Miroirs d'eau

“Bon les filles ! Il va falloir se bouger si on ne veux pas manquer la cérémonie d’ouverture de l’Atelier qui se déroule à midi.

Il est 8h, nous avons 4h devant nous. Je pense que le mieux à faire pour le moment c’est d’observer ce que l’on aperçoit depuis la tour végétale.

Notez, tout ce que vous pourrez trouver de marquant. On fera un brainstorming d’ici 2h, ça vous va ? Prenez ces carnets et crayons avec vous : n’oublions pas que nous sommes humaines aujourd’hui.”

Mizu rougit à la remarque. En effet, mieux valait éviter d’éveiller l’attention. Et avec ces carnets de croquis sous le bras, elles avaient tout l’air d’être des étudiantes en art… ce qui était le cas dans un certains sens.

Mizu pris le temps de regarder les alentours avec soin. La présence de ses deux nouvelles alliées la réconfortait.

Alors elle s'exécuta le cœur serain.

En observant au loin, ses yeux refusait de faire une mise au point correcte. elle avait beau insister… sa vue avait perdu de son excellence.

Toutes les silhouettes étaient floues. La ville végétale lui apparaissait comme une peinture impressionniste.

En désespoir de cause, elle nota ce qui était à la portée de son regard : l’intérieur de la tour. Peut-être y avait-il au sein même du bâtiment, quelques indices ?

En y regardant de plus près, l’intérieur présentait une décoration soignée, de style Art Nouveau. Seule une pyramide inversée venait rompre l’harmonie du dernier étage.

La matière qui la composait lui rappelait quelque chose…

Le badge de l’Atelier !

Elle le décrocha de sa veste et l’observa de plus près. Son centre était une matière semblable à du verre sans en avoir la dureté.

Des miroirs d’eau !

Elle plongea sa main à l’intérieur du badge, mais n’en retira rien. Cet espace-temps était rempli de sable. Déçue, elle examina ensuite la pyramide de plus près. Présentée comme une fontaine avant-gardiste, on ne pouvait y pénétrer sans éveiller l’attention.

Elle réfléchit, l’Atelier ne pouvait décemment pas présenter une solution aussi évidente que de plonger dans la fontaine. Il devait manquer une inconnue à son équation.

Elle se concentra à nouveau sur son badge. Elle se rendit compte que des motifs luminescents au sol de la tour étaient visibles au travers.

Elle s’en servit comme monocle et observa la tour d’un oeil neuf. L’Atelier était là ! Sous leurs yeux ! Depuis le début ! Dans un espace-temps différent. Il semblerait d’ailleurs que les artisans au dedans pouvaient voir ce qui se passait de l’autre côté du miroir car ils se moquaient des réactions des passants.

La seule chose qui lui manquait à présent, c’était de savoir comment s’y rendre…

Apercevoir, Voir, Concevoir…

Elle se tourna ensuite vers la pyramide.

“Oh. Je vois.”

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