Mai | Chapitre 9

Par Hinata

Elle parcourait la maison vide, une pièce déserte après l'autre.  Ses parents avaient pourtant emménagé depuis longtemps. Mal à l'aise, Raphaëlle s'acharna sur la baie vitrée, jusqu'à ce qu'enfin, elle se débloque assez pour la laisser sortir. Des éclats de rire familiers la guidèrent jusqu'au jardin. Attablées sous un parasol rouge, Emma et Jeanne discutaient gaiement autour d'une limonade. Dans un même mouvement de cheveux, elles pivotèrent dans sa direction et une lumière vive l'éblouit soudain. Raphaëlle cilla, désorientée, puis reconnut enfin le bleu du ciel, le cri des oiseaux et l'odeur de la mer.

Elle referma les yeux une seconde, le temps de se passer une main sur le visage et d’essuyer avec lassitude le coin de ses paupières. Le corps lourd et engourdi, elle se décolla mollement de son transat et baissa ses yeux encore humides sur le livre ouvert sur ses genoux. L’encre des pages daignait à peine former des mots pour son pauvre cerveau. Abandonnant la bataille avant même de la commencer, son regard dériva sur la ligne d'horizon.

La plage de sable gris s'était bien vidée depuis leur arrivée. Quelques personnes âgées gâtaient une dernière fois leurs petits-enfants près du stand de glace ou jouaient patiemment avec eux à la lisière de l'eau. Des ados, qui n'étaient pas là plus tôt, couraient le long de la digue avant d'en sauter. L'écho de leurs cris et de leurs éclats de rire rebondissait joyeusement sur les parois de la crique. Affleurant discrètement à la surface de l'eau, des têtes nageaient au milieu des bouées de bateau jaunes et rouges. Près de l'une d'elles, un bras jaillit dans les airs et lui fit de grands signes. Raph agita mollement la main en retour. En quelques mouvements plein d'aisance, Théo rejoignit le rivage et sortit de l'eau. La lumière basse et orangée soulignait les muscles de ses bras et de ses épaules. Même son avant-bras droit ne semblait plus aussi malingre qu'à leur départ de Lyon. Théo marcha droit vers elle et vint poser ses mains sur les accoudoirs de son transat, projetant son ombre sur elle.

— Tu veux venir te baigner ? Le soleil ne va pas tarder à partir.

Les gouttes qui tombaient de ses cheveux firent plisser les yeux à Raph. Elle referma son livre pour lui éviter le même sort.

— Justement, c'est largement l'heure qu'on rentre.

La moue désappointée de Théo lui arracha un sourire compatissant.

— On aura la journée de demain pour nous, tu te rappelles ?

Raph se hissa debout et déposa au passage un baiser sur sa joue encore humide. Elles rangèrent leurs affaires tandis que l'ombre de la montagne avalait les dernières nappes de lumière de la plage.

Comme d'habitude, remonter la route en lacet pour rejoindre les hauteurs de Vico Equense les fit allègrement suer. Comme d'habitude, Raph se retint à grand peine d'insulter les scooters qui les frôlaient pour les dépasser, le tout bien sûr dans un vrombissement à la rendre sourde. Et comme d'habitude, une fois arrivée en haut, elle ne rêva plus que de redescendre se baigner. Ce soir-là, tout de même, la vue avait de quoi apaiser un peu ces diverses contrariétés. Théo et Raphaëlle s'accoudèrent un instant à la rambarde, également fascinées par la mer scintillante et au loin, les lumières de Naples qui rivalisaient déjà avec les couleurs vives du soleil couchant.

— C'est magnifique, souffla-t-elle malgré la niaiserie de la chose.

— Presque autant que toi.

En matière de niaiserie, Théo ne se montrait pas en reste. Raph glissa une main dans son cou et posa ses lèvres sur les siennes. Elles avaient encore le goût salé de la mer, ou peut-être celui de la sueur. Elle allait reprendre vaillamment leur marche en direction de la maison mais Théo l'emprisonna dans ses bras et reprit là où elles s'étaient arrêtées.

— C'est la première fois qu'on s'embrasse sur fond de coucher de soleil, murmura-t-elle en guise d'excuses.

— Vivement la prochaine, alors, sourit Raphaëlle en lui prenant la main pour l'entraîner à sa suite.

Le portail n'avait même pas encore grincé pour annoncer leur retour qu'une voix s'éleva pour les accueillir :

— Ohé ! Nous sommes là !

Son bras levé bien haut, sa mère leur décerna un grand sourire depuis le balcon de l'étage. Comme, à califourchon sur sa hanche, Jeanne ne bronchait pas, sa grand-mère lui attrapa gentiment la main pour lui faire faire coucou à son tour. Encore une semaine de ce cirque et elle finirait peut-être par y arriver toute seule.

Leurs semelles foulèrent sans bruit les dalles qui longeaient le mur de pierres jusqu'à la porte d'entrée. Raph hasarda au passage un regard vers la bande de verdure qui s'étalait aux pieds de la maison. Pas de table ni de parasol rouge au fond du jardin. Seulement le jeune tilleul et son tuteur en bambou.

À peine le seuil de la maison franchi, Raph laissa tomber son sac de plage dans le couloir puis son corps poisseux dans le canapé en cuir du salon. Elle s'empara aussitôt de la télécommande et éteignit la télévision qui déversait dans le vide un débit infernal d'informations. Raph entendit la voix de son père résonner doucement dans la cuisine :

— Théodora, si toi et Raphaëlle voulez vous doucher avant le dîner, allez-y maintenant, le gratin est déjà dans le four.

La seconde suivante, Théo apparaissait dans l'encadrement, un grand verre d'eau à la main.

— T'as entendu ?

Raph hocha mollement la tête. Une douche bien chaude semblait à vrai dire la seule chose capable de la tirer de ce canapé. Théo but son eau d'une traite puis retourna poser son verre à la cuisine. Doutant qu'elle revienne la chercher, Raph se hissa sur ses pieds.

L'escalier en colimaçon, au sommet duquel Théo avait en effet déjà disparu, lui parut plus long que d'habitude. Elle était presque étourdie en arrivant en haut. Passer l'après-midi en plein soleil n'était peut-être pas l'idée du siècle, en fin de compte. Mais si une insolation était le prix à payer pour quelques heures sans Jeanne et ses parents, alors ainsi soit-il. Comme pour la conforter dans cette pensée, sa mère choisit ce moment pour la prendre en embuscade. C'est vrai que Raph ne l'avait pas entendue redescendre depuis son apparition au balcon.

— Raphaëlle chérie ! Vous êtes restées longtemps, dis-moi. J'ai hésité à t'envoyer un message quand Jeanne s'est réveillée de sa sieste, mais finalement je me suis dit que vous aviez bien le droit de profiter un peu. Vous avez un peu nagé, j'espère ? Tu as quand même une petite mine. Est-ce que tu avais pris la crème solaire ? Tiens, j'y pense, ton père m’a achetée des vitamines l'autre jour. Fais-moi penser à t'en donner après le dîner, d’accord ?

Par bonheur, trop absorbée par son monologue, sa mère ne remarqua pas les petits bras que Jeanne tendait timidement vers elle.

— Je vais me doucher, se défila Raphaëlle en déposant tout de même un bisou sur le front de Jeanne.

Elle s'éclipsa en deux enjambées dans la salle-de-bain et referma la porte derrière elle. Là, Raph se retrouva nez à nez avec Théo, encore habillée et aussi étonnée qu'elle.

— Pardon, je t'ai pas vue entrer. Tu fermes pas la porte à clefs ?

L'expression de Théo se fit malicieuse.

— Je n'ai pas eu le temps, expliqua-t-elle en déboutonnant lentement sa chemise. Mais tu peux t'en charger pour moi.

C'était idiot : Raph l'avait vue en maillot de bain toute l'après-midi, et pourtant, la voir se dévêtir sous ses yeux l'hypnotisait complètement. La chemise tomba sur le carrelage.

— T'as la même tête qu'avant de me voir nue pour la première fois, s'amusa Théo avec une moue attendrie.

— C'est parce que ça fait trop longtemps, répliqua Raph en s'adossant contre le battant. J'ai déjà tout oublié.

Les yeux pétillants de Théo se rapprochèrent et elle murmura :

— Je croyais qu'on devait être sages quand tes parents sont dans les parages ? Enfin, si tu ne peux plus attendre, ce n'est pas moi qui…

— C'est bon, c'est bon, je m'en vais, capitula Raph avec un sourire.

Avant de disparaître, elle se ravisa le temps d'embrasser Théo puis déguerpit sans demander son reste. Raph traversa le petit corridor et s'abrita dans le bureau qui leur servait de chambre. Le canapé-lit grinça brièvement quand elle s'y laissa tomber en étoile de mer. Elle extirpa son téléphone de sa poche et répondit au dernier message de Daya. Grâce à elle, la perspective de rentrer à Lyon dans cinq jours la déprimait un peu moins.

— C'est bon, tu peux y aller.

Théo traversa la pièce et sortit sur le balcon pour aller y étendre son maillot et sa serviette de plage.

— Tu as fait vite, s'étonna Raphaëlle.

— Ordre du cuistot, je te rappelle. Et tu ferais mieux d'en faire autant.

Comme escompté, la douche lui fit le plus grand bien, apaisant la chaleur qui pulsait sous sa peau. Dans sa précipitation, Raph n'avait pas pensé à se choisir des habits propres et retourna donc dans le bureau enroulée dans sa serviette-éponge. Théo était déjà redescendue, ce qui était pour le mieux. Raphaëlle avisa la combinaison en coton bleue qu'elle avait achetée lors de leur virée à Sorrento. Elle l'enfila sans perdre de temps et dévala pieds nus le colimaçon. Évidemment, tout le monde était déjà attablé quand elle fit son entrée dans la cuisine.

— Ce n'est pas trop tôt, l'accueillit son père.

Il avait commencé à servir le gratin. Entre deux assiettes fumantes, trônait aussi un biberon aux trois-quarts vide. Raph fut surprise de découvrir Jeanne sur les genoux de Théo. C'était la roue de secours, comprit-elle en voyant sa mère essuyer de son chemisier ce qui devait être une tache de lait.

— Elle commence à avoir son petit caractère, fit-elle remarquer quand Raph prit place en face de Théo.

Jeanne leva aussitôt vers elle des mains suppliantes. Théo se mit debout pour la faire léviter par-dessus la table, jusque dans les bras de Raph tendait pour l'accueillir. 

— Attention ! protesta son père pendant la manœuvre avec un regard inquiet pour son beau gratin.

L'atterrissage prit la forme d'un gros câlin. Jeanne blottie contre elle, Raph fit signe à Théo de lui faire aussi passer le biberon.

— Elle m'a bien fait savoir qu'elle n'en voulait plus, se sentit obligée d'indiquer sa mère.

Raph le présenta tout de même à Jeanne qui s'en empara de ses mains potelées et s'employa à boire ce qu'il y restait. Un plaisir un peu mesquin traversa Raphaëlle.

— Mangez tant que c'est chaud, recommanda son père.

— Théodora, tu es sûre que tu es assez servie ? N'hésite pas à demander, surtout.

Et c'était reparti. Ne dérogeant pas à leur habitude, ses parents rythmèrent le repas de mille petites interactions à l'attention de leur source de distraction préférée. Théodora par-ci, Théodora par-là. Désires-tu un peu de sel ? Un verre d'eau ? Plate ou pétillante ? Et tiens, on ne t'a même pas demandé ce que faisaient ton frère et ta sœur dans la vie. Si leur attitude avait quelque peu agacé Raphaëlle au début, elle y avait vite trouvé son compte. Non seulement ce rituel accordait à Jeanne et elle quelques moments de tranquillité dans la journée, mais il lui permettait aussi d'en apprendre un peu plus sur Théo. Elle savait, par exemple, que la grande sœur de Théo vivait à Lille, mais ignorait qu'elle travaillait dans l'industrie musicale. Raph avait quand même vérifié que Théo ne vivait pas trop mal ce flot soudain d'attention aux moments des repas. Aux dernières nouvelles, ça ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Pour une fois, cependant, le répit de Raph s'interrompit au beau milieu du dessert :

— Raphaëlle, est-ce que tu as pris ta décision pour le programme de demain ?

La question venait de son père, mais sa mère semblait toute aussi impatiente d'en connaître la réponse. Heureusement pour eux, Raph en avait déjà discuté avec Théo et ne les fit donc pas attendre plus longtemps :

— Je préfère ne pas y aller, et ça me va que vous emmeniez Jeanne avec vous.

Ils eurent l'air un peu déçus mais n'insistèrent pas. À défaut de leur fille aînée, ils pourraient tout de même présenter leur merveilleuse petite-fille à leurs amis italiens.

— Tu sais, Théodora, leur villa est vraiment somptueuse, c'est dommage que tu ne puisses pas la voir. Ils viennent de terminer leurs derniers travaux de rénovation, c'est impressionnant. Et il y a même une immense piscine avec une vue imprenable sur la mer. J'en croyais à peine mes yeux la première fois que nous y sommes allés !

Visiblement, sa mère aurait aussi volontiers emmené sa distraction préférée. Théo lui répondit sans se départir de son enthousiasme naturel :

— J'espère que vous prendrez des photos pour nous montrer ça, alors. Ce sont les amis qui vont ont vendu cette maison, c'est bien ça ?

— Non, ils connaissaient simplement l'ancienne propriétaire, corrigea son père. Comme ils savaient que nous voulions déménager en Italie depuis des années, ils nous ont fait signe tout de suite.

— Et ils nous ont aussi aidés pour les démarches, compléta sa mère. Ce n'est pas avec mon italien que nous aurions pu y arriver.

— Et toi, Ichirô, est-ce que tu parles italien ?

— À peu près aussi bien que moi, se permit de répondre Raphaëlle à la place de son père.

— Et les italiens d'ici parlent anglais encore moins bien que moi, rebondit l'intéressé en entamant le débarrassage de la table. C'est te dire, Théodora, si je suis content d'aller passer la journée de demain avec nos amis parfaitement bilingues.

Théo et son père poursuivirent gaiement leur conversation en remplissant le lave-vaisselle. Berçant Jeanne doucement contre elle, Raph commençait presque à somnoler sur sa chaise. Elle vit tout de même sa mère s'approcher d'elle à pas feutrés et lui tendre une bouteille en verre remplie d'eau que Raph connaissait bien désormais.

— On échange ? proposa sa mère à mi-voix.

Raphaëlle lui confia Jeanne en promettant de venir lui faire son bisou avant de dormir. En comparaison, la bouteille en verre semblait ridiculement petite et atrocement froide. Optant pour le chemin le plus rapide, Raph entrouvrit la baie vitrée de la cuisine et se faufila dehors. Son rêve de l'après-midi lui revint tandis qu'elle foulait l'herbe du jardin, déjà humide sous ses pieds nus. Jamais elles ne surprendraient Emma et Jeanne, adultes l'une et l'autre, en train de rire et papoter à l'ombre de cette haie. Ni nulle part. Emma ne flânerait jamais dans cette maison. Au moins, maintenant, elle faisait partie du jardin.

Raphaëlle s'accroupit près de l'arbrisseau et versa, tout autour de son pied encore chétif, le contenu de la bouteille. Ses parents avaient d'abord pensé à faire poser une dalle de pierre gravée, pour marquer l'emplacement. Mais le crématorium les avait informés qu'il était interdit de garder les cendres d'un défunt chez soi. Selon la version officielle, rapportée à la préfecture de Lyon, ils avaient donc dispersé les cendres d'Emma dans la mer Méditerranée. En réalité, elles se trouvaient bel et bien inhumées dans leur jardin, sous les racines d'un jeune tilleul qui gardait leur secret en toute discrétion. Raph effleura quelques feuilles du bout des doigts, puis elle déplia ses jambes et rebroussa chemin. Elle fut accueillie dans la maison par le brouhaha diffus de la télévision.

— Ah, Raphaëlle, tu peux m'attraper mon livre, s'il-te-plaît ?

Enfoncé dans le canapé, son père tenait d'une main la télécommande, et de l'autre désignait la bibliothèque pleine à ras bords.

— Il va falloir être un peu plus précis.

— Le gros. Rouge. Couché en travers. Non, un peu plus haut. À gauche. Voilà, oui, celui-là !

Elle le lui rapporta sans pouvoir s'empêcher de regarder un peu la couverture.

— Tu ne l'as pas déjà lu cent fois, ce bouquin ?

— Non, non, ça n'a rien à voir, c'est une nouvelle traduction. L'ancienne est très bien aussi, cela dit. Je peux te prêter mon exemplaire si tu veux le lire ici avant de partir.

— Ça ira, j'ai déjà de la lecture.

Certes, elle n'avait pas dû lire plus de trois pages depuis son arrivée. Mais même s'il ne quittait pas beaucoup le fond de son sac, son livre l'accompagnait un peu partout, l'intention était là. Contrairement à ce qu'elle avait osé imaginer, ses journées en Italie n'étaient pas beaucoup moins remplies qu'à Lyon. Jeanne demandait toujours plus d'attention, et quand ce n'était pas elle, c'était sa mère, son père, ou même Théo. Elle aurait bien aimé lire le soir, à côté de son père, pendant que sa mère se penchait sur son puzzle à la table du salon, mais il y avait le bruit insupportable de la télévision. Elle n'allait pas demander à ses parents de changer leurs habitudes juste pour elle.

— Théo est déjà montée ?

Déjà plongé dans sa lecture, son père hocha distraitement la tête. Raph lui souhaita bonne nuit et s'engouffra dans les escaliers. Un frisson la surprit. Elle avait hâte de se blottir sous la couverture, peut-être même d'aller chercher la chaleur de Théo pour réchauffer ses pauvres petons.

— Raphaëlle chérie.

Une sensation de déjà-vu la traversa en découvrant sa mère en haut des marches. Ses bras ouverts l'invitaient à un câlin et Raphaëlle y consentit de bon gré. Elle eut quelques regrets quand sa mère la serra contre elle avec une force inattendue. L'intensité de son étreinte détonnait trop avec la légèreté qu'elle faisait l'effort d'afficher sans répit, c'en était perturbant. Raph sentit son propre chagrin affleurer malgré elle. Heureusement, sa mère la relâcha avant que les digues de l'une ou de l'autre ne sautent. Elle la recoiffa d'un geste affectueux de la main et Raphaëlle se laissa faire, y trouvant plus de réconfort que dans l'étau de ses bras.

— Tes cheveux ont encore beaucoup poussé, murmura-t-elle.

Malgré la pénombre du couloir, Raph lisait dans ses yeux ce que sa mère ne disait pas en caressant son visage. Elle était bien placée pour le savoir : c'était le même regard qu'elle-même posait sur Jeanne depuis trois mois. Depuis qu'Emma n'était plus nulle part, elle était partout.

Après ce tête-à-tête des plus mélancoliques, rejoindre Jeanne et Théo dans le bureau lui fit l'effet d'une bouffée d'air frais. L'index que Théo plaça sur sa bouche à son arrivé lui suggéra que Jeanne dormait déjà. Raph alla tout de même se pencher au-dessus du lit-parapluie pour s'en assurer et déposer un baiser imperceptible au sommet de sa tête. Elle en profita pour arranger sa couverture et rapatrier les doudous qui s'étaient carapatés à ses pieds. Sur le chemin du canapé-lit, elle tira les rideaux de la porte-vitrée, privant la pièce du clair de lune, et surtout de la lumière diffuse du lampadaire planté devant la maison. Raphaëlle retira sa combinaison en coton et se faufila dans le lit à l'aveuglette.

— Tu mets pas ton super T-shirt Pinocchio ? se scandalisa Théo dans un souffle.

— Je sais pas où il est passé. De toute façon, j'aime pas dormir avec un pyjama.

Les mains de Théo se frayèrent un chemin jusqu'à sa taille et rapprochèrent son corps du sien. Raph sentit une douce chaleur l'envahir.

— Tu me facilites pas la vie, tu le sais ça ? marmonna Théo en se blottissant contre elle.

— C'est toi qui dis ça.

Raph enfouit le nez dans ses cheveux et laissa son parfum lui faire oublier le monde le temps d'une inspiration.

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Sorryf
Posté le 26/05/2023
Me revoilàààààà!!!! Quels beaux chapitres ! Enfin, Raph explique tout à Théo, ça commençait à me tarder, mais ce moment ou elle lui en parle est si beau, ça valait le coup d'attendre !
Je n'en reviens pas que Théo ait accepté le traquenard des vacances avec les beaux-parents hahaha, elle doit vraiment être très amoureuse ! J'ai beaucoup aimé son frère et belle-soeur, ils ont tous l'air d'avoir une belle relation !
La mère de Raph est... très réaliste, hahaha ! Très émouvant quand elles se serrent dans les bras ;_;
Ah, la montée de Vico Equense ! Aaaaaah, les lumières de Naples <3<3<3<3 On s'y croirait !

Jeanne est toute choupi ! y a deux trois passages qui m'ont un peu choquée, que Raph la fasse dormir avec une couverture au lieu d'une gigoteuse, et aussi qu'ils ajoutent de l'eau chaude au biberon, et de l'eau dans l'oreille pour soigner une otite (c'est pas le pire truc à faire ????) mais en vrai tu t'y connais mieux en bébés que moi je crois, alors je te fais confiance ! (enfin je me renseignerai quand même avant de soigner les otites à l'eau)

Raph et Théo sont adorables, pas clichées, parfaitement niaises devant le coucher de soleil mais qui ne le serait pas ? xDDDDD c'était trop chou comme moment. Tout se passe bien, et ça fait plaisir ! mais du coup je me demande ce qui va se passer ensuite...
Hinata
Posté le 02/07/2023
Holààà !!! J'ai mis si lonhtemps à répooooondre T^T Mais c'est bon, j'ai réussi à reprendre et poster le chapitre suivant, donc i'm back sur PA haha, et quel plaisir de (re)lire ce commentaire incroyable :')

Ouuui, Raph fait bien trainer la révélation à Théo, mais une fois que c'est fait, la satisfaction est d'autant plus grande, non ?
Hahha, oui clairement, pour Théo on est sur un crush assez déter (et peut-être aussi l'envie de fuir un peu sa vie à Lyon ? hum hum)
Ooh trop bien que le personnage de la maman t'ait semblé réaliste, je sais jamais sur quel pied danser avec les personnages secondaires mais qui ont quand même une grande importante pour le MC et l'histoire :')

Yesss, moi aussi ça me rappelle tellement nos vacances, je crois que ça m'a vachement aidé à écrire cette partie de l'histoire d'ailleurs, tellement de bonnes vibes, j'adore <3
Je note pour la gigoteuse, c'est un très bon tips, même si j'ai un doute sur la viabilité de la chose en cas de chaleur ? (C'est le mois de mai, donc il fait peut-être pas si chaud que ça, mais quand même, je sais pas... on pourra en rediscuter si tu veux haha) Le biberon c'est de l'eau presque tiède, techniquement, mais je sais que pas mal de parents les donnent froids, mais dans ma famille c'était chaud, mais peut-être que c'est pas le plus pratique ou mieux pour l'enfant, je sais pas haha, je ferai un BL full parenting un jour sur le roman je pense pour ce genre de choses haha

Ooooh, merci pour le retour sur Raph et Théo, j'ai tellement peur de le rendre insupportablement niaises et lambda dans leurs interactions, ça me met des doutes insupportables, donc ton commentaire me rassure beaucoup haha, n'hésite pas à me dire si ça devient cringe, vraiment ça me rendra service !

Yesss, tout se passe bien, tout se passe bien... Et c'est pas pour rien que je galère à écrire la suite comme je veux, parce que c'est tout de suite plus difficile quand ça se corse petit à petit héhé XD

Sur ce, à bientôt j'espère, encore sorry pour ce délai de réponse indécent, et merciiii !!


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