Les quatre jeunes gens se matérialisèrent sur un plateau herbeux, dans une atmosphère presque étouffante comparée à la fraicheur de Massilia. De rares buissons côtoyaient la roche calcaire affleurante. Par endroits, le sol piétiné révélait une terre d’un ocre rouge. A vingt mètres environ, un arbre solitaire tordait ses branches d’un vert argenté, comme un repère dans cette végétation rase.
Surielle tituba avant de s’effondrer dans les bras de Rayad, inconsciente.
— Elle aura présumé de ses forces, encore une fois, marmonna Rayad.
Il n’aurait pas du être autant inquiet pour la jeune ailée, il le savait bien. Surielle s’était montrée plutôt hostile, à leur arrivée sur le sol de la Fédération, mais son attitude avait changé. Lors de l’attaque des Stolisters, il avait été impressionné par son courage. Et par le fait qu’elle n’avait pas eu l’air de se soucier d’être en tenue de nuit, une chemise qui n’avait rien caché de ses formes, alors qu’il avait du se concentrer sur leurs ennemis pour éviter que son imagination ne s’emballe. Orssanc le brûle, il aurait du refuser qu’elle les accompagne.
— Où sommes-nous ?
— Je cherche à me repérer, répondit Alistair.
Rien aux alentours ne lui paraissait familier. C’était bien sa veine. Le sol trembla et il jura. Les griffons s’agitèrent en réponse à l’inquiétude des humains. Shaniel entoura Grenat de ses bras, lui chuchota des mots réconfortants. Zéphyr s’approcha à son tour, quémandant des caresses. Alistair lui tapota distraitement la tête, un pli de contrariété barrant son front. S’ils étaient bien sur le continent de la Main comme prévu, les montagnes au loin formaient forcément la barrière de la Couleuvre. Mais ils semblaient bien loin de la forêt qui en marquait l’extrémité sud… Le sol trembla de nouveau, et Alistair se concentra sur le moment présent. Du coin de l’oeil, il discerna une ombre.
— À terre, vite ! siffla-t-il.
Ils bondirent vers le couvert végétal tout proche, forcèrent les buissons de genévriers pour trouver un abri, jurèrent sous les griffures d’un feuillage qui n’avait pas semblé si épineux à première vue.
Shaniel frotta ses bras nus, constellés de traits rouges.
— Qu’as-tu vu, Alistair ?
— Un vaisseau s’est écrasé. Pas l’un des nôtres.
Rayad écarquilla les yeux.
— Je croyais que les Stolisters avaient détruit la plupart de notre flotte ? Que leurs vaisseaux étaient supérieurs aux nôtres ?
— Il faut croire que tes fidèles résistent encore.
Un troisième impact les secoua, plus près.
— Ou alors ils bombardent Iwar…
Alistair refusa d’y croire. Sa main se referma sur la poignée de son épée. Jamais il ne laisserait Iwar tomber aussi facilement qu’Arian.
Une ombre les recouvrit un moment. Un très long moment. Ils levèrent les yeux, jurèrent.
— C’est quoi cette… chose ? demanda Rayad.
— Un dragon de pierre, murmura respectueusement Alistair. Je les croyais tous éteints.
— Un dragon de pierre ? répéta Shaniel, incrédule. Impossible !
— Sont-ils… amicaux ?
— Aucune idée.
Si le jeune ailé avait cru revenir en terrain connu au sein de sa patrie, il allait de surprise en surprise. Les Stolisters avaient-ils survécu au crash de leur vaisseau ? Alistair aurait préféré s’en assurer, mais il ne pouvait pas laisser ses compagnons en plan.
Ils restèrent immobiles, indécis, jusqu’à ce que Surielle se réveille. Elle battit des paupières, rougit en réalisant qu’elle se trouvait dans les bras de Rayad, s’écarta précipitamment.
— Comment vas-tu ? s’enquit ce dernier.
— Ça va. Merci, ajouta-t-elle. Je ne pensais pas que…
Un rugissement déchira les airs et ils plaquèrent les mains sur leurs oreilles.
— C’était quoi ça ? hurla Surielle.
— Un dragon ! répondit Shaniel sur le même ton.
Surielle leva les yeux et se pétrifia. À travers le feuillage, elle discernait des silhouettes, à la fois massives et aériennes.
— Un ? J’en distingue au moins cinq !
— Cinq ! s’étrangla Shaniel.
— L’un d’eux vient vers nous ! avertit Rayad. On fait quoi ?
Ils n’eurent pas le temps d’y réfléchir.
— Sortez de là !
Ils se recroquevillèrent au son de la voix, implacable. Alistair sourit, puis se redressa.
— C’est mon père. Vous ne risquez rien.
Surielle ravala sa salive et suivit les impériaux.
Solidement campé devant eux se tenait le Commandeur Éric, seul. Surielle fut frappée par sa ressemblance avec Alistair ; n’étant les cheveux gris et les traces de l’âge sur son visage, ils avaient les mêmes yeux, les mêmes traits, la même attitude. Surtout, les mêmes ailes rouges.
Et il ressemblait aussi beaucoup à oncle Aioros, songea-t-elle. C’était troublant. Un frisson la traversa malgré la chaleur. Ils étaient en paix depuis vingt ans, ses parents venaient régulièrement sur le sol impérial, mais… son père avait blessé le Commandeur, lors d’un duel. L’avait même laissé pour mort. Le Commandeur avait survécu, certes, mais il en voulait peut-être encore à son père. En paierait-elle le prix ? Elle n’y avait pas du tout pensé, en acceptant de conduire les impériaux à la recherche de l’Eveillé.
— Eh bien, pour une surprise… je ne m’attendais pas à vous retrouver ici. Heureux de vous voir de retour sains et saufs, vos majestés, ajouta-t-il pour Rayad et Shaniel en s’inclinant. Et toi, tu dois être Surielle ?
Le cœur battant, elle acquiesça.
— Ce n’est pas le moment ni le lieu de vous demander comment vous êtes apparus ici comme sortis de nulle part…
Le commandeur considéra les cieux un instant, s’assombrit.
— Ne nous attardons pas. Les combats se poursuivent plus loin, mais la surface n’est pas sûre. Je vais vous conduire à l’abri.
— Comment… commença Rayad.
Avant qu’il ne puisse terminer sa phrase, la colline derrière lui s’éleva. Tous restèrent bouche bée alors qu’un œil énorme, bien trop vaste, s’ouvrait pour les contempler.
La colline n’était que sa tête, songea Surielle, effarée. Devait-elle paniquer ? Même Alistair avait la main posée sur son épée.
Seul le Commandeur restait imperturbable.
Non, pas imperturbable : un léger sourire flottait sur ses lèvres.
— N’ayez crainte. Teildrei est avec nous.
*****
Silencieuse, Surielle suivait Alistair dans les souterrains. Tout avait été trop soudain. Ce monde, leurs différences… elle se sentait étrangère. Elle était étrangère, d’ailleurs. Comment avait-elle pu croire un seul instant qu’elle gérerait bien cette transition ? Comment avait-elle pu être aussi naïve ?
Son quotidien avait tellement changé en quelques jours ? Era… qu’il la protège, songea-t-elle, agacée de devoir sans cesse réfléchir à ses mots. La présence réconfortante de sa cousine lui manquait.
Le Commandeur les avait guidés dans la base où se terraient les opposants aux Stolisters. La bataille durait depuis des jours, dans les cieux d’Iwar, et la victoire restait incertaine.
Rayad et Shaniel s’étaient retrouvé au centre des attentions. Plusieurs Seigneurs et représentants des Seigneurs étaient présents dans la base fortifiée, s’étaient aussitôt précipités autour des héritiers impériaux. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que Rayad ne succède à son père en tant qu’Empereur.
C’était étrange d’avoir ressenti ce pincement au cœur quand il s’était éloigné. Rayad s’était toujours montré gentil envers elle. Presque comme Esmyr. Mais elle devait se rendre à l’évidence, maintenant, il était chez lui, il redevenait le prince qu’il était censé être, s’attendant à être obéi, n’ayant pas de temps à consacrer au superflu.
Elle se sentait si seule.
– Tout va bien ?
Était-ce de l’inquiétude qu’elle discernait dans la voix de son cousin ? Impossible. Alistair ne vivait que pour son prince et sa réputation. Et peut-être pas dans cet ordre-là.
Surielle hocha la tête, incapable de faire confiance à ses mots.
– Voici ta chambre, poursuivit-il. Note bien le numéro.
103. Ça serait facile à retenir.
Il prit sa main et la posa sur une plaque après avoir pianoté un code. De rouge, la plaque passa au vert.
– Il te suffit de poser ta main pour déclencher l’ouverture, expliqua-t-il. Ça ira ?
– Oui, parvint-elle à prononcer.
Surielle le sentit hésiter ; elle s’en voulut de ne pas réussir à mieux masquer ses sentiments. Era.., pourquoi tout était-il si difficile ?
Elle lança son sac sur le lit, minuscule, réalisa qu’elle allait passer les prochaines heures là, seule, dans moins de six mètres carrés. Les larmes montèrent à ses yeux tandis qu’un poids lui oppressait soudain la poitrine.
— Si tu n’es pas trop… fatiguée, peut-être accepterais-tu de rencontrer ma mère ?
Surprise, Surielle dévisagea Alistair, lut de l’inquiétude sur ses traits. Ça, c’était nouveau.
— Tu as veillé sur moi, sur Massilia, poursuivit-il. Laisse-moi te rendre la pareille. Je ne t’abandonnerai pas, mais, je vais avoir beaucoup de travail. Elle saura te mettre à l’aise, j’en suis convaincu.
— Tu es adorable, Alistair. Merci.
— Ne va pas répéter ça à Shaniel, marmonna-t-il en réponse.
— Pourquoi ? s’étonna Surielle en lui emboitant le pas. Elle n’a pas à être jalouse de moi.
— Moins fort ! Les murs ont des oreilles, ici. Et on ne me qualifie pas d’”adorable”, signala-t-il d’un ton sec.
Surielle pouffa. C’était réconfortant, quelque part, de se chamailler ainsi avec Alistair.
— Que dois-je dire, alors ? Alistair l’arrogant ? Alistair le fier ? Alistair le regard noir ?
Il soupira.
— Tu me fais presque regretter ma décision, là…
Ils arrivèrent bientôt devant une porte fermée. Comme précédemment, Alistair pressa sa main contre une plaque de reconnaissance, et la porte s’ouvrit dans un sifflement.
Surielle pénétra à sa suite dans une vaste pièce. Du moins, bien plus vaste que les six mètres carrés de sa chambre. Un petit salon encombré, avec un vase qui trônait sur une petite table, étrangement vide, au regard des jouets qui jonchaient le sol. Dame Esbeth pivota vers eux, une main posée sur son ventre rond.
— Alistair ! Je suis tellement soulagée de te revoir !
Elle enlaça son fils, qui la dépassait d’une bonne tête, dans une étreinte qu’il lui rendit avec affection.
— Je te présente Surielle, maman, dit-il en se dégageant.
La jeune ailée salua aussitôt, intimidée malgré elle. Dame Esbeth était resplendissante dans sa robe de grossesse et sa présence emplissait la pièce.
— Quelles belles ailes tu as mon enfant ! s’exclama-t-elle. Tu es bien la digne fille de tes parents. Tu veux que je m’occupe d’elle, c’est ça ?
Alistair acquiesça.
— Papa m’attend. Tiens, on m’a confié ça pour toi.
Il sortit une lettre froissée la poche de sa veste, qu’Esbeth saisit avec une pointe de perplexité. Stupéfaite, Surielle reconnut un morceau de ruban rouge sous le sceau de cire argenté. Alistair se contenta de hausser les épaules.
— Sois à l’heure au diner, et rappelle à ton père que je tiens également à sa présence.
La porte se referma derrière Alistair, et Surielle se sentit bientôt évaluée d’un oeil expert.
— Je connais tes parents, mais, c’est la première fois que nous nous rencontrons. N’aie crainte, je ne mords pas. Mets-toi à l’aise, ajouta-t-elle en désignant le canapé.
Esbeth déplaça quelques jouets avant de s’installer.
— Tout va te paraitre nouveau ici, j’en ai bien peur. Mais, tes parents s’y sont rapidement habitués, alors tout se passera bien.
Surielle hocha la tête, la gorge nouée.
— Tu vas croiser beaucoup de monde et dès qu’ils sauront qui tu es… ma foi, autant t’y préparer.
L’impériale se saisit d’un écran, à peine plus grand que ses deux mains.
— Tout est connecté, ici. Voici une tablette. Elle te permet plein de choses, dont la plupart sont inutiles pour le moment. Déjà, je vais te montrer les Seigneurs présents.
D’un geste du doigt, elle fit défiler des portraits. Stupéfaite, Surielle réalisa que la ressemblance était impressionnante. Ça n’avait pas été peint.
— Des photographies, oui, fit Esbeth en réponse à sa question muette.
Une démonstration plus tard, la jeune ailée avait le souffle coupé. Qu’est-ce que c’était pratique… la Fédération avait-elle raison de craindre autant la technologie impériale ?
— Tu connais déjà mon époux. Il y a aussi le Seigneur Jahyr, lui montra-t-elle. Son épouse, Yssa, restée sur sa planète Nienna, aux mains des Stolisters. Le Seigneur Evan et Dame Ireth. Leur fille Pazi… elle doit avoir à peu près le même âge que toi, ajouta-t-elle. Je te la présenterai.
Les visages et les noms défilaient. Surielle s’efforça d’en mémoriser un maximum, mais la panique dut se lire sur son visage car Esbeth s’arrêta.
— Excuse-moi. Je vais trop vite. Malheureusement…. le temps nous est compté. Ici, tu peux appeler la personne de ton choix. Si elle est à portée, elle te répondra.
— C’est bien mieux que le Lien, s’émerveilla Surielle.
Dame Esbeth sourit, puis s’assombrit.
— C’est utile, oui, mais ces appels sont traçables.
— Traçables ?
— Un logiciel… enfin, on peut savoir où tu étais, qui tu as appelé, quelle était la teneur de la conversation.
Surielle se sentit soudain glacée. C’était pire qu’avoir un espion infiltré, en fait.
— Je ne peux que te conseiller d’être très prudente, Surielle. Dans le contexte actuel, chacun cherche à tirer son épingle du jeu… Tant que le prince Rayad n’aura pas démontré qu’il est aussi capable que son père, les Seigneurs chercheront à tirer parti de lui. Ils exploiteront ses faiblesses, sans aucun remords.
Esbeth eut un sourire qui se voulut rassurant.
— Je ne voulais pas t’effrayer. Mais tu as besoin de savoir là où tu mets les pieds.
— Merci beaucoup.
— La carte du complexe. Si tu touches les pièces, tu en auras une brève description.
— Et je ne risquerai pas de me perdre.
— Tout à fait. Si tu as besoin de quoi que ce soit, si tu as des questions… n’hésite pas à venir me trouver.
— Je ne voudrai pas vous embêter… mais je n’ai rien à faire. Peut-être puis-je vous aider ?
— Je ne dirai pas non à une paire de bras supplémentaires, approuva Esbeth. En l’absence d’Éric, c’est moi qui représente Iwar. Entre leurs doléances et les enfants… je fatigue. Viens, je te vais te les présenter.
Esbeth se leva, traversa la pièce en traçant son chemin avec précaution au milieu du désordre, et ouvrit une petite porte que Surielle n’avait pas remarqué. Une porte conventionnelle, nota-t-elle, avec une poignée tout à fait normale. C’était rassurant, quelque part.
Trois couchettes étaient superposées sur deux côtés de la pièce, cinq d’entre elles occupés par des enfants. Cinq paires d’ailes rouges.
— Ça y est, maman, le temps calme est fini, on peut retourner jouer ?
— Doucement, chuchota Esbeth. Eliel dort encore. Mais vous pouvez y aller, oui. Avant, je voulais vous présenter Surielle, votre cousine. Elle va rester quelques temps avec nous.
Mal à l’aise, Surielle murmura un bonjour et s’obligea à sourire. Un concert de salutations plus ou moins forcées lui répondirent ; une fois dans le salon, ils l’avaient déjà oubliée. Esbeth soupira.
— Ils ont besoin de se dépenser, et rester enfermer ici… ça fera bientôt une semaine. C’est difficile, pour eux.
— Je peux le comprendre, murmura Surielle.
— Surtout pour Liam.
La Massilienne suivit son regard. Un jeune adolescent, elle n’avait pas d’autre mot, car Liam n’était clairement plus un enfant, avec l’épée d’acier à son côté. Son visage était fermé et il la dévisageait avec une hostilité qu’il ne cachait pas.
— Liam a beaucoup d’affection pour Alistair. C’est difficile pour lui de se retrouver dans cette situation. Il n’a que dix ans.
— Et il est au courant de l’histoire… particulière de notre famille ?
Esbeth lui sourit avec affection.
— Tu manies les mots aussi bien que ta mère, Surielle. Oui, nous ne leur avons jamais caché.
— N’est-ce pas trop difficile pour eux d’être les seuls ailés, ou presque ?
— Si ça l’est ils ne m’en parlent pas. J’ai suffisamment stressé lors de leurs premiers vols…(Esbeth frissonna au souvenir). Avec ce qui est arrivé… j’ai du mal à leur laisser suffisamment d’espace, je le sais bien.
Malgré sa curiosité, Surielle n’osa pas questionner Esbeth. Était-ce en rapport avec ce qu’avait laissé échapper Alistair, un soir, sur une attaque ? Sa mère attendait un treizième enfant… avec les cinq là, plus Alistair… il en manquait six. Surielle se sentit glacée.
— Tu étais avec Alistair ?
Surielle baissa les yeux. L’enfant lui arrivait à peine à la taille, ses deux ailes rouges repliées dans son dos. Son pantalon était troué sur l’un des genoux et il marchait pieds nus.
Elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.
— Oui, nous avons voyagé ensemble, quelques jours. Comment tu t’appelles ?
— Killian. J’ai six ans tu sais ! Un jour, je serai fort, comme grand frère Alistair !
Surielle ne put s’empêcher de sourire. Alistair était aimé de ses frères, c’était évident.
— Pourquoi tes ailes sont de cette couleur ? questionna Liam qui s’était approché. Ce doré, sur les bords… je les croyais rouges mais à côté des nôtres elles ne le sont pas tant que ça…
— Elles ont la couleur des ailes des phénix, expliqua Surielle.
Pour une fois, elle ne ressentait aucune amertume.
— Je pensais que tu serais chez les Mecers, poursuivit Liam. Tu ne dois pas être très forte.
— Liam ! intervint Esbeth, sourcils froncés. C’est impoli, ce que tu dis là.
— Mais c’est vrai !
Surielle éclata de rire.
— Ne t’inquiète pas, Liam. Je ne suis pas vexée. Alistair est très certainement meilleur que moi à l’épée, oui. Mes talents sont ailleurs.
Liam ne rit pas, croisa les bras, le regard sombre. Des yeux d’un bleu foncé qu’ils en paraissaient presque noirs.
— Se battre est tout ce qui compte.
— Arrête d’embêter Surielle, s’il te plait, marmonna Esbeth, excédé.
— Tu fatigues maman, Liam !
— T’es pas mon père, Chloan ! Maman, dis-lui qu’il n’a pas le droit de me commander !
Les prémices d’une dispute montaient en même temps que le volume sonore ; Dame Esbeth avait fermé les yeux, comme si elle était lasse de ce vacarme habituel.
— Et si vous me faisiez visiter le complexe ? proposa Surielle. Je suis sûre que tu dois bien connaitre les lieux, Liam.
— Oh oui ! Maman, dis oui, s’il te plait !
Pensive, Esbeth réfléchit quelques instants.
— Tu es sûre que ça ne te dérange pas, Surielle ?
— Je n’ai rien d’autre à faire. Si je peux être utile…
— Très bien, alors. Soyez sages, les garçons. N’oubliez pas de faire honneur à votre famille. Obéissez à Surielle comme si c’était moi, d’accord ?
— Oui, maman, marmonnèrent les trois garçons en levant les yeux au ciel.
Surielle dissimula un sourire. Ils lui rappelaient beaucoup ses petites cousines… Liam ouvrant la marche, les petites mains de Chloan et Killian dans les siennes, elle quitta la pièce.
*****
Il n’aurait pas du être autant inquiet pour la jeune ailée
→ dû
alors qu’il avait du se concentrer sur leurs ennemis pour éviter que son imagination ne s’emballe
→ dû
il aurait du refuser qu’elle les accompagne.
→ dû
— Je cherche à me repérer, répondit Alistair.
→ Parce que d’habitude, ils utilisent le GPS intégré à leur montre et qu’il ne l’a plus parce qu’il l’a laissé derrière lui afin d’éviter d’être repéré par les solisters ? Ça serait vraiment cool d’avoir ce genre de rappel de la technologie impériale de temps en temps. Ton roman mélange la fantasy et la science fiction or cela transparaît en fait assez peu. N’hésite pas à profiter de cette spécificité. Je trouve que cela plongerait encore plus le lecteur dans ton univers.
Son quotidien avait tellement changé en quelques jours ?
→ le point d’interrogation doit être transformé en point normal.
Era… qu’il la protège, songea-t-elle, agacée de devoir sans cesse réfléchir à ses mots.
→ j’aime beaucoup !
Le Commandeur les avait guidés dans la base où se terraient les opposants aux Stolisters.
→ j’aimerais bien une petite description. La base est souterraine ? Aérienne ? Très technologique (et donc à même de déstabiliser les natifs de la fédération) ?
Rayad et Shaniel s’étaient retrouvé au centre des attentions.
→ retrouvés
Plusieurs Seigneurs et représentants des Seigneurs étaient présents dans la base fortifiée,
→ ma proposition : Plusieurs Seigneurs et leurs représentants étaient présents dans la base fortifiée (afin d’éviter la répétition)
Plusieurs Seigneurs et représentants des Seigneurs étaient présents dans la base fortifiée, s’étaient aussitôt précipités autour des héritiers impériaux.
→ il y a deux verbes pour un même sujet. C’est complexe à lire. Je te propose : Plusieurs Seigneurs et leurs représentants présents dans la base fortifiée s’étaient aussitôt précipités autour des héritiers impériaux.
– Oui, parvint-elle à prononcer.
→ peut-être rajouter un truc du genre « sans même avoir vraiment écouté son cousin » (et après, quand elle revient sur Terre – façon de parler – elle se rend compte qu’elle ne sait pas comment ouvrir la porte parce que bon, une plaque à poser sur une autre, ce n’est pas trop de chez elle.
Elle lança son sac sur le lit, minuscule, réalisa qu’elle allait passer les prochaines heures là, seule, dans moins de six mètres carrés.
→ ah bon ? Elle n’aura pas le droit de sortir. Parce que bon, pour dormir, c’est largement suffisant (voire carrément cool qu’elle ait une chambre pour elle toute seule vu les conditions)
Comme précédemment, Alistair pressa sa main contre une plaque de reconnaissance, et la porte s’ouvrit dans un sifflement.
→ et surielle est émerveillée ? Non ? Même pas. Ah bon…
Du moins, bien plus vaste que les six mètres carrés de sa chambre.
→ on le saura qu’elle fait six mètres carrés. C’est si important que ça ?
Tout va te paraitre nouveau ici, j’en ai bien peur.
→ Ce n’est pas l’impression que ton texte a donné au-dessus. Rajoute des petites phrases de ci, de là, que cette remarque paraisse bien fondée.
— Des photographies, oui, fit Esbeth en réponse à sa question muette.
→ parce que Surielle comprend ça ? Au moyen-âge, on ne connaît pas la photographie… Et puis, ce qui la choque, c’est que c’est super bien dessiné ? Pas que les images changent d’une simple caresse ou qu’un truc d’abord complètement noir s’anime ?
Qu’est-ce que c’était pratique…
→ Ah bon ? Plus pratique que quoi ? Que d’avoir quelques portraits peints par des gens talentueux dans un livre ? En quoi ?
— La carte du complexe. Si tu touches les pièces, tu en auras une brève description.
→ Ce qui signifie que les gens de la Fédération et de l’empire parlent la même langue mais également qu’ils ont un alphabet commun. Même en imaginant qu’ils ont une origine commune, la langue et les symboles évoluent avec le temps.
Esbeth se leva, traversa la pièce en traçant son chemin avec précaution au milieu du désordre, et ouvrit une petite porte que Surielle n’avait pas remarqué. Une porte conventionnelle, nota-t-elle, avec une poignée tout à fait normale. C’était rassurant, quelque part.
→ Ça, par contre, c’est bien (mais pas assez, je trouve).
Je vais aller faire une recherche sur le doc et rajouter les ^ sur tous les "du" qui en manquent, je crois.
Et bien vu oui pour l'Empire et la technologie, il y a des manques, parce que quand j'ai écrit le premier jet je n'avais pas trop pensé à comment c'était fichu, l'Empire, dans ses détails.
Côté Fédération on n'est pas tout à fait Moyen-Age (peut-être + Renaissance ?), mais oui clairement je n'ai pas assez montré le décalage.
J'ai normalement corrigé une grosse incohérence qui se passe un peu plus tard (quand ils remontent à la surface en grimpant à une pauvre échelle - genre 10 barreaux - alors que le complexe est censé être bien profond pour résister aux bombardements...).
Mais clairement la technologie manque d'impact et il faudra que je rajoute des trucs.
Pas faux pour la langue et l'alphabet commun... d'ailleurs même si leur langue était commune il doit y avoir au minimum des accents et des expressions différentes. Là-dessus je n'en fais pas assez aussi. Bon, pour le plan il peut y avoir des symboles et/ou je peux préciser que c'est conçu pour que les enfants ne se perdent pas (donc accessible pour ceux qui ne savent pas lire ^^).
Merci pour le retour en tout cas :)