Au-delà de toute chose connue, se trouve l’Œuf. Il respire. Lentement. Seul. Depuis des temps immémoriaux, il se nourrit.
Ses veines se sont étirées. Elles se sont enracinées. Puis gorgées. Ses fluides amniotiques se sont enrichis, et, à présent, scintillent lugubrement à travers sa membrane diaphane, telle une pierre incandescente.
Il ne connaît pas le monde, et le monde ne le connaît pas.
À chaque palpitation sourde de l’embryon tentaculaire, une vague de plomb, feutrée, s’abat sur les tréfonds de l’air. Les couleurs s’atrophient d’une façon imperceptible.
Il ne connaît pas encore le monde, et le monde ne le connaîtra jamais.
Car des yeux ne peuvent se voir eux-mêmes.