Une légère pluie couvrait la ville ce jour-là ; les clients étaient donc tous à l’intérieur du café, dont les trois grand-mères, qui dégustaient leur boisson chaude bien à l’abri.
— Vous savez ma fille qui est à Paris ? commença Madame Blanche. Elle fait faire de la danse à ses petites, les jumelles vous savez. Apparement, elles sont très douées. Je ne les ai pas vu depuis Noël ! Mais toute la petite famille devrait venir me rendre visite deux semaines pendant les congés d’été. Toujours est-il qu’ils ont fait une photo de famille il n’y a pas longtemps, et elle devait m’envoyer un exemplaire par la poste. Elle m’a confirmé par téléphone que j’aurais dû le recevoir hier ! Mais rien du tout. J’espère qu’ils ne l’ont pas perdu…
— Si ça peut te rassurer, répondit Madame Petitjean, je n’ai rien reçu depuis quatre jours, alors que j’attends du courrier aussi. La poste a peut-être un problème ?
— Peut-être bien que oui, chuchota presque Madame Dubois, un regard inquiet dans le vide.
— Excusez-moi Mesdames, mais j’ai entendu votre conversation, intervint Robert. Je n’ai pas vu le facteur depuis lundi, soit quatre jours. C’est assez inhabituel, surtout qu’il passe généralement ici après sa tournée… Je trouve ça suspect.
— Inhabituel oui, suspect je ne sais pas… remarqua Madame Blanche.
— Il lui est peut-être arrivé malheur, reprit Robert. Il a pu être attaqué par un psychopathe sur une route de campagne, qui aurait pris note de l’itinéraire de sa tournée, ou alors enlevé par le gouvernement, qui sait ce qu’il a fait pendant la guerre, ou alors…
— Ne t’emballe pas trop Robert, le coupa François. Il m’avait parlé d’une fille dans une ville voisine. C’était la passion entre eux deux, mais les parents de la belle refusaient qu’elle fréquente un simple facteur. A tous les coups mon vieux, ils se sont enfuis et ils passent du bon temps.
— Comme mon Louis et moi à l’époque, soupira Madame Petitjean en souriant.
Ecoute tu m'as accrochée, tu développes petit à petit de plus en plus de narration et de descriptions, le suspense est à son comble ! Comme j'ai hâte de comprendre ce qu'il se passe, les chiens, les photos bizarres, le facteur, les enfants étranges....
Pour les petits points noirs:
Répétition de "Bon" chapitre 4 - milieu
J'enlèverai le "donc" première phrase du chapitre 5, pas nécessaire mais c'est un détail ;-)
Chapeau, j'ai hâte hâte hâte d'en savoir plus!
Merci beaucoup pour tes retours, j'en prends bonne note !
Entre le facteur et les photos, l'histoire s'épaissit :)
Juste un questionnement, est-ce que le mot "psychopathe" était déjà utilisé de manière aussi courante par des petites gens à cette époque? Ca fait un peu anachronique.
A très vite !
J'ai déjà eu la remarque pour le mot psychopathe, effectivement c'est sans doute anachronique. J'en ai pris note et je vais sans doute remplacer par "fou furieux"