Prologue : Le souffle de la mort
C'en était trop.
Les Nediques avaient dépassé les limites. C'était l'ultime preuve qu'ils refusaient le respect envers les dieux. C'était un outrage de trop que ni les humains, ni les Arouks, ni les dieux ne pouvaient tolérer.
Et pourtant, ne serait-ce que deux cents ans auparavant, commerce, échanges et liaisons martiales étaient au cœur de leurs relations.
Hélas, d'un côté comme de l'autre, le Mal était venu, brisant la confiance des marchands, la tranquillité des échanges et l'engagement des mariés. Cet événement terrestre avait une raison divine.
Borglar, l'un des sept fils du Mal, s'était décidé à semer le malheur sur cette planète jusqu'à présent en paix et en harmonie. Sa haine, sa ruse, ses méfaits, avaient grandi avec lui. Ses infâmes serviteurs invisibles s'étaient empressés d'investir la planète pour, partout, semer les prémices d'une guerre terrible.
Ce roi maudit alla même jusqu'à tenter d'instaurer son pouvoir dans le monde divin. Farol, le grand dieu, avec ses millions de compagnons lui livrèrent en ces mêmes lieux, un combat acharné. L'ennemi fut défait mais non vaincu. Fuyant, Borglar se terra dans les confins d'un des douze continents de Lorade, le monde assailli. Il se remit à travailler dans l'ombre à faire grandir son pouvoir. Il engendra sept fils avec une femme divine dont il avait perverti l'esprit.
Ses fils devinrent chacun dieu de l'un des sept fléaux de Lorade, le monde envahi. Orglari, le premier devint dieu de l'orgueil. Puis vint Gaderia, dieu de l'avarice. Ce fût Ramlag qui suivit en tant que dieu de la jalousie. Lerabimid fut le prochain si provocant qu'il fut dieu de la colère. Sparderurin vit à son tour le jour -ou plutôt la nuit puisque dans le monde du Mal, tout n'était que noirceur- et devint le dieu de la luxure. Noencratir, que sa gourmandise en fit le dieu, vint. Le dernier, Zarimigle et non le moindre, frappa plus violemment que ses frères. Sa paresse, dont il était le gardien, semblait inoffensive.
Les sept, qui prirent le nom de Guldras, c'est-à-dire fléaux en langue humaine, se mirent à partout jeter leur fiel et leur poison. Bien que se haïssant, ils ne s'entredéchirent pas, réservant ce moment à quand Lorade disparaîtrait.
De leur côté, les dieux du Bien ne restèrent pas inactifs. Affaiblis suite à la bataille contre Borglar, ils reçurent le soutien d'une mystérieuse vieille dame céleste, qui annonça au travers d'une prophétie, la fin de Borglar.
Les dieux créèrent donc un élément incroyable qu'ils offrirent aux peuples de Lorade : la magie. Conçue pour soutenir le combat que menaient ces peuplades, elle leur permit de mieux résister aux assauts des créatures de Borglar.
Farol et ses compagnons divins ne s'arrêtèrent pas là, ils fabriquèrent une bague qui, entre les mains de n'importe quel être de ce monde, pourrait aussi bien détruire Borglar que les dieux eux-mêmes. Son possesseur se devait d'être bon. Elle fut placée sous la garde d'une créature gigantesque, merveilleuse, mais terrible et implanté sur une île du continent d’Artumen. Restait à tenir en attendant le garçon de la Prophétie. Les douze Aolgs, garants de la protection des douze continents de Lorade furent créés par les dieux.
Malgré tout, toutes ces actions restèrent inconnues des peuples de Lorade à l'exception de la prophétie et l'existence de Borglar et ses sept fils, ou plutôt ses sept Guldras.
Toutes ces raisons provoquèrent donc la situation qui vint deux cent ans après. Les Nediques, ayant cessé de croire en les dieux, Arouks et humains avaient décidé qu'ils se devaient de les éliminer.
Les deux partis étaient en tort mais le Mal s'était trop enfoncé en eux pour qu'ils s'en rendent compte. Cela se déroulait sur le continent même où avait été placée la bague : Arktumen.
Les armées gigantesques des Arouks, des humains et des Nediques foncaient vers la gigantesque plaine, centre de ce royaume déchiré. C'était l'heure, l'heure de l'ultime bataille. Nediques ou la coalition Arouk, humaine serait vainqueur de ce terrible affrontement.
Déjà, archers et mages de chaque camp se préparaient à utiliser leurs armes dévastatrices.
Les bannières flottaient au vent, les clairons sonnaient, les hommes hurlaient et les instruments de guerre se brandissaient. De chaque côté, les premières victimes atteintes s'effondraient, flèche ou projection magique, telle avait été leur mort.
Le choc surpuissant des deux armées allaient avoir lieu lorsqu'une colonne de feu brûlant tomba du ciel et se désintégra au centre exact de la plaine. Le sol se creusa sur plusieurs dizaines de doors tandis qu'un souffle monstrueux chassait dans son camp tout homme sur des centaines de doors à la ronde.
Petit à petit, chacun se releva. Hagard, soufflé mais indemne.
Mais les armées ne purent pas se ressaisir que, sortant du cratère formé, des centaines, des milliers, non des millions de créatures, se distinguant en trois espèces, les attaquèrent. Danger à la fois aérien et terrestre, les monstres massacrèrent les soldats encore hébétés.
Darlag, à la hache de fer, prit la tête de la coalition du sud et de l'est. Les soldats reprirent courage et contre-attaquèrent ces étranges adversaires. Quant aux Nediques, ils tournèrent le dos aux combattants pour aller se mettre à l'abri dans leurs montagnes.
Les créatures vinrent plus nombreuses et l'armée de la coalition s'effrita, fondant à toute vitesse. Darlag, avec ses généraux, tenta de se tailler un chemin dans l'armée ennemi. Il était convaincu que sceller la Crevasse leur donnerait la victoire.
Tout d'abord, la progression fût rapide puis les créatures remarquèrent ce danger et concentrèrent leurs efforts pour les anéantir. Feddag, Gomdar, Nortir, Legdam et bien d'autres encore.
C'est alors que tout semblait perdu que les restes d'armées, voyant leurs chefs en difficulté se jetèrent au cœur de la bataille.
Peu à peu, laissant des millions d'hommes derrière eux, les soldats avancèrent. Le tourbillon des monstres s'accentua, et bientôt ce n'était que cent hommes qui entouraient Darlag. Ils n'arrivaient pas à franchir les dernières doors…
Finalement, le chef de la coalition seul arriva face à la Crevasse. La hache tournoyait, frappait, décapitait incessamment.
Il y eut un terrible éclair, noir.
L'ensemble des monstres se dispersèrent craintivement.
Ce revirement soudain surpris Darlag qui porta alors son regard dans la Crevasse. L'éclair l'avait frappé en son milieu. Un monstre imposant, hybride se tenait debout, une masse d'armes dans une main, et une épée dans l'autre. Lentement, il monta la pente du cratère, marchant droit vers l'humain. Celui-ci recula avec méfiance, jaugeant son adversaire, et bientôt les deux êtres se firent face tandis que d'autres créatures jaillisaient de la Crevasse semblant l'agrandir.
Le monstre prit la parole :
- Humain, te voici devant ton maître. Baisse ton arme.
La voix bien que posée était lourde de menaces.
- Que viens-tu chercher ? brava froidement l'homme.
- Ta tête et celle de tous les tiens.
- Qui es-tu ? Qui t'as envoyé ? continua Darlag, imperméable à toute peur.
- Je suis Glas, répondit la voix rocailleuse, c’est mon maître Borglar qui m'a envoyé pour votre mort à tous.
- Dans ce cas, viens me chercher. Et tu diras à ton maître que les peuples d’Arktumen ne sont soumis à personne, provoca Darlag.
Alors la masse d'armes lui vola à la tête qu'il retint de sa hache. Mais celle-ci partit au loin. L'homme n'eut pas le temps de réagir que l'épée volait vers lui.
Le combat s'arrêta là. La lame traversa le corps de Darlag à la hache de fer.
De témoins, il n'y en eut aucun. Nul vivant ne sût l'arrivée de Glas et l'origine des monstruosités de la plaine. Les Nediques devinrent les ennemis jurés de la coalition qui se terra des années dans le désert et dans la forêt. Tous ceux qui furent l'Élite humaine et Arouks avaient disparu et c’est pourquoi ces peuples s'affaiblirent. L'année de cet affrontement fût prise comme an 0 et une nouvelle ère s'ouvrit pour les peuples d’Arktumen.
Une nouvelle ère avec trois peuples de plus : les Ourtals, les Onglats et les Arkers.
Une nouvelle ère avec un monstre de plus : Glas.
La paix n'était plus.
... À suivre...
J'ai beaucoup aimé ce prologue, et je dois admettre que cela m'a fait penser à Markus Heitz qui a fait la saga des nains. Un combat entre plusieurs race sur plusieurs plans.
N'as tu pas peur qu'avec la création de ton propre système métrique, les gens soient perdus?
J'espère que tu va bien. J'avoue je ne connais pas Markus Heitz, je vais jeter un oeil. C'est vrai que ça peut sembler confus avec le système métrique et les nombreuses peuplades mais je pense que je vais plus faire rentrer mes lecteurs et puis ce n'est pas vraiment trop compliqué, je pense que on peut dire qu'une doors vaut un demi-mètre.
Merci de ton commentaire et à bientôt
Gardar
J’ai pris le temps de lire les compléments et précisions sur ton histoire et je dois dire qu’elles m’ont bien aidé à suivre ce prologue. Il y a effectivement beaucoup de noms, d’informations et je dois dire que je me suis un peu perdu ( surtout sur les continents en fait, pour le reste ça me paraît plutôt clair).
Je suis un très grand fan de tout ce qui est guerres divines, tout ce qui tient de prés ou de loin avec les anges, les démons, les dieux et je dois dire que je suis servi. La bataille entre les trois peuples qui se transforment en bataille contre des armées démoniaques déferlant sur le monde, ça donne envie de lire la suite. L’histoire avec les sept fils démoniaques représentant les sept péchés capitaux plus la scène du cratère m’ont beaucoup fait penser à un jeu vidéo auquel j’ai beaucoup joué. Peut être que tu vois duquel je parle ?;)
Je rejoins Cléo sur un point, j’ai eu exactement la même image qu’elle presque tout de suite en lisant ton prologue. Le récit de la bataille m’a immédiatement mis la scène du début du seigneur des anneaux dans la tête ( Il y a même le moment ou les armées humaines et Arouk sont soufflés par le choc). Ce qui n’est pas pour me déplaire !
Juste une petite remarque sur une phrase du premier paragraphe : « Cette dernière preuve de leurs refus de respect envers les dieux », je trouve cette phrase un peu lourde, peut être voir à la remanier un peu ?
Je viendrais très prochainement lire la suite de ton histoire !
Bonne soirée !
Merci et à bientôt dans tes histoires
Gardar
Je me lance dans tes écrits, ma curiosité a eu raison de moi !
Dès le début, je n'ai eu aucun mal à me plonger dans ton histoire, j'ai même eu l'impression d'être plongé dans un univers à la Tolkien ! Tes phrases sont fluides, agréablement bien tournées, on ne voit pas le temps passer une fois dans l'histoire. L'intonation des voix des personnages se créent naturellement dans la tête, mais d'où t'es vu l'idée des noms ? T'es-tu inspiré des croyances celtes ou vikings ? (Ça m'a rappelé une scène mythologique d'ailleurs 😅)
J'ai juste une petite remarque, rien de grave mais ça m'a interpellé car tu as mis tout ton texte au passé et il y a cette phrase "les monstres massacrent" au lieu de "les monstres massacrèrent" à moins que ce n'était volontaire ?
Aller c'est bon, tu m'as convaincu, je mets ton histoire dans ma pile à lire, je n'attendrais pas que tu me le demandes !!
Hâte de lire la suite !
Je suis ravi que cette histoire t'es plus. Je crois que c'est le plus gros compliment que l'on m'ai fait. Merci beaucoup pour cette agréable comparaison avec l'œuvre de Tolkien. Je corrige la faute de temps, merci.
Pour les noms, je vais t'expliquer :
J'ai réalisé un tableau avec une dizaine d'adjectifs différents qui qualifiait les lettres de l'alphabet. Ainsi, quand je veux créer le nom d'un personnage, je regarde sa fiche de description et j'associe les lettres qui ont les adjectifs identiques. Et après, c'est une décision tout seul pour l'ordre des lettres. Je trouve que c'est pratique et bien.
Voilà, merci beaucoup encore et à bientôt dans la suite Sagalee06
Gardar
C'est vraiment très original pour l'idée des noms ! Ton idée est vraiment top, continues comme ça !
À bentôt !
A bientôt !
Je suis ravie de découvrir cette nouvelle histoire.
Eh bien eh bien ! C'est complexe en effet ! Tant de peuples différents, tant de monde. Ça promet d'être très riche.
Avant que je n'entre dans le détail : félicitations, c'est très bien écrit et je n'ai vu que très peu de fautes !
J'adore la référence aux sept pêchés capitaux, et le parallèle avec les dieux ! L'ennui, c'est que je n'en ai compté que six. Je ne sais pas si c'est l'heure tardive, mais j'ai : Orglari (orgueil) ; Gaderia (avarice) ; Ramlag (envie) ; Lerabimid (colère) ; Sparderurin (je ne suis pas sûre duquel lui attribuer, puisqu'il me reste luxure ou gourmandise) ; Zarimigle (paresse). Qui est le dernier ? Tu parles de "sept fils".
Concernant la présentation de ton prologue maintenant :
Je note un changement de ton entre le début "c'en était trop" qui instigue une action immédiate, et la suite qui ressemble davantage au récit épique concernant les dieux eux-mêmes, racontée comme l'histoire même de ce monde (au sens historique) et faisant office de prologue (ça me rappelle un peu le Seigneur des Anneaux, l'introduction au début du film racontant les grandes lignes de l'histoire de la Terre du Milieu), avant de revenir ensuite vers de l'action, notamment parsemée de dialogue.
Alors je comprends, arrivée à la fin, que c'est tout à fait l'histoire (au sens historique) de ton monde, mais j'ai été un peu troublée par le côté "action".
Ceci étant dit, ça reste très bien !
Suggestions / coquilles :
"Fuyant, Borglar se terra dans les confins d'un des douze continents de Lorade le monde assailli" -> je pense qu'il manque une virgule après "Lorade"
"à faire grandir son pouvoir" -> pour, plutôt que à ?
"noirceur–" -> le tiret ?
"Cette action se déroulait" -> plutôt que le mot action, j'aurais mis quelque chose comme "Cela s'était déroulé sur le continent..."
"les monstres massacrent les soldats encore hébétés" -> massacrèrent ?
"jaillisaient" -> jaillissaient
"Qui t'as envoyé" -> t'a
"provoca Darlag" -> provoqua
"L'année de cet affrontement fût pris" -> prise
À bientôt Gardar !
À bientôt et merci
Gardar
JE DÉTESTE LA CORRECTION ORTHOGRAPHIQUE !
Parfait pour les 7, ça arrive de sauter des lignes en recopiant j'imagine, ne t'inquiète pas pour ça ! Et je trouve que le Seigneur des Anneaux est une très bonne référence, personnellement je suis une grande fan donc ça me va bien ^^
Un bon prologue qui présente une partie de la mythologie de ton monde. La bataille est épique à souhait. Plein d'interrogations et de mystère qui seront levés par la suite j'imagine.
Bravo!
Merci
A bientôt
À bientôt Arod29
Gardar
Il y a beaucoup de nom, de termes à retenir pour un début. Perso je me suis un peu perdue avec tous ces noms, mais la suite aidera probablement à s’y retrouver ^^
Tu commences par un récit narratif de la légende des Dieux, puis tu nous fais plonger dans l’action avec la description de la bataille. J’ai trouvé cela bien de changer de rythme 😊 Le dialogue est bienvenu, il nous replace dans l’instant présent du combat
On ressent effectivement un univers bien pensé, construit
Pour les petites corrections :
« Ce roi maudit, alla même jusqu'à tenter d'instaurer son pouvoir dans le monde divin »
Enlever la virgule ici
« Bien ne restèrent pas inactifs. Bien qu'affaiblis »
Je pense qu’il faut éviter la répétition du mot « Bien », surtout dans ce contexte
Attention tu emploies beaucoup le mot « Mais » tout au long du chapitre, c’est redondant et cela alourdit ton texte, surtout dans l’action, il n’est pas utile ; )
Ces remarques sont là pour t’apporter mon point de vue et t’aider, mais bien-sûr tu fais comme tu le sens 😉
J’ai bien aimé la fin de ce chapitre, qui résume et restructure le tout par quelques phrases courtes, bien joué
On comprend que c’était l’introduction, la genèse, et que l’histoire arrive après :)
À bientôt sur Orfianne.
Gardar