Nazgars

Par Rachael
Notes de l’auteur : Et voilà où notre héros vit, mais plus pour très longtemps...
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Arthen vivait avec sa mère Oanell et son oncle Siohlann dans la famille de son grand-oncle Lestrenn. Lestrenn était le frère aîné du père d'Oanell et de Siohlann, mort quand ils n'avaient que huit ans. Il les hébergeait, dans la maison de leur enfance. Lestrenn avait aussi sa propre famille, enfants et petits-enfants. Il régnait sur ce petit monde en patriarche bienveillant, mais autoritaire. Les trois générations, formant une large tribu, étaient installées dans deux grandes fermes d'un hameau isolé de montagne.

D'autres familles occupaient le reste du village. Les bâtisses massives, serrées les unes contre les autres, étaient taillées dans la roche, qui ne manquait pas sur place. Des lauzes, fines pierres plates d'un beau noir mat, couvraient les toits, selon un mode de construction ancestral. Sur ceux-ci s'étalaient des panneaux satinés, scintillant sous les rayons du soleil, signe que les habitants avaient accès à une technologie plus avancée que l'aspect des maisons ne le laissait d'abord penser. Un épais mur ceinturait le village, le protégeant ; ce n'était pas comme à Norsrow, le gros bourg le plus proche, érigé sur un piton rocheux et entouré, lui, d'une solide enceinte, close hermétiquement chaque nuit, mais on restait quand même vigilant. Entre les sauvages et les humains mal intentionnés, voleurs ou bandits, la vie dans ces petites communautés isolées n'était pas exempte d'un certain danger.

 

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Le danger. Ce mot revenait souvent dans la bouche des adultes, et c'était précisément le sujet de la conversation dans la grande salle commune du bas. Des éclats de voix tirèrent Arthen de sa rêverie. Il était allé se coucher tôt, juste après le repas agrémenté des poissons grillés au feu de bois. Exténué par les émotions de la journée, il peinait pourtant à trouver le sommeil. Il avait beau s'efforcer de faire le vide, il revoyait ce visage pas totalement humain, tordu dans un rictus de douleur.

Sa découverte macabre avait relancé une discussion récurrente sur la sécurité du hameau. Si les souilleux s'entretuaient, cela ne présageait rien de bon pour les villages du massif. Le garçon tendit l'oreille, bien réveillé maintenant, et résolu à apprendre ce que les adultes gardaient pour eux.

La famille paraissait divisée. Le nom de la ville voisine, LA ville, Arcande, revenait régulièrement. Pas besoin d'en entendre plus : il connaissait l'avis familial sur Arcande. C'était un des sujets favoris de son cousin le plus âgé Kiezan, de deux ans son aîné :

- Aller à Arcande ? Mon pauvre Arthen, t'es le champion des idées bizarres ! C'est sûr, tu tiens pas ça de la famille. Une ville protégée par un nazgar ? Il faudrait me payer cher pour aller là-bas ! Et s'il décidait qu'il s'est assez amusé ? Il n'aurait qu'à plisser les yeux pour tuer tout le monde d'une pensée.

À ce stade, il frissonnait avec conviction, arborait un air supérieur de spécialiste, et écrasait les éventuelles objections de son cousin sous le poids de ses deux années de différence.

- Tu crois ? interrogeait son petit frère, le benjamin, la mine à la fois gourmande et effrayée, pour l'inciter à continuer.

- Bien sûr ! affirmait le grand sans sourciller. Ils ont pris une apparence humaine pour nous duper, mais en réalité ce sont des monstres. Ils ne gardent les humains en vie que comme réservoir de corps pour s'en emparer un jour.

Le « pauvre » Arthen ne se laissait pas démonter :

- T'es vraiment débile, Kiezan. Pourquoi tu nous sors pas les morts-vivants, tant que tu y es ?

Ridicule ! Il en faisait des caisses pour glacer le sang de son petit frère de sept ans et de ses jeunes cousins, qui frissonnaient d'angoisse et d'excitation. Cela agaçait prodigieusement Arthen, et tout ça se terminait généralement en course poursuite entre les deux grands, ponctuée d'insultes pleines d'imagination. À ce jeu, Arthen finissait invariablement par gagner, sa langue acérée clouant le bec de son cousin d'une formule inégalable : « desserres tes boulons, ça tournera mieux dans ton crâne ! » ou « t'es aussi futé qu'une carpe, ouvre tes écailles ! ».

S'il clôturait à son avantage les disputes, cela ne faisait pas pour autant changer d'avis ses cousins. Pourtant, dans la classe organisée tous les matins d'hiver pour les enfants du village, ils avaient bien tous appris que les nazgars étaient des sortes de super-télépathes, aux pouvoirs terrifiants, certes, mais pas des créatures surnaturelles. Arthen ne comprenait pas ce désir « d'embellir » une réalité déjà bien assez effroyable.

- Les nazgars ont tenté de nous anéantir ! avait plus d'une fois raconté Lestrenn, le patriarche de la famille. Lors de la grande chute, il y a deux cent cinquante ans, ils ont détruit la civilisation de nos ancêtres, et massacré plus des neuf dixièmes de la population. Et si nous habitons terrés dans ces montagnes aujourd'hui encore, c'est bien parce qu'ils nous interdisent l'accès aux plaines !

- Les temps changent, Lestrenn, objectait un des jeunes de la famille ou du village.

- Je n'ai pas confiance ! persistait-il, les nazgars restent nos ennemis. Les spatiaux ont persuadé l'un d'eux de protéger Arcande, mais depuis, ils sont partis. Les autres nazgars ne nous tolèrent que parce que nous vivons éparpillés dans des villages, faibles et désorganisés. Arcande est probablement la seule ville à ciel ouvert qui ne se cache pas, depuis la grande chute. Combien de temps cela durera-t-il ?

Lestrenn, méfiant jusqu'à la moelle, mais viscéralement honnête, avouait quand même que grâce à Arcande, et son entreprise de reconquête de la technologie, la vie était devenue plus aisée là-bas pour les citadins, et même jusqu'ici, dans les petites fermes des montagnes. La famille de Lestrenn était réputée pour l'élevage de chevaux d'une race solide et endurante. Il ne leur était pas difficile de se fournir en armes, munitions, engins agricoles motorisés, piles énergétiques, médicaments... tous ces objets qui rapprochaient leur quotidien un tant soit peu de la civilisation flamboyante qu'avaient connue leurs ancêtres.

Cela ne leur donnait pas pour autant envie de fréquenter la ville... Oanell et Siohlann demeuraient les seuls à s'y rendre régulièrement, avec quelques chevaux à vendre, quand le besoin s'en faisait sentir. Leur avis sur les nazgars ne différait pas de celui des autres (ce sont des monstres effrayants, avait assuré Siohlann), mais ils ne partageaient pas la peur familiale de la ville. Ils y avaient vécu, après tout...

 

****

 

Arthen crut saisir à plusieurs reprises son nom, s'insinuant dans les bouffées d'air chaud qui montaient depuis la cheminée. Il décida de sortir de son lit, mû par la curiosité. En s'avançant à pas de loup dans le couloir obscur, jusqu'à la porte qui séparait les chambres de la salle commune du bas, il entendit mieux. Malheureusement, il n'était pas encore assez près pour reconstituer l'intégralité des discussions.

-... demain pour la ville.

Il reconnaissait la voix de Siohlann, haute et claire. Le garçon ne comprit pas qui répondit ; il perçut plusieurs bribes, venant de timbres différents :

-... vendre des chevaux... reconstituer... bien bas...

-... attendre... patrouille...

- en effet... de la route... sauvages...

Plutôt dur à suivre ! Heureusement, Siohlann haussa le ton, une aubaine pour Arthen, car la voix de son oncle l'éclaira sur le sens des échanges précédents :

- Non, même si on les a prévenus, on ne peut pas patienter jusqu'à ce qu'ils se décident à envoyer une patrouille. Sur place, à Arcande, nous pourrons les convaincre. On en profitera pour vendre des chevaux, comme tous les printemps.

Une voix plus aiguë s'éleva, dominant elle aussi le brouhaha :

- Mais vous n'allez pas emmener le petit !? Les chemins ne sont pas sûrs.

Quelqu'un lança un « chut », et le niveau sonore baissa d'un ton, rendant indistinctes les nombreuses voix qui s'entrecroisaient. Zut ! Au moment où ça parlait de lui, Arthen n'entendait plus rien. Il finit par capter quelques mots vociférés par Lestrenn, d'un tempérament toujours aussi bouillant :

-... trop jeune... ici avec nous... vous serez... vérité...

-...

La réponse lui échappa complètement, mais elle venait de la voix douce de sa mère. Ouf, sa mère voulait l'emmener, sinon elle ne s'opposerait pas à Lestrenn : on ne contredisait pas l'oncle autoritaire sans motif ! Il se concentra et encouragea Oanell en pensées. Totalement inopérant, personne n'était télépathe dans la famille. Heureusement ! Mais il se disait quand même que quand on désirait quelque chose très fort, quand on s'y cramponnait, cela avait plus de chances de se produire...

Il se sentit soudain très las. De toute façon, il n'avait pas la parole dans ce genre de conversation. S'il descendait plaider sa cause, il se ferait rembarrer à coup sûr. Il retourna se coucher, en espérant que la balance pencherait en sa faveur, et qu'il serait autorisé à venir, lui aussi...

 

 

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Sierra
Posté le 05/06/2014
Bonjour Rachael !
C'est bien mystérieux tout ça : Arcande, les nazgars, les discussions secrètes autour d'Arthen, le village troglodyte... On a envie d'en savoir plus !
J'ai trouvé ce chapitre bien maîtrisé, le récit semblait beaucoup plus libre que dans le premier, beaucoup plus naturel aussi.
Je m'en vais lire la suite de ce pas :) 
Rachael
Posté le 05/06/2014
Hello Sierra,
Tu avais tout à fait raison pour cet premier chapitre, j'ai été le relire, et j'ai trouvé en effet que les dialogues manquaient de naturel. Bientôt une nouvelle version sur PA...
Tant mieux si le suivant te semble plus fluide ! 
Lyrou
Posté le 21/04/2014
coucou rachael!
je suis de nouveau pas déçe par la suite, et l'idée du dialogue reporté avec difficulté par le narrateur donne de l'authenticité à la scène. 
à bientôt! 
Rachael
Posté le 21/04/2014
Eh oui, écouter aux portes, c'est un truc qu'on a tous fait ou voulu faire un jour où l'autre.  Les adultes croient toujours que les enfants dorment sagement...
Merci Lyra ! 
Luna
Posté le 13/01/2014
Salut Rachael !<br />
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J'ai laissé Arthen depuis trop longtemps, et comme j'ai un petit peu de temps, je m'y replonge avec plaisir :)<br />
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Ouuuh... en voilà des mystères de famille. Tu as piqué ma curiosité là. Ces nazgars font froid dans le dos ! Mais peut-être ne devrais-je pas écouter Kiezan. À moins qu'Arthen ne soit pas tout à fait conscient du danger. Mais j'imagine qu'il y sera confronté bien assez tôt.<br />
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J'ai beaucoup aimé la description du village. Sans parler du récit à proprement parler, mais plutôt du décor que tu poses, j'aime ces ambiances SF qui mélangent le rustique et la technologie plus avancée. Et j'imagine déjà qu'il va y avoir un sacré contraste entre le village et Arcande.<br />
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Et je me demande bien ce qui se cache derrière ces discussions sérieuses d'adultes ! Mais tout comme Arthen, j'ai bien envie de découvrir cette grande ville...<br />
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Je n'ai vraiment aucune remarque de forme à faire... et parfois j'aime bien chercher quand même parce que je sais que c'est utile d'avoir un avis extérieur. Mais honnêtement là je ne vois vraiment rien à redire XD ton style est toujours aussi fluide, c'est vraiment très agréable à lire. On ne se rend même pas compte du temps qui passe qu'on arrive déjà au bout. J'en veux encore !
Rachael
Posté le 13/01/2014
Coucou Luna,
Contente de te revoir par ici !
Arthen est encore un peu innocent (voire naïf), à ce stade de l'histoire. La suite devrait se charger de lui ouvrir un peu plus les yeux...
Pour l'ambiance un peu rustique, j'essaye de faire sentir ce que pourrait donner une civilisation détruite, mais où on n'a pas oublié ce que technologie signifie. Il reste le savoir, au moins pour partie, mais plus trop les moyens (sauf à Arcande, bien sûr...). Ce n'est pas central à l'histoire, mais ça traverse le récit.
Si tu en veux encore, il reste plein de chapitres (ils sont assez courts, en revanche...)  <3 
Corbeau
Posté le 08/11/2013
Un début intriguant et un univers qui semble intéressant. Je viens de lire les deux premiers chapitres et tout ça me donne envie d'en découvrir plus sur ce monde étrange où évoluent tes personnages. Sur ses différentes créatures, surtout. 
Pas grand-chose à dire pour le moment, j'avoue (^^'), si ce n'est que ça se lit bien. Juste ce qu'il faut de descriptions pour planter le décor et nous informer, sans surenchère inutiles, exactement ce que j'apprécie. 
Sur ce, bonne continuation ! :)
 
 
Rachael
Posté le 08/11/2013
Salut Blop,
Merci pour cette lecture et ce commentaire. C'est toujours très plaisant d'avoir des retours positifs, d'autant plus que pour trouver le "dosage" du début, ça ne s'est pas fait si facilement...  
J'espère te revoir pour la suite ! ;)
Liné
Posté le 04/10/2013
Bonjour Rachael ^.^<br />
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Quelle entrée en matière ce premier chapitre ! Les premiers paragraphes sont énoncés d'un ton quasi-journalistique et là, boum, un cadavre. J'ai bien aimé ce choc ^^ <br />
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Tu arrives très bien à poser les bases de ton récit et à expliquer les différences "sociales" grâce à l'interaction de l'oncle et du neveu ; les explications paraissent couler de source et s'incorporent très bien dans ton histoire. On a hâte aussi d'en savoir plus et de rencontrer des nazgars, des spatiaux... !<br />
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Ta plume est impeccable, aucune erreur, très fluide ^^ Ce qui rend la lecture agréable. Tu utilises peu de descriptions et tes personnages sont mis en avant, on sent qu'ils sont le centre du récit (à moins que je ne me trompe ?). <br />
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Merci pour cette lecture ^^<br />
A bientôt<br />
Liné ~
Rachael
Posté le 04/10/2013
Merci Liné, pour ce gentil commentaire. ^^
Tout à fait, comme tu le devines, les personnages sont au centre de cette histoire, surtout Arthen qu'on va suivre tout au long du roman. (je spolie un peu, mais après tout on s'en doute...) 
Je voulais commencer par surprendre le lecteur par un évènement un peu "hors du commun". Tant mieux si tu as aimé cette entrée en matière. Il y aura quand même plus de descriptions par la suite, mais je voulais d'abord "installer" les personnages et donner quelques éléments sur leur monde, pour "accrocher" le lecteur. Question style, comme c'est un roman "jeunesse", j'ai pris le parti pris (d'essayer) de conserver un équilibre entre dialogues-narration-descriptions, en évitant les longues narrations ou les longues descriptions, afin de ne pas lasser ou rebuter un jeune lecteur (surtout au début).
J'aurais volontiers pris plaisir à décrire plus longuement le cadavre (si, si !), mais je me suis retenue...(j'ai d'ailleurs eu un échange assez drôle avec Aranck sur les questions de température et rigidité cadavérique ! Comme quoi l'écriture mène à tout).
Merci beaucoup d'être passée, j'espère te revoir dans les parages ! N'hésite pas à me dire si tu me trouves trop "avare" sur les descriptions...
Olga la Banshee
Posté le 07/01/2018
me revoilà :)
Bon j'accroche bien sur ce petit héros, dont on ne sait pourtant pas tant de choses... Mais il y a une simplicité en lui qui est plaisante. Je crois que c'est bien, parfois, de ne pas chercher de décortiquer la psychologie des persos, mais de les laisser venir... Ca fonctionne très bien dans ce cas.
Tu gères aussi super bien la quantité d'informations qui arrive au lecteur, je trouve ! C'est bien dosé !
Je ne sais pas de quelle origine sont les noms, mais je les aime beaucoup ! (et je suis très difficile là-dessus !)
Une remarque : "Un épais mur ceinturait le village, le protégeant ; ce n'était pas comme à Norsrow, le gros bourg le plus proche, érigé sur un piton rocheux et entouré, lui, d'une solide enceinte, close hermétiquement chaque nuit, mais on restait quand même vigilant" > je n'ai pas tout de suite compris quelle était la différence entre les 2 lieux
 
Rachael
Posté le 07/01/2018
Salut Olga,
Les noms ne sont pas d'un origine particulière, ils viennent quelquefois tous seuls, et d'autre fois j'ai beaucup de mal. 
Merci pour tes remarques ! 
EryBlack
Posté le 04/09/2013
Chapitre très intéressant, on en découvre un peu plus sur le petit monde d'Arthen. J'aime beaucoup le village, les maisons construites en lauzes, ça me rappelle les Cévennes où je vais en vacances :D
Ca me plaît toujours autant, donc :) J'ai hâte de découvrir Arcande en même temps qu'Arthen ! D'ailleurs j'aime beaucoup les noms des personnages et ceux des villes. Les as-tu imaginés ou bien ont-ils une signification ? Ils sonnent bien en tout cas !
Il y a un passage que j'ai dû relire : " La famille paraissait divisée. Le nom de la ville voisine, LA ville, Arcande, revenait régulièrement. Pas besoin d'en entendre plus : il connaissait l'avis de la famille sur elle.  " Le pronom "elle" pour désigner la ville m'a un peu gênée, même si je comprens son utilisation. C'est pas une phrase facile à mettre en forme ! Peut-être que tu devrais la reprendre un peu ? Enfin, ça ne pose pas un réel problème, j'ai juste eu besoin de relire pour être bien certaine qu'on parlait d'une ville et pas d'une personne. (C'est du chipotage ^^ Juste pour améliorer les petits détails !)
Vivement la suite ! J'adore ce monde vieillot et pourtant regorgeant de technologies en tout genre. Je serai là pour le prochain chapitre ;) 
Rachael
Posté le 04/09/2013
Merci Ery pour ce commentaire !
Les noms, je les invente, quelquefois je m'inspire de langues étrangères (et donc dans ce cas, ça a un sens), mais pas là. Et quelquefois ça sort tout seul (comme Arthen), alors que pour d'autres, c'est laborieux, je change plusieurs fois jusqu'à être satisfaite (c'est le cas pour Arcande...)
Je reverrai la phrase que tu mentionnes, elle est un peu laborieuse sur la fin en effet, tu as raison de le signaler. A partir du moment où un lecteur bute dessus, ce n'est pas bon...
Et oui, c'est en effet "vieillot" ou rustique par certains côtés et "high tech" par d'autres, enfin c'est ce que j'essaye de faire passer (ce n'est pas toujours évident), ils sont dans une phase de ré-appropriation de la technologie. (parce que la technologie, ce ne sont pas seulement des connaissances, il faut des matières premières qu'on doit extraire et transporter, des capacités industrielles, et tout ça a été détruit dans le passé).
Tu en auras plus dans la suite... 
 
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