Ils se retrouvèrent donc sur le trottoir, excités comme des puces.
-Qu'est-ce qu'elle fabrique ! s'exclama Ophélie qui faisait les cent pas. On est peut-être à deux doigts de découvrir où Angeline a fini sa vie.
-Elle ne va pas tarder, fit Louis.
-Je ne sais pas comment tu fais pour rester si calme, fit-elle. Moi, j'ai l'impression que je vais exploser, si elle se pointe pas …
Louis sourit et allait répondre quand la porte d'un garage située non loin d'eux s'ouvrit. Une vieille 4L grise en sortit.
-La vache, le tacot ! murmura Ophélie.
La voiture pila devant eux.
-Ça fait combien de temps qu'elle n'a plus conduit, tu crois ?
Louis préféra ne rien répondre et ils grimpèrent dans la voiture aux sièges en tissu sans ceintures. La religieuse redémarra brutalement avant d'à nouveau freiner. Ophélie, assise sur le siège passager, fut projetée en avant.
-Ma Mère…
-Navrée, cela fait quelques mois que je n’ai plus conduit…
Ophélie jeta un œil terrifié à Louis avant de s'agripper aux poignées juste quand la religieuse redémarrait. L'embrayage craqua de façon sinistre.
-Elle est un peu rouillée, fit la religieuse dont la voix peinait à couvrir le bruit de casserole du moteur.
Le trajet jusqu'au cimetière fut une succession de freinages brutaux à chaque feu ou Stop. À chaque redémarrage, la 4L semblait sur le point de se disloquer et Louis vit, avec angoisse, que sa portière semblait se décoller et laissait passer le jour. À chaque virage un peu fort, il faisait tout son possible pour ne pas s’appuyer dessus, craignant qu’elle ne cède. Fort heureusement, le cimetière n'était pas trop loin et après une dizaine de minutes, ils purent descendre.
-Je crois que je vais être malade ! s'exclama une Ophélie très pâle en descendant.
Louis non plus n'était pas très bien. Il se força à respirer. En se redressant, se sentant un peu mieux, il vit la bonne sœur chercher quelque chose dans sa robe.
-Ma Mère, vous cherchez quelque chose ?
-Ah ! fit-elle, les voilà !
Sous le regard terrifié d'Ophélie et Louis, elle exhiba une seconde paire de lunettes.
-Ma mère…
-Je vous prie de m'excuser, mais cela fait si longtemps que je n'ai pas conduit. Je ne me souvenais plus si j'avais mes lunettes de conduite.
-Vous… n'y voyiez rien ! s'exclama Ophélie.
-Si, mais je craignais d'avoir la vue trop basse. Bon, allons-y.
Elle partit d'un bon pas tandis qu'Ophélie rejoignait Louis :
-On l'a échappé belle.
Ils suivirent la religieuse qui les emmena près d'un carré de plusieurs tombes.
-Voilà, fit-elle, ce sont les tombes de l'ancien couvent. Voyons si nous trouvons sœur Clémence.
Heureusement, il n'y avait qu'une vingtaine de tombes. Ce fut Ophélie qui trouva l'objet de leurs recherches :
-La voilà !
La Mère Supérieure et Louis s'approchèrent et examinèrent l'inscription :
Sœur Clémence
3/03/1819 - 20/04/1837
-18 ans, fit doucement Louis.
Ophélie se mit à pleurer doucement :
-C'est elle, hoqueta-t-elle. Aucun doute.
-Ce n'est pas sûr, mon enfant, fit doucement la religieuse.
-Je crains que si ma Mère, fit Louis. La date correspond à celle que j’ai trouvé dans les livres de comptes de la famille. Pile huit mois après qu'elle soit arrivée au couvent. La coïncidence serait énorme. Je pense qu'une fois l'enfant né, il lui a été aussitôt enlevé pour être donné à sa famille…ce qui a dû profondément l'attrister.
-À moins qu’elle ne soit morte en couche…, intervint la religieuse.
-Comment peut-on se montrer aussi cruel ? fit Ophélie, ravagée de chagrin. Ils auraient pu être très heureux ensemble ! Au lieu de ça, Sylvestre a du finir en prison et Angeline est morte prisonnière dans un couvent. Quel gâchis !
-Les lois des hommes sont souvent dures, fit la religieuse. Son père a fait ce qu'il pensait être le mieux pour elle.
-Pour lui, vous voulez dire ! Sa femme a sombré dans la folie peu après et n'arrêtait pas de demander pardon à sa fille absente, je crois que c'est suffisamment explicite. Il a surtout agi dans son intérêt.
-Mon enfant, sa vie a été très dure et elle a connu les pires souffrances, mais vous pouvez peut-être encore l'aider.
-De quelle manière ?
-En l'aidant à trouver le repos. Racontez à votre famille l'histoire d'Angeline que tous sachent qu'elle est votre arrière-grand-mère. Rectifiez le mensonge de son père et vous l'aiderez…
-Elle a raison, fit Louis. Viens, nous devons rentrer.
-Attends, murmura-t-elle.
Ophélie se pencha et prit une petite marguerite qui poussait au pied de la tombe et la déposa sur la pierre avant de se tourner vers la religieuse :
-Ma Mère, puis-je vous demander une faveur ?
-Je vous écoute.
-Je n'ai jamais été très … croyante et je ne suis pas certaine de savoir le faire correctement, alors, je me demandais si vous accepteriez de …
-Bien sûr, mon enfant, comprit la religieuse, je prierais pour le repos de son âme. Mais sachez que vous aussi pouvez le faire, tant que votre cœur est sincère, elle vous entendra.
-Merci, répondit-elle.
La voir si bouleversée émut Louis qui sans avoir rien prémédité vint la prendre dans ses bras. La jeune fille s'y abandonna, refermant ses bras autour de la taille de Louis avant d'éclater en sanglots.
Il osa posa une main sur son dos et y déposer une légère caresse :
-Ça va aller, fit-il doucement.
La jeune fille resta longuement dans les bras de Louis, puis ses pleurs finirent par s'apaiser. Elle se détacha lentement de lui et le fixa dans les yeux, Louis lui rendit son regard. Puis, doucement, ils échangèrent un baiser léger et rapide, avant de se séparer. Louis ne réfléchissait plus, ne pensait plus à rien. La tête vide, il peinait à réaliser qu’il avait embrassé Ophélie et rien d'autre ne comptait. Oubliant tout ce qui les entourait et où ils se trouvaient, souriants, leurs mains ne se lâchaient plus.
-Je vais vous ramener au couvent et vous laisser reprendre votre route..., les interrompît soudain la religieuse.
-Pardon, ma Mère, s'excusa Ophélie, sans lâcher la main du jeune homme. Ce n'était pas le lieu.
-Et pourquoi donc ? s'offusqua-t-elle. L'amour est le plus merveilleux des sentiments que Dieu a donnés aux hommes. Pour moi, aucun endroit ne devrait être interdit à son expression. Sans compter qu'en ce qui vous concerne, ce baiser couvait entre vous depuis longtemps, n'est-ce pas ?
Ophélie se contenta de sourire tandis que Louis ne parvenait plus à redescendre de son nuage.
-Je crois que le bonheur de votre ami pourrait illuminer toute la ville, fit la religieuse.
Ophélie se blottit contre lui, souriante.
Main dans la main, suivis de la religieuse tout sourire, ils regagnèrent la voiture.
-Dites-moi, mon enfant, cela vous gênerait-il de prendre le volant ?
Ophélie sourit et prit les clés avant de s'installer au volant, se séparant de Louis, toujours aussi radieux. Une fois revenu au couvent, leurs mains, comme mues par un réflexe, s'unirent à nouveau.
-N'hésitez pas à me faire part de la suite des événements, fit la religieuse.
Louis et Ophélie la remercièrent chaleureusement avant de reprendre le chemin du retour.
Trajet qui s'avéra très différent du matin. Il se fit dans un silence curieusement pesant. Ophélie ne mit pas de musique et ne lança pas de discussion, Louis non plus, il revivait cet instant magique et irréel, ce baiser. Sachant pourquoi elle ne disait rien. Forcément qu'elle devait regretter. Mais, la forte émotion devant la tombe d'Angeline avait dû profondément la troubler et Louis en la prenant dans ses bras avait été là au bon moment. Seulement, une fois l'émotion passée, elle avait dû regretter ce qui n’avait été, pour elle, un simple instant d'égarement. Ce qui expliquait pourquoi elle s’était montrée si distante pendant le trajet. Mais pas pourquoi elle avait paru si heureuse juste après ni pourquoi elle n’avait pas démentie quand la religieuse avait affirmé que ce baiser depuis longtemps…
S’efforçant de revenir à cet instant magique, Louis sourit. Son premier baiser. Jamais il ne l'oublierait. La chaleur du corps d'Ophélie contre le sien, son souffle sur ses lèvres avant qu'elles ne se posent sur les siennes, … Tout cela avait été merveilleux pour lui. Il ne savait pas si c'était lui ou elle qui avait initié le mouvement, et à vrai dire, il s'en moquait. Le fait est qu'il venait d'embrasser une fille, Ophélie qui plus est ! Aujourd'hui avait été une journée incroyable. Parce qu'il avait su ce qu'était d'avoir une petite amie. Ophélie et lui, même si ce n'était qu'un simple jeu pour elle, avait, le temps d'une journée, été ensemble. Elle lui avait pris la main, ils s'étaient promenés comme le font les couples et cela avait été si merveilleux. Et, finalement, tout cela avait eu lieu grâce à Chloé que le hasard avait placé à cet endroit précis, ce jour-là.
-On arrive, fit alors Ophélie d'une voix curieusement basse, le tirant de ses pensées.
En débouchant dans le jardin, Louis vit ses parents et son frère avec Christine qui discutaient devant la maison. Tous les regards se tournèrent vers eux.
-Alors ? demanda Ethan. Vous avez passé une bonne journée ?
-Excellente, fit Ophélie en souriant, son entrain apparemment retrouvé.
Et, naturellement, elle entama une discussion avec lui. Ses parents se tournèrent vers lui, en souriant avant de reprendre leur discussion avec la mère d'Ophélie. Louis n'y prêta qu'une oreille distraite, obnubilé qu'il était par sa journée. Car avant ce baiser qu'elle semblait regretter, la journée avait été parfaite. Ils s'étaient considérablement rapprochés avant une fin en point d'orgue pour lui.
Soudain, il reçut un léger coup dans l'épaule. Perdu, il leva les yeux et vit, avec embarras, que tout le monde le regardait.
-Pardon, quoi ? fit-il comprenant qu'apparemment on lui avait posé une question.
-Christine te demandait si tu allais au feu d'artifice demain soir, fit sa mère.
-Je… oui, sûrement.
-Ça va ? T'as l'air dans les nuages ?
Louis n'osa pas jeter un bref coup d'œil vers Ophélie.
-Non, ça va.
-Comme je vous le disais, reprit Christine, après le feu, il y aura un bal d'organisé. Le bal des Jeannettes.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Ethan.
-Une petite tradition du village. Lors de la première danse de ce bal, ce sont les filles qui invitent les garçons à danser.
-Un quart d'heure américain, fit Ethan en jetant un œil à Ophélie.
-Presque, car, en fait, les couples doivent être formés avant l'ouverture du bal.
Les regards de leurs parents passèrent d'Ethan à Ophélie en souriant, tandis que Louis la regardait discrètement, résigné, mais commençant à envisager de rentrer après le feu. De toute façon, les bals n'étaient pas sa tasse de thé. A un mariage, l'année précédente, il s'était contenté de regarder les autres danser tandis qu'il restait assis dans un coin de la salle. Sans compter qu'il n'avait vraiment aucune envie de regarder Ophélie et Ethan danser entre eux.
La savoir inaccessible ne diminuait en rien les sentiments qu'ils éprouvaient pour elle et il savait que cela lui serait encore plus pénible de la voir en enlacer un autre et peut-être l'embrasser, maintenant qu'il savait ce que cela faisait. Il aimait Ophélie, il lui était inutile de le nier. Le mot l'aurait fait sourire seulement quelques jours avant. Il n'aurait jamais imaginé que cela puisse lui arriver, mais leur rapprochement avait été aussi inattendu que merveilleux. Et lui avait permis de découvrir ce sentiment. Malheureusement en sachant qu'il ne serait pas réciproque. Mais, on ne choisissait pas de qui on tombait amoureux. De toutes manières aurait-il pu le décider qu'il l’aurait sûrement choisi. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Le reste de la soirée fut des plus ordinaires. Ophélie semblait passée à autre chose et était distante, tandis que Louis commençait à redescendre sur Terre.
-Alors, c’était bien cette journée ? lui demanda Ethan dès qu’ils furent remontés dans les chambres.
-Oui, fit sobrement Louis.
-C’est tout ?
-Que veux-tu que je te dise d’autre ?
-Je ne sais pas, moi. T’avais l’air complètement dans la lune à votre retour…
-Un peu de fatigue. La route plus le fait qu’on ait marché toute la journée, je n’ai pas trop l’habitude.
-Et tu n’as pas trop l’habitude d’être seul avec une fille non plus !
-Oui, bah, je ne suis pas fait de film, si c’est ça qui t’inquiètes, mentit Louis.
-J’espère bien, je t’ai laissé avec elle aujourd’hui, mais ne te fais aucune illusion…
-Rassure-toi, fit doucement Louis.
-Demain, je l’emmène au bal. Ce sera un bon moyen d’officialiser notre couple et peut-être qu’enfin, elle acceptera de passer la nuit avec moi.
Louis garda le silence, malade à l’idée de voir son frère embrasser sa dulcinée et tenir de tels propos à son encontre.
-Elle m’aura donné du mal, mais je pense qu’elle craquera, comme les autres.
Cette fois, il ne put se contenir plus longtemps :
-Arrêtes, fit-il. T’es pas obligé de la considérer comme un trophée à ajouter à ta collection.
-Pourquoi ? demanda-t-il.
-Je te signale que c’est une personne avec des sentiments.
-Ecoutes Louis, je sais que quand on n’a pas de copine, on a tendance à les prendre pour des créatures supérieures, comme des gentilles petites princesses et à vouloir se montrer tendre et romantique, mais la réalité, c’est que les filles préfèrent les mecs un peu voyous qui ne sont pas à leurs pieds pour combler le moindre de leur souhait. Un mec trop gentil restera un ami et c’est tout, parce que la fille saura que c’est gagné, il n’y aura aucun challenge et donc plus d’intérêt.
-Je ne veux pas y croire. Ophélie est bien plus romantique que tu ne le crois.
-Elle est comme les autres.
Ne souhaitant pas s’embarquer dans ce genre de discussion, Louis coupa court.
-Si tu le dis…
Le geste de la jeune fille sur la tombe de son ancêtre, son intense émotion et le fait qu’elle demande à la Mère Supérieure de prier pour son âme la rendait si touchante et contredisait les paroles d’Ethan.
Son frère ne poursuivit pas et se coucha en silence. Il ne tarda pas à s’endormir, mais Louis en revanche, resta longtemps éveillé. La journée avait été si belle qu’il voulut la revivre en pensée. Malheureusement, malgré ses efforts, les si douces sensations qu’il avait ressenti lors de leur baiser commençaient à s’estomper…
Incapable de trouver le sommeil, il resta les yeux ouverts. C’est à ce moment que le parfum se fit sentir. Vraiment fort, bien plus que d’habitude. Louis redressa la tête le plus doucement possible pour ne pas réveiller Ethan. Espérant qu’Angeline ne prendrait pas le risque de se montrer dans la chambre alors qu’il n’était pas seul.
Mais son espoir fut vain quand il vit une forme traverser la porte… Jamais Angeline ne s’était montrée alors qu’il y avait une autre personne, exceptée avec Ophélie, mais peut-être voulait-elle l’associer à lui. Là, avec son frère juste à côté… Même si ses ronflements tendaient à prouver qu’il dormait du sommeil du juste, le risque était présent. Pourtant, les questions de Louis s’évanouirent au bout de quelques secondes, quand il réalisa, avec horreur, que ce fantôme n’était pas du tout Angeline !
Comme lors de la première apparition de la jeune fille, son cœur s’emballa et sa gorge s’assécha. Les yeux fixés sur ce « nouvel » esprit, il ne parvenait plus à bouger… comme lors de l’incident des mains.
L’apparition ne sembla pas le voir, elle entra dans la chambre et s’immobilisa devant l’armoire, qu’elle regarda longtemps. Laissant à Louis le temps de l’observer grâce à la faible lueur de la pleine lune filtrant à travers les volets. Il s’agissait cette fois d’une silhouette masculine, ce qui se voyait grâce à ses épaules larges. Il avait les cheveux coupés court et était vêtu d’une chemise et d’un pantalon. Il ne flottait qu’à un ou deux centimètres du sol et semblait examiner l’armoire. Puis, à la stupeur du jeune homme, il regarda autour de lui, sans paraître le voir avant de s’agenouiller et de regarder dessous, avant de se redresser. Louis prit mille précautions pour se redresser sans trahir sa présence et mieux voir ce que ce second fantôme faisait. Celui-ci fouillait dans une de ses poches et en sortit un papier, du moins ce que crut reconnaître Louis. Après quoi, il le plaça sous l’armoire. Puis, il reprit le chemin de la porte.
Sauf qu’en passant devant le lit, l’apparition s’arrêta et se tourna vers un Louis soudain trempé de sueur et dont le cœur s’affolait. Quelque chose n’allait pas. Une impression tenace que ce fantôme ne serait peut-être pas aussi calme qu’Angeline. Cette impression se confirma quand le spectre ouvrit une bouche démesurée, comme s’il hurlait. Le cri, silencieux, lui déchira littéralement les joues. Louis, tétanisé, en entendait les déglutissements et une respiration sifflante. À ce moment, un froid terrible s’abattit sur le jeune homme le faisant frissonner. Le fantôme referma ensuite la bouche et leva des bras qui se décomposèrent brutalement avant que le reste du corps ne disparaisse, emmenant le mystérieux parfum.
Il fallut un certain temps à Louis pour retrouver son calme. Bien qu’habitué à Angeline, voir un second esprit l’avait à nouveau effrayé, surtout après ce qu’il avait vu. Il réalisa alors seulement que c’était le fantôme de cette homme qui « diffusait » le parfum, non Angeline comme il l’avait toujours cru. Cela signifiait-il qu’à chaque fois que la fragrance apparaissait, il apparaissait aussi ? Une autre question en suspens…
D’autant que la scène qu’il venait de voir l’avait aussi intrigué. Qui était cet homme ? Qu’avait-il mit sous l’armoire ? Cet objet y était-il réellement où n’était-ce qu’une partie du fantôme repartie avec lui ?
Louis ne pouvait prendre le risque d’aller s’en assurer sous peine de réveiller son frère et de s’exposer aux questions que son comportement ne manquerait pas de soulever. Mais, devoir rester dans son lit en attendant l’aube, alors que la tentation était si forte, relevait du calvaire. Et, après une telle vision, Louis savait qu’il serait incapable de se rendormir…
Pourquoi ce cri silencieux, cette expression de douleur absolue ? Pourquoi cette décomposition, ses joues déchirées ?
N’y tenant plus, il se leva. Mais releva aussitôt les jambes. Ses pieds n’avaient pas trouvés le plancher, mais de l’eau ! Au moins cinq bons centimètres et dans toute la chambre… Stupéfait, il y plongea la main. L’eau était glacée et vaseuse, Louis sentait même les petits grains de sable et l’odeur reconnaissable de la boue.
-Y caille ! murmura alors Ethan.
Louis espéra qu’il n’allumerait pas, mais en fut pour ses frais. Pourtant, la lumière révéla un sol parfaitement normal, sans la moindre trace d’eau.
-Qu’est-ce que tu fabriques ?
-Moi, rien.
-T’as ouvert la fenêtre ? demanda son aîné.
-Non.
Ethan, mal réveillé, constata qu’effectivement, la fenêtre était fermée :
-Ouais, bon sang ce que ça pèle…
Sur ce, il éteignit et se rendormit, visiblement peu enclin à chercher plus loin. Laissant un Louis proprement stupéfait de ce qui venait de se produire. Dévoré de curiosité, respirant un grand coup, il se leva doucement et à pas de loups s’approcha de l’armoire.
Agenouillé devant, il glissa sa main entre les pieds, à tâtons, essayant de trouver ce qui avait pu y être déposé. Il effleura le dessous de l’armoire quand il sentit soudain qu’un des coins semblait opposer une moindre résistance. Tâtonnant, il finit par dénicher un loquet qu’il réussit à débloquer. L’objet, une enveloppe, était bien là et lui tomba directement dans la main.
<br />
Encore un chapitre plein de retournements, je serai au rendez-vous la semaine prochaine pour la suite ^^
<br />
REMARQUE
<br />
les interrompît soudain la religieuse → interrompit
Et pourquoi donc ? s'offusqua-t-elle. L'amour est le plus merveilleux des sentiments que Dieu a donnés aux hommes → décidément, cette religieuse, c'est ma préférée <3 Ss mots sont très touchants !
Arrêtes, fit-il. → Arrête
Ecoutes Louis, je sais que quand on n’a pas de copine → Ecoute
à bientôt !
Jowie
La découverte de la tombe d'Angeline conclut les recherches la concernant, mais crois-tu vraiment que cela va s'achever aussi facilement ? Hé, hé ! Surtout qu'avec le deuxième fantôme, aux manières de se montrer bien plus brutales, il va encore falloir une bonne dose de courage à nos enquêteurs...
Je reconnais que beaucoup de questions vont se poser à partir de maintenant, mais j'espère que leurs résolutions te satisferont. Et, effectivement, le bal va marquer une vraie évolution pour l'histoire et les personnages.
Bon alors, tu es sur le bon chemin, dans cette histoire !
et cette vitesse de publication, chapeau !
D'abbord, j'ai beaucoup aimé le coup de la vielle qui ne sait plus trop conduire. Mais peu être que ça aurait été encore mieux de la faire conduire comme une folle, comme cette nonne dans les films de DeFunes.
Le baiser était si innatendu ! si naturel ! c'est comme ça qu'on fait un bisoux en vrai, bravo ! Par contre je trouve le comportement d'Ophélie un peu étrange, après ...
Je suis un peu moins chaude pour l'histoire du bal, je sens venir la "scène de fin" ou "scène de mise en couple", mais cela étant, utiliser un bal n'est pas une mauvaise idée non plus, un peu de romantisme, c'est bien aussi.
Le second fantome, je parrirais que c'est Sylestre ! il est bien introduit, d'ailleur !
voilà voilà ^^
Bah là, oui, on s'approche de la fin... L'heure est donc venue d'accélérer un peu les choses pour les intrigues principales et secondaires.
Si je publie aussi rapidement, c'est que l'histoire s'est écrite quasiment toute seule pendant le Pano de l'été dernier (la première fois que ça m'arrivait. Les scènes s'enchaînaient sans problèmes dans ma tête.). Du coup, je n'apporte que quelques corrections avant de publier.
J'ai fortement pensé à la nonne des "Gendarmes" en écrivant cette scène, mais j'ai craint qu'en rajouter trop dans son côté "vieille au volant" ne risque de nuire à l'ambiance des scènes suivantes. Ce sera peut-être à revoir...
Pour le baiser, je suis extrêmement soulagé qu'il fasse naturel. J'avais une scène avec un baiser plus long, plus langoureux, mais au vu de l'ambiance, ça ne collait pas. je suis donc content que cette version plus "light" te plaise. Qant au comportement d'Ophélie, son comportement distant contrastant avec sa tendresse juste après le baiser est là pour montrer qu'elle "hésite" encore à réellement sortir avec Louis. Il lui plaît, mais ses expériences précédentes la freine. De plus, comme le pense très justement Louis, son baiser du cimetière résulte aussi de son émotion devant la tombe d'Angeline...
Le bal est très cliché, j'en suis conscient, mais comme tu l'as deviné, il annonce la scène de mise en couple, pas très originale, je sais, mais que veux tu ? J'adore mettre du romantisme dans mes histoires... Ne connaissant pas ça moi-même.. (minute psy ;))
Quand au second fantôme, son identité e laisse que peu de doutes effectivement, son introduction donne également des indices su la fin de l'histoire mais spoiler !
En tout cas, merciencore de ton engouement pour mon histoire.