Partie 2 - Chapitre 9

Notes de l’auteur : *Attention. La version que vous lisez sur les différentes plateformes de lecture est une version non corrigée (elle contient encore des fautes d’accord, de syntaxes, des maladresses diverses sur les tournures de phrases.)
*La version qui sortira en papier/pdf sera une version corrigée.
*Le tome 1 contient les 32 premiers chapitres. Il sortira en septembre 2024.
*Le tome 2 est celui que vous connaissez à présent sous le nom “partie 2”, il sortira en 2025 en version papier.
Bonne Lecture

     En dépliant la missive, Zhen YuJin constata la présence d’une deuxième lettre adressée directement à Chan YinMai. Il la présenta aussitôt au concerné qui la tint un moment entre ses doigts, avant de la ranger dans ses manches pour la lire plus tard.

     Le Médium laissa le soin à son meilleur ami de prendre connaissance du premier courrier. Les mains croisées dans le dos, il s’adossa contre le mur à côté de la porte d’où sortirent l’Intendant et le Chef de Clan.

     — De bonnes nouvelles, j’espère ? s’enquit HengXing ShanYao.

     Le Maître du Feu ne répondit pas immédiatement, préférant finir sa lecture. Il la replia un instant plus tard et regarda Chan YinMai, bien que ses mots s’adressent également aux autres :

     — Mère a bien reçu mon courrier d’hier. Elle est très attristée par la perte de Ping Yu.

     Le Médium baissa la tête, ses yeux se rivèrent sur le sol. Aussitôt, le Chef de Clan se porta à ses côtés et lui posa une main réconfortante sur l’épaule, tandis que le Musivateur continuait :

     — Elle nous retrouvera lorsque les routes seront plus sûres. En attendant, elle s’est mise en chemin avec certains membres de la Troupe pour rejoindre ceux d’entre nous qui sont en spectacle et en intervention ici et là. Par sécurité, elle veut réunir tout le monde pour s’assurer que tous vont bien. Et elle est en train d’envoyer des courriers à tous ses contacts pour les mettre en garde et leur dire de ne pas se déplacer seuls. Eux-mêmes préviennent leurs propres amis et proches pour faire circuler l’information.

     YiShi Shen acquiesça, une expression soulagée se dessina sur son visage :

     — Excellente nouvelle. Je suis rassuré de savoir que la plupart des Itinérants vont pouvoir être prévenus correctement.

     Zhen YuJin relut la lettre pour vérifier qu’il n’oubliait rien d’important. Lorsqu’il releva les yeux un moment plus tard, il nota que HengXing ShanYao se tenait toujours auprès de Chan YinMai et semblait se soucier sincèrement de son sort. Après avoir croisé son regard, il prit la parole :

     — Peut-être que Maître Chan et moi-même devrions retourner à l’auberge, pour l’instant. Il faut prévenir l’aubergiste que nous effectuons un changement dans les chambres. Je pense également qu’un peu de repos ne nous ferait pas de mal, surtout dans la mesure où nous ne savons pas comment vont évoluer les choses dans les jours prochains.

     Il s’adressait directement à Zhen YuJin, comme s’il demandait sa permission pour se retirer. Ce dernier ne manqua pas l’ombre du sourire qui passa brièvement sur le visage de l’Intendant face à cette constatation. D’ailleurs, YiShi Shen resta silencieux, laissant le champ libre à Zhen YuJin de répondre ce qu’il souhaitait. Tout en rangeant la missive dans ses manches pour se donner une contenance, le Maître du Feu hocha la tête :

     — Oui, c’est une bonne idée.

     Il ne savait pas combien de temps il faudrait à Jian Lin et Hei TaiYang pour revenir du village minier, ni si la Jeune Maîtresse HengXing pourrait travailler immédiatement sur la fabrication d’un contrepoison. Il observa son meilleur ami un instant, avant de reprendre la parole :

     — Mais avant que vous ne partiez, j’aimerais m’entretenir avec Chan YinMai quelques minutes.

     Le Chef de Clan inclina la tête, lui offrit un salut respectueux, puis s’éloigna en direction des jardins, suivi nonchalamment par l’Intendant.

     Le Médium porta son attention sur Zhen YuJin, le visage interrogateur.

     — Il y a quelque chose qui m’intrigue, A-Mai, avoua Zhen YuJin. En général, tu le sens lorsqu’on nous ment, alors je me demandais.... Comment se fait-il que tu n’aies pas su, pour Zhang JingXi ?

     Toujours adossé contre le mur, Chan YinMai appuya l’arrière de son crâne contre ce dernier. Il fixa un moment le ciel, les yeux plissés :

     — Je me pose la même question depuis tout à l’heure, pour être honnête, répondit-il finalement. La conclusion que j’ai tirée, c’est que son mensonge n’avait pas pour but de nous nuire. Il était sincère dans son envie de travailler sur ces disparitions. Sincère dans son envie d’être avec toi et de te côtoyer.

     Il haussa légèrement les épaules, puis soupira :

     — Après, mes capacités ne sont pas toujours fiables. J’ignore à quoi ça tient. Pourquoi parfois j’ai beaucoup de précisions et parfois non. Je me suis dit que si je n’ai rien perçu, c’est peut-être aussi parce que son secret ressemblait au tien, d’une certaine manière. C’est si familier pour moi que je ne le remarque pas lorsque quelqu’un se comporte comme toi. Quelque chose en moi trouvait qu’il y avait une similitude entre vous, mais je ne savais pas d’où cette sensation provenait précisément.

     Chan YinMai se creusa la cervelle, cherchant à se souvenir des moments où ils s’étaient également retrouvés en compagnie d’autres personnes qui, elles, connaissaient la vérité.

     — J’ai senti un trouble, hier, chez le Capitaine Jian. Je présume qu’il a parfois du mal à traiter son Empereur comme un civil, mais ça ne m’a pas non plus sauté aux yeux plus que ça. Le Seigneur YiShi était si perturbé de te revoir que ça a noyé tout le reste, y compris le fait qu’il savait pour Zhang JingXi. Quant aux HengXing, ma foi… là encore, je peux supposer que le mensonge ne m’est perceptible que si c’est utile pour nous de le percevoir. Je ne contrôle tellement rien…

     Zhen YuJin vit le chagrin transpercer son regard. Son meilleur ami regrettait encore de ne pas avoir su en avance la finalité effroyable qui attendait son compagnon. 

     — J’en suis sincèrement navré, A-Mai, chuchota le Maître du Feu.

     Le Médium le dévisagea un moment, puis se décolla du mur. L’expression lasse, il se passa une main dans le cou :

     — Réjouis-toi de sa survie, A-Jin. Je ne peux peut-être pas prévoir tous les morts, mais je suis heureux d’avoir pu te sauver autrefois. Et que Zhang JingXi s’en soit sorti également.

     Il tourna la tête en direction du Chef de Clan qui l’attendait en conversant avec l’Intendant, puis reporta son attention sur son meilleur ami :

     — Je vais y aller. Ne t’en fais pas pour moi, je suis en sécurité avec eux.

     Il lui adressa un faible sourire, puis s’éloigna, sous le regard soucieux du Maître du Feu.     Celui-ci demeura près du pavillon, observant de loin Chan YinMai rejoindre le Chef de Clan, puis partir avec lui. YiShi Shen s’attarda brièvement, le temps de prévenir Zhen YuJin qu’il retournait dans ses quartiers pour mettre par écrit un premier rapport de cette journée. Il l’informa qu’il pouvait se balader librement dans les jardins du Palais en attendant le réveil de l’Empereur.

     L’ancien Prince Héritier resta longuement dehors, ses pensées tournées vers Chan YinMai. Il espéra que le Chef de Clan serait une compagnie agréable. Une part de lui culpabilisait de ne pas les avoir accompagnés, mais une autre se refusait à quitter les lieux.

     Après un moment d’hésitation, il retourna à l’intérieur du pavillon impérial. La curiosité le poussait à visiter cette demeure si différente de celle de son enfance. Découvrir l’endroit l’occuperait et en même temps il serait juste à côté si son bien-aimé se réveillait.

     Il s’arrêta sur le seuil, ayant l’impression que de son temps, la maison était bien plus importante. Elle accueillait une famille après tout. Ou alors, était-ce lui qui trouvait tout très grand, du haut de ses six ans ? De l’extérieur, il n’avait pourtant pas la sensation que les lieux étaient plus petits.

     Autrefois, un long couloir s’enfonçait dans la demeure, bardé de différentes portes. Celle à gauche contenait l’étude de son père, tandis que celle en face donnait accès à une vaste bibliothèque. Ensuite se situait une salle de Cultivation où il avait appris à méditer, à calculer, à lire et à écrire, ses premières bases d’escrime… Plus loin, il y avait la chambre de ses parents et la sienne. Chacune d’entre elles avait sa propre salle de bain. Dans la même partie du Palais se trouvait également une salle de jeux et de détente où il passait quelques soirées d’hiver avec ses parents. Il y avait aussi un grand salon, lieu où WangZi Huan restait souvent en compagnie de Ming YanShi lorsque celui-ci venait à ZhenShen. Ensuite, il y avait une ou deux pièces réservées aux domestiques et une cuisine où se préparaient leurs repas quotidiens.

     Aujourd’hui, tout était différent. Il supposa qu’après l’incendie, Ming YanShi avait fait reconstruire le pavillon selon ses envies et, depuis, Ming XiWang avait apporté ses propres modifications. Là également il y avait un long couloir, mais les portes n’étaient pas du tout disposées au même endroit. Curieux, Zhen YuJin ouvrit la première à sa gauche et découvrit ce qui semblait être l’étude de Zhang JingXi, s’il se fiait à la table basse qui contenait plusieurs documents. Il n’osa pas entrer dans la pièce et resta sur le seuil, tout en regardant avec curiosité. Un encrier fermé maintenait en place un lot de feuilles vierges. Des étagères bordaient les murs, débordantes de différents ouvrages. Une grande tapisserie représentant un dragon était suspendue sur le mur voisin. Une odeur d’encens flottait dans les airs, il chercha des yeux l’encensoir et le trouva posé sur une console, à côté d’un vase reproduisant un dragon identique à celui de la tapisserie. Des éventails décoratifs, peints à la main, étaient accrochés ici et là sur les murs. Zhen YuJin soupçonna Ming XiWang de les avoir réalisés lui-même. Son regard balaya le reste de la salle et il nota les deux coussins confortables posés devant la table basse, elle-même installée sur un épais tapis. Il supposa que la pièce servait à l’Empereur lorsqu’il devait travailler sur les affaires du pays et qu’il y recevait régulièrement l’Intendant et ses frères spirituels.

     Avec soin, il referma la porte et ouvrit la suivante, en face, qui donnait sur une salle d’entraînement et de Cultivation. Il vit une dizaine d’épées, autant d’arcs, des flèches, des cibles, des talismans vierges, mais également quelques éventails de combat. Il haussa les sourcils, certain de ne jamais avoir vu Ming XiWang pratiquer cette discipline.

     Il continua son exploration, découvrant une bibliothèque confortable qui lui donna envie d’allumer un bon feu dans la cheminée et de s’installer devant l’âtre avec une couverture douillette et des coussins.

     Il s’arrêta un peu plus longtemps sur le seuil de la salle suivante qui n’était autre que l’atelier de dessins et peintures de son bien-aimé. Il résista à l’envie d’entrer à l’intérieur et de fouiner au milieu des toiles rangées dans un coin. Contrairement aux pièces précédentes, celle-ci était beaucoup plus désordonnée et il n’eut aucun mal à imaginer Zhang JingXi avec des taches d’encres et de peintures partout sur lui. Un sourire aux lèvres, il la referma en ayant hâte de le voir à l’œuvre.

     Le Maître du Feu n’ouvrit pas la pièce voisine, sachant déjà qu’il s’agissait de la chambre et qu’il aurait tout le loisir de l’admirer plus en détail plus tard. Il supposa qu’elle était reliée directement à une salle de bain, dans la mesure où il ne trouva pas de porte conduisant à la salle d’eau de l’Empereur depuis le couloir.

     En continuant son exploration, il fut alors surpris de relever qu’à l’exception de la cuisine, les autres pièces étaient vides. Zhen YuJin se demanda si ce choix était provisoire ou si son compagnon ne savait vraiment pas quoi faire avec. Comme si le pavillon était trop grand pour lui seul.

     Il finit par entrer dans la cuisine et constata la petitesse de celle-ci. Il eut la certitude qu’aucun repas n’était préparé ici. Son impression fut confirmée un instant plus tard, après une rapide inspection des placards. Ils ne contenaient que des infusions, quelques tasses et une théière. Ainsi qu’une coupe de fruits de saison posée sur la table.

     Le Domaine Impérial comprenait un autre bâtiment, plus loin, avec des cuisines bien plus grandes qui servaient normalement à nourrir tout le personnel du Palais, mais également les Gardes Impériaux lorsqu’ils étaient de service. 

     Croisant les bras, songeur, Zhen YuJin s’appuya contre le chambranle de la porte, tout en regardant les fruits sans les voir. Il rassembla les éléments qui lui venaient à l’esprit maintenant qu’il avait fait le tour des lieux. Ming XiWang avait beau être l’Empereur, il ne cherchait pas à tirer profit des privilèges qui pouvaient lui être accordés. En réalité, tout l’intérieur du pavillon impérial était propre, beau, bien entretenu et suffisamment riche pour que n’importe qui puisse comprendre où il se trouvait, mais il n’y avait pas d’excès de richesses pour autant. Et il n’y avait pas du tout de servantes et de serviteurs présents dans le bâtiment.

     Je suis sûr qu’il prépare son thé lui-même ou que Maître YiShi s’en occupe parfois. Quant aux repas, il mange certainement la même chose que le personnel, ça lui ressemblerait bien. Probablement qu’on lui apporte le repas ici et qu’il le prend en toute simplicité avec Maître YiShi ou le Seigneur Jian. Le reste du temps, il doit être dehors en train de jouer les civils. Il se débrouille sans doute seul pour s’habiller, j’en suis sûr.

     Il soupira en se rappelant à quel point tout lui paraissait naturel, autrefois. Naturel d’avoir des gens à son service. Naturel de voir des domestiques circuler dans le pavillon et lui apporter à manger à lui et à ses parents. À se retrouver à vivre avec Lu Lei et Chan YinMai, il avait compris rapidement qu’il n’aurait plus du tout ces privilèges-là et, à son jeune âge, il s’était très vite habitué à se débrouiller par lui-même. L’idée de devoir renouer avec ce passé de Prince l’effrayait, il ne voulait pas se comporter en seigneur et maître avec les domestiques.

     À présent, il se sentait un peu plus apaisé en constatant que son bien-aimé n’abusait pas de son statut, il était extrêmement simple dans son comportement. En vérité, il n’était pas mal à l’aise, ici. Zhen YuJin avait l’impression d’être chez son Amour avant tout et non chez Sa Majesté Impériale. S’ils restaient sur cette voie, il pourrait apprécier de revenir vivre au Palais. Si tant est que ce soit bien ce que souhaitait également Zhang JingXi.

     Si mes parents me voient, de là où ils sont, je me demande ce qu’ils pensent de tout ceci.

     Cette pensée le fit frémir, alors qu’il réalisait qu’il ne savait même pas où se trouvaient ces derniers. Leur avait-on offert une sépulture décente ? Dans la mesure où Ming YanShi les avait fait assassiner, s’était-il seulement soucié de leur enterrement ?

     Constatant que pour le moment, Ming XiWang ne reprenait pas connaissance, Zhen YuJin fit demi-tour et parcourut le pavillon en sens inverse. Une fois à l’extérieur, il prit la direction du Sanctuaire des Ancêtres, en espérant que le bâtiment n’avait pas été détruit. Il traversa rapidement les jardins, s’enfonçant dans des endroits toujours parfaitement entretenus par les jardiniers, mais où personne ne se rendait la plupart du temps.

     Son cœur vacilla lorsqu’il arriva devant l’édifice octogonal. Il était installé au même endroit que dans son souvenir, mais était beaucoup trop récent pour être celui de son enfance.          Il se mordit les lèvres d’anxiété et ouvrit la porte.

     Ses yeux s’écarquillèrent et il entrouvrit la bouche de stupeur. En comprenant que le temple avait certainement été détruit, il s’attendait à trouver le nouveau presque vide.

     Il n’en était rien.

     De son temps, les dizaines et dizaines de tablettes ancestrales qui s’alignaient sur les murs étaient en bois, tout comme le bâtiment. Il venait souvent ici, curieux de découvrir les noms de tous ses ancêtres et pouvaient passer des heures, assis sur l’un des coussins de prières, à contempler sa lignée.

     Aujourd’hui, les tablettes étaient en pierre et toutes gravées avec soin. Les plus récentes portaient les noms de ses parents. Et le sien. Voir son ancienne identité gravée dans la pierre, attestant de sa disparition officielle lui fit un drôle d’effet.

     Pris d’un doute, il s’approcha pour examiner l’écriture et sentit son souffle lui manquer brièvement lorsqu’il reconnut la calligraphie de Zhang JingXi. Du bout des doigts, il effleura le nom de WangZi Huan, avant de regarder les autres tablettes.

     Toutes. Elles présentaient toutes la même calligraphie.

     Son amant avait pris le temps de redonner personnellement une identité à sa famille !

     La tête lui tourna presque devant cette constatation.

     Certes, il n’avait pas pu tout reconstituer. Dans leur enfance, il y avait au moins cinq cents noms après tout. Aujourd’hui, il n’y en avait plus qu’une centaine. Mais pour le Maître du Feu, qui s’était attendu à ne rien trouver du tout, cette centaine était déjà un merveilleux cadeau ! L’Empereur avait même prit le temps de graver une stèle, plus grande, annonçant que le précédent Sanctuaire avait été détruit et que, par respect pour la lignée impériale des WangZi, il avait essayé de le reconstituer. Il s’excusait de ne pas avoir réussi à retrouver tous les noms qu’il voulait, malgré ses recherches dans différentes bibliothèques.

     Ému, l’ancien Prince Héritier contempla les tablettes ancestrales un long moment, avant d’allumer de l’encens. Il plaça les bâtonnets dans l’encensoir et s’agenouilla devant ses parents.

     Ce fut à ce moment-là qu’il réalisa que le nom de Ming YanShi n’apparaissait nulle part ici. Il n’avait pas vu d’autre Sanctuaire, même plus petit, qui pourrait s’associer à la famille Ming. Soit il en existait bien un, dans un tout autre endroit du Palais, soit la stèle avait été dressée dans leur ancienne demeure, celles qu’ils occupaient avant que le Tyran ne prenne le pouvoir par la force. Ou alors, Ming XiWang avait trouvé juste « d’oublier » de lui accorder une quelconque marque de respect dans la mesure où l’ancien temple avait été détruit.

     Son regard se posa sur le nom de son père, puis celui de sa mère.

     Maman, Papa, je suis rentré.

     Il s’inclina plusieurs fois puis, pour la première fois de la journée, il s’autorisa à verser quelques larmes. Son inquiétude pour Zhang JingXi restait toujours présente, il ne pourrait pas se sentir rassuré tant qu’il ne l’aurait pas vu reprendre connaissance. Une profonde reconnaissance l’envahissait également face au travail fourni ici par l’Empereur afin d’honorer une famille qui n’était pas la sienne à l’origine.

     Les yeux clos, il pria pour tous ceux qu’ils avaient trouvés à Jinhar et à ZhenShen, espérant qu’ils allaient réussir à obtenir justice pour eux. Il pria pour que Chan YinMai puisse se sentir mieux avec son don difficile à maîtriser. Il pria pour que Ming XiWang s’en sorte. Et il pria pour avoir le droit de pouvoir rester à ses côtés.

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Illustration par Druide Lunaire disponible ici : https://www.instagram.com/p/C_DEQ6wu8Gs/

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