Problèmes familiaux

Par Anony

Mes parents se séparent, mon père le vit très mal, quelques années plus tôt, il a eu un grave accident de voiture, après de nombreux mois d’hôpital, ma mère a essayé d’être un vrai soutien pour lui mais à ses dires leur couple était déjà fini depuis longtemps. Leur séparation est très compliquée, mon père est en dépression et pense beaucoup trop à sa peine et involontairement à faire souffrir ma mère pour réussir à faire attention à nous.

 

Mon frère est en apprentissage, ma sœur est au collège et moi je suis encore au primaire nous avons respectivement 9 ans et 6 ans d’écart entre mon frère ma sœur et moi-même. 

La séparation se passe donc très mal et j’ai cette angoisse au quotidien sur nos problèmes financiers, les soucis personnels familiaux de mes parents qui sont tous les deux fragiles. Ma mère a très peu de soutien de sa famille proche et mon père est bien trop malheureux pour réaliser qu’il n’a pas forcément le comportement adéquat. Je ne les jugerais jamais là-dessus, chacun a essayé à sa façon de tenir le coup.

Les années passent le divorce n’est toujours pas prononcé, la situation familiale est précaire, j’arrive au moment de la puberté, je me sens toujours si différente chez moi. J’ai le sentiment d’être pour ma mère sa fille très extravertie un peu trop dévergondée pour son âge comparé à ma sœur toujours plus soft, plus studieuse, plus sérieuse … Je souhaite me maquiller, me mettre un peu plus en avant, je suis une vraie adolescente qui cherche par son physique à se faire remarquer. J’ai comme chaque fille une envie énorme d’être aimée à défaut de m’aimer moi-même.

 

Les problèmes dans nos vies sont beaucoup trop gros pour que je puisse exposer les miens, ma mère fait ce qu’elle peut pour nous maintenir la tête hors de l’eau. J’ai mis plus de 20ans à comprendre que je me mettais dans un coin pour ne pas empirer les choses. Je ne montre jamais mes émotions, mes sentiments, je ne pleure jamais, (ce que ma mère me fait beaucoup remarquer c’est l’incompréhension totale pour elle qui est très expressive.)

Et au fur et à mesure des années, je grossis, encore, je mange littéralement mes émotions. Mais personne ne remarque le pourquoi, et cela n’était pas si évident entre le divorce et le fait que dans mes gênes le surpoids est présent.

Je me retrouve au régime très rapidement. On tente différents régimes, la soupe au chou, manger en fonction de la lune, boire du thé detox, voir une diététicienne, avoir un verre d’eau toutes les demi-heures… bref et le pire, j’ai continué ce schéma toute ma vie ! Entre me relâcher et manger pour compenser pour ensuite me remettre au régime …encore !

Encore aujourd’hui. Je grossis donc, me forge une belle carapace de graisse pour qu’on ne puisse pas m’atteindre MODE SURVIE en action.

 

Mais les différents petits problèmes arrivent, mon corps parle pour moi assez jeune, des forts maux de tête chaque matin, pour les médecins rien de concluant.

 

Mon frère vivait sa vie, mon père vivait sa « dépression » en séparant notre maison en 2 avec ses meubles, lui vivait dans le salon sans nous adresser la parole et ma mère, ma sœur et moi avions le reste de la maison.

Ma mère et ma sœur se comprenaient et se soutenaient mutuellement, je n’étais pas forcément à l’écart mais pas non plus à ma place.  On vivait des moments compliqués, on n’avait pas forcément de chauffage, pas toujours d’eau chaude, ma mère allait à des magasins discount pour manger pendant les périodes les plus rudes soit « des petits déjeuners » soit des « pots de bébé « qui arrivaient à date par exemple. Nous avons toujours eu à manger mais aujourd’hui en tant que maman je réalise que la vie a dû aussi être compliquée pour elle. Ma vie n’était pas la plus malheureuse et dans le fond mon mal être ne venait pas de notre pauvreté mais de mon ressenti intérieur. Mon ressenti inexplicable à cette époque.

 

Je me souviens d’une anecdote où un jour ma mère et ma sœur s’embrouillaient, elles en sont venues à s’insulter, ma mère finit en pleure et je me vois la consoler, lui dire que ma sœur ne le pensait pas etc.  Mais finalement qui se souciait de moi ? Qui me consolait ? La différence se creusait, j’étais de plus en plus dur émotionnellement.

 

 

Après 11ans, le divorce a été prononcé, j’ai à présent 15 ans, la vie a continué à être tumultueuse on a fini par vendre notre maison, nous avons vécu pendant des mois chez la personne qui m’a violé étant petite ; Chaque soir j’avais des douleurs et une envie de vomir, sans aucunes explications…. De nouveau le médecin ne décèle rien de particulier. Mon corps a toujours parlé pour moi, je ne l’ai jamais écouté.

Par la suite, ma mère est partie vivre à 500 kms de chez nous rejoindre son nouvel amour, j’ai préféré vivre chez mon père avec qui je n'avais jamais vraiment vécu, je suis toujours ronde, j’ai toujours cette incapacité totale à exprimer et ressentir mes émotions.

 

 

 

 

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