Personne n’avait de réponse claire à apporter aux forces de l’ordre qui s’étaient déployées après la catastrophe. Certains criaient à l’attentat, d’autres martelaient fermement que c’était une vague de la Seine qui avait détruit la place. Parmi ceux-là, il y avait quelques sans-abris, qui tentaient vainement de convaincre la police que leur copain allongé raide mort sur le parvis était en pleine forme juste avant. Malgré tout, aucun ne voulait croire qu’un combat titanesque avait eu lieu devant Notre-Dame.
Nul ne fit attention aux deux jeunes gens qui s’étaient faufilés, invisibles, dans la rue du Cloitre. Ils en sortirent rapidement et traversèrent le pont de l’Archevêché dans le sens inverse avant que le secteur ne soit bouclé, et que la foule ne se réunisse malgré l’heure tardive.
Eric avait tiré Flora par la main tout du long, avait usé sa patience et son courage en regardant le visage vide de sa protégée. Il dérapa devant la porte de l’immeuble de la jeune femme, composa le code rapidement, se reprit trois fois et finit par ouvrir le lourd battant. Il la poussa à l’intérieur et s’engouffra à sa suite, non sans s’être assuré avant que personne ne les suivait. Ils évoluèrent dans l’escalier à colimaçon péniblement, jusqu’à arriver devant la porte close de l’appartement. Flora déglutit et fouilla ses poches. Elle y trouva ses clés, les regarda intensément, puis sa porte fermée et se figea.
Le jeune homme, essoufflé par le stress et par son coeur qui battait à tout rompre la dévisagea sans comprendre. Il inspira une dernière fois profondément et l’interpella.
— Ce serait le moment d’ouvrir la porte Flora.
La jeune femme hocha la tête et regarda Eric comme si elle le voyait pour la première fois. Des expressions contradictoires passèrent sur son visage, de la peur, de la surprise, du soulagement. De nouveau de la peur. Eric tendit le bras et lui prit le jeu de clé des mains. Il ouvrit la porte, et s’effaça pour laisser Flora entrer. Après un dernier regard, elle franchit le pas.
Flora fut surprise de trouver son appartement tel qu’elle l’avait quitté. Y laisser un inconnu seul était un acte profondément stupide, elle le savait bien. Mais elle s’était attendue à trouver son appartement détruit. Détruit comme l’était le parvis de Notre-Dame, comme l’était son coeur en ce moment. Mais il était resté intact. Elle se retourna, et vit Eric se tenir près de la porte d’entrée, les joues rougies et les cheveux ébouriffés. Il lui semblait que des années étaient passées depuis le moment où c’était elle qui se tenait près de cette porte, et lui à sa place. Pourtant, ce n’était il n’y pas si longtemps. A peine quelques heures.
Gêné, Eric se détourna et alla fermer les rideaux. Il aurait dû le faire bien avant, et espérait que ce n’était pas cette bêtise qui avait failli causer leur perte. Il alluma la lampe et fit face à Flora.
— Montre moi ton bras.
L’ordre avait fusé, sec. Flora tressaillit et ne comprit pas de quoi parlait le jeune homme. Elle s’inspecta, levant le bras gauche, puis le droit. Y trouva son manteau déchiré et du sang séché. Elle déglutit. Eric s’approcha, précautionneux, et lui retira son manteau. Flora ne sentait plus la douleur vive qui pourtant pulsait à travers la longue estafilade. Le sang avait coagulé contre son pull ouvert et elle se souvint de ses chutes contre les pierres éclatées. La douleur qu’elle ressentait au fond d’elle était visiblement plus forte que la balafre qui luisait doucement.
— Il te faut des soins, marmonna Eric en inspectant la plaie. Mais le sang ne coule plus. Ça devra attendre notre arrivée au palais.
Il lâcha soudainement son bras, et un tiraillement désagréable réveilla la douleur. Flora grinça des dents et se tourna vers Eric, qui poussait sa table contre la fenêtre. Elle le regarda faire sans comprendre.
— Mais qu’est-ce que tu fais ? C’est le moment de bouger mes meubles tu crois ?
— On n’a plus le temps Flora, fit-il en décrochant ses cadres et en les superposant sans ménagement sur le sol.
Il était énervé. La tension dans ses bras, dans sa nuque, ne l’avait pas quitté depuis qu’il avait affronté Granyel. Il pestait contre lui-même, l’adrénaline persistait dans son corps. Rien ne s’était passé comme prévu.
— Est-ce qu’on peut parler de ce qui vient de se passer ?
Il s’arrêta net, et se tourna vers la jeune femme qui s’était approchée. Un bras encore dans le manteau, l’autre plié sous la douleur qui se réveillait doucement. Il semblait y avoir mille nuances de désespoir dans son regard. Eric lâcha brutalement le dernier tableau qu’il avait tiré du mur.
— Mais tu veux qu’on parle de quoi Flora ? Du fait que tu m’as laissé en plan chez toi ? Que tu t’es sauvée alors que je t’ai dit que tu étais en danger ? Que tu t’es retrouvé face à une horreur de Cronos, que tu as failli mourir ? Je t’avais prévenu Flora !
Il avait terminé sa tirade en criant. Flora sursauta mais ne se démonta pas.
— Je ne pensais pas… commença-t-elle.
— Tu ne pensais pas quoi, Flora ? Que je te disais la vérité ? Et bien si, tout était vrai et je suis désolé que tu sois tombée sur ce monstre pour t’en convaincre. Maintenant, tu vas prendre deux ou trois affaires et tu reviens vite. Il faut qu’on traverse, l’endroit n’est plus sûr.
Il lui tourna le dos et observa le mur comme on observe un grillage qu’on aimerait escalader. Flora le regarda tâter la façade, prendre du recul pour regarder l’ensemble de la surface. Elle secoua la tête. Il lui était impossible de maintenir plusieurs pensées à la fois.
— Dépêche-toi s’il te plait, insista Eric. Une fois le passage ouvert, il ne le restera pas longtemps.
Flora comprit. Il voulait ouvrir une porte sur le mur vieux d’une centaine d’année. Elle s’emporta.
— Mais qu’est-ce que tu veux faire Eric ? C’est un mur, ok ? UN PUTAIN DE MUR ! T’as rien à faire dessus ! T’es complètement taré, je deviens complètement folle, mais dans quoi je me suis fourrée bordel ?!
Elle tituba, se retint à sa commode, et vomit. Eric pesta, passa sa main dans ses cheveux et se fit violence pour retrouver son calme. Il s’approcha de la jeune femme agenouillée au dessus d’une mare nauséabonde. Eric s’accroupit près d’elle et releva quelques unes de ses mèches qui barraient son regard. Elle cracha une dernière fois sa bile et sa salive souillée.
— Je suis désolé. J’ai fait n’importe quoi, c’est normal que tu réagisses ainsi. Et ce type, Granyel… Je ne peux pas prendre de temps pour t’en parler. Je te jure qu’on le fera, mais je n’ai pas toutes les réponses. Il faut que l’on traverse Flora. Il faut que l’on traverse, et vite.
Il leva sa main devant Flora, et elle vit celle-ci se brouiller. Elle était recouverte d’eau. Qui ne tombait pas. Elle se sentit mal à nouveau. Voyant son expression, Eric caressa son visage avec le liquide qu’il maintenait contre sa peau. Flora sursauta contre la goutte fraiche qui glissait à présent sur sa joue et sur son cou. Elle ouvrit la bouche, mais rien ne sortit.
— Comment j’y arrive ? Je peux utiliser les éléments autour de moi. L’eau dans ta cuisine par exemple. La gravité n’a pas sa place dans notre magie, Flora. Tu l’apprendras plus vite que tu ne le crois.
Elle se rappela le tourbillon gigantesque sorti de la Seine, de la chaleur qui s’était étendue sur la place. Son coeur battait à l’envers.
— Maintenant Flora, va prendre ce qui t’est précieux.
L’eau disparue sur la main sèche du prodige. Il se redressa, entraînant la jeune femme avec lui. Elle se retint au meuble, Eric s’assurant qu’elle tenait sur ses jambes. Il retourna près du mur à présent nu. Flora remit son manteau correctement, et s’en alla vers sa chambre.
Exprimer ce qu’elle ressentait au fond d’elle était impossible. La douleur de son bras se réveillait de plus en plus, la brûlure de sa gorge causée par les remontées acides accentuait sa perception des éléments autour d’elle. Malgré tout, elle se sentait vide, creuse, trahie par le monde dans lequel elle évoluait. Quelle heure était-il ? Il lui fallait un repère tangible, quelque chose de fixe auquel se fier. Les traits rouges vifs sur son réveil annonçaient un horaire indécent. Les rayons de la Lune passait à travers sa fenêtre entrouverte.
Entrouverte.
Depuis quand l’avait-elle ouverte ?
Un raclement de gorge la fit sursauter, et elle se retourna. Assise sur une pile de carton, une silhouette féminine se détachait dans l’obscurité. Flora chercha sa voix, sans la trouver et finit par trembler.
— Flora ? Tout va bien ? cria Eric du salon.
La silhouette se redressa agilement et fit un pas. Impossible de voir son visage en détails. Mais les lueurs de la Lune se reflétèrent contre un sourire éclatant, des dents trop parfaites. Flora retrouva son souffle.
— Eric… ERIC !
L’inconnue fit un geste de la main à Flora, comme un au revoir. Puis pointa ses deux doigts vers ses propres yeux, et les dirigea vers Flora ensuite. Le message était clair.
— Flora ?!
Eric entra en trombe dans la pièce. Il vit la jeune femme, le regard plongé dans l’angle de sa chambre et alluma la lumière. Il fit un tour sur lui-même, les sens aux aguets, aperçu la fenêtre ouverte et blêmit. Il se jeta sur le lit et claqua la fenêtre violemment, tirant sur les rideaux épais. Flora n’avait pas bougé. Elle marmonnait.
— Il y avait quelqu’un. Quelqu’un là-bas, fit-elle en pointant péniblement du doigt l’angle dans lequel se tenait la silhouette.
Eric regardait intensément l’endroit montré par sa protégée. Mais il n’y avait rien, à part le désordre de cartons.
— Tu es sûre de toi ? Tout va bien ?
Flora déglutit. Elle se souvenait du geste de la femme. « Je te surveille » semblait-elle dire. Pourquoi ne l’avait-elle pas attaqué ?
Décontenancé, Eric dévisagea Flora. Elle n’avait certainement pas menti, et semblait avoir vécu quelque chose qu’il n’était pas en mesure de contrôler. Il se pressa davantage.
— Prends ton sac. On y va.
Il retourna dans le salon, laissant la jeune femme se remettre de cette dernière vision. Elle se retourna, fouilla sous son lit, et en sorti une pochette en tissu bleu, jetant des coups d’oeils nerveux derrière son épaule, là où s‘était tenu la femme juste avant. Elle se souvenait du moment où sa grand-mère lui avait remise ces documents, cette clé. Des jours où, patiemment, elle avait ajouté une à une ces photos si précieuses.
Un bruit dans le salon lui rappela qu’Eric la pressait. Elle fourra sa pochette dans son sac de cours qui trainait par terre et le rejoignit dans le salon précipitamment. Elle ne posa pas de question tout de suite, regardant en arrière, et sentant avec appréhension qu’un énième bouleversement allait arriver.
Eric avait posé ses deux mains contre la surface lisse et froide du mur de Flora, le coeur lourd de peine et la tête bourrée de questions. Il savait qu’il n’avait pas beaucoup de temps, que les minutes étaient comptées. Il repensa aux mots à dire, aux gestes à faire, au langage que son corps devait transmettre aux éléments qui allaient l’écouter. Il inspira doucement, recherchant son calme. Flora le regardait, ne sachant à quoi s’attendre, la bouche légèrement ouverte. Le chaton, installé sur la table, ne semblait pas savoir non plus quoi faire de la situation, et regardait d’un air dubitatif le jeune homme appuyé contre le mur du salon.
Le front perlant sous un effort invisible, Eric grogna sous la pression qu’il ressentait alors dans ses bras et ses jambes. Il ploya soudainement sous une force tenace, qui semblait vouloir l’enfoncer dans le sol. Râlant de plus belle, il poussa sur ses bras, y faisant apparaitre une lumière claire, chaude et tout simplement extraordinaire pour Flora, qui avait reculé d’un pas. Le chat, réalisant que la lumière en question n’avait rien d’habituel, feula et cracha en direction du jeune homme qui semblait toujours se battre pour tenir debout. Il y eut soudainement un vent glacial, terrifiant l’animal qui parti en courant vers la chambre, renversant au passage l’ordinateur portable et une trousse ouverte. Le vent disparu aussi vite qu’il était apparu et Eric s’effondra, exténué.
Flora s’était figée, ne comprenant absolument pas ce qui s’était produit sous ses yeux. Elle hésita quelques secondes, puis s’approcha doucement d’Eric, qui reprenait son souffle. Il était resté assis là où il était tombé, et en voulant lui tendre la main pour l’aider à se relever, elle sentit quelque chose qu’elle n’aurait jamais du ressentir dans cette partie de l’appartement.
— Mais, qu’est-ce que … commença-t-elle avant de passer une main dans ses cheveux, balayés par un vent provenant de son mur.
Flora remarqua un léger flottement, une ondulation discrète qui paraissait déformer l’air devant elle. Elle ne pouvait pas rêver, pas encore. Le souffle coupé, elle tendit la main vers l’anomalie, sentant un courant d’air froid lui parcourir le bras, et retira précipitamment sa main. Elle jura pour elle-même. Eric, à ses pieds, se passa la main sur le visage.
— C’est un passage Flora, dit-il. Un passage vers le monde que tu as visité cette nuit, vers l’endroit où je dois t’emmener. Je t’ai donné toutes les informations que j’avais en ma possession, je sais que tu as reconnu le bijou et peut-être y-a-t-il pour toi des réponses à son sujet de l’autre côté. Est-ce-que cela vaut la peine que tu quittes ce que tu as ici ? Je suis désolée, je ne sais pas Flora. Ce que je sais en revanche, c’est que tu es en danger en restant. Les évènements de ce soir te l’auront prouvés.
Flora s’était mise à trembler au souvenir de Granyel. Elle recula instinctivement, trébuchant contre les stylos renversés et buta sur l’une des chaises. Elle fixait de ses yeux pleins d’incompréhension le mur, ce simple mur devant elle, qui paraissait onduler légèrement tel un oasis dans le désert. Son cerveau cherchait la logique, son coeur désirait des réponses, son ventre voulait du répit. Flora pouvait - elle le sentait - traverser ce mur et se retrouver dans un autre endroit. Elle le savait. Se tournant vers le jeune homme toujours assis par terre, qui la regardait d’un air vide, elle prit la parole.
— Si je te suis, est-ce que je pourrais revenir ici ?
Eric tiqua, regrettant de nouveau d’avoir accepté la mission. La peine qu’il ressentait était palpable, et il dut faire un effort pour ne pas que sa voix tremble quand il lui répondit.
— Pas que je sache Flora. Les passages entre les mondes sont très sensibles et très dangereux aujourd’hui. Tu ne pourras pas revenir à ta guise.
Flora sentit un filet de sueur de froide couler dans son dos, tremblant de tous ses membres. Elle regarda autour d’elle, comme pour se rassurer, pour assimiler la réalité, ou tout simplement pour ne pas s’effondrer. Le souvenir du colosse gigantesque, des lignes bleues qui barraient son visage lui revint en mémoire. Du vieil homme aussi, certainement dans un sac à la morgue à présent. Le sourire de la silhouette dans sa chambre. Flora avait le sentiment d’avoir perdu des années entières de sa vie durant cette soirée.
Elle hochait la tête de manière compulsive, ressemblant plus que jamais au petit Elvis Presley qui était resté des années sur le tableau de bord de la vieille Punto de sa grand-mère, se dodinant sous le soleil.
Le ventre noué par l’appréhension, mais sentant une certaine curiosité pointer le bout de son nez, Flora s’avança vers Eric, jusque devant le mur d’où provenait à présent une légère brise glacée. Elle contemplait les débris de son ordinateur qu’elle avait tant voulu acheter, se disant qu’elle avait surement perdu la totalité de son travail de recherche. Puis, elle se rappella qu’elle n’en aurait très certainement plus jamais besoin. Elle pensait à Judith, à Mme Levieux à la fac, au vigile sympathique de la supérette où elle allait faire ses courses, à son collègue Amine durant leurs énièmes heures supplémentaires dans ce café bruyant derrière le Panthéon.
Avisant une écharpe posée sur la seconde chaise, elle la récupéra pour y emmitoufler le chaton qui était sorti de sa cachette et n’était absolument pas convaincu que le plan envisagé dans l’immédiat, à savoir traverser le mur, était réaliste. Eric contempla la boule de poils terrifiée en se demandant s’il avait le droit de l’emporter. Il haussa les épaules. Il gérait déjà une situation sordide, il n’allait pas en plus priver Flora de son chat. Il lui prit sa main libre, et vit qu’elle s’évertuait à garder la tête droite. Il en ressentait presque un brin de fierté.
— On y va Flora. Tu me tiens la main, très fort, tu ne la lâches sous aucun prétexte, d’accord ? Tu auras l’impression de tomber, comme si tu ratais une marche, mais tu ne tomberas pas. Je serai là.
Il avait serré très fort sa paume contre la sienne, insistant fortement en la regardant dans les yeux. Flora, la gorge sèche, la bouche pâteuse et les membres endoloris, approuva de la tête. Elle s’efforçait malgré tout de paraître sûre d’elle, notamment quand un énième flashback apparu devant ses yeux, lui montrant le grand chêne dans le temple de son rêve. La douleur de son bras se réveillait pour de bon, et le sac sur son épaule appuyait sur sa plaie. Eric s’avança vers le mur. Il entendait quelques murmures discrets, et fronça les sourcils. Il regarda une nouvelle fois Flora, sa main dans la sienne, et inspira profondément. Flora fit de même, subrepticement, et s’avança à la suite du jeune homme. Il posa leurs mains entrelacées contre le mur, et traversèrent.
Comme lorsque l’on saute dans une flaque, dans un lac, d’un toit, d’un véhicule lancé à toute allure.
Ou que l’on se précipite vers un autre monde.
Je ne saurais dire laquelle de Flora ou Gabrielle je préfère, on comprend très bien les réactions des deux. Et dans leur singulière différence, elles restent quand même très très attachantes ! Good job !
Puisse ton Inspiration fleurir comme un champ de roses !
Pluma.
Merci beaucoup pour ta lecture et tes mots adorables. Ils m'envoient vers ce champs dont tu me parles, celui où mes mots seraient aussi beaux que ces roses.
Lucchiola
Donc vraiment, ce personnage me plaît beaucoup parce qu'il m'est proche, et possède des réactions semblables. Franchement il y a pleins de leçons à tirer de lui.
Flora est super crédule, elle est naïve, recherche la justice, bref, c'est un Minion.
Contrairement aux autres apparemment, j'ai bien aimé ce chapitre ! On comprends beaucoup mieux le ressenti de ton héroïne et enfin je comprends le rôle d'Eric. Ok il a de pouvoirs, ce qui n'était pas clair pour moi même pendant son combat tu vois ?
A un moment j'ai eu peur qu'elle ne prenne pas le chaton avec elle et je me suis dis elle ne vas pas oser... Oui mère d'un chat ça m'a semblé important ok?
Par contre, l'entrevue avec la femme tombait un peu comme un cheveux sur la soupe. Je trouve qu'elle vient aussi vite qu'elle est repartie et on comprends pas pourquoi? Peu être que ce n'était pas le bon moment pour lui donner son apparition? J'ai trouvé que cela n'apportait pas grand chose à la situation déjà catastrophique mais c'est peu être aussi dû au fait que je n'ai pas de vision d'ensemble de l'histoire ? Je ne sais pas.
Je n'ai pas trouvé ses réactions trop cliché, je pense que c'est assez commun de réagir ainsi à vrai dire. Je continue ma lecture :)
Oui je vois ce que tu veux dire quant à ses pouvoirs... je vais relire le chapitre précédent du coup..
La silhouette sombre est de passage pour une raison particulière mais en effet, on n’a pas l’ensemble pour la trouver cohérente. On sait qu’elle apparaîtra plus tard dans l’histoire, reste essayer de comprendre pourquoi, et dans quelle mesure.
Merci merci 🙏🏼
Arf, que dire sur ce chapitre ? j'ai un sentiment très neutre, en fait. Je trouve que ce chapitre n'est pas mauvais, mais il ne m'a pas transcendée non plus. Je trouve qu'il se tient mais qu'il manque un peu sel.
Je trouve ta façon de décrire les sensations de tes personnages assez convenues, et étant personnellement assez sensible à ce qui touche aux émotions des persos, je trouve que ça manque un peu de ta fibre à toi dans ces passages-là, je trouve que tu fais un usage de formules toutes prêtes qui finalement desservent ton propos, je n'ai pas un accès privilégié à ton personnage, les mots m'apparaissent comme trop classiques, trop bateau. ça m'éloigne un peu de tes persos.
En lien avec ce que j'ai relevé dans mon précédent commentaire à savoir "il n'y a personne devant notre dame?", j'ai bien noté que tout à coup il y a effectivement des gens devant notre dame, qui témoignent de la vague etc. Il y a là, selon moi, des enchaînements à revoir : soit il y a du monde soit il n'y a personne -ce qui, je l'ai déjà écrit, n'est pour moi pas cohérent.
Dernière chose qui m'a aussi fait particulièreemnt tiquer : le sac à dos que ton héroïne prend. il est rempli de ses cours, elle n'y met absolument pas ses biens les plus ^récieux en dehors de la pochette de sa grand mère, et juste après elle souligne bien qu'elle n'aura plus besoin ed ses travaux et de ses cours. Selon moi, elle devrait du coup au moins virer ses cours de son sac, à défaut d'y emttre son livre préféré et son doudou, et je sais pas, une lampe torche, c'est toujours utile ;) ou un opinel ! y a toujours besoin d'un opinel ! (si tu as besoin d'idées je suis là haha)
Bon j'ai comme dh'abitude relevé le négatif, mais franchement ça se tient, j'ai vu en dessous que tu assumais le côté "je n'ai pas invneté l'eau chaude" mais il y a aussi le fait que c'est encore le début et que même si les choses s'enclenchent je ressens encore une certaine expectative. Je manque un peu de vision d'ensemble encore pour le moment. mais tes chapitres se lisent très bien :)
Plein de bisous !
J’ai pas trop de temps avec le petit dans les pattes en ce moment, mais dès que j’ai une bonne demi heure je te répondrai en détails :)
Merci beaucoup !
Du coup voici mon avis globalement général (oui, j'aime répéter une même idée avec un adverbe inutile) : j'ai passé un bon moment, même si quelques petites choses m'ont un peu "dérangé" (ce n'est pas le bon mot mais à défaut de mieux...). Comme je suis un obsédé de l'ordre, je commencerai par les "moins" pour ensuite terminer par les "plus", et finir avec mes attentes de lecture pour la suite.
Les - : Je trouve que la structure est très "jeune". Si je pense voir où tu vas et ce que tu veux faire, je trouve souvent des éléments un peu "faciles", un peu "clichés" (comme le vomissement du personnage choqué, la fuite illogique de l'appartement, etc). Ce sont des petites facilités scénaristiques qui rabaissent un peu la qualité d'écriture et qu'on retrouve dans les personnages et leurs relations (surtout le lien masculin/féminin). Par exemple j'ai beaucoup de mal avec Eric, et sa posture du chevalier servant, et encore plus avec le lien Hermés/petite Gaby que j'adore qui ressort plus comme une sorte de flirt qui m'a mis mal à l'aise, plutôt que comme un rapport de père à fille adoptive.
Tous ces éléments disséminés sont des maladresses qui, je pense, disparaîtront facilement en retravaillant légèrement la trame de fond et la manière dont les chapitres s’enchaînent.
J'ai également un peu de mal avec certains dialogues qui manquent de naturel. Là aussi on retrouve une certaine forme d'automatisme dans la manière de former les réponses et de les enchaîner, ça donne un côté un peu... artificiel, forcé. S'il y a bien une zone où on peut simplifier et ne pas se prendre la tête, c'est bien les parties de discours !
Les + : J'aime la manière dont tu travailles tes personnages féminins en parallèle, et les problématiques que tu poses pour chacune d'elle : d'un côté Gabrielle (qui aime la vie dans laquelle elle se trouve tout en question consciente de son côté éphémère), et de l'autre Flora (qui évolue un peu en "automate", dans un monde qu'elle n'aime pas mais qu'elle refuse de quitter par peur). J'attends avec impatience la rencontre entre les deux jeunes femmes (et je pense d'ailleurs que ce sera un moment clef de ton intrigue !)
Ensuite, ton écriture est simple mais efficace. Malgré quelques subordonnées relatives pleines de "qui", "que", et parfois pas tout à fait dans le bon ordre, tu as globalement une plume légère, qui se lit bien et va dans la clarté. Les descriptions sont agréables (en tout cas elles me plaisent), et contribuent à poser une vraie ambiance (que j'aimerais plus retrouver dans la psychologie de tes personnages).
Enfin, l'intrigue globale ne révolutionne pas le genre, mais clairement on s'en fout : elle marche. Aller dans l’originalité forcené n'apporte pas toujours quelque chose au propos et on peut très bien réaliser une bonne histoire en reprenant des classiques. Ici la reprise de la mythologie grecque, la notion de destin, le principe de réincarnation, la mise en place d'une Dyade... tout ça a un vrai potentiel.
Attention cependant à ne pas tomber dans une forme de manichéisme et une opposition "hommes contre femmes" trop prononcée.
Ce qui me permet d'arriver à ce que j'ai préféré : cette idée de Destin qui apparaît à plusieurs reprises, et fait comprendre que tout est censément calibré. Ça t'ouvre de nombreuses possibilités et une vraie problématique pour le lecteur : les personnages vont-ils se laisser guider ? Se révolter ? Échouer ? Un fil conducteur qui pose question c'est ce que je chercher moi, en tant que lecteur. Donc forcément... l'est content Gaétan.
Voilà, voilà ! Déso pour le pavé, j'espère pouvoir t'aider au moins un tout pitit peu. Hâte de voir la suite !
Merci d'avoir persévéré et d'avoir commenté aussi clairement tes pensées.
Bon, globalement, je retiens que j'écris toujours de la merde, mais je vais tenter de m'améliorer lol
Concernant les clichés dont tu parlais, vomissement, chevalier servant... Bah, ils sont là pour.
Tu l'as compris, j'ai pas inventé l'eau chaude. Je sais ce que je ne suis pas capable de faire encore, mais je sais aussi mener les gens en bateau.
C'est à dire que je vais me servir de mes bases en psychanalyse et sur le rejet physique d'un événement. Mais comme une poussée d'eczéma était peu pertinente dans ce cadre, j'ai choisi le vomissement. Eric, blond beau gosse, qui vient guider la jeune paumée... On lui donnerait le bon Dieu sans confession hein ? Qui croirait que .... Bref, je m'éloigne ! ;)
Je me suis servie de certains clichés qui sonnent faux, et tant pis... Mais je pense que si on avance dans la lecture, on comprendra un peu mieux mon écriture et mon style. Comme je te l'ai dit, j'ai pas inventé l'eau chaude, et j'ai ni le talent d'une Rowling, d'un Coben ou d'un Rothfuss. Par contre, j'ai lu pas mal et comme toi, je m'agace de voir venir la suite des événements.
Par contre, j'adore me plante complètement en constatant que l'auteur m'a emmené sur des fausses pistes tout du long. Ce petit côté arnaque, j'adore ça. Raison pour laquelle je m'en cognais un peu d'en déballer "autant" sur Gaby... Car ce n'est que la façade, l'emballage d'un bonbon pas très bon.
En revanche, si cela empêche le lecteur de se fondre dans mon écriture, bien évidemment je reconsidérerais l'ensemble...
Pour ma syntaxe, tu as raison.. J'y travaille, ça m'agace de décrire des situations en faisant des ronds de jambes. Il faut que mon écriture soit plus efficace, plus directe.
L'idée du Destin, tu l'as dit toi-même, c'est très répandu. Réducteur, révolutionnaire, lassant, héroïque, il y a tellement de bouquins dessus... Mais j'ai envie de mettre ma patte là dedans, peut être pour m'y casser les dents hein, mais au moins pour apporter quelque chose.
La dualité entre l'homme et la femme, la place de la religion, la matrice qui forme le monde, cette liaison paradoxale entre Gaby et Flo... Le bien et le mal, le blanc et le noir, la folie et la sérénité..... Faire le mal pour servir le bien, est-ce mal ? Nos actions pérennes le sont-elles pour tous ?
J'ai aussi lancé quelques pistes prouvant que mon écrit était un peu plus que ce qu'il semblait avec la relation entre Hermès et Gaby.
Je suis ravie que ça t'ait mis mal à l'aise !
J'espère que j'ai répondu à tes questions, à tes remarques.... J'espère gagner du talent à force d'écrire, j'espère réussir à donner envie aux lecteurs de lire mes écrits... J'ai encore une tannée de boulot à faire, mais Rome ne s'est pas faite en un jour... J'espère y arriver.
Merci beaucoup !! Merci mille fois !