Tu étais mon frère de sang, ma maison,
Tes mains ont brisé toute ma raison.
Maintenant, je vis avec le poids de mes maux,
Tu m'as volé mes jours, et mes nuits ont désormais un goût d'éternel fardeau.
Tu n'as pas prononcé un mot
Quand tu m'as exilée dans une vie sans soleil, sans retour,
Sous le poids de la nuit, dans cet appartement qui a tout vu.
Tu as brisé ma confiance, tu le sais.
Je te donnais tout, l'âme mise à nue,
Et tu as tout pris, même ce que je ne voulais pas te donner.
Frère, dit-on, c'est l'amour qui lie,
Mais toi, tu as fait des chaînes de ma vie.
Je t'aimais, et je t'aime encore : voilà ce qui rend l'événement encore plus douloureux.
Je n'arrive plus à te regarder dans les yeux.
Parce que je revois la scène,
Et j'aimerais ressentir de la haine,
Mais je ne ressens qu'un vide.
Je sais, c'est morbide.
C'est comme si tu avais pris toutes les belles parts de moi
Et que tu les avais repeintes en noir.
Je n'arrive pas à y croire,
Et pourtant je revois tout. Tout me ramène à toi :
Ces yeux exorbités, ce regard de fou pendant que tu détruisais mon enfance,
Cette langue pendante, pendant que tu ratissais ma confiance.
Mais tu sais, je crois t'avoir pardonné.
Je ne l'ai pas fait pour toi, mais pour moi.
Maintenant je vis, j'ai recollé les morceaux de mon cœur blessé.
Et je te souhaite une vie sans émoi.