Elle prenait toujours soin de lui. Lorsqu’il se paumait dans les bars et les verres, elle venait le chercher. Elle le ramenait jusqu’à son appartement. Lui servait un verre d’eau, quelque chose à manger. Et s’il n’était déjà plus en état, elle l’accompagnait jusqu’au lit et l’aidait à se déshabiller.
Il chantait. Il s’insurgeait. Il riait. Et elle, restait près de lui, un sourire sur les lèvres.
Elle était toujours très tendre. Lorsqu’il s’intoxiquait, anesthésiait ses pensées, elle ne l’abandonnait pas. Elle restait avec lui. Veillait sur lui. Jusqu’à ce qu’il s’endorme. Après l’acidité des poisons. Lorsque tout autour de lui se mettait à tourner. Qu’il perdait toute force. Qu’il quittait ces faux rêves. Il paniquait. Il se révoltait. Il tremblait. Et elle, passait la main dans ses cheveux. Attendait qu’il ne retrouve ses esprits. Sans porter le moindre jugement.
Elle ne lui reprochait jamais ses états, son désordre. Lorsqu’elle le retrouvait, la peau pleine de coupures, elle ne criait pas. En tremblant, elle le prenait dans ses bras et le pressait contre elle.
Elle l’aidait à nettoyer. Elle remettait de l’ordre. Effaçait les traces de détresse. Désinfectait la souffrance. Elle ne posait aucune question. Ne lui demandait aucune justification. Ni pour l’alcool, ni pour les toxines. Surtout pas pour les coupures.
Elle ne lui reprochait jamais ses décisions. Même les plus mauvaises. Elle ne lui reprochait pas son désordre. Elle se contentait de repositionner minutieusement les bibelots.