Remise en question

Par Sebours

Comme il est le dieu des sous-sols et des morts, les partisans de Dmor-Khal le vénère à travers le culte des pierres, appelé aussi litholatrie. C’est pourquoi l’infra-monde se trouve parsemé de mégalithes, de cairns et autres lingams. A chacun se trouve associé un rituel et une fonction propre et unique. Telle pierre est censée guérir de la stérilité, telle autre de fournir la force au combat. L’immense diversité qu’offre la litholatrie a permis à la religion de Dmor-Khal de s’extirper des sous-sols pour s’étendre à la surface du bouclier-monde. Le culte des pierres est pratiqué comme religion secondaire par la majorité des enfants de Nunn. Les satyres l’associent au culte des forces de la nature. Les fées vénèrent les pierres de foudres, symbole d’Elduir-Khal. La pierre taillée est un symbole important de la religion des elfes. Les gnomes plantent au centre des forums de leurs cités des obélisques à la gloire du commerce. Les orcs pratiquent leurs sacrifices rituels sur des pierres de force servant de catalyseurs de pouvoir. Enfin, les dryades allouent à leurs amulettes de pierre différentes vertus.

De plus, chaque bannière pleure ses morts et tente d’entretenir leur souvenir. C’est pourquoi, Dmor-Khal, dieu des sous-sols et des morts est prié par toutes les créatures intelligentes du bouclier-monde. Les nains bénéficient indirectement de l’influence de leur dieu. Tous les camps des guerres lemniscates partagent une certaine empathie vis à vis des peuples de l’inframonde car ils partagent avec eux de forts liens religieux. Ce sentiment amical associé au savoir-faire des nains leur a permis de développer le commerce des métaux et des armes dont ils sont les principaux acteurs.

« La religion de Dmor-Khal » extrait du

Traité sur les sociétés du bouclier-monde

du maître architecte Vinci

 

Cela faisait un mois que Tordur était parti avec ses meilleures équipes de mineurs pour bâtir la première île en collaboration avec les dryades. Nomrad s’impatientait. Pour s’occuper l’esprit, la matriarche se lança à corps perdu dans la gestion des affaires courantes. Elle se rendit à la forge de Muggulor pour une visite de routine. Comme à son habitude, Solveig le manticorne, représentant des peuples alliés insista pour l’accompagner. La cheffe des Marteaux d’Airains traversa les rues de la cité-porte du royaume qui n’existe pas avec difficulté.

Tous les passants l’arrêtaient pour la remercier de la félicité qu’elle et sa famille offraient aux habitants du royaume. Lorsque des doléances lui étaient soumises, elle orientait les demandeurs vers le service que la matriarche venait de créer à cet effet. Les Marteaux d’Airain franchissaient encore une étape vers l’établissement d’un clan. Ils se dotaient d’une justice banale officielle. Malgré l’empressement de Krim et la pression de Tordur, Nomrad avait pris son temps pour mettre en place ce département. Elle craignait que les nouveaux administrés considèrent cette action comme une négation de sa promesse, celle d’un territoire de tous les possibles. Nomrad avait donc pris son temps pour évaluer quels domaines devaient être régulés. Elle avait pris son temps pour choisir comme juges des personnes impartiales, incorruptibles, fidèles aux Marteaux d’Airain et représentatives de la société. Cela avait été d’autant plus aisé que le proto clan ne comportait que trois membres et nul rejeton à placer dans ces fonctions de choix. Ainsi, contrairement au reste de l’infra-monde, où les clans originels avaient noyauté les institutions, on retrouvait dans les tribunaux du territoire qui n’existe pas des représentants de toutes professions, de toutes races et de tous sexes. Bien entendu, les créatures aux capacités intellectuelles limitées, comme les cyclopes, avaient été écartées dans l’intérêt général de la communauté. Conscients de leurs propres limites, ces braves alliés n’en tenaient d’ailleurs pas rigueur à l’éclairée matriarche.

Elle parvenait à développer la société juste et égalitaire dont elle rêvait depuis … depuis que Grudar, le providentiel nain d’or lui en avait instillé l’idée sur l’oreiller. Depuis ce jour où elle s’était dressée contre l’implacable fatalité qui menait sa famille à sa perte. Et les gens reconnaissaient enfin ses efforts et ses sacrifices. Ils l’affublaient à présent du surnom de Nomrad la bienfaitrice. Elle formait la sainte trinité des Marteaux d’Airain avec Tordur le sage et Krim l’inflexible où chacun trouvait naturellement son rôle ; même si l’attitude tyrannique et plus rétrograde de son fils la gênait aux entournures.

Parmi les doléances, une question revenait sans cesse. Elle concernait le culte des pierres. L’unique lieu de pèlerinage du territoire qui n’existe pas se situait à Muggulor. C’était la stèle délimitant la frontière du royaume d’Hugim, sur les bords du fleuve Drül. Pour un manticorne, comme Solveig, cela ne posait que peu de problème. En trois bonds, le fauve à tête de nain traversait le pays entier. Mais tous les habitants des confins ne possédaient pas une telle capacité de déplacement. Dans une société sans ordre religieux prédominant et structuré, Nomrad ne s’était pas soucié de la thématique de la litholatrie, trop occupée à développer son territoire secret. A présent, la matriarche s’interrogeait. Devait-elle laissé la situation en l’état ou au contraire développer des lieux de pèlerinage ? Les Marteaux d’Airain ne pourraient-ils pas bénéficier de ces territoires vierges pour instaurer un culte à leur propre gloire ? N’était-elle pas Nomrad la bienfaitrice, la matriarche adorée de tous pour sa bonté ?

Elle se confondait dans ses doutes et ses interrogations. Pour avoir les idées plus claires, elle se rendit à son auberge favorite. A contrecœur, Solveig abandonna la maître forgeron à sa « réflexion ». Le manticorne savait pertinemment ce qu’il adviendrait une fois qu’elle serait seule. La naine entra et s’assit à sa table habituelle dans un coin de la pièce. En cette heure si matinale, la salle était vide, bien évidemment. Seuls des boit-sans-soif écumeraient les estaminets juste après le petit déjeuner. Nomrad ne cherchait même plus à justifier ou cacher son addiction. Pour bâtir son propre clan, elle avait choisi de rester seule. Pour oublier sa solitude, elle n’avait trouvé que la boisson. Après la troisième chopine, les doutes cédèrent la place à la mélancolie. A la cinquième bière, la matriarche luttait contre les larmes qui lui montaient aux yeux. Au bout de la dixième, elle ne savait même plus pourquoi elle buvait mais continuait pour ne pas s’en rappeler.

Alors qu’elle tançait la serveuse qui rechignait à la servir de nouveau, Oin pénétra dans l’auberge. Depuis qu’il avait conduit la princesse Epiphone à Muggulor, Nomrad en avait fait son estafette personnelle. C’était un nain sûr, fidèle et capable de tenir sa langue, qualités primordiales pour un messager. En l’apercevant, la maître forgeron sut que le moment était venu. Oin avait été mandaté auprès de Tordur et venait la prévenir que l’accès au chantier d’Epiphonia depuis l’infra-monde était à présent possible. Sans qu’un mot fut échangé, la bienfaitrice se leva, rejoignit son comparse et sortit de l’établissement. Devant l’auberge, Solveig l’attendait inquiet en faisant les cents pas.

« Je suis fort heureux de constater que vous écourtiez votre session de « réflexion » maîtresse Nomrad ! »

« Je me passerai de tes sarcasmes Solveig ! Enquiers-toi d’un autre manticorne pour Oin ! Nous partons pour l’extrème Nord du territoire. »

Solveig poussa un long hurlement constituant une succession de notes courtes et longues. Puis le fauve s’agenouilla pour laisser la matriarche l’enfourcher. Il commença à marcher d’un pas lent, suivi au pas de course par Oin. Moins de dix minutes plus tard, un manticorne du nom d’Harold les rejoint et soulagea l’estafette qui s’essoufflait à suivre le magnifique Solveig. Une chevauchée échevelée s’engagea alors. Le messager personnel de la famille expliqua qu’il avait marché une semaine durant pour atteindre Muggulor. Nomrad regretta de n’avoir pas dépêché un manticorne à son service. Cela avait fait perdre un temps précieux ! C’était l’impatience qui parlait. Ces sept jours n’importaient pas beaucoup. Qu’aurait-il pu se passer d’extraordinaire durant ce temps de latence ? En tous les cas, un seul jour fut nécessaire pour atteindre l’immense chantier d’excavation sous le futur archipel d’Epihonia.

Cependant, un changement d’atmosphère frappa la maître forgeron. Jusqu’à présent nains, niffleurs, korrigans, manticornes, semi-nains et arragoussets la saluaient respectueusement sur son passage. Depuis que la petite troupe avait abordé les nouvelles galeries en cours de percement, les mineurs détournaient le regard dans un mélange de crainte et de haine. Ici, la matriarche ne se sentait plus être la bienfaitrice. Pourquoi donc ? Nomrad sentait que quelque chose d’anormal déroulait. Elle demanda à Solveig de presser le pas. L’ascension vers la proto-île ne dura pas plus d’un battement de cœur de manticorne. Arrivés au sommet de la galerie (et au fond de la mer), les quatre voyageurs foncèrent sur Tordur qui dirigeait le chantier en analysant de multiples plans depuis un promontoire. Allant droit au but, la matriarche salua son ami de confiance.

« Bonjour mon bon Tordur ! Je suis fort heureuse d’enfin pouvoir venir ici ! Alors, comment ce passe ce premier chantier avec les dryades ? »

Constatant l’empressement de la cheffe de son clan, le sage ingénieur cessa toute activité pour se consacrer entièrement à la fille d’Hulrik, son regretté ami.

« Hum ! Bien le bonjour Nomrad ! Le chantier avance à merveille. L’île devarit atteindre la surface d’ici trois semaines ! Encore deux mois et les shardanes ne seront plus nécessaires pour forer ce trou dans la mer. Hum ! Et dans six mois, nous pourrons entamer un deuxième chantier en parallèle sur un autre site ! »

« Excellent ! Excellent ! Nous pouvons dire que cette opération est un succès ! »

Solveig ronronnait de satisfaction en percevant l’humeur enjouée de la cheffe des Marteaux d’Airain. Oin souriait, laissant apercevoir une rangée de dents mâles alignées et jaunâtres. Harold s’ébrouait de contentement. Seul le vénérable Tordur conservait un faciès grave.

« Hum ! Hum ! Certes, cette opération est un succès, mais elle comporte un bémol. Hum ! Depuis la jonction entre le chantier d’Epiphonia et l’infra-monde nous constatons une vague de désertion dans les rangs des derniers nés de Nunn ! »

« Comment cela mon bon Tordur ? Les derniers nés de Nunn fuient ! Mais comment ? Où ? Pourquoi ? »

« Hum ! Eh bien, les derniers nés désirent la liberté comme toute créature vivante. Hum ! Hum ! Et je soupçonne les dryades d’organiser une cellule d’évasions. »

« Tu as des preuves mon ami ? »

« Hum ! Non. Juste un faisceau d’indices. »

« La princesse Epiphone est-elle présente sur le chantier que nous abordions ce problème ? »

« Oui ! Hum ! Il serait bienvenu d’effectuer une visite de chantier en sa compagnie. »

Connaissant par cœur son fidèle second, la matriarche compris ce que le vieux sage venait d’exprimer à demi-mot.

« Tu as comme toujours raison mon bon Tordur ! Plutôt que d’aborder le sujet frontalement, je vais m’entretenir avec la princesse des avancées du chantier … et je glisserai sur ce problème de derniers nés si l’occasion se présente. »

« Hum ! La visite de chantier compte également pour tous les mineurs ! Hum ! Hum ! Il est important qu’ils vous rencontrent, qu’ils aient le sentiment d’être important dans notre projet ! »

« Mais ils le sont, mon bon Trodur ! Ils le sont ! » Puis Nomrad se tourna vers son estafette. « Oin, va quérir la princesse Epiphone. Annonce-lui mon arrivée et présente-lui mon souhait d’effectuer une visite de chantier en sa compagnie. »

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Peridotite
Posté le 31/08/2023
Coucou Sébours,

Nomrad visite le chantier des cheminées et ce faisant, apprend la désertion des esclaves derniers nés. Elle ne semble pas trop ébranlée par la nouvelle et souhaite en discuter avec Epiphone.

Le début du chapitre me paraît un peu bizarre : Nomrad va s'ennivrer dans un bar, mais cela n'a aucune conséquence pour la suite. Elle n'est plus saoule après ? Je pensais que la boisson altererait son jugement, la rendrait plus colérique ou quelque chose. Par après, elle est plutôt vayante, donc je me demande si la scène au bar est nécessaire ? D'ailleurs pourquoi va-t-elle au bar ? Ne vit-elle pas dans un château ou une forteresse naine ? N'a-t-elle pas ses propres tonneaux de bières dans ses caves ? Comment est son fief sous-terrain ? ça serait sympa de le décrire.

C'était un chapitre court mais sympa. J'attends l'altercation entre les deux cheffes, Nomrad et Epiphone.

Mes notes de lecture :

"La cheffe des Marteaux d’Airains traversa les rues de la cité-porte du royaume qui n’existe pas avec difficulté."
> Je mettrais avec difficulté" après le verbe pour plus de fluidité. Aussi, je me demande s'il ne faudrait pas des majuscules
> la cité-porte ? Que veux-tu dire par là ?
Par exemple : "La cheffe des Marteaux d’Airains traversa avec difficulté les rues du Royaume qui n’existe pas" ?

"aux habitants du royaume"
> répétition de royaume. D'ailleurs, tu es dans la même idée qu'au-dessus donc je me dis que le retour à la ligne n'est pas nécessaire.

"Les Marteaux d’Airain franchissaient encore une étape vers l’établissement d’un clan."
> je sais pas si le terme "établissement" est le meilleur puisque ça fait quand même un bon moment que le clan est établi. Je dirais le développement ou l'officialisation ou quelque chose comme ça ?

"Nomrad avait donc pris son temps pour évaluer quels domaines devaient être régulés. Elle avait pris son temps"
> La répétition sonne bizarre.

"Nomrad la bienfaitrice"
> le surnom prend la majuscule (après aussi)

"Nomrad sentait que quelque chose d’anormal déroulait."
> phrase bizarre

À voir comment Nomrad va réagir ensuite, mais je me souviens qu'elle était elle-même plutôt contre l'esclavage des derniers-nés et ne les avait achetés que par necessité / facilité. Je l'imagine aisément leur accorder leur liberté. Je me demande vers où tu nous emmènes avec le culte des pierres. Penses-tu à une religion émergeante qui viendrait contre-carrer le pouvoir de Nomrad ?
Sebours
Posté le 31/08/2023
Merci pour ton message Peridotite!

tu voudrais que je décrive l'habitat de Nomrad! Déjà que j'ai du mal à faire court, tu veux que je rallonge un peu plus!
Avec le recul, c'est un chapitre qui demande à être modifier. J'y ai mis plein de choses qui finalement ne serve pas la suite du récit pour l'instant. Je voulais insister sur le vice de Nomrad, son penchant pour la boisson. C'est vrai qu'elle n'est même pas grisée , ça c'est à revoir.
Elle boit dans la taverne parce que c'est SA taverne. Elle boit pour oublier et elle ne pourrait pas le faire chez elle avec sa servante, Destinée qui l'en empêcherait.
Le culte des pierres, c'était pour rajouter du lore et voir où ça me mènerait. Sur l'instant, comme à chaque fois, je trouvait mon idée géniale. Maintenant que le récit est fini (du moins le premier jet), il faut voir si c'est un élément à garder. Si oui, il faudrait peut-être mettre des petits rappels plus en amont. Comme les sept présents des Sept que j'essaie de glisser dans les premiers chapitres (sans que le lecteur connaisse leur nature véritable).
Bref, ta lecture sur mon premier jet me permet de faire le tri entre le grain et l'ivraie. Merci beaucoup.

C'est pareil, cette histoire de conflit sur l'esclavage, je la trouve un peu bancale pour l'instant. Je veux montrer que les deux héroïnes font des choix en contradiction avec leurs convictions pour accéder au pouvoir. Nomrad pratique l'esclavagisme par nécessité. Epiphone cherche un compromis pour satisfaire à la fois ses partisans qui n'acceptent pas l’esclavagisme et son allié naine qui le pratique. Peut-être devrais-je plus développer leurs pensées. Tu me le diras à la fin de ce bloc.
En tout cas, tu demandais de l'interaction entre les héros, et bien en voici un peu.
Peridotite
Posté le 31/08/2023
C'est vrai que décrire le palais rallongerait, mais une bonne description de chaque royaume serait un plus. Moi j'aime bien découvrir de nouveaux mondes en fantasy. En ce moment, j'ai repris Elden Ring et tous ces mondes sous-terrains sont vraiment très beaux. On pourrait imaginer quelque chose de similaire chez les Nains.

Je ne comprends pas trop pourquoi Nomrad sombre dans l'alcool. Après tout, son royaume est prospère, les gens l'aiment bien et j'imagine qu'elle n'a pas tant de temps à accorder à la boisson. Ce que je veux dire, c'est qu'elle est seule, mais pas tant que ça. Elle doit être tout le temps entourée par les gens de sa cour/de son clan, par ses guerriers et guerrières qu'elle doit gérer etc. Elle est donc bien occupée. Difficile de lui caser un penchant pour la boisson, à moins qu'elle boive constamment un peu comme Thomas Shelby de la série des Peaky Blinders. Par exemple, elle picole mais c'est pas une ivrogne. Elle aurait juste une sorte d'alcoolisme latent et une bonne résistance à l'alcool ? Du coup elle aurait toujours une corne de bière a la main, ça pourrait être marrant après tout.

C'est une bonne idée le culte des pierres, mais ça arrive un peu lointainement dans le récit. Ce serait bien de l'introduire cash et puis que ça ait une implication réelle
Du genre créer des membres du clergé qui peuvent faire pression sur Nomrad voire qui pourraient faire le lien entre les différents peuples, comme le pape et les éveques autrefois chez nous ? Mais ça ajoute encore...

Je n'imagine pas un conflit de fou entre les deux ou alors faut que t'insistes plus sur ces questions d'esclavage avant. À voir avec la suite, je peux pas encore dire mon avis.

Je pense que dans les réécritures, va falloir tout resserrer, sinon tu va te retrouver à introduire des points importants de lore au milieu du livre. À mon avis, tout ça devrait venir avant et imprégner le recit. Je pense qu'il y a un tri des infos à faire, car ça va être difficile de tout intégrer. Perso j'avais dégagé la religion du Darrain (enfin elle est là en arrière plan) car l'intégrer m'aurait ajouté des chapitres en plus qui n'auraient servi à rien et complexifié inutilement. Enfin, je dis pas qu'il faut enlever le culte des pierres au contraire, mais peut-être mieux l'intégrer à l'histoire et plus tôt. Après tout, les prêtres/druides pourraient être des liens entre les peuples ? À voir...
Sebours
Posté le 01/09/2023
Bien qu'entourée, Nomrad est seule, c'est pour cela qu'elle boit. Commet pourrait-elle être sûre qu'un prétendant ne s'intéresse pas uniquement à son argent? Elle a choisi entre son clan et l'amour. Elle ne connaîtra jamais le grand amour. Quand j'étais plus jeune, j'étais dans cette situation. J'avais beau être très entouré, je souffrais profondément d'être célibataire. L'amitié comble un vide mais ne remplace pas l'amour. Et pour Nomrad, cette situation durera toute sa longue vie.


Entre les idée que je voulais exploiter du début mais oubliées en route et celles qui sont venues en cour de rédaction, c'est vrai qu'il y a un tri à faire.
Par exemple, sur la fin il y aura les nécromanciens de Nomrad qui ont une certaine importance (tu verras.). Je dois les introduire dans le premier tiers de l'histoire. J'essaierai de lier ça avec le culte des pierres peut-être.
Pour l'instant, j'ai tout mis. D'ailleurs, j'en remets une couche avec mes chapitres supplémentaires. Après, dans un deuxième temps, je ferais le tri. Le problème, c'est que pour l'instant, l'idée même de retirer quelque chose me fend le cœur. Je sais que se sera nécessaire pour la clarté du propos, mais ce n'est pas la partie que j'ai hâte d'aborder.

Donc je garde précieusement tes conseils pour mes réécritures!
Peridotite
Posté le 02/09/2023
En fait, maintenant que tu me le dis ça, je crois que je ne perçois pas Nomrad ainsi
Du coup, j'y réfléchissais et je me disais que les traits de caractère de tes persos ne sont sans doute pas assez rappelés d'un chapitre à l'autre. Ça paraît étrange de faire ces rappels du point de vue de l'écrivain car t'auras peut-être l'impression de constamment écrire la même chose. Ça m'avait fait ça quand j'avais corrigé les axes des persos l'un après l'autre. Mais une fois que tout est emboité, ça ne se voit plus pour l'auteur et au contraire, à chaque fois il retrouvera un perso qui sera bien campé. Il faut à chaque fois rappeler leurs traits principaux et leurs objectifs, sinon c'est pas clair. Je pense au fait que Gal est orinomancien (et donc plutôt porté sur le spirituel au détriment du physique), qu'Epiphone est traumatisée par sa détention et la mort du père de Hector, que Nomrad se sent seul, qu'Ome est paumé et immature. Tous ces traits sont importants à rappeler sans cesse. Par petites touches, mais remis sur le tapis tout de meme. Ainsi, j'ai pas du tout ressenti ce côté que Nomrad se sent seule ou rêve au prince charmant ni qu'Epiphone est traumatisée. Au contraire même : Nomrad m'apparaît comme quelqu'un de dure et forte tout comme Epiphone qui s'endurcit même au fur et à mesure du récit. Et Gal aussi en fait, surtout relatif à la force physique (pas du côté spirituel). Ce serait donc quelque chose à revoir dans quasi chaque chapitre à mon avis. D'ailleurs Robin Hobb fait pas mal ça si tu regardes bien. Idem dans la Passe-Miroir. Là je viens de finir un roman historique et pareil, le perso du roi, y a toujours un truc qui montre qu'il ne tient pas en place, qu'il est très énergique. Des qu'il est là, ce trait de caractère est rappelé d'une manière ou d'une autre.

Tu as pleins pleins de bonnes idées et de bons persos à développer. Le truc qu'il y a à faire à mon sens, c'est tout bien ficeler pour ne garder que le meilleur et travailler le rythme, la façon de driver l'intrigue. Que le récit soit long ne me dérange pas du tout. C'est le cas de l'Assassin Royal, de Trône de Fer etc donc des meilleurs. Mais le récit comporte des longueurs et des chemins de traverse. C'est ces passages qu'il faudrait identifier, revoir et élaguer. Aller plus droit au but dans certains cas ou même choisir de rallonger des passages dans d'autres cas (avec des descriptions ou des choses qui apporteraient davantage de profondeur aux persos).

Après, ça reste mon avis et je suis toujours contente de découvrir ce que tu nous réserves. Mais c'est vrai qu'y a pas encore le côté page turner du genre que va-t-il se passer ou que va encore faire ce perso ou comment il va se sortir de la mouise, ce genre de trucs. Ce serait peut-être ma critique principale jusqu'ici, soit dit en passant.
Sebours
Posté le 04/09/2023
Je suis d'accord avec toi. J'ai repéré cet écueil, notamment grâce à tes commentaires. Je dois plus et mieux caractériser mes personnages. Sur le premier jet, je me suis surtout attarder sur l'intrigue (que j'ai trop développé peut-être). Je ne sais plus où j'ai lu ou entendu ça: Un roman c'est un juste équilibre entre une bonne histoire et des bons personnages.

Ben j'ai plus qu'à sortir ma balance pour rajouter de l'objectif, de l'enjeu et des sentiments!
Peridotite
Posté le 10/09/2023
Trouver une bonne balance, je pense que c'est vraiment ça 🙂 Faut pas non plus charcuter le récit juste pour le rendre plus court en terme de page, mais plus court en terme de ressenti à la lecture du genre que tout s'enchaîne bien avec un bon rythme.

J'étais en déplacement cette semaine et j'ai pas eu une seconde à moi, mais je reviendrai lire la suite très vite
Sebours
Posté le 11/09/2023
Moi pareil. Avec la période de la rentrée où tout le monde prépare des réunions pour "rattraper" les deux mois de vacances + la coupe du monde de rugby + ma prépa semi-marathon! Le mois de septembre s'annonce difficile pour dégager du temps.
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