Au cours des années ’80, le monde bascula.
Sous l’ascendant d’une confrérie aussi secrète qu’obscure, des groupuscules radicaux pullulèrent, tout autour du globe. Considérés comme isolés et peu dangereux, on les avait tolérés. À tort : il était trop tard. Dans l’ombre, ils avaient gangrené le moindre recoin de la planète, jusqu’aux plus hautes instances.
Soutenu par des personnalités influentes, un nouvel ordre mondial, destiné à ériger le capitalisme comme valeur universelle – et unique – était né. Pour assurer sa suprématie, les puissants avaient organisé un krach boursier aux conséquences terribles et instauré une monnaie mondiale exclusive : la Couronne du Nouvel Ordre. Les retombées sociales dramatiques, tout juste considérées comme des dégâts collatéraux inévitables, n’avaient ému personne au sein des hautes sphères, bien trop occupées à thésauriser leurs dividendes, tout en réfléchissant à une manière encore plus radicale de soumettre le peuple à leur bon vouloir.
Ralliant la cause de la Confrérie de l’Absolu, le Nouvel Ordre instaura un régime de terreur, au sein duquel tout ce qui ne contribuait pas à la production de richesse était entravé, quand ce n’était pas radicalement interdit.
L’ordre s’assurait ainsi de maintenir sous son joug l’ensemble de la population qui, trop occupée à survivre, évitait de se poser des questions dérangeantes qui auraient pu remettre en cause l’autorité du gouvernement mondial. C’est ainsi que les loisirs et les arts disparurent, au profit d’un environnement aseptisé et productif.
Afin de faire taire les derniers résistants, le Nouvel Ordre n’hésita pas à recourir à des méthodes inhumaines, tout en s’assurant de rester dans une apparente légalité, de sorte que personne ne pourrait valablement remettre ses agissements en question.
Dépossédés, déchus de leur autorité parentale, traqués, les contestataires étaient muselés, incarcérés, et même parfois exécutés, leurs revendications étouffées dans l’œuf.
Tous les moyens étaient bons pour permettre aux plus riches de s’enrichir au détriment de la majorité la plus pauvre.
Même la Confrérie des Arts, contradicteur naturel de celle de l’Absolu – née en Grèce à l’initiative des neuf muses – n’avait rien pu faire. Si cette communauté avait connu son apogée dans les années 1400, durant lesquelles ses membres avaient contribué à l’élévation et à l’ouverture des esprits, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Surgie des limbes du Vatican une centaine d’années plus tard, la Confrérie de l’Absolu avait drastiquement changé la donne et organisé, siècle après siècle, la déchéance des Arts et des Hommes.
En 1999, la Confrérie des Arts, décimée, ne comptait plus qu’un seul membre pour défendre ses valeurs et la vie…
J'ai juste trouvé une expression légèrement sensible : "n’avait rien pu faire", à la fin. "n'était parvenu à agir" ? "n'avait pu s'opposer" ? "avait été laminée" ?
Merci encore pour ta lecture et cette suggestion judicieuse !
Un début intéressant bien que compliqué, il m'a fallut relire ton prologue deux ou trois fois pour tout bien saisir (à savoir maintenant si c'est ton texte où moi qui manque de concentration...). Pour exemple, je trouve la fin sur la Confrérie des Arts par rapport à celle de l'Absolu un peu brouillon, j'ai mis un peu de temps à comprendre qu'elles venaient à un siècle près de la même époque...
Sinon j'ai trouvé ton texte très bien écrit (je connaissais pas du tout le mot thésauriser O_o je m'endormirai moins bête !) et je dois bien l'admettre, même si j'ai eu du mal à tout bien assimiler, ton prologue comme ton résumé m'ont beaucoup intrigué par rapport à la suite de ton histoire... du coup je continue ! ^^
Merci pour ton commentaire ! Je comprends très bien cette remarque, je ne suis pas réputée pour écrire de manière sobre et on m'a déjà fait remarquer que j'utilisais des termes parfois compliqués à saisir.
J'espère que la suite - qui est beaucoup moins technique et contextuelle, je te rassure - te plaira ;)
Je te souhaite une excellente lecture !