Le soleil se levait de manière ponctuelle sur l'île de Lo Cradèlhac.
Dans les arbres, on pouvait entendre les oiseaux gassouiller et dans les maisons, les personnes se réveiller.
Chez les elfes, et plus précisément à Soulhac, les elfes préparent leur petit déjeuné copieux, principalement constitué de fruits et de légumes. La tradition de la capitale était de partager ce moment conviviale autour d'une table géante. De toute manière, ce n'était pas comme s'il restait beaucoup d'elfe. Gareth, roi des elfes, pensait qu'ils n'étaient désormais un peu plus d'une centaine d'elfes encore vivants et libres sur leurs terres.
Son fils était par ailleurs un des derniers elfes nés, et Eliot avait désormais 80 ans.
Lorsqu'il regardait le visage de ce dernier, il n'y voyait que de la fierté et une force de courage qui le quittait, lui, de plus en plus.
Le roi Gareth le savait, la génération d' Eliot serait la dernière s'il ne trouvait pas une solution. Et vite...
Et s'ils voulaient se battre, ils auraient besoin de bras costauds, d'esprits guerriers et d'un miracle.
Ils avaient besoin de l'oeuf. Non, ils avaient besoin d'un dragon...
Sur cette pensée, le roi lança la cérémonie du petit déjeuné, un sourire sur les lèvres... Il avait peut-être trouvé une solution...
Quant aux habitants humains de l'île, répartis sur la partie centrale de l'île, ne faisaient pas exception du petit déjeuné eux non plus.
Le roi Richard, anciennement juste un homme "lambda", un buisness man, il avait dû abandonner toutes la technologie de la France en arrivant sur l'île. Les Hommes avaient bien évidemment chercher à reproduire certains de leur outils, surtout ceux de la médecine, mais, grâce aux elfes, ils avaient découvert un nouveau mode de vie, à l' "ancienne" qui leur permettait une meilleure espérance de vie.
Par la suite, les nouvelles générations étaient nées dans ce mode et n'avaient jamais posé de questions quant aux objets du passé.
La vie sur l'île était riche.
Il fallait s'occuper des bêtes, des champs, fabriquer des vêtements, les objets du quotidien mais tout était simple. Vous aviez besoin d'aide ? Il vous suffisez de frapper à la porte du voisin. L'argent ne posait pas de problème, il n'existait même pas. On faisait du troc, et ce modèle fonctionnait.
Quant au petit déjeuné, chaque village le vivait de sa manière. Certains comme les elfes, d'autres chez eux, d'autres en famille.
Mais pourquoi me demanderiez-vous ? Pourquoi le petit déjeuné semblait si important sur l'île ?
Et bien tout simplement, car il s'agissait du premier contact avec les autres de la journée et que démarrer la journée du bon pied rendait heureux.
Et c'était pareil pour le dernier repas de la journée, dans l'esprit de vouloir passer une excellente nuit, remplie de rêve et de trésors.
Quant aux dragonnis, cachés dans les montagnes de Vòlenac, le matin était décalée d'une heure ou deux.
Mais pourtant, la reine Jadeis était toute aussi stressée.
Elle aussi voyait son peuple s'amoindrir.
Elle avait consulté les anciens, plus d'une fois, cherchant une réponse à leur infertilité entre eux, mais, elle n'avait jamais obtenue de réponse correcte. C'était leur fardo, pour avoir des pouvoirs magiques, lui avait-on dit un jour.
Et elle même avait eu beaucoup de mal à avoir un enfant...
Les épreuves qu'elle avait dû endurer étaient si dures que d'y penser, elle serra le poing et les dents.
Sa fille était sa protégée. la seule raison qui la poussait à se battre, tous les jours. Mais sa fille n'était pas facile à gérer... Elle avait le caractère humain de son père. Un caractère de cochon comme elle l'avait entendu dire tant de fois.
Elle le savait, sa fille rêvait en permanence d'aventures, de liberté et de bataille.
Pourtant, la reine ne connaissait pas le secret le plus gardé de sa fille. Un rêve qu'elle n'avait jamais partagé avec quelconque. Un rêve qui changera le destin de l'île...
Et puis, quelque part sur l'île, vous trouverez deux personnages dont l'importance pour le futur de Lo Cradèlhac est tout aussi important. L'une de ses personnes le sait, l'autre en n'a nullement conscience.
Cependant, leur journée ne débuta nullement comme les autres habitants. Pas de petit déjeuné pour eux. Non.
Mais, des espoirs et des rêves, leur têtes en sont remplis.
Agathe sait qu'en se dépêchant, elle pourra retrouver l'homme qu'elle aime.
Marciel, lui, sait que s'il se dépêche, s'il la corde cède, il pourra peut-être s'échapper.
Alors, tous les deux ont sautés le repas du matin...
Agathe s'est habillée, rapidement, modestement, et a sauté sur son destrier. Elle est arrivée à l'orée du village de Champagnac, les villageois ont fini leur repas et sont déjà en route pour le travail. Elle sait qu'elle doit se diriger vers la sortie du village, vers la forêt mais sans y pénétrer. Elle n'a pas le droit...
Quant à son amant, il n'a pas le droit de rentrer au village.
Le seul endroit où ils seront libres se situe sur la côte. Certes, du village elfique et du village humain, on peut les apercevoir, mais avec leur déguisement, personne ne pourra les reconnaître.
Cependant, ce matin, Agathe attendit longtemps dans la fraicheur matinale, seule. Il ne vint pas...
Alors, elle reparti à cheval en direction du château, non sans être déçue. Mais, elle connaissait un passe temps qui lui ferait oublier tout cela...
Marciel, lui, a rongé la corde qui lui maintient les mains l'une contre l'autre grâce aux roches derrière lui. Mais le temps qu'il lui a fallut pour rompre la corde fait qu'aujourd'hui, encore une fois, il devra rester dans sa cellule humide et sombre... Encore une fois, il subira les caprices de ceux qui le retiennent prisonnier. Marciel n'est pas né dans la bonne famille. Surtout, qu'il ne ressemble à aucun de ces semblables. Non, Marciel est le seul demi dragonnis, dragonnis a avoir des cheveux roux flamboyants.
Enfin, il y a l'oeuf.
L'oeuf de dragon caché sur l'île. Un oeuf bien vivant qui attend avec impatience qu'on le réveil.
Voilà plus de cent ans qu'il dort, à l'étroit, dans cette coquille aussi solide que le diamant, même plus. Cent ans qu'il écoute avec toute sa concentration dans l'espoir d'entendre les quelques notes mélodieuses de La chanson.
Le dragon est seul.
Le dragon est triste.
Mais, le dragon ne sait pas que bientôt, quatre personnes partiront à sa recherche...
Le dragon ne sait pas que dans toutes les maisons, il est mentionné.
Le dragon ne sait pas que les dirigeants de chacun des peuples le veux pour se faire la guerre.
Le dragon ne sait pas qu'il sera au coeur de la guerre la plus puissante que l'île connaîtra.
Et Austruja, car c'est son nom, ne sait pas encore qu'il est le berceau d'une nouvelle ère !