Chapitre 9 : Le pélégri
Themerid
Au pas de leur grand roussin, Venzald et Themerid se dirigeaient vers le castel d’Arc-Ansange. Ils s’efforçaient de demeurer sous le couvert des arbres et de faire marcher leur monture sur l’herbe haute, pour que leur avancée reste discrète. Une vapeur chaude rampait à ras de terre, l’humidité du sol aspirée par le soleil brûlant du début d’après-midi.
– Tu crois qu’elles se trouvent devant ou derrière nous ? murmura Themerid en essuyant de sa manche la sueur qui collait ses boucles brunes sur son front.
– Je n’en sais rien, répondit son frère aussi bas. J’ignore même si elles sont ensemble. Elles se sont peut-être séparées pour nous prendre en tenaille.
Il vérifia que le précieux foulard rouge — celui que leurs adversaires devaient arracher pour gagner — était bien enfoncé dans sa botte.
– Alors, quelle stratégie choisir ? Nous pouvons continuer sur ce chemin. C’est la seule bande d’herbe. Si elles approchent, nous pourrons les entendre. Leurs chevaux feront craquer les brindilles du sous-bois.
– Mais nous possédons l’avantage de la vitesse, protesta Venzald. Si nous partons au grand galop, les petites jambes de leurs poneys ne pourront pas rivaliser avec notre Baliste. Je suis d’avis de charger dès que nous les verrons.
Themerid laissa échapper un rire. Il reconnaissait bien là la nature impétueuse de son frère, mais ce n’était pas si simple.
– Sauf si elles nous tendent une embuscade, argua-t-il. Elles nous fonceront dessus dès qu’elles entendront notre galop. Et même si Baliste est rapide, nous ne pourrons peut-être pas les éviter.
– Tu as raison, reconnut Venzald. Alors, continuons discrètement. Mais au moindre bruit, nous lançons la charge.
Depuis leur plus jeune âge, ils avaient toujours disposé d’un harnachement conçu tout spécialement pour eux. Malotin, le régisseur du domaine d’Arc-Ansange, avait créé une selle composée de deux sièges munis d’arçons pour maintenir les jambes. Elle leur permettait de s’asseoir d’un côté et de l’autre du dos de leur monture. L’invention avait été reproduite à mesure qu’ils grandissaient. On leur avait toujours attribué des chevaux puissants, qui supportaient aisément le poids de cette sellerie et celui des jumeaux. Baliste, qui leur avait été offert pour leurs dix ans, était une lourde et immense bête, qui compensait sa monstrueuse stature par une docilité et un calme exemplaires. Depuis deux ans, le gris pommelé se pliait patiemment aux courses et aux jeux de ces deux jeunes humains étrangement liés l’un à l’autre.
– Si nous perdons, plaisanta Venzald en désignant le cheval, nous pourrons toujours les écraser sous les sabots de notre engin de guerre !
Themerid éclata de rire. Au même moment, un poney bai ressemblant à s’y méprendre à une barrique pourvue de courtes jambes émergea en trombe des taillis en fonçant dans leur direction. À califourchon sur son dos, une fillette rousse lui criait des encouragements et martelait de ses talons sa panse rebondie. Son foulard à elle était passé dans sa ceinture et flottait derrière elle. Venzald poussa un hurlement perçant et Themerid, hilare, sentit une décharge d’exaltation lui pincer la nuque quand il lança leur bête au petit galop. Il se laissa gagner par l’ivresse que lui donnaient immanquablement ces cavalcades. L’énorme roussin se rassemblait, pesait sur ses larges sabots pour arracher au sol sa carcasse géante et bondissait en avant. Puis la lourde mécanique de ses jambes s’accélérait dans un grondement de tonnerre. Les cavaliers, à qui leur double anatomie procurait une parfaite stabilité en selle, avaient alors l’impression de chevaucher un bloc de pierre dévalant une montagne. Ils savaient néanmoins qu’à la première traction sur le mors, Baliste, obéissant, arrêterait sa course.
Pour l’instant, Themerid retenait la bête, pour laisser à leur concurrente une chance de les rejoindre. L’écart se réduisit. La petite fille poussa davantage sa monture. Bientôt le visage concentré de l’enfant parvint au niveau de la botte droite de Venzald. Elle tendit le bras pour attraper le foulard rouge qui lui vaudrait la victoire, mais, riant toujours, Themerid accéléra l’allure et se plaça juste devant le petit bai. Se calant sur sa vitesse, il se contenta un moment de l’empêcher de passer. Il s’en voulait un peu de torturer ainsi la fillette, mais l’excitation du jeu était la plus forte. La jeune cavalière, bouillonnante, parvint à reprendre du terrain. Venzald fit mine de protéger sa botte.
– Non ! cria-t-elle. Tu n’as pas le droit !
Elle tenta de frapper de sa badine la jambe du garçon. Elle manqua son coup et atteignit le flanc du cheval qui ne remarqua rien. Dès qu’elle se porta à nouveau à la hauteur de Venzald, celui-ci crocheta le bras de Themerid dans un signal qui leur était habituel. Leurs deux corps se penchèrent et le prince confisqua le foulard passé dans la ceinture de la jeune cavalière.
– Prends garde, Alix, ou tu seras rattrapée par les papillons ! taquina-t-il.
Puis ils se redressèrent et reprirent une cadence rapide, que la pugnacité du poney ne suffit pas à concurrencer. Ils laissèrent loin derrière la fillette folle de rage. Les rênes flottaient sur la longue crinière et, penchés vers l’avant, les jumeaux stimulaient leur bête de la voix.
– Plus qu’un et nous aurons gagné ! s’écria Venzald en leva le poing au ciel.
– Ne crions pas victoire trop vite, le reprit Themerid. Nous avons fait le plus facile. Obtenir le second foulard risque de s’avérer autrement compliqué. Tiens regarde !
Une seconde fille, montée sur une petite jument noire lancée à plein galop, avait surgi sur le chemin à une cinquantaine de pas devant eux. Sa longue tresse brune décrivit un arc autour de sa tête quand elle se retourna pour leur adresser un sourire méprisant, dardant crânement sur eux son regard vert. Elle passa à pleine vitesse devant les écuries et poursuivit sa course sur le sentier qui sortait du domaine.
– Elvire ! ragea Venzald en jetant à terre la baguette.
– Elle paraît bien sûr d’elle, répondit Themerid en dirigeant Baliste dans la même direction. Si elle gagne, nous allons entendre parler de ça pendant toute la prochaine lune…
– Je suis sûre qu’elle a sacrifié sa petite sœur pour faire diversion ! Quelle peste !
– Sacrifié ? C’est un peu fort. Nous ne l’avons même pas piétinée, plaisanta Themerid. Et Alix n’a besoin de personne pour déclarer la guerre. Elle déteste perdre, mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas aimer se battre !
– Je te dis qu’Elvire l’a poussée à nous attaquer en premier. Et pendant que nous jouions à faire enrager cette pauvrette d’Alix, elle s’apprêtait à nous piéger !
Venzald ne décolérait pas.
– Alors restons sur nos gardes ! conclut Themerid en tapotant la main de son jumeau pour l’apaiser. Baliste est rapide, mais sa jument est plus agile. Elle va sûrement se cacher dans les taillis pour nous couper la route.
Mais pourquoi nous déteste-t-elle autant ? s’interrogea-t-il. C’est de pire en pire, dirait-on.
Malgré la théorie de Themerid, ils parcoururent le chemin au galop sans qu’Elvire les attaque, jusqu’au point où il rejoignait la route de Tourrière.
– Mais où se cache-t-elle ? s’exclama Venzald tandis que son frère faisait ralentir leur monture. Elle n’est tout de même pas sortie du domaine, elle sait très bien que nous n’en avons pas le droit ! Ce serait malhonnête !
Themerid n’eut pas le temps de répondre ; une silhouette émergea d’un bosquet de bouleaux si près d’eux qu’ils ne purent l’éviter. Le poitrail de Baliste lui percuta l’épaule et l’envoya rouler sur le sol où elle resta immobile. Les jumeaux arrêtèrent le roussin, mirent pied à terre et coururent vers le malheureux.
– Il ne bouge plus, murmura Themerid, inquiet. J’espère qu’on ne l’a pas tué.
– Qui est-ce ? demanda Venzald. On dirait qu’il porte un uniforme.
En effet, l’homme était vêtu d’une broigne et d’un bouffetin de cuir, tous deux de la même teinte vert sombre. Sur le cœur, un écusson montrait une tour et un livre, surmontés de trois étoiles d’or.
– Et ça qu’est-ce que c’est ? poursuivit le prince en désignant la grille qui recouvrait en partie la face de l’inconnu. C’est un masque ?
– Il est détaché d’un côté, constata Themerid.
Il souleva délicatement le tissage métallique.
– Sebast ! s’écrièrent ensemble les jumeaux avec enthousiasme lorsque le visage fut visible.
– Nous ne l’avions pas vu depuis plus d’un an ! ajouta Venzald en secouant franchement l’épaule de l’inconscient. Réveille-toi !
Sebast était le fils de Fourchetou, le premier métayer d’Arc-Ansange. Il avait quitté la ferme quelques lunes auparavant lorsque des hommes étaient passés pour proposer de dispenser de l’instruction aux jeunes gens d’extraction modeste, en échange de quelques années de service. Les enfants n’avaient pas compris où il était parti exactement, mais ils avaient trouvé cela fort ennuyeux, car Sebast, un peu plus âgé qu’eux, prenait part à leurs jeux quand ses parents le lui permettaient. Elda, son aînée d’un an qu’ils aimaient aussi beaucoup, était heureusement restée auprès de sa famille.
Le jeune homme remua la tête, puis ouvrit les paupières sur les deux figures souriantes penchées sur lui. À la surprise de Themerid, il s’éloigna d’eux dès qu’il se fut redressé.
– Mes seigneurs, s’inclina-t-il en détournant les yeux.
– Raconte ! s’écria Venzald sans remarquer sa gêne. Où est-ce que tu vis ? Tu es venu voir tes parents à la ferme de Boulangue ?
Sebast semblait de plus en plus mal à l’aise et jetait des coups d’œil vers le bois de bouleaux d’où il avait émergé.
– Je… j’habite au Haut-Collège de Listène, répondit le garçon du bout des lèvres.
– Il y a un Haut-Collège dans la province ? demanda Venzald. Qu’est-ce que c’est, d’ailleurs ?
– Les résidences de l’Ordre du Haut-Savoir, dit Sebast en désignant les armoiries sur sa poitrine.
– Le Haut-Savoir ? intervint Themerid, impressionné par ce nom. Ce sont eux qui te donnent de l’instruction ? Tu dois connaître beaucoup de choses, maintenant.
Le terme de Haut-Collège avait évoqué en lui l’image d’une gigantesque bibliothèque peuplée de vieillards aimables qui n’avaient d’autres buts que celui de dispenser la connaissance et de répondre à toutes les questions. Exaltant !
– Je sais lire et un peu écrire, approuva Sebast.
– C’est tout ? Mais tu savais déjà quand tu es parti ! s’étonna Venzald qui semblait désolé pour son ami. Alors ces gens ne t’apprennent rien, ils t’ont menti !
La bouche du jeune homme prit un pli contrarié et il redressa les épaules.
– Je n’ai pas besoin d’étudier dans les livres, je ne suis pas noble, ça m’encombrerait, répliqua-t-il en les regardant pour la première fois face à face. En revanche, l’Ordre me donne une instruction militaire. Je sais me battre, je suis un pélégri.
Il appuya fièrement la main sur le pommeau de la dague accrochée à son baudrier.
– Un pélégri ? Qu’est-ce que c’est ? interrogea Venzald, de plus en plus perplexe.
– Nous sommes les soldats du Haut-Savoir, c’est pour ça que nous portons un uniforme. Nous protégeons les Érudits, ainsi que les précieuses archives et collections de l’Ordre.
– Ils ont beaucoup de livres ? Et des laboratoires ? Et des choses pour regarder le ciel ? demanda avidement Themerid.
Un remue-ménage dans les fourrés empêcha le jeune homme de répondre, puis une voix claironna :
– Aaaah, ça va mieux. On peut repartir.
Un autre individu vêtu de l’uniforme vert surgit sur le sentier. Son masque pendait sur le côté comme celui de Sebast. Dès qu’il vit que son camarade n’était pas seul, il attrapa la boucle défaite et s’efforça de le remettre en place en criant :
– Rattache-toi, on ne doit pas voir ton visage !
– Je les connais, répondit Sebast.
L’arrivant soupira de soulagement en laissant retomber ses bras, puis se tourna vers les princes. Aussitôt, il eut un mouvement de recul, ses yeux s’écarquillèrent et il fronça le nez.
– Qu’est-ce que c’est que… ça ? fit-il en désignant les jumeaux d’un doigt qui pointait vers leurs épaules fusionnées.
Une sueur glacée dégringola l’échine de Themerid. L’expression du pélégri n’aurait pas été différente s’il avait montré une charogne pourrissant dans un fossé. Le garçon se retint de frotter son habit pour se débarrasser de la crasse que l’autre semblait y voir. Un tremblement agita Venzald en écho à sa propre émotion.
– C’est répugnant, lâcha encore le jeune homme. Comment peut-on laisser ça en vie ?
Le cœur de Themerid cognait contre ses côtes et sa gorge était si serrée que l’air peinait à y passer. Était-il vraiment en train de parler d’eux ? Comme s’ils étaient incapables de comprendre ?
Le soldat dégaina sa dague et s’avança vers eux à pas mesurés comme s’il redoutait qu’ils le mordent. La peur qui s’ajouta au choc empêcha les garçons de reculer. La lame n’était plus qu’à quelques pouces du cou de Venzald. Themerid lançait des regards suppliants vers Sebast. N’allait-il pas intervenir ?
Enfin, le fils du métayer souffla d’une voix hésitante, comme partagée entre deux obligations :
– Laisse-les. Tu ne sais pas qui ils sont, je t’assure que ça vaut mieux.
L’autre s’arrêta, remit sa dague au fourreau, toisa les princes, puis cracha sur les pieds de Themerid. Il fit demi-tour en mimant un frisson exagéré, puis s’éloigna sur la route. Sebast esquissa un geste vers ses anciens compagnons de jeu, mais ses yeux ne montèrent pas jusqu’aux leurs. Il tourna les talons pour rejoindre son camarade.
Les jumeaux s’en retournèrent vers le castel au pas serein de Baliste, sans échanger un mot. Themerid se sentait sale et nauséeux ; il voyait encore le regard de dégoût du jeune soldat qui se collait sur lui comme de la bave. Il savait que Venzald ressentait le même malaise.
À mi-chemin, un roulement de galop leur parvint de la droite. Elvire fonça sur eux et confisqua d’un mouvement souple les deux foulards rouges coincés dans la botte de Venzald, que les garçons avaient oubliés. Aucun d’eux ne réagit. Ils la retrouvèrent aux portes des écuries, où elle attendait aux côtés de sa monture fumante.
– J’ai gagné, déclara-t-elle en levant le menton pour les toiser en dépit des deux pouces qu’elle leur rendait.
Elle brandit les étoffes cramoisies pour attester ses dires. L’absence de réaction de ses adversaires la décontenança un instant.
– En effet, belle course, répliqua enfin Themerid pour éviter les questions.
La jeune fille s’en satisfit et reprit son sourire suffisant.
– C’est bientôt l’heure de la leçon. Alix est déjà rentrée. Elle sera sûrement de fort méchante humeur.
Comme l’usage le voulait à Arc-Ansange, ils passèrent par la grande salle pour saluer le maître des lieux, avant de rejoindre l’étude. Dès qu’ils franchirent la porte, la voix grave du seigneur Godmert de Hénan les interpella. Il tenait Alix dans ses bras, serrée sur son gros ventre. La fillette caressait la joue de son père du bout de sa tresse rousse pour l’enjôler.
– Quel tourment avez-vous donc causé à ma petite Alix ? demanda-t-il, faussement sévère, pour qu’elle me dise qu’elle ne veut plus de son bon vieux poney Cayrou ? Elle réclame mon étalon !
– Nous avons fait une course au foulard, expliqua Elvire. Alix a perdu le sien en premier.
Les yeux pétillants, Godmert se pencha en avant et dévisagea tour à tour les enfants.
– Qui a gagné ? demanda-t-il.
– C’est moi, père, annonça fièrement Elvire.
Le seigneur éclata d’un rire tonitruant qui fit trembler son épaisse moustache.
– Bravo, ma guerrière ! Une belle leçon pour ces garçons ! tonna-t-il, tandis que la jeune fille lançait à ses adversaires un regard de triomphe.
Par habitude, Themerid attendit une réplique de son frère qui détestait perdre, mais il ne fut pas étonné que rien ne vienne. Venzald semblait aussi abattu que lui.
Déposant Alix à terre, Godmert attrapa un pli sur le manteau de la grande cheminée et la montra aux princes.
– Mes garçons, j’ai une surprise pour vous.
– Est-ce une lettre d’Abzal ? demanda Venzald avec espoir.
– Exactement ! Il arrivera à Arc-Ansange dans cinq ou six jours.
– Tant que ça ! soupira Themerid à qui la nouvelle faisait l’effet d’un baume. Voici deux lunes que nous ne l’avons pas vu.
– Allons, il partira de Terce après le Conseil Magistral. Le temps sera vite passé. Réjouissez-vous plutôt qu’il vienne si souvent.
– C’est vrai ! admit Venzald. Nous avons de la chance. Mais si cela ne dépendait que de moi, il vivrait avec nous à Arc-Ansange.
Abzal dépassait ses obligations de mentor sur de nombreux sujets, Themerid le savait. Ce n’était pas le serment qu’il avait fait quelques jours après leur naissance qui le poussait régulièrement vers eux, c’était son affection. Le garçon sourit à cette pensée. Quant à leur père, le roi Einold, ses rares visites mettaient les princes dans un état de grande nervosité, car ils le trouvaient très intimidant, tout en espérant ardemment mériter sa fierté.
– Mais… où donc est Flore ? tonna soudain Godmert la moustache frémissante. Aussitôt rétablie, elle disparaît à nouveau dans les champs ? Si cette enfant est en retard, elle m’entendra ! Filez donc à l’étude, vous autres. Ne faites pas attendre maître Elric.
Les jeunes gens s’exécutèrent.
Lorsque les princes passèrent devant le grand miroir au pied de l’escalier, leur reflet sauta au visage de Themerid. Les boucles brunes, les yeux d’un bleu profond, la peau mate, les silhouettes fines d’adolescents avec leurs épaules dissymétriques, plus basses et plus étroites du côté où elles se fusionnaient, étaient les mêmes que ceux qu’ils contemplaient depuis toujours. Pourtant, pour la première fois, le garçon en détourna le regard, le rouge aux joues et le cœur douloureux, tandis que son frère, tête basse, accélérait vers la salle d’étude.
A nouveau ce mystérieux ordre... Les soldats qu'il forme n'ont pas l'air très sympathiques !
Sans vouloir te décourager, tu entres là dans la partie que je pense réécrire car elle est un peu lente. Non pas qu'on s'ennuie, je pense, mais l'intrigue principale met un peu trop de temps à prendre de l'ampleur.
Bref, n'hésite donc pas à me faire part de tout ce qui pourrait te passer par la tête, ça pourrait mettre très utile !
Merci pour ta lecture et ton commentaire.
Déjà chapitre 9 ! Ca va vite.
La double-selle est une belle trouvaille, j'imagine que tu as dû te ravager l'esprit à trouver ce genre d'artefacts pour la vie quotidienne des jumeaux ahah ! J'ai hâte de voir ce que tu as pu imaginer d'autre.
Je ne pensais pas que tu ferais une ellipse aussi conséquente mais ça ne me semble pas être une mauvaise idée. Tu as écris les 8 premiers chapitres avant ou après celui-ci ? En tout cas le bond temporel ne m'a pas gêné. Juste une chose, tu ne voudrais pas utiliser des dates ou bien préciser le temps qui a passé depuis la première partie (en donnant l'âge des princes par exemple), ça permettrait de mieux comprendre les comportements des princes je trouve (après je pense que ça ne gêne pas grand monde, c'est du détail).
J'ai hâte de revoir Abzal, c'est typiquement le personnage qui peut avoir beaucoup changé en dix quinze ans...
L'offense du pellegri est vraiment moche, ça rend assez réaliste et ça fait mal au cœur. Après ça n'est que de l'antagoniste mineur pour l'instant, j'espère que tu nous a pondus des antagonistes cool (jsp si c'est le mot xD).
Voilà pour moi,
A bientôt (=
La double selle m'est venue assez naturellement, je crois, mais j'ai galéré pour la décrire XD
C'est une des bizarreries du roman, cette ellipse. Ou plutôt la première partie. On s'attache aux persos alors que ce ne sont pas les persos principaux. En fait, la partie 1 est un très gros prologue, mais je ne suis pas sûre que ce soit terrible. Pour autant je ne me vois pas la supprimer... bref, je suis consciente que c'est inhabituel. Et tu as raison, il faut que je dise plus vite l'âge des jumeaux pour que l'ellipse soit claire tout de suite. Pour te répondre, j'ai écrit la partie 1 avant. Je suis incapable d'écrire autrement que dans l'ordre de l'histoire !
Tu vas revoir Abzal au prochain chapitre :)
Et rassure-toi, il y a des gros méchants dans l'histoire. Bien plus que ce jeune pelegri !
Merci pour ton passage !
"C'est une des bizarreries du roman, cette ellipse. Ou plutôt la première partie." Ca ne me choque pas mais c'est vrai qu'on s'attache au début plus à Abzal ou Einold qu'aux jumeaux, mais j'imagine que ça change avec l'avancée de l'histoire.
Les pélégris sont-ils au-dessus des lois ? Peuvent-ils tuer des gens simplement parce qu’ils ne leur plaisent pas ? En tout cas, cette humiliation me fait mal au cœur pour les deux jeunes princes. Après ça, quand on voit la fille qui vient leur arracher les foulards et qui est toute fière d’avoir gagné, ça semble tellement futile !
C’est triste que leur père les ait envoyés loin du château ; comme si ça ne suffisait pas qu’ils aient perdu leur mère. J’ai hâte de voir comment ça se passe avec Abzal.
Coquilles et remarques :
— s’écria Venzald en leva le poing au ciel [en levant]
— Tiens regarde ! [Je mettrais une virgule entre les deux verbes.]
— Elle paraît bien sûr d’elle, répondit Themerid [sûre]
— J’ai gagné, déclara-t-elle en levant le menton pour les toiser en dépit des deux pouces qu’elle leur rendait. [Je ne sais pas si c’est dû à la fatigue, mais je ne comprends pas « en dépit des deux pouces qu’elle leur rendait ».]
— Godmert attrapa un pli sur le manteau de la grande cheminée et la montra aux princes [le montra ; à moins que j’aie mal compris]
— tonna soudain Godmert la moustache frémissante [J’ajouterais une virgule après « Godmert »]
Non, les pélégris ne sont pas au-dessus des lois, d'autant que le Haut-Savoir commence à éveiller la suspiscion, comme tu as pu le voir dans le chapitre suivant. Mais comme on dit : pas vu pas pris. Rien ne dit que le pélégri serait allé jusque là, mais dans un contexte médiéval, la vie avait sans doute moins de prix. Cet épisode visait surtout à marquer le moment où les princes, plutôt protégés et choyés jusque là, prennent conscience que la vie n'est pas rose, et que leur particularité risque de les desservir en dehors de leur cercle de proches.
Je reviens plus loin sur les raisons pour lesquelles Einold a éloigné ses fils. Elles sont complexes et pas toutes très jolies, bien sûr, mais comme tu as sans doute pu le voir, j'aime les personnages un peu ravagés ! XD
"— J’ai gagné, déclara-t-elle en levant le menton pour les toiser en dépit des deux pouces qu’elle leur rendait." : ça veut dire qu'ils sont plus grands qu'elle de deux pouces. Je changerai peut-être, si ce n'est pas clair.
"— Godmert attrapa un pli sur le manteau de la grande cheminée et la montra aux princes" : tu as très bien compris. Je pense que j'avais dû écrire "lettre" au lieu de "pli" et changer un peu trop rapidement :)
Je vais répondre à ton second commentaire ;)
On retrouve nos messiers du Savoir. J'ai comme l'impression qu'ils montent une véritable petite armée, ceux-là...
Quant aux princes... j'ai un peu tiqué sur le côté "un cheval pour 2", au départ. L'explication arrive un peu après, heureusement. J'aurais plutôt vu 2 chevaux très proches (comme dans un attelage), mais ça poserait effectivement souci s'ils s'enfuyaient dans 2 directions différentes sous le coup de la peur :p
La réaction pleine de répugnance du gars... ouch ça ça a fait mal. Et le papa semble très absent... j'ai comme l'impression qu'il ne s'est pas remis de la mort de la reine, et que plus ou moins inconsciemment il en veut à ses fils pour ça....
Ils vivent dans un lieu clos protégé, mais quand ils vont rentrés à la capitale, ça va leur faire drôle...
Allez, on va croire un peu dans le papa, on va supposer qu'il a voulu les protéger de l'assassin de leur mère...
Oui, j'ai bien galéré pour expliquer la position des princes à cheval ! En fait, ils sont en amazone chacun de leur côté, mais le terme aurait été anachronique (plus récent que le moyen-âge dont je m'inspire) donc je ne l'ai pas utilisé. Comme tu dis, s'ils avaient deux chevaux, ce serait un peu dangereux XD Et puis ils sont vraiment attachés ensemble, donc ils ne pourraient pas monter sur deux chevaux différents.
La scène avec le pélégri qui montre sa répugnance, c'est un ajout assez récent (la deuxième partie manquait un peu de pêche et d'antagonisme), donc c'est intéressant d'avoir des retours dessus. Tant mieux si elle fait mal au cœur, c'est ce que je voulais.
En effet, bien vu : leur père est assez absent (voire carrément). Et en effet, ils ont une enfance très protégée, alors l'avenir risque de faire un choc !
Mais j'ai eu des retours en ce sens aussi sur la même chose (4 ans seulement pour moi), et pareil, l'envie de développer un peu, qui doit se faire en un chapitre, puis qui en prend finalement bien plus :p
Donc le roi a envoyé ses fils grandir loin du château... N'avait il pas promis de bien s'occuper de ses fils à la reine ? Tssss
Les princes me font de la peine... Voir la répugnance dans le regard d'un tiers, de quoi briser leur cœur et nourrir de la colère !
La scène avec les pélégris où les princes sentent la répugnance qu'ils peuvent inspirer, elle est toute récente (tu dois être la première à la lire, d'ailleurs. Bon, si elle t'a fait de l'effet, c'est qu'elle doit fonctionner ;)
J'ai un peu beugué avant de comprendre, je me suis demandé si j'avais sauté un chapitre !! Il faudrait peu être le préciser ? Je ne sais pas !
J'ai bien imaginé la selle, j'avais du mal à comprendre comment il montait avant ta description !
J'adore la personnalité des jumeaux, et vivement le retour de leur oncle !
La personnalité des jumeaux : j'ai beauuuuucoup travaillé dessus pour les individualiser. Au début, ils formaient une espèce d'entité, du coup, ils n'étaient pas très attachants. Donc je suis ravie qu'ils te plaisent.
Pour le saut dans le temps, j'ai peur que ça soit moche si je le précise. Comme je suis en point de vue interne, c'est difficile de dire d'entrée que c'est douze ans plus tard. J'espérais que la manière dont je le fais comprendre suffirait. On le comprend assez vite quand même, non ?
Alors pour info, comme je l'ai dit à UnePasseMiroir, j'ai retravaillé la partie 2, et comme j'ai redécoupé certains chapitres, je ne les ai pas mis à jour ici. Donc il se peut que je te réponde "oui, j'ai changé ça" assez souvent sur certains de tes retours. Tu verras, la partie 2 dans la version que tu lis manque un peu de pêche, c'est pour ça que je l'ai modifiée.
Un grand merci pour ta lecture et pour cette avalanche de commentaires !
A bientôt !
Donc si je comprends bien tu as publié une v2 de cette histoire ? Du coup vaut-il mieux pas que je continue directement sur la v2?? Je pensais que tu avais un tome 1 et un tome 2 ou alors je suis perdue hihi.
De rien, j'ai bien aimé te lire et tu as un style riche qui m'inspire beaucoup pour écrire mieux à mon tour ! Enfin je me comprends mdr
Et en plus, j'ai commencé à publier le tome 2, mais je cale un peu sur l'écriture alors ça ne bouge pas trop pour l'instant. Je vais m'y remettre bientôt.
Déjà c'est bien si Gallimard t'as fait un retour ! Ce n'est pas toujours le cas.
Ohoh, Abzal va revenir en scène ? Yes ! J'ai hâte de voir ce qu'il est devenu !
C'est un super chapitre qui introduit la deuxième partie en tout cas ! Ton histoire est toujours aussi prenante, j'adore ! ❤
Alors il y a eu des changements sur ce chapitre : c'était un peu trop cliché la discussion des domestiques, alors j'ai présenté ça autrement, mais sur le fond, c'est la même chose.
Ton enthousiasme fait chaud au cœur en tout cas ! Merci beaucoup pour tous tes commentaires !
En fait tu risques de me voir gober cinq ou six chapitres d'affilée, disparaître pendant quelques jours et revenir à la charge sans prévenir... c'est aléatoire parce que j'ai pas forcément le temps, mais je la lâcherai pas, ton histoire !