Vers nocturnes

La charpente céleste est un charmant ouvrage ;
Sa chape qu'est la terre est éclairée bientôt
Par la lune, Ô Lanterne enfantée des halos,
Fondue dans un amas de vaporeux nuages,

De cette nuit d'Atlas chargée de nébuleuses
Et de ce ciel serein sanglotant ses comètes
Sous lequel je me suis reconnu le poète,
Prométhée des jours neufs, Érato la voleuse !

Quel soleil au levant détruira ta structure
Ôtant ton archipel à l'atroce Nature ?
Je pleurerai peut-être ces vifs météores

Fugitifs comme l'est par moment le bonheur,
Et je regretterai ton éphémère mort
Comme les éternelles blessées en ton cœur.

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Elena
Posté le 07/11/2022
J'apprécie toujours les références à la mythologie... et je crois reconnaître une once de Rimbaud dans "je me suis reconnu le poète". Je suis d'accord avec le premier vers du dernier tercet, et cette strophe, tandis que le poème commençait par la lumière, vient amener la nuit...
J'ai toujours des images qui me viennent en tête quand je te lis, preuve que ta plume fait voyager en restant immobile !
Adrien Vermeil
Posté le 10/11/2022
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Oui, il y a bien une influence rimbaldienne dans ce sonnet : la figure même de Prométhée renvoie à cette vision de la poésie que Rimbaud "théorise", nous dévoile pour mieux dire, dans ces fameuses Lettres du voyant.
Elena
Posté le 10/11/2022
J'apprécie beaucoup ces lettres, elles sont tellement enrichissantes, elles sont en effet très inspirantes ! Je suis contente qu'on les fasse étudier aux élèves...
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