Il pleuvait sur la Cité.
L'eau ruisselait le long des tours montant à l'assaut du ciel plombé, depuis leur sommet jusqu’à leur pied en une chute vertigineuse, étouffant de son martèlement ininterrompu les rumeurs de l'activité humaine. Sur la chaussée détrempée se réverbéraient violemment les lumières des néons de la métropole – reflets brouillés d'un monde tapageur aux couleurs criardes, échos brisés de promesses avortées. Les gouttes saisissaient leur éclat en plein vol et le réfractaient en des dizaines d'esquilles lumineuses tranchantes comme des rasoirs. Les illusions et la réalité se dissolvaient en une même grisaille liquide.
Gabriella rabattit un peu plus la capuche de son sweat sur sa tête et pressa le pas. Ses baskets foulaient régulièrement le macadam, produisant un petit bruit mouillé qui se mêlait à sa respiration rapide. Elle regardait droit devant elle, vers la fin de cette rue interminable comme la Cité en comptait par centaines.
Elle dépassa un groupe d'hommes désœuvrés qui la sifflèrent, une rue sombre, la lascive silhouette d'une femme figurée en lumières artificielles, des cris sur sa droite, « salope », un mendiant qui était peut-être déjà mort, un cadavre de voiture, d'autres odeurs de pisse, d'autres relents de misère, et elle continua d'avancer, un pas après l'autre, les yeux brûlants et le cœur figé, au milieu des bas-fonds qui l'avaient vue naître et mourir avant son heure.
Elle se remémorait malgré elle l'enfant qui jouait là, au milieu de ce cimetière d'acier et d'abandon, l'enfant qui s'amusait d'un rat crevé ou qui faisait d'un néon hors-service une rapière, qui jouait à la guerre, qui jouait à la mort, qui jouait un rôle jusqu'à ce que sa mère disparaisse et qu'elle ne sache plus qui elle était. Ensuite ça avait été la descente aux enfers. Elle était vierge en arrivant au bordel – et la première nuit, cinq clients s'étaient succédés entre ses jambes ensanglantées, ses cris et des sanglots.
Deux ans après, malgré les hormones qu’on lui faisait prendre, elle était tombée enceinte. Bien sûr, l’enfant lui avait été retiré – c’était déjà un miracle qu’elle ait pu la garder, que le géniteur l’ait réclamée. Il avait payé pour. Ce n’était pas quelqu’un de trop mauvais. Dans ses bons jours, Gabriella se prenait même à espérer que sa fille soit heureuse avec lui.
Récemment, elle avait retrouvé sa trace. Opale. C’était le nom de sa fille. Elle avait contemplé pendant des heures la photo de la database. Elle n’avait jamais osé aller la voir.
Gabriella dépassa un bordel sur sa droite, se força à ne pas tourner la tête, surtout pas, sinon elle- Elle sursauta lorsqu’une main se colla à la vitrine semi-opaque, suivie d'un visage féminin, sa grimace lubrique encadrée de cheveux rose bonbon et d’une ombre de misère. Leurs regards se croisèrent – quelque chose dans le sien déstabilisa la prostituée – son sourire se fissura et ses yeux reflétèrent sa détresse. Gabriella se détourna.
Une douleur lancinante se réveillait dans sa poitrine – des souvenirs qu’elle avait voulu enfouir au plus profond de soi-même et ne plus jamais revoir, de ces souvenirs qui lui donnaient envie de se tirer une balle dans la tête ou de les extirper avec ses propres mains de ses entrailles. Elle regrettait d’avoir pris cette route, tout en sachant que c’était la plus sûre. Personne ne vous demandait quoi que ce soit au Quartier des Lunes. De chaque côté de la route s’ouvraient les bouches sombres et avides des bordels, estampillés maisons de plaisir et en réalité foyers d’orphelines douleurs, ces fonds du trou dont on ne remonte pas. Elle avait été de ceux dont tous possédaient le corps à part eux-mêmes, ces corps modifiés, tatoués, déformés, dans le seul but de plaire. Elle avait été de ces putains sans avenir avec leurs sourires écorchés et leurs yeux vides, de ces désespérées pour qui même l’amour avait cessé d’être une joie – elle avait été de celles-là et ça la hanterait jusqu'à sa mort.
Elle s’efforçait de regarder ses pieds.
Une enseigne clignotante parvint malgré tout à attirer son regard. « Le beau, c’est la splendeur du faux. » Ses jambes ralentirent, s’arrêtèrent. Gabriella fixa les lettres néons jusqu’à ce qu’elles s’inscrivent sur sa rétine et continuent à brûler sur l’écran de ses paupières closes. Elle tourna la tête vers la vitre à côté d’elle, et entre les traînées de pluie se distinguait son visage aux joues réhaussées d’un rouge grotesque qui contrastait avec sa pâleur. Elle frotta machinalement la couleur tatouée à même sa peau, replaça une de ses boucles blondes sous sa capuche, se força à reprendre sa route. « Love Doll », c’est ainsi qu’ils l’avaient surnommée. Elle avait perdu son corps, son humanité, jusqu'à son nom. Elle était ce qu’ils voulaient qu’elle soit. Une poupée. Un fantasme. Qu’importe du moment qu’elle n’était plus elle-même.
Elle n’en était pas devenue splendide pour autant.
Quand la fille du Projet Noé était venue la rencontrer, la seule chose qu’elle avait réussi à articuler avait été : « J’ai fini ma journée », et quand l’autre lui avait déclaré que ce n’était pas la raison de sa visite Gabriella n’avait pu que tourner vers elle son visage vide. « Quoi d’autre ? » avait-elle demandé d’une voix lasse. Elle avait vu la pitié dans les yeux sombres de son interlocutrice, mais elle n’avait pas trouvé la force de s’en soucier. « Et si je te disais que je pouvais t’offrir une vie meilleure ? » Gabriella avait ri, un rire grinçant, couleur de verre brisé. « Je ne te croirais pas. Maintenant laisse-moi. J’ai sommeil. »
Kana – la fille – était revenue soir après soir, inlassablement, avec toujours la même offre : « Suis-moi si tu veux vivre. » Et puis un jour, Gabriella n’aurait su dire de quel mois, ni même de quelle année – ça faisait bien longtemps qu’elle ne savait plus –, un de ses clients l’avait frappée, du sang coulait encore de son nez, et quelque chose dans ce rouge l’avait secouée. Elle saignait encore. Elle vivait encore. Elle s’était levée, elle avait rejoint Kana de l’autre côté de la rue, en titubant, en serrant contre elle les pans de son peignoir crasseux – elle n’avait pas d'autres vêtements –, l’esprit vide et le corps frissonnant de froid.
La fille lui avait souri, l’avait prise par le bras, l’avait conduite jusqu’à son hover garé non loin. Gabriella s’était endormie pendant le trajet et, quand elle avait rouvert les yeux, elles étaient arrivées dans une cour privée. En sortant, elle avait levé la tête vers le ciel nocturne, découpé tout là-haut entre les tours démesurées de la métropole, petite parcelle d'infini où brillait une unique étoile. Elle avait retenu son souffle, touchée au cœur par la vue de ce point de lumière – elle n'avait jamais rien vu de tel, car les néons éclipsaient de leur éclat acerbe ces astres lointains – et elle avait soudain eu l'impression de comprendre à nouveau ce que signifiait le mot « espérance ». Elle avait souri, d'un sourire faible et incertain, mais plus vrai que tous ceux qu'elle avait produits ces dernières années. Il avait alors commencé à pleuvoir. Elle avait renversé la tête, fermé les yeux, son peignoir avait glissé de ses épaules et était tombé à terre – elle était restée ainsi de longues minutes, l'eau ruisselant sur son corps nu, le lavant et le purifiant, le temps de se réapproprier son être et de renaître. Love Doll n'était plus, Gabriella reprenait les commandes – et ce prénom qu'elle avait toujours trouvé prétentieux et ridicule, elle le voulait désormais – elle voulait retrouver sa vie et son humanité.
Quel qu'en soit le prix.
Revenue au présent, Gabriella glissa la main dans la poche de son sweat, effleurant le boîtier qui y reposait. Elle en sentait à peine le poids, malgré ce qu’il représentait. Elle s’essuya les yeux, repoussant ses cheveux collés à ses joues par la pluie battante, releva la tête.
Lentement, elle descendit les marches du bullet, monta dans la capsule, se faisant toute petite au milieu de tous les autres passagers. Le sifflement de l’air comprimé emplit son cerveau. Dans quelques minutes, elle serait arrivée aux portes du Cercle.
*
« Vous pensez vraiment qu'elle va le faire ?
— Qui ?
— Gabriella.
— Oh... Ne t'inquiète pas. »
Luiza parlait lentement, d'une voix basse et posée, en détachant bien ses mots.
« Elle l'a déjà fait. »
Les yeux noisette d'Alex s’écarquillèrent de surprise. Il ne put s'empêcher de se tourner vers l’holo-transmetteur, en direct des chaînes d’information – c'est alors seulement qu'il comprit que ce n'était qu'une figure de style. Il laissa échapper un grognement.
« Elle l'avait déjà fait quand Kana l'a recrutée, continua Luiza. Dans sa tête, dans son cœur, dans ses songes – des dizaines et des dizaines de fois. Nous lui offrons la possibilité de concrétiser son souhait, penses-tu vraiment qu'elle y renoncera ? »
Alex haussa les épaules.
« Je doute seulement qu'elle ait la force d'aller jusqu'au bout. »
Au mur de leur planque de fortune, quelqu’un avait tagué « Un nouveau départ pour l'humanité ». Le rouge des lettres saignait le long du béton, se mêlant aux traînées de rouille et d’humidité. Pour la première fois, Alex se demanda si ça valait vraiment le coup. Il fallait faire changer les choses, faire tomber celles et ceux du Cercle, dans leurs tours d’ivoire, faire... mais ça, c’était du terrorisme. Ce n’était pas ce qu’il avait imaginé en rejoignant le Projet Noé. Il frissonna.
« Pourquoi ? » demanda Luiza.
Le jeune homme mit quelques instants à reprendre le fil de la conversation.
« Parce que la volonté de Gabriella a été brisée là-bas, répondit-il finalement, parce qu'ils l'ont anéantie. Vous vous souvenez bien du récit de Kana, quand même ? Elle n'était plus qu'un automate.
— Tant mieux. Aucun humain ne serait capable d'accomplir une telle chose. »
En prononçant ces mots Luiza tourna la tête – la lumière crue des néons se reflétait dans ses yeux blancs – élire une aveugle comme visionnaire, n'était-ce pas d'une délicieuse ironie ?
« Gabriella suivra les ordres, comme tous les autres avant elle. C’est tout ce que la Cité leur a appris. »
*
Il avait cessé de pleuvoir.
Et Gabriella avait commencé à pleurer. Elle essuya furtivement ses larmes du revers de la main, ramena sa capuche sur sa tête pour dissimuler son visage, fixa ses pieds – pourquoi était-ce elle qui avait honte, et non pas la Cité, cette Cité qui condamnait ses habitants au vol, à la mendicité, à la prostitution, à la mort – la peine capitale pour avoir osé venir au monde. Maintenant c'était à celles et ceux du Cercle de payer – mais elle n'était pas sûre d'en avoir la force. Ses mâchoires se crispèrent. Bientôt la fin. Bientôt la délivrance. Elle devait continuer à marcher, un pas après l'autre, ça suffirait, doucement, calmement, elle y était presque, encore dix mètres, après ce serait la douane, et puis elle pourrait respirer, loin de l’agitation des quartiers, et puis elle pourrait commettre l'irréparable. Elle inspira profondément. Bientôt.
« Papiers s'il vous plaît. »
Gabriella se tourna vers le douanier – et elle eut soudain la nausée à la pensée qu'il aurait pu être, qu'il avait peut-être été, un de ceux à être passés sur le corps de Love Doll, sur son corps à elle, sur son pauvre corps abandonné à leurs mains avides, à leurs bouches cupides, à leurs désirs acides. Elle dut se faire violence pour retrouver la maîtrise d’elle-même.
Et elle tendit sa main en souriant, l’implant au bout de son annulaire signalé par une légère lumière bleue.
« Raison de votre visite au sein du Cercle ? »
— Un client m'y a donné rendez-vous. »
Il attrapa son poignet pour scanner son implant et elle se crispa pour ne pas hurler.
« Ça m’a l’air bon. J’ai juste quelques derniers points à vérifier.
Les questions et les réponses se succédèrent. Elle s’efforçait de ne pas penser.
« Pourquoi dans le Cercle ? » « Je ne sais pas. C'est lui qui a voulu. » « Quand rentrez-vous ? » « Avant minuit. » « Vous savez que si vous n’êtes pas rentrée dans vos quartiers après expiration de votre pass vous risquez de graves sanctions ? » « Oui. »
« Que pensez-vous du gouvernement de la Cité ? »
Gabriella ouvrit la bouche sans produire le moindre son, déstabilisée. Elle faillit répondre qu'il était très bien avant se rappeler in extremis l'état d'hébétude de Love Doll, son indifférence, sa lassitude – elle ne devait pas avoir l'air de mentir.
« Rien. »
Le douanier hocha la tête.
« Vous pouvez y aller »
Elle osait à peine y croire.
En automate elle marcha le long de la rue déserte, ses baskets fatiguées couinant sur l’asphalte trop propre – elle n’avait rien à faire là –, elle prit l’ascenseur, attendit que la cage d’acier l’amène tout en haut. Elle ne sentait même pas le mouvement. C’était beau l’anti-grav, quand ça marchait encore.
Le couloir était désert. Elle se demanda si son client vivait seul dans cet étage – peut-être même dans cette tour. Dans tous les cas, il lui avait dit de le rejoindre dans sa chambre, il lui avait donné le plan, et il lui avait dit qu’elle ne croiserait personne.
Sur sa droite il y avait une baie vitrée, et son regard glissa irrésistiblement vers la Cité à ses pieds. Elle avait beau la savoir tarée, rongée jusqu’à l'os, pourrie, un bordel de néons et d'acier au bord de la rupture, elle ne pouvait oublier qu'elle y était née, qu'elle y avait grandi, que c'était tout ce qu'elle avait toujours connu. Elle se mordit la lèvre. Tout allait changer désormais. La métropole l'avait fracassée, disloquée, écorchée vive, avait réduit son cœur en lambeaux et ses espoirs en miettes – et maintenant, elle allait lui rendre la pareille. C'était probablement ce qu'avait vu la fille du Projet Noé en elle ; ce corps trop maigre et trop pâle qui n'abritait plus que le désespoir et la rage – et cette vie qui ne valait pas grand-chose. Elle voulait encore vivre cependant, envers et contre tout, elle s'en rendait compte maintenant. Vivre à en mourir, avait-elle pensé en rejoignant officiellement le Projet Noé.
Mourir.
Bien sûr que ça passerait par là. Il n’y avait d’autre issue pour les gens comme elle.
C’était bizarre comme on pouvait être prêt à donner sa vie pour anéantir celle des autres. Mais au moins, sa fille, elle, vivrait.
« Un nouveau départ pour l’humanité », voilà ce que clamait le projet Noé – si un dieu avait jugé moral de recommencer à zéro par le passé, pourquoi eux n’en auraient-ils pas le droit ? Elle pensa qu’aucun humain n’oserait se prendre pour une divinité – elle pensa aussi qu’elle n’était pas croyante et qu’elle n’était plus vraiment humaine non plus. Elle releva le menton.
Personne n'aurait plus à vivre ainsi.
Gabriella se laissa tomber à genoux sur le sol, cherchant du bout des doigts l’encoche qui lui donnerait accès au système électrique. Kana avait raison, c’était facile. Même elle pouvait y arriver. Elle sortit le boîtier de la poche de son sweat, le brancha, d’un côté au fil rouge, de l’autre au fil noir. Elle le fixa un long moment, le cœur battant à tout rompre. Un seul bouton – pas de risque de se tromper.
Elle l'aurait imaginé rouge.
Gabriella jeta un dernier coup d’œil par-dessus son épaule, sur les tours qui avaient empalé le soleil et son sang qui coulait le long de artères de la Cité. Quel meilleur moment que la fin du jour pour faire ses adieux au monde ?
Ella ferma les yeux. Invoquant le visage de sa fille. Elle aurait tant voulu lui parler une dernière fois.
« Opale... » Elle fit une pause, savourant le nom sur sa langue. « J’espère que tu aimeras ta nouvelle vie, chuchota-t-elle à sa mémoire. J’espère que ça vaudra le coup. J’espère que tu comprendras. »
Et elle pressa la détente.
*
Cette nuit où elle avait définitivement enterré Love Doll dans les ruines de son passé, il pleuvait.
Aujourd’hui, avec le Cercle détruit, c’était la Cité toute entière se tenait au bord d'un nouveau départ. Et sur le visage pâle de Gabriella, sur ses cheveux et au milieu de son sang éclaboussant l’acier, se déposaient des cendres.
Déjà je dois dire que par rapport à mes souvenirs, je trouve ton écriture très aboutie dans cette nouvelle, elle est précise et riche à la fois, je n'ai eu aucun mal à visualiser l'ensemble des évènements. On s'attache également très bien à Gabriella et on saisit vite la grande trame de l'univers que tu décris
Par curiosité, j'aurais peut-être juste voulu voir à quoi ressemble un moment d'espoir dans cet univers et pour donner du contraste aussi à toutes ces ombres, même si l'espoir est anéanti derrière, mais en une nouvelle, j'imagine que c'est compliqué d'explorer toutes ces dimensions
En tout cas, je dois dire chapeau à nouveau, c'était une très agréable lecture (enfin pas dans le sens genre c'était doux hein mais voilà tu vois :') )
Et
J'ai reconnu la référence à V pour Vendetta hahaha ? Enfin je crois ? (la pluie, la renaissance, à moitié nue hein)
Du love sur toi
Oui mdr ils sont présents les TWs là
Ravi que ça t'ait plu ! :D J'avais écrit une espèce de première version de cette histoire au lycée après avoir vu le second Blade Runner (le premier étant l'un de mes films favoris haha), j'ai relu et j'me suis dit qu'il fallait absolument que je réécrive ça avec moins de phrases grandiloquentes sans substance haha, donc ça me fait encore plus plaisir que tu dises que l'écriture est cool maintenant !
En théorie c'est un univers dans lequel se passe un de mes projets (en pratique, il faudrait que je me mette sérieusement à l'écrire mdr) donc oui, y a des poches de lumière dedans, parfois x'D Mais c'est vrai que s'il y en avait dans cette nouvelle en particulier, ça rendrait les ombres p'têt encore plus sombres / frappantes, contraste, toussa ^^
Et oui c'est un clin d’œil à / inspiré par cette scène de V pour Vendetta !! Haha, je m'attendais pas à ce que quelqu'un fasse le lien. J'adore profondément ce film :P
Merci d'être passé ! <3