Le crachin n'atteint pas
A mon cœur que je cache
Sous ta veste en polaire
Bien trop grande pour moi ;
Je le berce tout bas,
Il s'emplit de l'absence
Où en partant, hier,
Seule tu me laissas.
Je n'entends plus ta voix
Au silence des soirs ;
Nous ne bavardons plus
Jamais de tout de rien ;
Il n'y a plus de fête
Lorsque je viens te voir,
Et je sens s'étrangler
Mes rires orphelins.
Le chat-même est songeur
Assis au coin de l'âtre ;
La nuit tombe plus tôt
Que le chagrin attend
Pour étendre son spectre
Immense aux dents violâtres
Dont les ailes pesantes
Etouffent les instants.