– Il arrive bientôt ce café ? Je suis crevé tout à coup.
Jeanne est toujours dans la cuisine. Elle passe rapidement la tête vers nous, l'air occupé.
– Oui, dans quelques minutes. Sois patient.
H ne se dandine plus au rythme de la musique. Au contraire, il s'agite sur sa chaise, son arme pressée contre sa paume.
Il se penche sur moi et me dit :
– Je sais que toi tu les verras.
Et avant même de lui demander ce qu'il veut dire par là, je le vois qui s'effondre sur moi, les yeux révulsés. Paniquée, ma famille me regarde comme si j'avais posé le pied sur une bombe. Mon cœur ose à peine battre et ma respiration s'arrête.
D'un seul coup, Jeanne arrive et glisse son corps trop grand et trop lourd sur le sol. Elle tend un bout de corde à François qui lui attache les bras. Olivia, la collègue de Jeanne, entre dans le salon et prend son poul avant de dégainer son téléphone portable.
– C'est bon, on l'a neutralisé... Oui... On vous attend mais faites vite. Il devrait reprendre ses esprits d'ici une bonne heure.
Entre-temps, François a coupé le chauffage et ouvert les fenêtres. Il a de grosses auréoles sous les bras.
Olivia va vers Antoine et Gladys.
– Ça va aller les enfants, ce soir ?
Ils hochent la tête sans conviction.
Mon beau-père vient me voir pour me féliciter.
– Tu as bien réagi.
– Tu crois vraiment qu'il est fou, Robert ?
Il écarquille les yeux.
– Tu ne t'imagines quand même pas que ces soi-disant créatures existent, s'écrit-il.
– C'est pas ce que j'ai dit. Tu déformes toujours tout. Il est peut-être seul, c'est ça que je voulais dire.
À son torse à moitié tourné vers ma mère, je vois qu'il regrette d'être venu me voir.
– C'est pas une raison pour s'inviter chez les gens et les menacer avec une arme. On a eu de la chance que Jeanne réussisse à contacter Olivia pour avoir un tranquillisant.
Inutile de parler plus. Je hoche la tête et me prend d'une soudaine passion pour mes ongles à la manucure défraîchie. Il comprend le message comme si je l'avais hurlé et s'en va, tout aussi soulagé que moi.
Et puis, une question me vient : comment elle a fait, Jeanne, pour appeler sa collègue ?
J'ai juste un peu de mal à suivre qui est qui malgré tout, en particulier maintenant que l'attention n'est plus concentrée que sur H.
Tu maintiens encore du suspens avec la dernière phrase, je file donc lire la suite ^^
Dans "D'un seul coup, Jeanne arrive et le glisse sur le sol" => on n'est pas sûr de ce à quoi fait référence "le".