Liam est parti, comme ça, sans se retourner.
Yann pense qu'il a perdu. Il digère l'information avec plus de mal qu'il ne le croyait. Il s'étonne, il n'imaginait pas que cela le toucherait autant.
- Je n'veux pas l'aimer ! se répète-t-il, idiot. Je n'veux pas l'aimer, je ne veux pas !
C'est un véritable choc. Et ça n'est pas bon du tout. Un coup de cœur passe encore, avoir du désir, c'est naturel, n'a-t-il pas soit disant un cœur d'artichaut après tout ? L'amour et puis quoi ? Le mieux serait effectivement d'en rester là, Liam l'ayant remis à sa place, les choses peuvent très bien rentrer dans l'ordre.
- C'est une très bonne résolution ! clame-t-il à voix haute.
Comment réagir ? Le profile bas reste sans doute le choix le plus intelligent. Se sentant coupable de toute façon, Yann admet que Liam lui offre là une bonne porte de sortie. S'il est d'accord sur le fond, il ne peut pourtant s'empêcher de se savoir incapable d'autant de recul. Surtout maintenant que la jalousie l'étreint.
- Ha mais nan je ne vais pas être bête à ce point là quand même ? geint-il à présent.
Liam l'a laissé seul. Ce n'est pas tant le fait qu'il lui ait rabattu son caquet, ça, il l'a cherché et il le sait. Mais Liam est sorti ! Parti, évanoui, un soir de semaine qui plus est !
- Pour faire quoi ? Pour aller où ? Voir qui ?
Voilà qui le ronge, voilà qui le surprend.
- Il n'y a certainement que mon amitié qui l'intéresse et moi je suis en train de tomber amoureux. Pour sa défense, il reste gentil et courtois bien que je ne sois qu'une peste à ses yeux. Je me doute que je vais droit dans le mur et j'y vais quand même c'est fou non ?
- Yann est-ce que tu as vu l'heure ?
- Il est presque deux heures. On est déjà demain, je sais, répond sans gêne l'androgyne à sa meilleure amie. Je t'emmerde avec mes histoires, pas vrai ?
- Yann, le jour où je me sentirais vraiment mal, j'aimerais pouvoir, moi aussi, te parler en pleine nuit, n'importe quand et que tu m'écoutes en essayant de m'aider.
- Je le ferais ! affirme-t-il.
- Oui, j'en suis convaincue. C'est pour ça que je réponds, bien que je continue de penser que tu es le dernier des connards.
- Tu ne me demandes jamais mon aide, s'étonne-t-il vaguement.
- Si, et tu m'aides à ta manière. Nous n'avons pas les mêmes besoins.
- Cette fois-ci, je crois que ça ne sert à rien que tu me dises quoi faire, je n'arrive pas à me raisonner.
- Qu'est-ce que tu attends de moi dans ce cas ?
- Rien j'avais juste besoin de parler.
- Voilà, donc je t'écoute. Est-ce que tu vas aller te coucher ?
- Non, je vais l'attendre.
- Ha lala. Et après ?
- Je n'sais pas... répond-t-il un peu dérouté.
- ...
- Est-ce que tu m'aimes, même quand je suis con ?
- Non, pas toujours.
- Mais tu me pardonnes ?
- Non plus, un jour tu iras peut-être trop loin.
- Peut-être.
- Si un jour ça casse, je passerais le reste de ma vie à te regretter, avoue-t-elle.
- T'es adorable. Moi aussi j'regretterais.
*
- Liam, je vois que tu mets du sucre dans ton café ? Tu veux le mien ? Je ne sucre pas.
- Merci...
- Tu m'en veux ?
Nicolas le perturbe, Liam se dit qu'il n'aurait pas dû autant boire.
- Non, je suis assez choqué que l'on déblatère de cette façon sur mon dos, surtout pour déformer la réalité. Tu auras beau dire que les personnes s'interrogent pour mon bien, ça reste du commérage.
Liam n'a jamais apprécié être la cible des biens pensant et peut importe la raison. En règle générale, il préfère se mêler des affaires des autres plutôt que l'inverse. Il aime être dans l'ombre, enfin il le pensait.
- Et c'est quoi la réalité ? insiste Nicolas auprès de son auditeur unique de ce soir.
- J'ai connu Youzeu à la fin de mes études.
- On parle bien du japonais qui s'est fait agresser ?
Liam hoche la tête avant de poursuivre.
- C'était il y a déjà longtemps, bien avant ça. Nous étions adolescents et oui, j'ai beaucoup souffert dans cette relation.
- Ha oui ? Là tu vois, je n'avais pas compris ça du tout. Je croyais que vous vous étiez connu après, grâce à l'asso.
- Hé bien non. Comme quoi les gens qui jasent feraient mieux de se taire ! Nous sommes restés toutes ces années en contact c'est tout.
- Pour quelles raisons, enfin je veux dire, si c'était finit vous deux...
- Je n'ai pas réussi à renoncer. Après, il y a eu cette agression, il m'a demandé de l'aide, c'était une bonne chose que je travaille ici, l'association est là pour ça non ?
- Tu as pensé que ça vous rapprocherait ?
- Non. J'ai accepté depuis longtemps que ce soit sans issu.
- Si c'était vrai, tu ne dirais pas que tu n'as pas réussi à renoncer.
- Arrête de juger sans savoir ! Je commence à comprendre pourquoi Yann ne me supporte pas ! Je fais ça aussi ces derniers temps, ce doit être une déformation professionnelle ! Nicolas, je suis suivi par un psy parce que j'ai les problèmes de tout le monde. Avec ma mère, avec mon père, avec moi-même. Pas de quoi fouetter un chat !
- Yann hein ? Qui est ce Yann ?
Liam s'enfonce dans les coussins du fauteuil.
- Je vois pour quelle raison ils t'ont choisi comme co-animateur, lâche-t-il, rien ne t'échappe.
- Je ne fais pas qu'entendre, j'écoute tout ce qu'on me dit.
- Yann est mon colocataire.
- S'agit-il enfin de la raison qui t'as fait accepter cette invitation ?
- Sans doute en partie, oui.
- Je t'écoute.
- Je n'ai rien à en dire, pas envie d'en parler.
- Bien sûr que si.
Pendant un instant qui semble une éternité les deux hommes s'affrontent du regard. Puis Liam cède, sa bouche est pâteuse et sa patience a été mise à rude épreuve, parler sera probablement un bon exutoire.
- Je crois que je vais avoir besoin de quelque chose de plus fort que du café.
*
Des rires dans le couloir, le bruit de la clef dans la serrure, allongé sur le divan dans le noir, tous ses sens sont tout-à-coup en alerte. Il va être trois heures du matin et il n'a pas bougé du salon.
- Cette bière était en trop je crois ! ricane Liam derrière la porte.
- J'espère que tu retrouveras l'endroit où on a garé la voiture demain hahaha !
- C'est qui cette voix ? s'interroge Yann qui saute en bas de la banquette.
À son entrée, Liam sursaute en voyant se découper dans la pénombre, la silhouette de son colocataire.
- Qu'est-ce que tu fais dans le noir ?
- Mais je t'attendais chéri ! C'est à cette heure-ci que tu rentres hihihi !?
- ...
Sa tentative pour détendre l'atmosphère ne fonctionne pas, Yann est lui-même extrêmement mal-à-l'aise.
- Je blague, avoue-t-il sérieusement. Je me suis endormi sur le canapé en téléphonant.
- Heu... ha bon.
- Bonsoir quand même, lance Yann d'une voix douce qui surprend Liam. Le faible sourire moqueur de Yann, ses yeux irisés quand il s'approche de la lumière, à sa vue, Liam a envie de déposer les armes.
- Bonne nuit plutôt, vu l'heure, déclare Nicolas cavalièrement. Yann c'est bien ça ? Je me présente, Nicolas !
L'invité lui serre sans prévenir, une main très franche, affichant un sourire de complaisance. Yann embarrassé par cet « intrus », ne réagit pas de suite. Si l'homme connait son prénom, Liam a dû parler de lui et certainement pas en bien. Il cogite.
- Il s'est plaint c'est ça ?
Yann se doute de ce qui a dû être déballé sur son compte. Qu'à cela ne tienne, il va être fidèle au personnage. Se tournant vers Liam, l'œil noir et le bout du doigt glissant sur son costume hors de prix, il croit judicieux de balancer un pique gratuit.
- Je suis un peu choqué, tu me remplaces déjà ? Une journée à peine, t'es un rapide !
Liam blêmi de colère a vu d'œil.
- Yann, les plaisanteries les meilleures sont les plus courtes, souligne le blond froidement.
- C'est vrai, affirme le rouquin sans cesser de le toiser.
Entre les deux colocataires, l'électricité est palpable.
Puis, s'apprêtant à les laisser, Yann passe devant eux, frôlant Nicolas exprès. Laissant flotter son parfum dans l'air, il monte deux des marches le menant à la mezzanine au ralenti, prenant soin de détailler l'invité avec une envie feinte.
- Bonne nuit alors ! les nargue-t-il d'une voix slave. Et... Nicolas, si jamais c'est trop court pour vous aussi, ma chambre reste ouverte !
Sans attendre de réponse, il leur tourne le dos et part rejoindre son antre, laissant Liam une fois de plus atterré par son comportement.
- Haha ha ! Quel phénomène dis-moi ! Tu m'avais prévenu mais alors là !
- ...
Liam l'air contrit se dirige vers sa chambre sans autre réaction.
- Hé ! Liam, attend !
Il s'assoit, raide, sur le lit, une main sur son front, soucieux.
Nicolas sur ses talons apparait dans l'encadrement de la porte.
- Excuse-moi, je n'aurais pas dû rire, ça va ?
- ...
- Tu ne devrais pas laisser ce clown idiot se moquer de toi, fiche-le dehors !
S'asseyant à son côté son collègue glisse une main sur sa joue et leur regards se croisent.
- Je n'apprécie pas, tu sais, de te voir te mettre dans cet état là pour un petit con. Il ne mérite pas ton intérêt, c'est plutôt d'une bonne trempe qu'il à besoin en guise d'aide, si tu veux mon avis.
- Tu ne crois pas que c'est ce qu'il cherche ?
- Je vois surtout qu'il te fait du mal.
Nicolas lui prend le visage entre les mains. Personne ne s'étant intéressé à lui depuis longtemps, Liam s'abandonne.
- Tu mérites mieux Liam.
Le blond baisse les yeux, un sourire amère aux lèvres.
- Toi par exemple ?
- Oui, pourquoi pas ?
Il se détourne.
- Nico, je crois que ce n'est pas une bonne idée je ne peux...
- Hé lâche-toi !
Nicolas se penche vers son oreille lentement, lui parle de sa voix la plus mielleuse.
- J'ai envie d'toi, laisse-moi passer la nuit ici. Tu en as envie aussi, y'a pas de mal à s'faire du bien.
Il joint le geste à la parole en lui caressant l'intérieur des cuisses.
- Nico je...
- Ce sera sans conséquence, c'est promis.
- ...
Il prend le silence de Liam pour l'approbation qu'il représente, se lève rapidement et ferme la porte de la chambre, tout en retirant son haut.
- Pourquoi est-ce que tu éteins la lumière ? s'étonne-t-il en revenant vers le blond. Tu n'aimes pas mon corps ?
- Je préfère, ça t'ennuie ?
- Un peu, tu sais, même avec de l'imagination, je suis loin d'avoir son gabarit haha !
- Ce n'est pas du tout pour ça, je...
- Hééé détend-toi, on s'en fiche, je déconnais, vient.
Nicolas l'oblige à se lever en l'attirant hors du lit. La lumière de la lune entrant par la fenêtre, lui est bien suffisante pour admirer les courbes masculine et viril de son futur amant. Tout les deux debout bientôt à demi nu se jaugent, les yeux brillants, dans la pénombre. Le brun passe ses mains sous les boucles blondes de Liam, affichant pour sa part, une dentition luisante. Sa figure se rapproche, Liam immobile frémit au contacte de ces doigts là sur sa nuque. Nicolas presse doucement la tête de Liam contre son propre cou et susurre à son oreille.
- Et maintenant, sens comme j'ai envie de toi !
Il accompagne ses dernières paroles d'un geste soudain. Plaquant d'une claque, sur les fesses rebondies de son partenaire, ses hanches aux siennes. Laissant leurs sexes se frôler au travers des étoffes, il glisse ensuite le long des formes rebondies à l'intérieur du pantalon de Liam.
- Tu as les fesses douces et fermes mon ami.
Alors que les doigts de Liam s'égarent timidement sur le torse musclé face à lui, il sent Nicolas déboutonner un à un les boutons de son pantalon. L'autre main continue de caresser son derrière. Sans comprendre comment, Liam s'aperçoit que leur deux sexes se touchent, nus cette fois. Comment le sous vêtement de Nicolas a-t-il disparu ?
- Attends je... il faut... bégaie Liam pour qui tout va un peu trop vite.
- Tu en as ? Parce que sinon dans mon pantalon...
- Oui là.
Déjà Liam se penche vers le tiroir de sa table de chevet.
Il à besoin d'une action pour s'éloigner, il n'arrive plus à réfléchir. Mais l'autre le retient.
- Attends, embrasse-moi d'abords.
Liam frémit, bêtement effarouché. Leurs nez se frôlent, les mains de Nicolas s'insinuent presque partout.
- Haaa.
- Humm j'aime bien t'entendre gémir, souligne trivialement Nicolas. Tu aimes cette caresse là ?
Les deux mains sur son fessier, il tâte du bout d'un doigt l'intimité de son partenaire dont les joues rougissantes se cachent dans le noir. Lorsque le doigt s'enfonce pour de bon à l'intérieur, Liam fixe son tourmenteur, les yeux écarquillés et réflexe idiot, il se met sur la pointe des pieds. Il déteste ça, autant que de l'entendre sans arrêt décrire tout ce qu'il fait mais n'ose pas le lui dire. Sa respiration s'accélère et il gémit doucement, ce qui rend très vite fou d'excitation, le beau brun, qui n'a pourtant pas du tout l'intention de lui rendre la tache facile.
- Pourquoi tenter de fuir par le haut haha ! se moque Nicolas. Pose tes pieds à plat, oui c'est ça empale toi.
- Tais-toi.
- Hou la ! Tu as honte de ...humm
Leurs lèvres s'effleurent avant de se coller rapidement. Liam profite du baiser pour le faire taire. S'il trouve le jeune homme mignon et si les caresses qu'il lui procure sont des plus agréables, tant qu'il ne va pas trop loin, quelque chose l'indispose par contre vraiment dans ses paroles et dans le déroulement de l'action. Elle est un peu trop rapide et intime à son goût.
Malheureusement pour Liam, il perd vite la direction du baiser qui devient violent. Alors qu'un deuxième doigt tente de le pénétrer, Liam enfonce des ongles crispés sur les épaules de l'autre.
- J'en peu plus, j'ai trop envie, souffle Nicolas que les griffes piquantes ont émoustillé. Vient allonge-toi, est-ce que tu as du lubrifiant ? Tu as l'air très serré, il y a longtemps que tu n'as pas eu de rapport ?
Allongé sur la couette, Liam a froid tout-à-coup, quelque chose le gêne vraiment. La "conversation" est trop crue.
Le blond est un romantique, baiser ne fait pas partie de ses prérogatives. Quand à la question : Depuis combien de temps ? En vérité, il n'a jamais reçu le sexe d'un autre en lui. Il a peur, puis honte et il panique.
Il pense à Yann, pourquoi maintenant ?
L'autre tout à son affaire enfile un préservatif, s'enduit de lubrifiant, puis se retourne en lui souriant.
- Vient, ça va ? Tu as l'air tendu ?
Liam a envie de lui crier de se taire.
Le brun lui prend le menton entre les doigts.
- Regarde moi, je veux voir tes réactions pendant que je te caresse, non ne détourne pas la tête.
Les deux doigts pénètrent d'un coup, le liquide froid dont ils sont enduits à permis cette double pénétration. La douleur autant que le plaisir surprennent Liam qui pousse un cri rauque.
- C'est ça bébé, crie, c'est bon hein ?
- Tais-toi... le supplie-t-il enfin.
- Hoho! Tu veux que je me taise, ok je vais agir alors.
Il l'enjambe pour se retrouver derrière lui. Liam se crispe quand les mains se posent sur ses hanches, le gland de son amant se promenant contre ses fesses ne laisse pas de doute à l'imagination. Nicolas l'embrasse dans le coup, sa langue glisse lentement vers le haut de sa gorge, puis il finit en lui mordillant l'oreille. Pendant ce temps, il écarte doucement les cuisses du blond dont l'anus reçoit de nouveau le liquide froid et poisseux. Le bruit produit par celui-ci donne la nausée à Liam. Il n'a qu'une idée en tête : - Qu'on en finisse !
- Va y bouge, lui intime son tortionnaire d'un soir.
Puis c'est la douleur.
- Chutt ! Relaxe toi, respire, c'est normal.
Rien ne va, Liam a l'impression que sa peau va céder, il bouge pour se défaire de l'étreinte, l'autre insiste, le gland pénètre à peine à l'intérieur, la douleur est déjà vive et la sensation désagréable.
- Arrête! Non arrête ! le prie-t-il.
- Chuttt bébé ! Je bouge plus, C'est bon je bouge pas, calme-toi, tu es tellement serré, c'est fou. Là ! Doucement ! Détend-toi. Ça va mieux ?
Liam ne répond rien, il aimerait dire « oui » mais il ne sait pas trop. Il trouve ça très déplaisant.
Sans prévenir Nicolas donne un nouveau coup de reins.
- NOOOOON !
La réponse est sans appel. Tout le corps de Liam s'est contorsionné, le brun qui l'a vu tout-à-coup enfoncer son visage dans l'oreiller pour hurler de douleur se cramponnant au drap, s'affole.
- Hou là ! Bébé d'accord ! D'accord je sors, ça y'est, tout va bien, on arrête.
Liam se tord et Nicolas se trouve bien embêté, c'est bien la première fois qu'un truc pareil lui arrive. Depuis ses quatorze ans, il n'avait plus jamais rencontré pareil situation.
- Hé ça va ? Ça t'arrive souvent ? le questionne Nicolas.
- J'y arrive pas ! s'excuse Liam.
- C'est pas grave, calme-toi, c'est rien, ça va allé. Tu as mal ? Je suis désolé, vient là contre moi, c'est pas grave.
Il l'embrasse, le berce, essuie les deux/trois larmes de vexation autant que de douleur du grand blond.
- Tu es si tendu. C'est terrible !
- ...
- Est-ce que c'est SA présence qui te perturbe à ce point ?
Le visage de Yann flotte un instant au-dessus de Liam, il sait bien que ça n'a aucun rapport, pourtant....
Yann, avec lui aussi, il a été inapte à lui faire quoi que ce soit, la nuit d'avant. Bien entendu la situation n'est nullement comparable. Alors qu'il avait dans son lit, celui qui représente tout ses désirs depuis quelques temps, il a été incapable de bander.
Ce soir la mécanique fonctionne, seulement l'envie n'est pas vraiment au rendez-vous et les rôles ne lui vont pas du tout. De plus le corps de Liam souffre physiquement d'un petit problème personnel que son partenaire n'a nullement décelé, trop occupé par son propre désir.
- Là, détend-toi. Tu sais, il ne mérite pas ces sentiments ce p'tit con, déclare Nicolas à côté de la plaque. Je ne me suis pas rendu compte que je te forçais la main, pardonne-moi.
*
Yann, dans le noir de sa propre chambre, recroquevillé sur son lit, grince des dents, il a mal lui aussi mais la douleur est différente. Malgré son lecteur mp3 à fond et les écouteurs sur les oreilles, il l'a entendu crier. Il s'imagine que c'est de plaisir. Celui qu'ils n'ont pas eu ensemble.
Les larmes du rouquin couleront bientôt en silence. Il a la haine, mais il n'est pas certain de savoir après qui et pourquoi.