Le vieil homme s’était levé, s’aidant de l’accoudoir de son fauteuil qui détonnait dans le décors. Il avait trainé son corps épais vers Gabrielle, qui le regardait arriver comme s’il s’agissait là d’une plaisanterie désagréable.
Il s’arrêta à un pas de la jeune femme, et, agitant un bras comme pour chasser une mouche, tira des airs une canne faite d’un bois sombre, sur laquelle il s’appuya avec soulagement. Il sorti un vieux mouchoir de sa poche, s’essuya le nez en grommelant et finit par sourire à Gabrielle, toujours interloquée. Un frisson la parcouru, et il lui sembla voir l’air ondoyer autour d’eux.
— Dans tes yeux, il y a l'eau bleue et pure que portait ta mère en elle. Le chagrin de ton père. Et une détermination sans égale.
La voix du vieil homme avait fait vibrer l’air, et Gabrielle ne put s’empêcher de retenir son souffle. Il continua.
— Il y a longtemps de cela, j’aurai pu te dire que la réponse à ta question était l’oeuvre du Chaos. De celui qui joue aux dès au-dessus de nous, qui s’assure simplement que l’équilibre ordonné de la nature ne lui glisse pas entre les doigts. Nous avions tous les mêmes chances, et tout dépendait de l’audace que nous avions à vivre nos vies.
Il s’arrêta un instant, frottant son nez de son mouchoir. Gabrielle buvait ses paroles, s’impatientant presque. Il marmonna pour lui-même vaguement, avant de reprendre.
— Aujourd’hui, jeune prêtresse, plus rien ne tient. Car les dés sont pipés, et celui qui devait les jeter n’est plus autorisé à jouer. Ils ont voulu contrôler la vie, et obtiennent les guerres et les morts, qu’ils servent en sacrifice sur vos hôtels - fit-il en montrant du doigt Gabrielle et Flora, qui regardait de loin.
La jeune femme attendait que la suite arrive, mais le vieil homme s’était remis à marmonner, les yeux dans le vague. Elle perdit patience.
— Qui ? Qui ils ? De qui parlez-vous ?
Le vieillard sursauta, comme surpris de se trouver face à Gabrielle. Il agita la main, agacé.
— Comment ça ils ? Et bien, les Mages ! Qui d’autre veux-tu que ce soit ?
Gabrielle sursauta, et risqua un regard vers les silhouettes silencieuses. L’un d’eux s’était avancé d’un pas, et beaucoup dans la salle avait reculé. Elle réalisa qu’elle n’entendait plus aucun son en dehors de la voix du vieil homme.
— Ils te diront que ce sont les Tisseuses, et ils n’auront pas tort. Elles tissent une toile qui existe depuis des millénaires, qui recueille l’histoire de nos mondes, tout entière ! Un fil pour une vie, et le votre à vous deux - grommela-t-il en agitant à nouveau son doigt de Flora à Gabrielle - a l’air hors du commun.
La jeune femme sentait son coeur battre fort. On lui apportait enfin des réponses. Elle vit le visage soucieux d’Hermès, à quelques pas derrière, et compris qu’il n’entendait rien à ce qui se disait depuis tout à l’heure.
— Mais, tu sais petite… Ne pars pas du principe que tu réussiras là où beaucoup ont échoué.
Gabrielle riva soudainement son regard aux yeux du vieil homme qui la regardait intensément, un petit sourire au coin des lèvres.
— Pourquoi dîtes-vous cela ?
— Parce qu’on n’obtient rien de salutaire en servant autre chose que le désir de faire le bien.
Gabrielle hocha vaguement la tête, prise par les informations qu’elle venait de gagner. Son voisin grommela à nouveau, et agita la main à nouveau. Un léger brouhaha ressurgit, et il se tourna vers Flora qui avait assisté, pantoise, à une énième scène surréaliste. Elle n’avait absolument pu rien entendre ou percevoir de l’échange que Gabrielle et l’inconnu avaient eu. Elle avait frémis néanmoins, en voyant l’agitation causée par le Mage qui s’était avancé. L’un deux pris la parole.
— Cesse ta manoeuvre, Orion. Il n’y a rien à dissimuler.
Mais le vieillard marmonna encore et se tourna vers Flora, avançant de quelques pas à l’aide de sa canne. Arrivé près d’elle, une légère brise fit briller l’air et les coupa du reste de la foule. Il souriait, mais une pointe de tristesse ternissait le regard de celui qu’on appelait Orion.
— Quant à toi, jeune maître, ta main guidera le coeur de ton peuple. Il sera de ton ressort de comprendre l’utilité de ton existence, car de toi, et de toi seule, dépend l’unique fin qui mérite d’être écrite.
Flora blêmit, sentant les mots s’inscrire dans sa chaire. Le vieil homme, l’air soudain plus âgé que jamais, soupira en secouant la tête.
— Tu n'as pas eu le meilleur cadeau, jeune fille. Tu verras des choses que l'on aurait pu te dispenser de voir. Trouve tes alliés en tes ennemis originels, mais n’oublie pas qu’il te faudra dépendre de toi seule pour arriver à tes fins.
Flora vit la foule s’agiter derrière Orion, qui émit un léger râle en voulant rire.
— Nous n’allons pas les faire attendre, n’est-ce pas ? - Il se retourna, fit mine de lever la main, puis se ravisa pour de nouveau faire face à Flora en souriant gentiment. - Ta mère serait fière de toi. Ton père l'est déjà.
Le bruit de la salle et des discussions pris Flora au dépourvu quand le voile invisible se leva. Les yeux dans le vide, elle ressentait en elle ce tourbillon d’émotions qui avait fait écho à toutes les paroles prononcées durant ce court laps de temps.
— Il suffit, Orion !
La voix désincarnée avait jailli autour d’eux. Beaucoup sursautèrent, et tous s’étaient tournés vers les Mages de la Destinée qui s’impatientaient. Orion se mit à rire à nouveau, de ce rire qui révélait le piteux état de ses poumons.
— Vous ne pouvez pas m’empêcher de vouloir aider ces deux gamines dans leur quête, messires. Après tout, à part ces deux cailloux, que leur avez-vous donné ?
L’un des mages fit alors un mouvement du bras, vite contenu par son voisin qui le dissuada d’un geste. Tous retenaient leur souffle.
— Ce n’est pas à toi, vieux sage, de ternir les mots consignés dans le Livre. Tu n’as pas ta place dans cette épopée.
De bonne grâce, ou peut-être par lassitude, Orion hocha la tête en grommelant et retourna s’asseoir sur son canapé brun, qui grinça sous son poids. Hadès l’observait avec attention, puis tourna son regard froid vers Gabrielle, puis Flora. On y lisait à présent une trace de curiosité, dans le dédale que la haine avait inscrit.
Sur une dernière inclinaison de leur tête encapuchonnée, les Mages de la Destinée disparurent.
Après quelques instants où le temps semblait s’être figé, on entendit pousser quelques soupirs de soulagement. Hermès s’était approché en vitesse de Gabrielle, la tenant à bout de bras comme pour vérifier qu’elle était intacte. Puis il la serra contre son coeur, la faisant grimacer sous la force de l’étreinte.
Flora observait cette démonstration d’affection avec un petit sourire, soudainement mal à l’aise. Qu’en était-il de la suite à présent ? Elle chercha des yeux Eric, qui était toujours avec le roi Elendil. La violence de l’attaque qui avait eu lieu quelques minutes (quelques heures ?) plus tôt lui revint en mémoire, et elle se surprit à chercher des yeux les corps qui auraient du joncher le sol.
— Il ne devrait pas y avoir de morts.
Flora sursauta, et se retourna d’un geste. La voix était celle de l’homme qui avait suivi Hadès durant l’affrontement. Maintenant qu’elle se trouvait près de lui, Flora se sentait toute petite. Il culminait à deux têtes de plus qu’elle, et l’arme qui saillait entre ses omoplates la fit frémir. Il passa sa main dans ses cheveux bruns retenus par un bandeau et souri, la prenant au dépourvu.
— Excusez-moi de vous avoir effrayé, prêtresse. Je suis Azelan, le second du Seigneur Hadès. Les blessés ont tous été vu par le Seigneur Hermès, et ils sont sous surveillance.
Ne sachant comment se comporter, elle hocha la tête, cherchant quelque chose à répondre. Mais rien ne lui vint. Regardant derrière son voisin, elle tenta d’apercevoir le vieil homme qui lui avait parlé de façon si mystérieuse quelques minutes plus tôt. Mais le fauteuil était vide.
Le prénommé Azelan avait suivi son regard.
— Orion est déjà parti, fit-il avant qu’elle n’ait pu demander quoique ce soit.
Flora leva de nouveau les yeux vers le sourire sympathique que lui offrait le jeune homme. Elle marmonna un « merci » presque inaudible, et Eric arriva à cet instant, la mine maussade.
— Est-ce que tout va bien, Flora ?
— Oui, je… J’attends la suite, j’imagine, fit-elle en haussant les épaules.
Le souvenir du corps de Nessaline rougit par le sang et la vision des corps soulevés par une force incroyable la reprit, et elle sentit un haut le coeur.
— Elle devrait surement se restaurer. Je ne pense pas qu’il y ait besoin de rester davantage.
C’était Azelan qui avait parlé, prenant Eric au dépourvu. Il risqua un oeil vers Hermès et Gabrielle, en grande conversation avec quelqu’un que Flora ne voyait pas.
— Tu as raison, fit-il en prenant Flora par l’épaule. Allons juste prévenir Hermès, et je t’emmènerai te reposer. Merci Azelan, dit-il à l’intéressé.
Flora le salua d’un signe de tête et il recula d’un pas, les laissant se diriger vers Hermès. En s’approchant, Flora sentit les regards de nombreux inconnus peser sur elle et tous l’observait avec une déférence qu’elle se sentait bien en peine de mériter alors.
Les trois se tournèrent vers eux à leur arrivée, et Flora reconnue l’homme qui l’avait soigné dans sa chambre de nombreuses heures plus tôt. La profonde mélancolie sur son visage ne gommait en rien les traits délicats, et il sourit gentiment à la jeune femme.
— Je suis désolé que cela se soit passé ainsi, ma Dame, dit-il en inclinant légèrement la tête.
Encore une fois, Flora aurait voulu répondre quelque chose, mais rien ne sortit. Que pouvait-elle dire ? Depuis quelques jours, sa vie échappait à tout le sens logique que la jeune femme s’était efforcé d’appliquer à chacune de ses décisions. Elle n’avait jamais été préparée à quelque chose de semblable. Sentant son trouble, Felmön ne dit rien mais transmis dans son regard une profonde sollicitude qui convenait à Flora.
— Il leur faut du repos Hermès, commença Eric. Je pensais laisser Flora se reposer dans ses appartements.
Hermès observait les va et viens des derniers présents, dont la foule de serviteur chargée de remettre en état les dégâts causés par l’affrontement. Il semblait réfléchir à des aspects logistiques que personne d’autre n’avait envisagé. Il finit par soupirer, abandonnant face à la complexité de la situation.
— Tu as raison. Allez vous reposer, et dormez, fit-il en se tournant vers les deux nouvelles réincarnations. Demain est un autre jour.
D’un signe de tête, il confia à Eric le soin de guider les deux jeunes femmes vers la sortie. En traversant la salle du trône, Flora croisa de nouveau Hadès, en pleine discussion avec l’homme aux cheveux rouges qui les avait sauvé. Elle ne l’avait même pas remercié. Elle fut tenter de s’arrêter pour aller lui parler, mais la présence antipathique d’Hadès la poussa à changer d’avis.
Ils quittèrent la salle, remontèrent les escaliers, quittant ainsi la torpeur qui empuantissait l’atmosphère. Le bruit de la conversation s’estompa lui aussi, et Flora ressentit d’un coup une profonde fatigue qui la fit tituber. Gabrielle lui saisit le coude en lui souriant.
— Courage, on est presque arrivé, la rassura-t-elle à mi-voix. Moi aussi, je commence à flancher.
Flora, reconnaissante, sourit de bon coeur à sa compagne, et elles suivirent en silence Eric qui avançait quelques pas devant. Il s’arrêta devant une porte que Flora devina être celle qu’ils avaient quitté quelques heures auparavant. A travers les fenêtres sur leur gauche, le ciel renvoyait une myriade d’étoiles lumineuses et la clarté d’une lune pâle. Les arbres cachaient le reste du ciel, et Flora ne put s’empêcher de repenser au fait qu’elle se sentait comme glissée dans les mains d’un géant. Quittant des yeux la vision paisible des maisons faiblement éclairées, elle se tourna vers les deux qui l’accompagnaient.
— Je te laisse ici Flora, commença Eric en lui souriant gentiment. Demain, il y aura beaucoup à gérer. Mais je pense que vous avez eu votre comptant d’émotion pour la journée.
— Pour un peu plus que cela même, souffla Flora en souriant à moitié.
Gabrielle gardait les yeux rivés sur les grandes fenêtres, l’air pensif. Eric se rappela alors de l’audace qu’elle avait eu en s’adressant aux mages tel qu’elle l’avait fait. Il eut presque envie de la féliciter, mais l’ombre qu’il lisait dans son regard lorsqu’elle se tourna à nouveau vers eux l’en dissuada.
— Bonne nuit Flora, fit Gabrielle. On se verra demain. J’espère que nous aurons un peu plus de temps pour nous… Nous connaitre d’avantage.
L’hésitation laissa Flora dubitative, mais elle sourit néanmoins et approuva d’un signe de tête. Eric lui pressa discrètement le bras, glissant dans son regard une sympathie et des encouragements qui lui firent chaud au coeur malgré tout. Ils firent demi-tour et elle entra dans la chambre, sans prêter attention aux gardes qui encadraient sa porte.
Un délicieux fumet se dégageait d’un plat sous cloche qu’on avait déposé sur la table ronde en bois clair. Flora y vit son chat tenter de passer une patte sous le plat, et elle soupira de plaisir en le voyant.
— Hey, toi au moins, je peux te parler normalement ! dit-elle en prenant la boule de poil contre elle, détruisant ses espoirs de croquer le contenu de l’assiette.
Elle souleva le couvercle et trouva une tranche de viande trempée dans une sauce délicieusement odorante, ainsi qu’un mélange de feuilles et de morceaux colorés qui devaient être des légumes. Une galette ronde avait été déposé à côté, ainsi qu’une carafe et un verre d’eau, dont elle se servit aussitôt. La soif engendrée par son jeûne forcé l’avait affaibli, et l’eau claire qui coulait dans sa gorge asséchée lui fit le plus grand bien.
Elle s’installa et grignota quelques morceaux, réalisant combien elle était affamée. Observant vaguement le contenu de la chambre luxueuse avec le filtre d’un ventre à présent rempli, Flora remarqua que le contenu qu’elle avait laissé sur son lit avait été défait. Son sac avait été rempli à la va-vite, laissant apercevoir la chaine du collier de sa mère qu’elle était certaine d’avoir rangé dans son écrin.
Elle se leva d’un bond, renversant presque sa chaise, et fouilla dans son sac pour vérifier que tout y était. Un mélange de peur et de colère lui pris la gorge, et elle s’assura de trouver tous les biens qu’elle avait choisi de prendre en quittant son appartement. Tout était là. Seul le collier avait été sorti de sa boite, puis comme laisser pour compte à moitié rangé.
Elle le prit dans ses mains, caressant vaguement les stries dorées qui encerclaient les deux demies lunes. Le souvenir du rire de la reine lui revint en mémoire et la fit frissonner, tout comme celui des voix désincarnées qui avaient orchestré la cérémonie. La vue des corps maltraités, qu’elle avait pu voir avec facilité du haut de sa bulle improbable.
La chaleur qu’elle avait ressentie en portant la Relique contre elle, puis sa main vide lorsqu’elle avait rouvert les yeux.
Elle se déchaussa vaguement et monta sur son lit, se glissant maladroitement sous les couvertures moelleuses sans lâcher le pendentif. Son chat la rejoignit et se mit à ronronner en s’installant contre son ventre.
Sa respiration s’apaisa, et elle réalisa qu’elle n’avait pas éteint les lumières. A cette pensée, la pénombre se fit mais Flora ne le remarqua pas.
Elle entendait en elle un battement de coeur, qui jouait en canon avec le sien. Un écho agréable qui n’était pourtant pas là ce matin.
Le sommeil la saisit, et elle s’endormit.
Eh bien !!! Tu as magnifiquement géré ce chapitre ! Un ensemble très fluide, avec des émotions distinguées, et une atmosphère super bien mangée ! En fait, c'est surtout l’atmosphère que tu as réussi à mettre en place qui m'épates.
Je suis d'accord avec le commentaire précédent : Orion a fait une entrée fracassante et stylée malgré sa vieillesse. Il est vraiment intriguant.
Bravo !
Puisse ton esprit tremper dans un océan d'inspiration ^^
Pluma.
Dis donc cet Orion fait une entrée fracassante et stylée malgré sa vieillesse.
On commence à voir leurs quêtes à travers ses mots, les problèmes de ces mondes, surtout dans ta phrases fait de tes ennemis originels tes alliés !
Les tisseuses me font vraiment pensé aux livres dont je t'avais parlé de Deborah Harkness.
Du coup Hadès, sera peu-être un ami pour Flora et non un ennemi ? ;) et ce fameux Azelan m'intrigue.
J'ai repensé aux livres justement, il faut que je trouve le premier ! Ce devrait m'aider :D
Hadès est censé l'aider normalement... Oups, je spoile la suite XD
Merci copine !!
Bigre, c'est fou ce que dit Orion. Selon ses dires ... les ennemis originels de Flora seraient peut-être les plus à même à l'aider ? Étrange et intéressant. J'ai beaucoup aimé cette références aux Moires et aux Parques (les Tisseuses). Tu maîtrises bien ton sujet 🙂 La seule chose à éclairer, c'est Hadès. Il est antipathique, mais je n'ai pas l'impression qu'il soit un méchant. Plutôt quelqu'un qui est en colère pour des choses non justes, mais pas à la manière d'un traître, ou d'un ennemi.
Par.contre je n'ai pas compris. À la dernière scène les Mages de la Destinée s'en vont, mais ils reviennent sermonner Orion ? Je n'ai pas bien compris. C'est comme s'ils partaient deux fois.
Bon courage pour la suite 🙂
Merci pour le compliment :) Hadès, les Tisseuses, les Mages.. Ça fait peut être un peu beaucoup, mais l'idée générale c'est quand même que ça sent pas bon.
Pour les mages, peut être que je n'ai pas été assez claire dans le chapitre précédent... Ils partent lorsque l'affrontement commence mais réapparaissait dès que Nessaline est neutralisée. Genre "Ca sent le roussi, on se casse !" puis "hey, ça y est c'est propre on est revenu !"
Ils avaient surtout déjà anticipé que tout se passerait comme ça ;)
Merci encore Xendor !