Recroquevillé sur la banquette arrière, l’enfant peinait à calmer sa respiration. Il n’était pas fait pour les émotions fortes, ça se confirmait. Pourtant sa jeune carrière d’héritier, lui en promettait une avalanche. Il ferma les yeux, tenta d’expirer et d’inspirer avec calme. De toute évidence, ses exercices de zénitude laissaient indifférent l’avant de la voiture. Son père discutait tranquillement avec la conductrice. La conductrice ! Son rythme cardiaque s’accéléra à nouveau. Il préféra ne même pas lui lancer un regard, car il avait peur de défaillir. Pourtant la curiosité le rongeait, ses yeux avaient envie de glisser vers le rétroviseur.
Il se retint et se concentra sur son poignet. Il le caressa et aperçut les symboles qui brillaient. Cela le rassura. Il n’était pas complètement à la merci de ses ravisseurs. Ils ignoraient qu’il était entré en possession d’Espéride et qu’il connaissait quelques rudiments pour en maîtriser le maniement. Il reprit du poil de magicien. Certes, il était en mauvaise posture, mais il allait tout faire pour leur donner du fil à retordre. Après tout, ils l’avaient sous- estimé. Pas de liens, de baillon. Il était libre de ses mouvements. Evidemment dans une voiture qui roulait à vive allure, avec la sécurité enfant, cela ne lui laissait que peu de possibilités. Il envisagea un instant de menacer son père avec Espéride, forçant ainsi Morgane à s’arrêter. Mais Léonard était sans doute un complice de peu de valeur pour elle, dont elle voudrait d’ailleurs se débarrasser rapidement. Et puis surtout parviendrait-il à s’opposer à son père ? Celui-ci était sans doute une innocente victime. Morgane le tenait certainement par un puissant envoûtement ou un genre d’hypnose. Elle possédait peut-être une voix ensorcelante à la manière des Sirènes dans l’Antiquité. Zut ! Il n’avait pas de cire à placer dans les oreilles de Léonard pour qu’il échappe au charme irrésistible. Merlin n’imaginait aucune autre explication à la conduite de son père.
Enfin, il se dit qu’il était temps de regarder en face le danger, ou du moins de l’arrière. Alors, il observa la main posée sur le levier de vitesse. Elle était fine, avec des doigts longs et des ongles impressionnants de couleur violette ornés d’un petit brillant dans le coin. Avant son enlèvement, Morgane était passée chez la manucure. Une grosse bague avec une pierre vert pâle ovale fit frémir le garçon. Ce bijou qui avait l’air ancien vu sa monture l’inquiétait. La pierre recelait sans doute un mystérieux pouvoir.
Elle portait un vêtement en velours noir épais à manches longues et il crut deviner une capuche dans le dos. Il décida de se concentrer sur la conversation animée entre la magicienne et son père. Il en apprendrait peut-être davantage sur leurs intentions et la nature exacte de leurs rapports.
« Alors, prêt pour le grand jour, lança Morgane d’un air décontracté.
- Impatient même, rétorqua son père avec enthousiasme. »
Léonard la remercia vivement pour le sac. Elle lui indiqua qu’il se trouvait à ses pieds. C’était un banal sac à dos gris. Son père en vérifia le contenu et fit un signe d’approbation.
« Quelle chaleur ! ajouta Morgane, crois-moi c’est inhabituel dans la région ! »
Incroyable, elle parlait réchauffement climatique et tout le monde semblait avoir oublié sa présence. La suite, le laissa sans voix.
« Cet accoutrement me file une de ces suées ! Franchement on serait mieux à poil ! » Elle éclata de rire juste après cette dernière phrase.
Merlin piqua un fard pas breton. Jamais, il n’avait imaginé que Morgane puisse s’exprimer de la sorte. Ca ne collait pas au personnage. Ne faisait-il pas fausse route depuis le début ?
Il en était là de ses réflexions lorsque la voiture s’immobilisa dans un grand parking ombragé visiblement très fréquenté. Des panneaux indiquaient la forêt de Brocéliande toute proche. Son père se tourna avec un large sourire vers lui.
« Au fait, je ne t’ai pas présenté mon amie Morgane ! »
Il était sérieux là ! Il se lançait dans des présentations officielles !
La femme détacha sa ceinture et se retourna à son tour. Elle leva d’immenses yeux violets vers Merlin dans un battement de cils très élégant. Il n’avait jamais croisé un regard aussi intense.
J'ai beaucoup aimé ce chapitre, tout comme le précédent. Il est haletant, on se met vraiment à la place de Merlin et on ressent son effroi. On découvre pas à pas la terrifiante Morgane très bien décrite. J'ai hâte de lire la suite.
A bientôt !
Merci beaucoup de m'encourager, ça motive pour écrire la suite. J'espère que tu seras surprise par Morgane. A bientôt.
Merci beaucoup de m'encourager, ça motive pour écrire la suite. J'espère que tu seras surprise par Morgane. A bientôt.
C’est toujours aussi agréable de suivre les aventures de Merlin. Morgane se dévoile enfin et avec la complicité de son père, visiblement envoûté. Quels sont les projets de Morgane ? Certainement contrarier les projets en cours, car ce serait trop simple.
Peut-être revoir la ponctuation, il manque quelques virgules. Sinon, juste une suggestion :
- avec une pierre vert pâle ovale fit frémir le garçon : une pierre ovale, vert pâle ?
Au plaisir de poursuivre. A très bientôt.
Merci pour tes remarques, je pense que je vais essayer d'enrichir un peu le chapitre et revoir la ponctuation. Tes questions me permettent de suivre ton cheminement de lectrice et c'est très enrichissant. A bientôt.
Petites remarques :
- Pourtant sa jeune carrière d’héritier, lui en promettait une avalanche => la virgule n'est pas à sa place !
- J'aime bien "il reprit du poil du magicien". Un plus loin il y a l'expression "donner du fil à retordre", ce serait bien si tu pouvais trouver un moyen, en changeant un mot, de la renouveler comme "reprendre du poil de la bête".
- Ce bijou qui avait l’air ancien vu sa monture l’inquiétait. => quelques virgules ?
- Alors, prêt pour le grand jour, lança.... => mettre un point d'interrogation
- Incroyable, elle parlait réchauffement climatique et tout le monde semblait avoir oublié sa présence. => le "sa" est ambigu
A très vite !
Merci pour ta lecture attentive et enthousiaste. Je vais être moins avare de virgules et reprendre quelques phrases. J'espère que tu apprécieras la suite. A bientôt.