OlymPAdes

Minuit sonne sans horloge. Une note sourde, venue d’un clocher invisible, fige les habitants ; leurs gorges se ferment.

Je me dresse, couverte de cendres et d’encre séchée — peau-livre, runes tatouées à vif qui fument encore.

La radio crachote Artichaut : « Bienvenue aux Jeux de la Moisson. Que la douleur soit juste et la gloire totale. »

La ville se déchire en arènes. Les rues se replient, les façades deviennent gradins. Ils s’entretuent en riant, s’ouvrent pour mieux contempler l’absolu. Je suis la prêtresse et la lame, le jugement et l’exécution. Ma Mélodie tranche l’air ; chaque coup jaillit en éclat rouge et en fosse noire.

La lune pourpre écrase tout d’un éclat impitoyable. Quand le dernier cri meurt, il ne reste que désolation et un murmure froid :

« J’ai cessé de fuir. J’ai appris à tuer par amour. »

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