La morsure du froid avait depuis longtemps anesthésié sa peau. Le mouvement de l'eau allégeait son corps jusqu'à en effacer les contours. Le chant sous-marin des vagues l'enveloppait dans une chape de coton. Et partout autour d'elle, le ciel, lisse, qui noyait ses pensées dans des nuances de bleu, de rose, et de jaune. L'aube timide qui l'avait accueillie sur la plage n'était déjà plus qu'un pâle souvenir. Apparemment, la Terre continuait bel et bien de tourner.
Raph s'imagina sortir la tête de l'eau, nager jusqu'au bord, prendre pied sur le sable, se hisser péniblement, dégoulinante, frigorifiée, s'habiller, marcher encore jusqu'à la maison. Le grincement du portail, le déclic de la porte. Jeanne, ses parents, Théo. Elle avala une grande goulée d'air et s'immergea entièrement.
Le retour à la réalité fut moins brutal qu'elle ne l'avait imaginé. L'air était doux, la lumière vivifiante et le son des oiseaux s'accordait étrangement bien avec les claquements de volets. Même le ronflement des moteurs, dans le lointain, avait quelque chose d'apaisant. Enfiler ses habits, humides d'avoir été abandonnés sur la plage, se révéla finalement plus épuisant que de sortir de l'eau. Assise face à la mer, les orteils enterrés, les grains de sable roulant sous ses paumes, Raph expira un profond soupir et se laissa basculer sur le dos.
En rouvrant les yeux, elle eut la certitude de s'être assoupie. Pas de quoi rattraper son insomnie, mais c'était déjà ça de pris. Ses articulations craquèrent les unes après les autres quand elle se redressa. Lors de la montée jusqu'au hameau, cependant, son corps fit preuve d'une énergie surprenante. Rien de tel qu'un bain au petit matin suivi d'une sieste pour se remettre en jambes.
Une fois le portail franchi, Raph quitta le chemin dallé pour traverser le jardin. Elle s'accroupit devant l'arbrisseau et fouilla dans sa poche.
— Je t'ai ramené un petit cadeau.
Elle déposa sa collection de cailloux sur l'herbe et entreprit de les disposer en cercle autour du pied. Ils n'étaient plus si jolis que ça, sans le reflet chatoyant des vagues et du soleil. Raph se leva et marcha vers la maison. Un coup d'œil à la baie vitrée lui confirma que ses parents l'attendaient patiemment à la cuisine.
— Raphaëlle chérie, où étais-tu passée ? On s'est fait du souci.
— Tu pourrais au moins prendre ton portable quand tu disparais sans prévenir.
— Bonjour à vous aussi, marmonna-t-elle.
Elle s'en voulait de les avoir inquiétés, ils n'avaient pas besoin de ça. Son regard attrapa du coin de l'œil la silhouette de Jeanne, affalée sur le ventre au milieu du salon avec ses jouets. Raphaëlle alla s'asseoir par terre à côté d'elle et fut accueillie par une exclamation joyeuse et des gesticulations adorables pour atteindre ses bras. Jeanne, petit trésor qui se fichait bien de la date du jour, qu'est-ce que Raph ferait sans elle ?
— Il faudrait peut-être réveiller Théodora. Le restaurant nous attend pour midi.
Raph n'avait aucune idée de l'heure, mais à en juger par cette remarque, la matinée arrivait à son terme.
— Tu viens, Jeanne ? On va sortir Théo de son hibernation.
Ce n'était évidemment pas la première fois que Jeanne tenait lieu de réveil matin humain, mais d'habitude, c'était plutôt en donnant de la voix, et pas en malaxant le visage de Théo. Cela dit, la méthode se révéla tout aussi efficace.
— Coucou toi, marmonna Théo, encore à moitié endormie.
Les paumes miniatures qui lui écrasaient la bouche n'amélioraient pas son élocution. Les menottes se prirent ensuite d'un vif intérêt pour ses paupières.
— C'est bientôt l'heure du restau, chantonna Raph en éloignant Jeanne avant que Théo ne perde un œil.
Un grommellement lui répondit. La main somnolente de Théo tâtonna un peu avant de trouver son bras et de la tirer mollement vers elle. Raph se pencha de bonne grâce pour l'embrasser.
— Mmh, petite haleine de chacal ce matin.
L'expression arracha un sourire à Théo.
— Et toi… tu sens la mer, s'étonna-t-elle en effleurant ses cheveux mouillés.
— Je me suis levée tôt et j'ai décidé d'aller me baigner. Il n'y avait absolument personne, c'était bien.
— T'as nagé nue ? s'enquit Théo d'un air rêveur.
— Non. Allez debout. Je prends une douche puis la salle-de-bain est à toi.
Le clocher du centre-ville sonnait les douze coups lorsque leur petite troupe franchit la porte du restaurant. Il faut dire qu'à dix minutes à pied de la maison, le risque de retard était moindre. Encore vide de clients, la salle fit son petit effet : des couleurs chaudes, un arrangement impeccable de tables joliment dressées, une décoration murale qui n'échappait pas totalement aux clichés, mais non sans un certain charme. En outre, une note florale dotait l'endroit d'une aura singulière, presque sauvage. Ses parents avaient au moins une bonne raison de venir manger là régulièrement, en plus de sa proximité.
— On a réservé leur meilleure table, commenta son père à voix basse.
L'emplacement qu'on leur désigna semblait en effet très confortable, près de la fenêtre, dans un halo de plantes et à une distance agréable des autres tables. Emma aurait adoré. En bonne habituée, sa mère les aida non seulement à comprendre le menu, mais aussi à choisir ce qui se faisait de mieux parmi leurs spécialités. Elle s'entretint aussi à plusieurs reprises avec le personnel, d'abord pour demander une bouteille d'eau plate en plus de celle d'eau gazeuse, puis pour savoir si le risotto de Jeanne pourrait être légèrement mixé, et enfin pour s'assurer que les arancini servis à Théo seraient bien végétariens. Son agitation se révéla contagieuse et Raphaëlle dut s'y mettre à deux avec Théo pour garder Jeanne un peu tranquille. On leur servit l'apéritif et, main dans la main, ses parents levèrent leurs verres avec émotion.
— À Emma.
Leur chœur imparfait ne put camoufler la fêlure de leurs voix. Pire encore, à voir le sourire fissuré qu'ils affichaient, Raph eut l'impression que le moindre coup de vent risquait de les briser pour de bon. Elle aurait voulu ajouter quelque chose, mais rien ne venait, tout sonnait faux, ou trop terrible. Qu'est-ce qu'on était censé dire à un anniversaire quand il n'avait rien de joyeux ? Elle trinqua en silence, imitée par Théo qu'elle n'avait jamais vue aussi mal à l'aise. C'était le problème avec ses parents : ils faisaient comme si de rien n'était pendant dix jours et puis, tout à coup, se retrouvaient à essuyer discrètement leurs larmes au beau milieu d'un restaurant. Sa seule consolation, suite à ce toast lugubre, fut de constater qu'après avoir un peu trempé ses lèvres dans son verre, sa mère se détendit enfin. Pareil pour Jeanne, mais grâce aux biscuits apéritifs.
À partir de là, le repas se déroula pour le mieux, parsemé çà et là de rires qui devaient sonner presque gais depuis les tables d'à côté. La nourriture aida, et Raphaëlle se découvrit d'ailleurs un appétit pour le moins inattendu. Le devait-elle à l'aura lumineuse de Théo, ou au regard débordant d'affection et de fierté que ses parents posaient sur elle et Jeanne ? Il lui semblait même percevoir par moments comme une présence diffuse, un souffle familier dans l'air, une impression singulière dans le reflet scintillant des vitres. C'était idiot, insensé, ridicule, mais pour la première fois, l'idée qu'Emma les regardait peut-être lui fit du bien.
— Raph, je crois que c'est ton téléphone.
Le murmure de Théo lui fit palper la poche de son manteau qui vibrait furieusement. À tous les coups, elle avait oublié un rendez-vous de l'Assistance Sociale. Prête à décrocher, Raphaëlle fit passer Jeanne sur les genoux de Théo et commençait à se lever quand elle vit le nom sur l'écran. Elle retomba lentement sur sa chaise, les yeux rivés sur son portable qui cessa finalement de vibrer.
— Raphaëlle, que se passe-t-il ?
— Rien, prétendit-elle en posant le téléphone à côté de son assiette.
Elle avait peut-être halluciné. Ou bien c'était un appel de poche, une fausse manipulation. Le jour de l'anniversaire d'Emma ? Les coïncidences avaient leurs limites. Avec un peu de chance, il n'oserait pas rappeler. Sauf si ce qu'il avait à lui dire était vraiment très important. Tellement important et révoltant qu'il avait attendu ce jour-là pour tout lui balancer à la figure. Un vrombissement bref la fit bondir sur son siège. L'écran notifia l'arrivée d'un message vocal, juste au-dessus de l'appel manqué, comme pour bien lui faire comprendre qui l'avait laissé. Raphaëlle fit aussitôt disparaître le portable dans sa main.
— Je reviens, je vais aux toilettes, articula-t-elle en se levant le plus naturellement possible.
Elle se fraya un chemin entre les tables, repéra le bel écriteau des WC qui pointait vers l'étage, choisit la première des deux portes et verrouilla derrière elle. Alors seulement, ses poumons acceptèrent de se remplir à nouveau. Elle s'accorda même quelques inspirations supplémentaires, accompagnées de coups d'œil nerveux à son téléphone. Les notifications n'avaient pas disparu. Il n'y avait plus d'hallucination qui tienne. Raph baissa la cuvette et s'assit sur le siège des toilettes, les genoux comme des castagnettes. Il ne pouvait pas savoir. Comment aurait-il su ? C'était impossible. Et puis même s'il savait, pourquoi se manifester aujourd'hui et pas plus tôt ? Ça n'avait aucun sens. C'était peut-être bien une erreur, tout compte fait. Elle allait écouter ce message et n'entendre que des bruits de fond enregistrés par accident, c'était sûr. La voix robotique mais familière de sa boîte vocale la rassura légèrement, mais déjà, une autre voix résonnait, bien plus rêche et maladroite :
— Allô ? Euh, salut Raphaëlle. C'est Ronan…
Sans blague.
— Je… Euh… Tu ne réponds pas, tu dois être occupée. Désolé de te déranger, je… Je voulais t'appeler dès que j'ai appris, mais pour tout te dire, je n'ai pas osé. C'est tellement…
Elle se figea encore un peu plus si c'était possible.
— Enfin voilà, je voulais te présenter mes condoléances. C'est horrible ce qui est arrivé, Emma méritait pas ça. Enfin voilà, je suis vraiment désolé pour toi et pour ta famille. J'ai beaucoup pensé à vous et j'espère que vous tenez le coup.
Entre sa méfiance et son soulagement, Raph n'eut pas beaucoup de place pour de la reconnaissance.
— Je voulais écrire quelque chose sur son mur Facebook, pour son anniversaire, mais son profil n'existe plus.
Oui, ils avaient préféré supprimer tous ses comptes, cela faisait déjà un moment. Il pouvait bien aller au diable, avec ses petits mots d'anniversaire. Ronan n'était peut-être pas le seul, cela dit. Emma n'avait pas entretenu ses diverses amitiés en déménageant à Lyon, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais ces gens avaient beau tout ignorer de sa grossesse et de sa fille, certains gardaient peut-être un bon souvenir d'Emma. Peut-être même au point de vouloir honorer sa disparition le jour de son anniversaire. Après tout, si on exceptait sa rupture avec Ronan, elle était partie sans faire de vagues. Cela expliquait peut-être pourquoi tout le monde l'avait si rapidement oubliée, d'ailleurs. Y compris Ronan. Enfin, jusqu'à maintenant. Le blanc se prolongea et Raphaëlle se prit à espérer que ce soit la fin du message, mais la voix reprit de plus belle :
— Je l'aimais vraiment, tu sais.
Elle s'agita sur sa cuvette, la lèvre tremblante.
— C'est pour ça que je l'ai laissée partir. Je voulais son bonheur, je te le jure. Je n'ai même pas essayé de la revoir, je ne l'ai même pas appelée une seule fois pendant un an. Et puis finalement, je me suis dit que c'était pour le mieux, qu'on vivrait sans doute plus heureux chacun de notre côté. Mais quand même, si c'était…
La voix de Ronan se fendilla légèrement.
— Si c'était à refaire, je crois que… J'aurais dû la retenir, j'aurais dû lui prouver que j'en valais la peine, que pour elle, j'étais capable de…
Un reniflement grésilla dans le combiné. Raph bondit sur ses pieds, la mâchoire crispée, les doigts agrippés à son gilet. Sa main qui tenait le téléphone plaqué sur son oreille menaçait de flancher à tout instant.
— On a failli avoir un bébé ensemble, tu sais.
Elle se mordit la lèvre. Une part d'elle mourait d'envie de raccrocher et supprimer ce message, et l'autre de rappeler Ronan sur le champ pour tout lui déballer. Elle se concentra sur les motifs du carrelage et sur la voix triste qui résonnait toujours au creux de son oreille.
— Je suis bête, forcément que tu le sais. C'est toi qui étais avec elle, quand elle l'a perdu. Alors que moi… Moi, je suis tellement con que je n'étais même plus là pour la consoler. Mais tu sais, je suis content de me dire que t'étais là pour elle, quand on s'est quittés. Je me dis que, malgré tout ça, elle a dû être heureuse quand même avant de mourir, tu vois.
Raph ferma les paupières. Sa rétine la brûlait.
— Peut-être même qu'elle avait un nouveau gars pour la rendre heureuse, je ne sais pas…
Le rire cassé que Ronan laissa échapper semblait si dérisoire et en même temps si honnête que Raph sentit son cœur chanceler. C'était juste un mec normal. Un mec amoureux.
— Enfin voilà, je ne t'embête pas plus longtemps. Désolé pour tout ça, je ne pensais pas m'étaler, c'est sorti un peu tout seul. Enfin bref, dis bonjour à ta famille de ma part, et euh… porte toi bien. Au revoir.
Le son se craquela brièvement et la voix automatique prit le relais, mais Raph la coupa dans son élan. À peine eut-elle raccroché que son portable dégringola sur le carrelage. Ses mains tremblaient tellement, elle faisait peut-être une crise de nerfs ou quelque chose comme ça. Raph se cramponna au lavabo. L'envie de vomir la saisit violemment, puis passa. Quand sa respiration reprit un rythme à peu près normal, elle se passa un peu d'eau sur le visage puis se pencha pour récupérer son téléphone. Elle l'éclaira machinalement et le visage d'Emma et le sien apparurent côte à côte, traversés dans l'angle par une zébrure qui n'était pas là avant. Elle fit disparaître l'appareil dans sa poche et prit de nouveau appui sur la vasque. Merde, Ronan. Comme si elle n'avait pas suffisamment de choses à gérer. Ça lui allait très bien quand il n'était plus qu'un souvenir, une bribe de passé, un simple nom sans aucune matérialité. Évidemment qu'il n'avait pas simplement disparu. Il était bien vivant, lui, quelque part. Et il était le père de Jeanne, putain.
Raph redressa la tête et scruta son reflet. Emma lui avait fait promettre, les yeux dans les yeux. Mais Emma n'avait pas prévu l'appel de Ronan. Elle n'avait pas non plus prévu de mourir et de l'abandonner seule face à tout ça. Raph n'avait pas sa force. Est-ce qu'elle serait capable de se regarder en face, de supporter le regard de Jeanne, si le secret persistait ?
La poignée de porte s'agita brusquement dans le vide. Raphaëlle ouvrit à la va-vite le robinet pour tenter une dernière fois d'apaiser ses yeux rougis. De toute façon, ni ses parents ni Théo ne s'étonneraient de la voir dans cet état. Elle sortit et s'enfuit dans les escaliers en évitant le regard de la personne qui avait patienté. Comme escompté, personne à la table ne fit le moindre commentaire, hormis à propos des ravissants desserts qu'on leur avait servis durant son absence. Raph ne fit même pas semblant de s'y intéresser et leur préféra sans hésitation la douceur de Jeanne. La tenir dans ses bras lui procura une sensation étrange, comme si elle lui avait atrocement manqué. Raph se rassura du mieux qu'elle pouvait en caressant doucement son bras, sa joue. Elle n'avait plus qu'une hâte : que cette journée se termine.
— Raphaëlle chérie ? Ton père et moi avons préparé un petit quelque chose.
Elle s'arracha un peu à sa torpeur pour regarder le cadeau que sa mère faisait timidement glisser dans sa direction.
— Ce n'est pas grand-chose, mais voilà, on espère que ça te fera plaisir.
Raph ne savait ni quoi répondre ni à quoi s'attendre en déballant, avec l'aide largement dérisoire de Jeanne, le petit paquet plat et allongé. Derrière le papier-cadeau, apparut un cadre en bois noir, tout simple, qui abritait trois clichés côte à côte. Raphaëlle reconnut tout de suite la photo du milieu, et pour cause : elle en avait sorti la copie exacte d'une boîte en fer il n'y avait pas si longtemps. Jeanne avait tellement changé qu'elle ne ressemblait presque plus à ce bébé de trois mois. C'était encore plus vrai pour les deux autres portraits, évidemment. Placés en miroir de chaque côté du cadre, le visage poupon d'Emma et le sien laissaient parfaitement éclater leurs ressemblances. Raph ne put s'empêcher de constater qu'il n'y avait aucune place pour Ronan dans cette composition.
— Alors ? s'enquit son père avec un sourire hésitant. Tu reconnais qui est qui ?
Aucun mot ne sortit de sa gorge serrée, alors elle hocha simplement la tête. Puis elle avisa Théo qui observait le cadeau d'un œil curieux, et Jeanne qui aventurait dangereusement ses mains vers son assiette de tiramisu. Raph tendit le cadre à Théo et attrapa sa cuillère pour satisfaire elle-même la gourmandise de Jeanne. La voir se régaler autant, sa petite langue léchant avidement la crème qui traînait autour de sa bouche, ses exclamations de délice pour amuser la galerie, tout ça lui dénoua petit à petit le ventre.
— Tu ne vas pas tout lui donner quand même, protesta gentiment son père, gardes-en un peu pour toi.
— Je n'ai plus faim, de toute façon.
Le silence qui suivit la soulagea. Concentrée sur sa respiration, Raph se pencha de nouveau vers Jeanne pour lui donner une dernière cuillère de dessert. Du coin de l'œil, elle vit sa mère sur le point de dire quelque chose, sûrement sur les méfaits du sucre pour un bébé de huit mois, ou sur le poids de Raph, peut-être, mais son père l'en dissuada d'une main tranquillisante. Théo en profita pour glisser une remarque bienveillante à propos du cadre-photo et les parents de Raph se précipitèrent sur cette porte de sortie. Battre en retraite et faire le dos rond, c'était encore ce qu'ils faisaient de mieux.