Je suis un guerrier, fatigué, usé,
Sans maître, sans loi,
Sans dieu, sans foi.
J’ai gagné ma liberté.
Je suis un guerrier abandonné.
Mes maîtres ont posé les armes.
Je reste seul sur le champ de bataille
Avec comme seules médailles
Les blessures, les cicatrices à mon âme.
Une fois encore, autour de moi, la violence.
Repassent les tourments, l’odeur du sang.
Etourdi par les cris, mes douleurs en souffrance,
Je regarde mes frères, genou à terre,
Epée au fourreau, soumis et vaincus,
Tête penchée, prête à être tranchée.
Parfois on me parle d’amour.
On me dit qu’il faut aimer,
Que c’est possible,
Même pour un vieux guerrier.
Mais comment peut on aimer
Avec un corps endolori
Avec une âme détruite
Avec un cœur qui saigne
Quand il regarde ses mains meurtrières ?
Et si demain,
Personne ne croit plus en ce vieux guerrier,
Même éreinté je lèverai mes armes
Contre le temps et ses lois,
Même vaincu, je continuerai le combat.
Un dernier combat.
Celui qui me mènera
Vers toi.
Que dire ?
C'est prodigieuse !
Mais, bon, avec toi ce ne sont plus des « détails » à soulever.
Le texte est juste magnifique et me touche directement.
Vive la poésie ! Vives « les guerriers » !
Néanmoins, malgré la relation que j'ai - en phase avec ce texte - je ne peux m'empêcher de m'interroger sur le principal lecteur de ce poème introduit par un parfait « vers toi », un terme, une chute parfaite pour ce texte.
Celui la aussi vient du fond du coeur, et cette chute est un moment de faiblesse. Toujours se tourner vers l'amour et l'espoir. Ca doit être mon coté humain :-)
Merci pour ton commentaire.
Et vive la poésie, pleine de surprise.