aimer comme une fleur
Dont les clichés pourriront sur un serveur
Californien
Elle voudrait vivre sans peur
Et s’ouvrir au bonheur
Pour rien
Juste vivre
Vivre
Vivre
Mais à chaque renaissance
En douce se tire l’ataraxie
Elle pleure l’horreur, la divine comédie
Les grands chagrins des petites peines adolescentes
Elle maudit les prophètes aux compte-chèques
Ils pérorent l’odeur de l’essence
Et nous couillonnent au vieux mazout
Acclamés aux victoires par la communauté
Les complices votent pour leur champion
Et jouissent en rêvant aux transactions
Par millions
Du rap ?
Ce n’est pas du rap, monsieur
Le rap sent la rue et la rime
Le rap transpire la rébellion
Et fustige les accommodations
Du punk ?
Ce n’est pas du punk, monsieur
Le punk s’épanouit dans la pisse et l’héro
Le punk s’exhibe dans la violence crasse de la misère
Écarte les jambes et rougit les pucelles
Il se shoote dans l’ombre à l’arrière des soirées huppées
Et disparaît en un silence universel
En un rot râle relent de bière
La révolution que ma vulgaire attend
Se retrouve étranglée, noyée
Rien à foutre
Elle chiale son désespoir
D’un futur sans intelligence sauf artificielle
Les rêves, les arts, les erreurs à la poubelle
L’humanité en dépotoir
Toujours rien à foutre
Ah ma vulgaire !
Toi et moi on se retrouvera
Au détour d’une soirée arrosée
Ou d’une nuit un peu trop blanche
Et on baisera
Et on boira
Et on fumera
Et on s’unira
Nos corps nos âmes et notre violence
Se vautreront dans la beauté d’une page blanche
Sans ligne sans carreau
Il n’y aura que les mots
Des mots et du chaos
Que notre amour et notre haine vous submergent
Vous transcendent, vous assassinent
Et ma vulgaire et moi
Nous nous finirons
Autour d’un dernier verre
D’une dernière cigarette
Merci pour cette Sublime plongée dans ta psyché. Merci pour ta Force et ton Chaos.
J'aime beaucoup de registre. Le vulgaire quand il est élégant et bien utilisé. C'est un exercice difficile ! Mais au combien plaisant quand le résultat plait.
merci encore pour ton message.
Il y a un côté assez "trash", violent mais authentique dans ce poème que j'ai beaucoup apprécié. Quelque chose de plus réel, j'imaginais des bâtiments, de la sueur, des banlieues… Un tas de choses finalement par tes mots bien choisi qui m'ont transporté dans une réalité dure et brutale.
Très envie donc de découvrir l'auteur qui t'a inspiré ce travail !
C'est un autre voyage :-)
Rassure, toi, il n'y a pas que de la colère.
J’espère m’améliorer au fur à mesure de mes poèmes
je te remercie beaucoup, ça me touche.
Maintenant, il n'y a pas d'urgence.
Je ne sais pas quel âge tu as, mais si tu es sur une de tes premières de couverture, je dirais qu'une vie nous sépare. Tu imagines ? Une vie.
Je n'écris que depuis 3 ans maintenant, mais depuis que je sais lire, j'ai toujours beaucoup lu. Tous les jours, même si je me couche à 3 heures du matin. Même si je lis beaucoup de SF et de fantastique (eh oui, je crois que la réalité m'emmerde), je lis.
Lire et ecrire.
Lire pour apprendre, écrire pour comprendre.
Observer, lire et ecrire.
Observer, ressentir lire et ecrire. Je crois que c'est ça la recette.
Je pense qu'un beau texte doit être travailler evidement. J'écris toujours avec une dico de rîmes et un pour les synonymes. Quand j'écris, je suis plongé dedans.
Mais ce qui compte plus que les formules, c'est l'intention. Ce qui compte le plus c'est la sincérité. Je t'avoue qu'en lisant tes textes, la sincérité que tu y a mis m'ont frappé. Ils sont poignants.
Alors continue, lis, observe et ressent.
;-)
Je suis ici pour m'exprimer, mais aussi pour progresser.
Mais j'ai aimé le moment passé, ainsi que le résultat.
"Si vous aimez .... je vous pardonne.
Si vous detestez, alors j'ai réussi !"