Partie quatre : Catabase - "La fièvre sombre de l'adolescence"

Je remonte dans la voiture et après avoir essuyé mes larmes, je réussis enfin à démarrer pour rejoindre ma destination. Je ne pensais pas que cela serait si difficile. J'ai l'impression de me retrouver des années en arrière, projeté dans des idées et des souvenirs qui me sont incompréhensibles. Une tristesse m'envahit, mêlée à une colère si grande qu'elle paraît me dépasser.

Je roule de plus en plus vite, réduisant la distance qui me sépare de mon objectif. J'essaie de ne pas songer aux événements passés, mais ce sont eux qui semblent me rattraper. Néanmoins, je ne pleure plus, je boue de rage. Une rage que je n'ai plus ressentie depuis des années.

 

Je réfléchis à un problème de mathématique depuis quelques heures déjà. J'ai besoin de concentration et de temps étant donné qu'il concerne un niveau plus élevé que le mien, peut-être de première scientifique, possiblement de terminale. Je transpire littéralement dessus, comprenant quelques points mais ne parvenant pas encore à saisir toutes les subtilités çà et là.

Je déchire une nouvelle feuille de calcul, reprends ce que je sais juste, et essaie de comprendre la suite. Je suis naturellement en colère, ces derniers temps : le comportement des autres élèves me rend désagréable. Ils me prennent pour un tricheur, pour un gamin prétentieux, ce que je ne suis pas. J'ai envie de les frapper à chaque instant, j'ai envie de leur faire du mal pour ressentir de la joie. Seulement, une autre force, que je n'arrive pas à saisir, m'en empêche : la lâcheté, peut-être ?

Je ne peux contenir ma colère devant cette feuille de calcul. Elle est tout ce que je déteste en ce monde : elle me retient et m'enferme. Seulement, je sais que, lorsque je lis ou que j'écris une rédaction, je me sens bien plus libre et heureux qu'autre part.

Alors que je suis encore en train de réfléchir à ce problème, ma mère entre dans la chambre.

« Tu restes enfermé toute la sainte journée, Nico... tu devrais sortir, jouer avec les autres garçons de ton âge.

- Les jeux des autres ne m'intéressent pas.

- Pourquoi ? Au moins tu serais dehors... il fait si bon ! dit-elle, enjouée.

- Mais je n'ai pas envie de jouer à la guerre ou de tirer dans un ballon. Je trouve ça stupide, maman. Je suis en train de travailler.

- Tu auras toute ta vie pour travailler... maugrée-t-elle. Et pourquoi diable tu n'ouvres pas ces volets ! On dirait un ermite.

- Il y a certains avantages à être un ermite, en réalité... commenté-je.

- Je me demande bien lesquels.

- Ce n'est pas une question, n'est-ce pas ? C'est uniquement une affirmation.

- Nico, sors un peu, s'il-te-plaît.

- Mais maman, je suis simplement en train de réfléchir un maximum, ça déterminera si je saute ma classe de cinquième, ces exercices. Déjà que vous m'avez encore fait passer devant ce spécialiste et qu'il m'a posé encore plus de questions, tu pourrais respecter ce qu'il a prescrit... expliqué-je.

- Avec un QI comme le tien, pas besoin de réfléchir, allez, petit génie, sors donc. Il fait beau dehors, dit-elle en me le prouvant par une ouverture brusque des volets, et j'ai vu certains de tes camarades dans le parc...

- Camarades ne veut pas dire amis, et en ce qui concerne ces enfants, ils font plus partie de la première catégorie que la deuxième, réponds-je, en croisant les bras, boudeur.

- C'est vrai, concède-t-elle en riant. Mais cela n'empêche pas que tu sortes... même si tu te poses sur un banc pour lire. Au moins, essaie de profiter de l'air.

- Les hommes les plus intelligents de la Grèce Antique étaient si blancs que tout le monde les reconnaissait.

- Raison de plus pour que tu sortes : si tes camarades voient cette blancheur, ils se moqueront bien plus.

- Je ferai comme si cet argument avait de la valeur. »

Je prends La Chute, de Camus et Jeux de massacre, une pièce de théâtre de Ionesco. Je sors de la maison et me dirige vers le parc. Je le fais pour ma mère, afin qu'elle ne s'inquiète pas. Je lis pendant deux heures et je finis les deux œuvres sans trop de difficulté. Je me décide à rentrer parce qu'une feuille de calculs m'attend et que personne – mis à part une jeune fille appelée Céline – ne m'a regardé ou approché. Je reste plongé dans mes pensées et dans la vision de la vie par Albert Camus. Mon père est rentré plus tôt que d'habitude, cela lui arrive rarement. Je rentre en silence, ne sachant s'il écoute de la musique ou non. J'entends simplement la voix de ma mère et je me dirige vers la cuisine.

« Robert, écoute-moi un peu... c'est pas normal. J'ai vu son regard, il a déjà tant de choses en tête ! Il pourrait lui arriver malheur s'il continue d'ingurgiter comme ça.

- Hum... quoi par exemple ?

- Je ne sais pas, je n'étais pas préparée à ça. Emily et Fanny ne semblent pas en avoir autant dans la tête... Pourquoi lui il en a ?

- Parce qu'il est intelligent ?

- Ne joue pas au plus malin avec moi, Robert ! Il est parti avec La Chute... de Camio...

- De Camus, corrige mon père.

- Et... et ce petit livre de Jonus... Massacre en série...

- Jeux de massacre ? s'intéresse mon père.

- Tais-toi ! Peu importe ! C'était pas des livres drôles, Robert, pas du tout !

- Oui-oui lui conviendrait mieux...

- Je t'ai demandé de ne pas jouer au malin. J'ai lu La Chute lorsque j'étais plus jeune et c'était un roman triste, sur un personnage dépressif et une femme qui se suicide en sautant d'un pont. Et quand un titre porte le terme de « massacre », et bien je ne suis pas certaine que cela parle d'un bal à Noël ou d'un héros qui vient sauver la veuve et l'orphelin.

- Il a effectivement plus de chance de rencontrer un héros et de faire des bals. Le suicide et la dépression ne sont que peu présents dans notre société... commente mon père.

- J'ai peur pour mon fils ! s'enflamme-t-elle.

- Notre fils...

- Oui, bien. Notre fils, se corrige-t-elle. Eh bien j'ai peur pour lui. Qu'il se fasse déjà une idée terrible de ce monde, qu'il comprenne que l'homme est sale et qu'il ne fait que détruire ce qu'il touche. Qu'il comprenne à onze ans que les êtres humains ne sont pas faits pour vivre dans ce monde. J'ai peur qu'il se mette déjà à raconter à ses camarades que toutes les inventions n'ont été que destruction et que la littérature n'aborde que la terreur, la rage, la tristesse, la peine... parce que c'est un fait, l'homme n'est qu'une erreur, et à onze ans, il ne le supportera pas !

- C'est faux, interviens-je. »

Mon père m'a déjà vu et n'est pas surpris. Ma mère se retourne, les joues couvertes de larmes. Je ne supporte pas de voir une telle tristesse sur son visage, alors qu'elle ne se fonde que sur des suppositions. Je sens que la colère qui boue dans mon corps est sur le point de jaillir, que tout ce que je retiens dans mon cœur depuis des mois va exploser.

« Nico... je veux dire... il faut pas que tu doutes des hommes, pas maintenant, s'il-te-plaît.

- Mais c'est faux, maman ! Je ne crois pas que l'homme soit ainsi. Tu n'as même pas compris ce que Camus voulait dire dans ses romans ! Alors comment tu peux savoir ce que je vais penser ? Tu voudrais que je sois un génie mais que je ne comprenne rien de ce monde, c'est ça ta réponse ? Eh bien, non ! Non, j'arrive à retenir et à comprendre des faits et des éléments dont tu ne soupçonnes pas grand-chose, et… oui ! ça me rend malade ! Malade ! Et tes larmes aussi ! Et là, t'entendre parler ainsi de tout ce que fait l'homme sans qu'il n'y ait de raisons à cela, ça me fout en l'air, bordel !

- Calme-toi, Nico... me demande mon père.

- Mais... chéri... ces guerres, tu comprends... il faut bien voir là-dedans une vérité sur la rage et la colère des hommes... m'explique-t-elle.

- Un ordre est donné par un mec, haut placé, pour des raisons qui dépassent à peu près quatre-vingt-dix pour-cent de la civilisation, commencé-je, des millions d'autres mecs, qui ne comprennent pas ces raisons, s'exécutent. Et ce pour des causes ridicules : la religion, l'argent, la famille, l'amour, le pouvoir, la gloire... et en résulte du sang, des morts. Mais ce qui me chagrine le plus c'est que la raison principale vient de quelques mecs plus haut placés... et que tous les gens ne font que juger les millions d'autres mecs qui ont tenu les armes. Personne ne comprend, personne n'essaie même de comprendre, mais tout le monde juge, analysé-je.

- Chéri... ça ne change rien... tu sais ?

- Si, cela change tout. Parce que des gens intelligents, qui ont participé à ces guerres, ont hurlé leur peur et leur angoisse de cet esprit humain. Parce que des personnes, des gens qui écrivent, ont raconté les horreurs des camps, et que ces gens-là parlent d'hommes et de femmes courageux aux centres de ces abominations. Ce que tu oublies, maman, c'est qu'il y a des personnes bonnes ! »

Ma mère recule. Elle ne sait comment réagir. Il y a quelques minutes, elle aurait tout fait pour m'éviter les vérités atroces dont elle parlait. Désormais, elle paraît être choquée de ma foi en l'homme : elle semble jalouse de ma joie et de ma force. Dans ses yeux, une flamme nouvelle, que je ne connais pas, surgit : elle m'en veut visiblement de ne pas désespérer face à ces réalités qu'elle juge inacceptables.

« Non, non ! s'écrit-elle. J'ai vu des gens se faire attaquer en pleine rue et personne réagir... il y a des tueurs qui n'arrêtent pas de perpétrer des massacres abominables simplement par plaisir ! Je pensais que tu ouvrais les yeux sur le monde, mais en fait tu les fermes, relève-t-elle.

- Qu'est-ce que tu fais alors des compositions de Bach, Beethoven, Vivaldi, Strauss ? Des œuvres d'espoirs comme Le Seigneur des Anneaux, qui placent la force dans l'homme ? Et de ces hommes qui ont soulevé des peuples, comme King, aux Etats-Unis... ce n'est pas parce que nous sommes des hommes que nous ne pouvons pas construire de belles choses.

- Nous avons construit la bombe ! m'assène-t-elle, triomphante.

- Nous avons construit les pyramides en Egypte.

- Nous avons inventé les fusils, ajoute-t-elle, visiblement outrée.

- Monet ou Friedrich ont peint les paysages les plus beaux de l'esprit.

- Des hommes face à la folie de plusieurs, crache-t-elle.

- L'espoir vient toujours d'un homme qui éprouve le besoin de se faire écouter, contré-je.

- La haine fait partie de l'humanité, tu comprends ? me demande-t-elle.

- Et certains êtres luttent depuis toujours contre cette haine dont tu parles.

- Ils n'y arrivent pas.

- Si, certains y parviennent. Gandhi en est un exemple, relevé-je.

- Gandhi était guidé par le désir de gloire.

- Confondre le courage avec l'égoïsme est bien triste...

- Arrête !

- Je crois en l'homme, maman, et cela ne changera jamais ! Je veux que l'homme soit bon, qu'il pense à ce monde sur lequel il n'aurait pas le droit de vivre, selon toi. Quoi que tu en penses, j'ai envie de lutter contre ces idées !

- C'est de la folie !

- Ou c'est en avoir de sacrées paires... dit mon père en riant.

- Non ! FOLIE ! »

Je constate que ma foi en l'homme lui fait plus mal que si j'avais déjà perdu espoir. Elle me regarde avec colère et je sens la lance de ses yeux transpercer mon cœur. Elle me gifle. Deux fois. Je la regarde sans comprendre et cours dans ma chambre. Ses yeux sont plein de tristesse, d'incompréhension et de désolation. Elle s'en veut mais il est trop tard. La flamme a jailli et ne peut se tarir.

 

J'ai été une nouvelle fois obligé de m'arrêter, envahi par cette conversation. Ma mère n'a vu en cela que la preuve que j'étais « un enfant trop gâté par la vie ». Seulement, j'étais simplement en désaccord avec elle, ce qu'elle ne put accepter.

Aujourd'hui, je me demande si les choses ont changé. J'ai l'impression que les hommes sont toujours les mêmes : ces êtres dont ma mère avait une piètre image, des individus uniquement capables de tout détruire. Mes espoirs ont commencé à se flétrir dans cette pièce, entouré des membres de ma famille ; en ce moment, ils se désagrègent complètement et je me sens faible face à la force de ce désespoir qui me gagne.

Rien n'a changé, ma mère semble avoir eu raison. Tout cela me rend triste.

Je pressens que je ne pourrais tenir bien plus longtemps face à ma propre noirceur. Cette colère incontrôlable que j'avais réussie à oublier refait surface et je voudrais une nouvelle fois briser les idées de ma mère.

Je décidais de partir... à onze ans, je quittais la maison.

 

Dissuader mes parents de discuter est simple : rester dans mon lit, les regarder avec colère, leur faire ressentir une certaine honte. Et puis me retourner et faire comme si je ne les entendais plus. Ils affirment ensuite qu'ils me « laissent réfléchir ». Le plus difficile est d'organiser les affaires. Je ne sais pas exactement quoi prendre. L'édition en trois volumes de À la recherche du temps perdu, de Gallimard, dans les bibliothèques de la Pléiade. Comptabilisant donc Du côté de chez Swann, À l'ombre des jeunes filles en fleurs (partie une et deux), Le côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Compléter le tout avec un livre et des stylos, afin d'écrire d'éventuelles idées. Ne pas s'encombrer de certains autres objets comme la peluche de la Tante Rose ou le dictionnaire de Grand-Pa Roger. Je mets dans mon sac la carte routière de la France, détaillée, offerte par l'Oncle Paul, ainsi que la lampe torche de mon père. Je prends aussi une couverture et un épais blouson. J'essaie de porter le sac mais il s'avère bien trop lourd. À contrecœur, je retire les deux derniers tomes de la collection de La Recherche, conservant Du côté de chez Swann et À l'ombre des jeunes filles en fleurs. J'ai eu de la chance : j'ai bien failli tomber à cause du poids, ce qui aurait alerté mes parents. Je termine la préparation de mes affaires : l'argent dans leur chambre – ils regardent la télévision, j'en profite donc – afin d'avoir assez de liquidité pour les kilomètres que je vais devoir faire. Ensuite, il s'agit de la nourriture. J'attends que toute ma famille dorme : je peux, à deux heures du matin, préparer tout ce qu'il faut – des sandwichs et salades – pour la route. J'hésite un instant pour partir dès maintenant, mais si mes parents ne me voient pas demain, en se levant, je n'aurais pas assez de temps. Il faut profiter de ce lundi pour prendre le train au lieu de prendre le bus ; écrire un papier spécifiant que je vais chez mes grands-parents pour y commencer des études dans un nouveau collège. Signer. Tout est en ordre.

Le lendemain, je joue les innocents. J'embrasse mes deux parents avec joie, je leur dis « à ce soir ». Puis je pars. Il y a de la route jusqu'à mon objectif.

 

Plus tellement aujourd'hui, c'est une chance, même si l'objectif a changé.

 

La route défile. Je fais plusieurs changements. Tout cela pour parvenir à destination. La seule chose qui manque, après plus de cinq heures de route, c'est le deuxième tome de La Recherche : avoir fini le premier est un bonheur que je ne parviens pas à comparer.

Il ne remplace pas le sentiment qui m’étreint. Même à des kilomètres de chez moi, je ne peux que ressentir de la colère, sans que je n'en comprenne vraiment la raison. Je regarde souvent les gens qui montent dans les transports, et bien que certains passagers soient circonspects en me voyant, la plupart d'entre eux osent me parler. J'apprends à mentir pour la première fois : ma mère est décédée et mon père ne parvient pas à s'occuper de nous trois, je vais donc chez mes grands-parents pour éviter qu'il ne se retrouve sur la paille. Je leur dis qu'il ne voulait pas mais que j'ai insisté lorsque mes grands-parents ont proposé cette solution. Ils semblent si tristes et certains veulent me donner de l'argent, je leur assure que tout va bien, que mes grands-parents ont bien ce qu'il faut. Pour les plus suspicieux, je leur montre le papier sur lequel mon père est censé avoir apposé son paraphe.

« Quel monstre... commentent certains. »

Ma rage est plus grande à chaque fois : mon père n'est pas un monstre et rien ne justifie ce qu'ils disent. Pour éviter tous les regards, je repère un couple de personnes âgées et je marche à côté d'eux lorsqu'ils partent de la gare. Très vite, les regards s'effacent. Puis je prends un bus, un peu plus loin.

J'aperçois petit à petit, après une demi-heure, l'horizon bleu que je voulais voir depuis hier soir. L'océan. Les vagues viennent frapper la plage. Je descends et je me dirige en courant vers cette dernière afin de voir les derniers rayons du soleil. Je suis enfin calme face à cette force de la nature et cette beauté qui est en train de naître : un coucher de soleil, aussi parfait qu'il peut être. Je sors un sandwich et je le mange devant la métamorphose du paysage. Mes pieds, déchaussés, sont enfouis dans le sable. Je respire et je sens que ma colère s'enfuit pour la première fois depuis des mois.

Après avoir mangé, terrassé par la fatigue, je m'endors.

 

Je me réveille, la route défile à la fenêtre de la voiture.

Mon père est au volant.

« Tu savais que je viendrais là ?

- Oui.

- Tant mieux. Je voulais connaître la suite de La Recherche.

- Tu as inquiété ta mère, m'informe mon père.

- Il fallait que je me calme... que je sois sûr de ce que je disais.

- Sur quoi ?

- Sur la beauté du monde.

- Et ?

- Alors oui, le monde est beau et l'homme sait parfois conserver les beautés pures. J'espère juste que cela durera... comment as-tu su que j'étais parti ? demandé-je.

- Le collège a appelé… et je n'ai pas trouvé ton blouson...

- Logique. J'ai peut-être été un peu précipité. »

Il sourit et nous rentrons.

 

Je roule à nouveau et je sens toujours cette colère en moi, la même qu'à cette époque. Une colère qui va contre cette famille et contre moi-même. Je n'aurai jamais dû partir ainsi et donner de telles idées à mes deux petites sœurs. Et cet enfant, que j'ai été, c'est celui que j'ai vu dans les yeux de Loïc, cet enfant si intelligent.

Toutes ces erreurs. Trop difficiles à accepter.

Devant moi, je vois la petite ville que je cherchais à rejoindre.

C'est ici que se finit la route. Ici que l'enfant et l'adulte doivent se retrouver.

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