H s'étire en arrière et claque sa main gauche sur son ventre. Dans ma tête, j'imagine son estomac noyé sous une tonne de fromage et de charcuterie et je me prends à croiser les doigts pour qu'il ne fasse pas pareil avec le dessert.
– C'était très bon, Jeanne. Je te remercie pour ce festin.
Elle baisse la tête, comme dans les vieux films de maman avec les rois du Moyen-Âge.
– Merci H.
Passé à autre chose, il se penche vers nous et s'éclaircit la gorge.
– Bon, les amis, je voulais profiter de cette soirée pour vous expliquer ma situation. Vous le savez, je vis seul et vous me manquez tous beaucoup. C'est pour ça que je suis sorti, vu que vous ne venez jamais me voir.
H. regarde mes parents, François et Jeanne, avec un mélange de tristesse et de rancœur.
– Je comprends, c'est un peu petit chez moi. On est bien mieux ici. Et je me dis que la prochaine fois on pourra faire ça chez Margot.
Il tourne un visage plein d'espoir vers ma mère.
– Avec ton grand salon on pourrait avoir encore plus de place. On danserait toute la soirée. Tu crois pas ?
Ma mère reste muette. Robert lui donne une tape sur la main pour la faire réagir.
– Oui, oui, évidemment.
H cligne des paupières et reprend la parole.
– Bon, le vrai problème que j'ai, c'est que des gens me suivent. Où que j'aille. Ils me suivent tout le temps. Je sais qu'ils veulent m'empêcher de venir vers vous. Ils me suivent partout.
– C'est-à-dire ? lui demande François sans pouvoir s'en empêcher.
H sourit pour la deuxième fois de la soirée.
– C'est gentil de demander, mon ami. Ils surveillent ma porte, mon téléphone et mon accès Internet. Aujourd'hui, je suis passé par la fenêtre de ma salle de bain et j'ai bien pris soin de laisser mon ordinateur en marche avec mon téléphone dans la chambre.
Il déglutit avec peine et met une bonne minute à reprendre son histoire. Il a beau être étrange, il dégage un truc qui nous hypnotise.
– En fait, reprend-il, je me demande s'ils sont vraiment humains. Vous voyez ce que je veux dire ?
H se penche encore un peu, sa main gauche sur le bois. La Cucaracha redémarre et avant alors qu'il ouvre la bouche, ma mère le coupe.
– Ils sont méchants avec toi ?
Elle se mord les lèvres d'avoir osé. Pourtant H sourit et fait gigoter ses doigts.
– Pas vraiment. C'est pas ça que je voulais dire. En fait, ils ressemblent à s'y méprendre à des humains mais si on les fixe un peu, ils ont les yeux tous noirs, sans blanc, sans couleur sur l'iris, rien. Au départ, j'ai cru que c'était dans ma tête ou un tatouage bizarre.
Robert fronce les sourcils tandis que Jeanne reste bouche bée.
– J'ai déjà vu ça dans des magazines, faites pas cette tête. Et puis j'en ai vu de plus en plus. J'avais l'impression qu'ils me suivaient. J'ai cru que je devenais fou. Je suis même allé voir le médecin.
Il hausse les épaules et se pose bien droit sur son siège.
J'avoue ne pas bien parvenir à situer tous les personnages et leurs relations, mais je pense aussi que c'est parce que je lis un peu en décousu du coup je crois que j'oublie entre temps! Après ce n'est pas très dérangeant pour l'instant , le sujet principal étant ce personnage intriguant de H!!