Quelqu’un est en train de me toucher la joue pendant ma sieste. Au début, j’ai cru que c’était Elle mais j’ai reconnu la petite main de ma sœur. Elle aime bien jouer avec mes cheveux quand je suis en train de dormir. Elle les enroule autour de son doigt avant de jouer à me les tirer afin de me réveiller. Si cela ne marche pas, elle s’amuse alors à me toucher les joues avec ses petites mains. Je n’aime pas quand elle fait cela alors je me sens obligée de me retourner. Je viens de le faire, lui tournant ainsi le dos, les yeux toujours clos. J’espère toujours la voir s’arrêter mais non…elle continue…elle m’agace…
Le lit se met à grincer quand elle réussit à grimper dessus. Elle s’approche de moi afin continuer à m’embêter. Je retiens mon souffle faisant mine de ne pas l’entendre prononcer mon prénom. Elle veut m’agacer pour voir maman me gronder mais je ne céderais pas. Je continuerais ma sieste jusqu’à la voir quitter ma chambre. Enfin sauf si elle continue à sauter sur mon lit comme elle est en train de le faire. Elle m’agace, elle m’énerve…je vais finir par la tuer si elle continue. Au moins, je serais débarrassée jusqu’à la fin du monde…maman sera toute à moi, elle m’offrira plein de cadeaux et plein de câlins.
« Arrête ! »
Le cri est sorti de ma bouche en même temps que je me suis retournée brusquement vers elle. Je suis allée trop vite pour ma petite sœur apparemment sinon elle ne serait jamais tombée du lit de cette façon. Je l’ai vue s’envoler comme l’aurait fait n’importe quel oiseau mais au moment d’atterrir, sa tête a heurté le sol dur et froid de ma chambre. Elle n’a pas crié…elle a juste fermé les yeux. Je suis restée à la fixer espérant la voir se relever dans la minute. Seulement elle n’a pas bougé…rien…juste cette flaque rouge.
Je descends de mon lit, la peur au ventre. J’ai peur…j’ai fait une grosse bêtise mais je ne voulais pas. J’aime ma petite sœur…je veux qu’elle se réveille. Je la prends par les épaules et je la secoue. Je l’agite comme une petite poupée de chiffon…celle offerte par mon papa à moi…pas elle.
« Réveille-toi…réveille-toi…arrête de jouer…ce n’est pas drôle… »
Elle fait juste semblant de dormir, elle va se réveiller. Il suffit juste de l’embêter comme elle s’est amusée à le faire avec moi. Enfin peut-être pas…je devrais peut-être arrêter de le secouer comme un orangina. Je préfère le coca mais j’adore le secouer car ça fait de la mousse…et quand maman ou l’autre ouvre la bouteille, ça se renverse sur eux. Je me fais gronder mais tant pis…leurs têtes valent bien la fessée reçue. En attendant ma sœur, elle ne veut toujours pas se réveiller. Elle m’agace…mais pourquoi j’ai envie de pleurer…
Un bruit se fait entendre, je lève aussitôt la tête vers ma porte. Sans réfléchir, je me lève brusquement lâchant ma petite sœur. Je sors de ma chambre sous le regard surpris de ma mère pour aller m’enfermer dans la salle de bain. Mes deux mains se posent sur mes oreilles afin de ne plus rien entendre. Seulement la voix de ma mère traverse cette fragile barrière…je suis désolée maman…je ne voulais pas…ce n’est pas faute…mais la sienne…non ce n’est pas la sienne mais la mienne…une grande sœur doit protéger sa petite sœur mais je n’ai pas su le faire…
…la poignée s’agite de manière brusque…mon beau-père hurle mon nom…il me déteste, j’en suis sûre…j’ai peur…tellement peur…je recule vers le lavabo avant de me recroqueviller dessous. Mes mains enserrent mes jambes…mes cuisses touchent ma poitrine…ma tête se réfugie entre mes genoux. Je balance légèrement mon corps…je chante une vieille chanson…pour faire fuir le monstre…mes yeux se ferment doucement…des larmes se mettent à couler…sa voix devient lointaine…je ne l’entends presque plus…mon père est venu me sauver…
***
Mes yeux s’ouvrent, ma tête est lourde. Je me lève doucement mais je me sens toute faible. Je ne sais plus très bien où je suis. Je me rappelle juste avoir pleuré avant de m’assoupir brusquement. Petit à petit mes souvenirs me reviennent. Je revois l’image de ma sœur, la tête auréolée par une flaque de sang. Je l’ai tuée…j’ai tué ma petite sœur. Je sens une boule dans ma gorge, les larmes recommencent à brûler mes yeux mais refusent de couler. Je voudrais me remettre à pleurer sur le sol froid de la pièce…
Mon regard se pose sur la poignée qui a cessé de s’agiter. Je m’avance doucement vers elle sans comprendre pourquoi. Je sais juste que ce n’est pas normal tout comme le silence de mort qui pèse soudain dans la pièce. Je voudrais comprendre mais je n’y parviens pas…tout se mélange dans ma tête. Le cri de ma mère résonne toujours dans mes oreilles, le visage de ma sœur aussi. J’ai brisé ma famille…du haut de mes 7 ans, j’ai brisé ma famille comme mon père l’avait fait avant moi.
Je suis un monstre…le pire des monstres. Je ne voulais pas la tuer…je voulais juste la voir se taire un peu. Pourquoi ne m’a-t-elle pas laissée dormir tranquille! C’est sa faute aussi. Si elle avait été plus sage, elle ne se serait pas éclatée la tête sur le sol. Le petit Jésus m’a simplement demandé de la punir. Oui…c’est ça…je n’ai pas tué ma petite sœur toute seule…j’ai juste obéi à un ordre donné.
Ma main se pose sur la poignée mais malgré mes efforts, la porte refuse de s’ouvrir. Je tente d’y mettre tout mon cœur mais cela ne change rien. A force d’être brusque et violente, je finis par tomber sur le sol, la poignée entre les mains. Si un miroir avait été présent pour refléter mon visage à cet instant précis, j’aurais sûrement eu l’air de ma petite sœur chaque fois qu’elle fait une découverte…donc idiote.
Je contemple la poignée sans un mot pensant à la réaction de ma mère. J’ai tué ma petite sœur, j’ai cassé la porte…elle va me tuer. Je vais payer pour toutes mes bêtises, je vais finir comme mon père. Je les déteste tous…
Je me relève brusquement, ma main jette la poignée contre le miroir situé au-dessus du lavabo. Il se brise en mille morceaux comme mon cœur au même instant. J’ai mal, j’ai si mal mais je ne parviens pas à comprendre. Je n’arrête pas de penser sans arriver à trouver des réponses à toutes les questions défilant dans ma tête. Je suis perdue…je voudrais voir ma mère, qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle me berce tendrement comme elle fait d’habitude quand j’ai du chagrin.
Oui…c’est ça, j’ai du chagrin, je suis triste parce que je ne la verrais plus jamais. Brusquement, des images se mettent à défiler dans ma tête. Ce sont des souvenirs d’elle…je n’en ai pas beaucoup. Elle va me manquer malgré ses bêtises…malgré sa manie de toujours vouloir m’embêter. J’aime ma petite sœur comme j’aimais mon père mais je l’ai tuée…oh non…je l’ai tuée…elle ne va plus jamais revenir. Ma petite sœur…
Carole…non…je ne peux pas…
Je commence à tourner sur moi-même sans raison. Mes mains se sont posées sur ma tête comme si elles voulaient me protéger de moi-même, de mes bêtises, de ses images. Pourtant je continue à les voir, tout est en train de se rejouer dans ma tête. Le cri de ma mère résonne toujours dans mes oreilles. Tout se répète inlassablement dans mon esprit mais moi, je ne veux pas, je ne veux plus les entendre. Ils sont en train de me torturer, de me tuer…je regrette…je ne voulais pas. Personne ne m’a dit de la tuer puisque je ne le voulais pas…pourquoi tout est si compliqué…pourquoi tout est si douloureux.
Pardon, pardon…
Au bout d’un moment, je finis par m’arrêter. La pièce est en train de danser sous mes yeux. Mes jambes peinent à me porter mais je réussis à ne pas tomber. Mes deux mains se retiennent au bord de la baignoire tandis que mon regard fixe le fond. Un petit bruit résonne dans mes oreilles…le cliquetis des gouttes tombant du robinet de la baignoire. Il est léger, très léger mais avec le cri persistant de ma mère dans mes oreilles, il me gêne. J’hésite quelques secondes avant de lever la tête vers lui puis tendre une main pour le fermer complètement.
Dès l’instant où mes yeux croisent les gouttes, la peur me paralyse. L’eau a cessé de s’écouler du robinet laissant la place au sang. Pendant quelques secondes, je reste là à contempler sans parvenir à esquisser le moindre geste. Je voudrais pousser un cri de peur mais rien ne sort. Ma voix reste coincée au plus profond de ma gorge refusant de me venir en aide. Tout mon corps semble avoir choisi d’assister à ce spectacle pour me punir de mes bêtises. D’ailleurs, j’entends ma mère répéter que je l’ai bien méritée…
…mais mérité quoi ?
Les gouttes finissent par se transformer en un mince filet de sang remplissant doucement la baignoire. J’essais de décoller mes mains du rebord mais elles semblent coller. J’ai beau me secouer dans tous les sens, je ne parviens pas à m’éloigner, à m’en détacher. Des larmes se mettent de nouveau à couler, ne trouvant pas d’autre moyen d’exprimer ma peur. Je veux sortir d’ici, je ne veux pas vivre ce cauchemar.
Maman, viens me réveiller…s’il te plait…
J’entends les battements rapides de mon cœur. J’ai de plus en plus de mal à respirer correctement. Je manque de souffle…et mon corps qui se penche doucement à l’intérieur de cette baignoire. Je lutte comme je n’ai jamais lutté mais je suis trop faible. Mes forces m’ont abandonnée tandis que mon corps continue de me trahir. Je ne veux pas mourir…je ne veux pas pourtant je ne peux rien faire…je vais mourir…je le sens…
Le sang effleure mon visage comme la caresse de ma mère pour m’endormir. Le contact n’est pas violent, juste très doux voire même agréable. Pendant quelques secondes, j’oublie la nature de ce liquide laissant ma peur et ma méfiance s’envoler. Sa chaleur commence à m’envahir m’endormant totalement. Mes paupières s’alourdissent avant de se fermer brusquement me plongeant dans un noir rassurant. Ma peur, mes angoisses ont fini par quitter mon esprit afin de lui accorder une paix soudaine et sereine.
J’oublie l’instant présent, me laissant bercer par des souvenirs heureux où ma mère et mon père étaient encore réunis. Mon père est en train de me prendre dans ses bras protecteurs, il me berce doucement comme un bébé que je ne suis plus. J’entends sa voix grave me raconter de belles histoires comme il avait pris l’habitude de le faire avant que j’aille au lit. Je l’admire en train de faire ces grands gestes pour me décrire chacune des actions du héros venant sauver sa princesse. Je me revois même en train de lui demander pourquoi les filles ne vont jamais sauver les garçons. Son rire se remet à résonner dans mes oreilles comme une douce mélodie que je n’entends plus depuis déjà trop longtemps…
…Soudain…je me rends compte qu’il n’est plus…que je me berce de douces illusions. Je me revois me tenir debout devant la porte d’entrée pendant des heures. Je l’attends, je veux le voir franchir cette porte comme il le faisait autrefois. Ma mère a essayé de m’expliquer mais je ne l’ai pas écoutée. Durant plusieurs mois, j’ai refusé de ne plus jamais le revoir mais lorsque l’Autre est arrivé, j’ai fini par me résigner. Il lui a volé sa place, il lui a volé ma mère mais il ne m’a pas volée…alors il a voulu me remplacer…par elle…
…elle…que j’ai tué…
Mes yeux s’ouvrent brusquement brisant la torpeur dans laquelle le sang m’a plongée. Il est tout autour de moi, laissant mon corps s’emprisonner à l’intérieur. Le contact n’est plus agréable mais visqueux. Sa chaleur bienfaisante est en train de brûler ma peau sans le moindre état d’âme. Mes bras s’agitent tout comme mes jambes afin de rejoindre la surface mais sans y parvenir. Je suis en train de faire du surplace tout en ayant l’impression d’être une de ses mouches coincée dans une de ses toiles d’araignées…je ne peux pas m’en sortir…
Un cri de douleur s’échappe de mes lèvres tandis que ma peau s’enflamme doucement. Le sang en profite pour m’emprisonner de l’intérieur. Son goût si particulier me donne envie de vomir. Il pénètre dans mes poumons dans le seul et unique but de m’étouffer. J’essaie de cracher pour le faire sortir de moi mais ces efforts sont vains. Mon corps continue de s’agiter dans un ultime sursaut d’espoir mais je suis condamnée à une agonie lente et douloureuse. Mes larmes se mélangent au sang qui n’a aucun mal à les faire disparaître…
Mon corps commence à s’engourdir, mes paupières recommencent à s’alourdir prête à m’entraîner vers un voyage sans retour. Mon père est en train de me tendre les bras au loin, m’incitant à venir le rejoindre. J’ai l’impression d’entendre prononcer mon prénom même si aucun son ne parvient réellement à mes oreilles. Sans faire le moindre geste vers lui, je suis en train de me diriger dans sa direction. Ce bain de sang semble avoir comme seul but, celui de me réunir avec mon père afin de revivre un bonheur passé à ses côtés. Lui m’aime alors que les autres ne s’intéressent déjà plus à moi…sinon ma mère serait déjà là depuis longtemps. De toutes façons, je me moque bien d’eux…mon père est maintenant près de moi…il est revenu…je ne peux pas le laisser partir sans moi, cette fois-ci…
Au moment où mes paupières s’apprêtent à être closes, l’image de mon père se décompose brusquement se noyant dans le sang. Il m’a menti, il s’est servi de mon papa contre moi…je ne comprends plus rien. Ma colère me pousse à lutter de nouveau contre lui même si j’ai perdu le combat d’avance. J’ai peut-être que 7 ans mais je ne suis pas comme toutes les petites filles du même âge. Je suis très spéciale, mon père me l’a dit alors je vais le prouver une nouvelle fois…
Un courant brusque m’entraîne vers le fond dans une chute interminable. Ma peau est en feu, ma gorge, mes poumons le sont aussi. Je suis en train de brûler de l’intérieur et de l’extérieur sans pouvoir éteindre ce feu. Je me sens partir doucement vers un endroit aussi noir que dans mes pires cauchemars. Je ne veux pas y aller…je ne le mérite pas…non…
Soudain, je finis par la voir, Elle. Elle est en train de contempler la scène tout en essayant de s’approcher de moi. Sa lumière commence petit à petit à m’atteindre me protégeant d’une certaine façon de tout ce sang. Sa froideur est en train de calmer les brûlures sur ma peau. Doucement mais sûrement, elle est en train de ralentir ma chute incessante vers les profondeurs. Petit à petit, elle m’entoure, m’emprisonnant en elle-même brisant tout contact avec l’extérieur et cette mer de sang. Sa prison de glace est devenue un refuge, sa tristesse apaise mes peurs. Elle est en train de faire fuir le sang qui s’évanouit sur son passage jusqu’à disparaître totalement. Un sourire se dessine alors sur mes lèvres comprenant enfin que je suis sauvée…même si…
Mes yeux se ferment doucement, je les laisse faire avant de me forcer à les rouvrir. Je sens alors le contact froid de la baignoire sur mon corps. Je suis recroquevillée à l’intérieur comme un enfant dans le ventre de sa mère. Je suis trop fatiguée pour me relever mais je sens des bras s’emparer de moi. Je me laisse faire sans un mot, trop faible pour lutter. La seule chose dont je suis sûre…c’est que ce n’était pas un simple rêve…il était aussi réel que la dernière fois…
Je finis par m’endormir tout en sentant l’odeur familière de l’alcool imprégnant le corps de celui qui m’a pris tendrement dans ses bras…sans que je puisse comprendre pourquoi.
***
La lumière du soleil m’oblige à ouvrir les yeux stoppant net les cauchemars auxquels j’ai été en proie depuis cette histoire de baignoire. Pendant quelques secondes, je reste à contempler le plafond avant de tourner la tête pour croiser le visage de ma petite sœur. Elle esquisse un petit sourire avant de commencer à toucher ma bouche avec ses doigts. Elle trace le contour avec avant de s’attaquer à mes yeux puis à mon nez. Une fois cette tâche terminée, elle m’embrasse sur la joue puis saute hors du lit en quittant la pièce.
Elle n’est pas morte…mais…
Ma mère fait son apparition à ma porte avec un large sourire tout en portant un plateau avec une foule de bonnes choses dessus. Elle le pose délicatement sur la table de nuit sous le regard amusé de ma petite sœur et celui, plus tendre de mon beau-père. Je le fixe pendant quelques secondes afin de savoir dans quel état il se trouve. Il a l’air de bonne humeur…ses yeux ne sont pas rougis…je soupire alors de soulagement.
Ma mère me pose sa main sur mon front laissant quelques mots s’échapper de ses lèvres. Je ne l’écoute qu’à moitié, ne comprenant pas bien ce qui s’est passé. Je voudrais lui demander mais je n’ose pas de peur de briser cet instant magique et si rare. Peut-être que je me suis trompée, peut-être que j’ai tout simplement rêvé…peut-être pas. Je me contente juste de sourire, d’hocher la tête à leurs paroles tout en la cherchant du regard mais elle n’est pas là. Si je m’étais réveillée plus tôt…je l’aurais sans doute vu…mais là, il est beaucoup trop tard…elle reviendra ce soir comme toujours.
Je ferme les yeux doucement tandis que ma mère dépose le plateau sur mes genoux. Lorsque je me décide à les rouvrir, je tombe nez à nez avec un bol de chocolat bien chaud. J’esquisse un sourire en le prenant entre mes mains pour le boire. Il me réchauffe de l’intérieur m’apportant un peu d’apaisement. Au bout de quelques gorgées, je finis tout de même par le reposer sur le plateau…
Mon regard s’arrête alors sur ma main…sur mes mains…mon sourire s’efface à la vue des brûlures laissant la vérité me sauter de nouveau au visage.
Trop heureuse de poursuivre ma lecture ! Bon, et pour commencer : toutes mes excuses pour ce gap qui n'a d'autre raison que mes allers et retours sporadiques sur PA... Cette histoire mérite d'être lue et sans doute d'une traite, pour mieux s'imprégner de l'atmosphère et grappiller les détails importants.
Tout comme le premier chapitre, on se sent bel et bien dans la tête et la mentalité d'une petite fille de 7 ans (la référence au "petit Jésus" m'a ramenée d'un coup dans des souvenirs d'enfance que j'avais oubliés !). Le langage est là, et l'écriture nous laisse "couler" dans les cauchemars sans qu'on sache tout de suite s'il s'agit de la réalité, ou a quel point la réalité vient s'immiscer dans les cauchemars.
Je m'interroge pas mal sur "Elle" : je me doute qu'elle est importante. Jusqu'à présent, je me dis qu'elle pourrait être la version idéalisée de la narratrice, un côté sombre de la narratrice, ou encore la narratrice adulte. Bref, une partie de la narratrice, quoi.
A bientôt !
Je réponds dix ans après mais merci pour ton commentaire.
Je suis contente de voir une lectrice ressentir l'âge de l'enfant car ça a fait beaucoup de discuter. Je crois que l'enfant est un mystère à écrire. Nous avons tous une image de cet enfant, qui serait innocent, qui n'utilise pas certains mots...
Et moi, je pense que l'enfant est une personne façonnée par son entourage, et que comme toute personne, il ne fait pas toujours son âge. Certains seront plus enfantins pendant que d'autres seront bien plus adultes que leurs parents.
J'aurais pas dû te lire avant de répondre car tu me réveilles mon côté analyse et réflexion. Tu es une muse pour moi Liné !
Après moi les enfants, je les traite comme des personnes quand je croise et ça me permet de me rendre compte que leur conversation veut bien celles de leurs parents ! :)
Bref merci pour le commentaire !
Il y a aussi Elle, qui plane au-dessus de la fillette sans qu’on sache vraiment ce qu’Elle veut, quelles sont ses intentions, si elles sont bonnes ou mauvaises. Enfin, j’ai tendance à penser qu’il faudrait plutôt se demander « à quel point ses intentions sont-elles mauvaises » mais je me trompe peut-être lourdement. C’est une entité flippante après tout et je ne la vois que comme ça pour l’instant x) Par contre, je ne peux m'empêcher de me demander (comme avec tout le reste) à quelle point Elle est réelle, ou imaginaire...
Ton style se prête bien à ce type de récit, et le fait que le personnage soit une enfant accentue le sentiment de peur et de vulnérabilité que j’ai eu en tant que lecteur. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, car j’ai un faible pour les récits horrifiques.
Bref, je suis content d’avoir lu ce deuxième chapitre et je garde les suivants pour mes lectures nocturnes B)
Bref merci pour ton commentaire !
"Seulement elle n’a pas bougé…rien…juste cette flaque rouge."
Et bien c'est gagné avec moi !
C'était vraiment horrible à lire. Pas pour l'écriture, au contraire, c'est beaucoup trop bien écrit. J'ai envie de pleurer.
Mais je me demande juste, qu'est-ce qu'elle voit pendant la journée cette petite fille pour avoir des visions d'horreurs pareilles, pour être aussi torturées ?
On se demande aussi qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Je vais vite finir de lire avant que la nuit tombe comme ça je regarderai des épisodes des Simpsons avant d'aller me coucher XD
Merci pour ton commentaire :)
Je sais pas quoi dire Parceque je suis hyper partagée.
L'histoire me fait peur, me fait trembler, brise mon petit cœur fragile.
Et en même temps ta plume est tellement bonne que j'arrive pas à décrocher mes yeux du texte et que je ressens le besoin de lire la suite !!
Merci pour ton commentaire :)