Reste de douceur

Par Carl

Elle lui avait dit qu’elle le trouvait beau dans cette veste. Elle avait dit ça comme ça. Un soir, avant qu’il ne parte. Elle l’avait regardé rassembler ses affaires, enfiler ses chaussures, passer les bras dans sa veste. Elle l’avait trouvé beau. Alors elle le lui avait dit. Avec les mots les plus simples. L’intonation la plus naturelle. Un compliment sans artifice. De ceux qui se perdent. De ceux qu’on oublie.

Pourtant, il s’en souvenait. Les vapeurs et les alcools qui lui brouillaient l’esprit n’atteignaient jamais ce souvenir. Il pouvait tout oublier, jusqu’à son prénom, jusqu’à son adresse. Mais il pouvait toujours la voir, debout dans le salon, lui dire ces cinq mots. La nuit. Le jour. À chaque fois qu’il posait les yeux sur sa veste, il l’entendait. Une déclaration d’affection. Un petit reste de douceur. De tendresse.

Alors il ne prêtait plus cette veste. Ni à ses amis. Ni à la toxine. Ni même au dossier d’une chaise.

Chaque fois qu’il allait la voir, il la portait. Parce qu’il savait qu’elle sourirait en la voyant. Qu’elle le regarderait. Qu’elle penserait à ce soir, à ce compliment, à ces mots. Pourtant, c’était un compliment sans artifice. De ceux qui se perdent. De ceux qu’on oublie et qu’on oublie avoir dits. Et si elle le regardait, si elle souriait, ce n'était que de le voir.

Une déclaration plus belle encore.

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Maëlys
Posté le 14/06/2024
C'est beau, comme toujours. Je lis tout à la suite, et j'aime beaucoup beaucoup.
C'est vraiment poétique et nouveau, je n'avais jamais lu quelque chose dans ce style.
Carl
Posté le 14/06/2024
Merci ! Oui c'est un peu expérimental ! Je ne sais pas trop quel genre donner à cet écrit... Je suis contente que ça te plaise !
Maëlys
Posté le 14/06/2024
Tu n'as pas forcément besoin d'y assigner un genre, c'est bien que tu écrives ce qui te plaît, ce que tu as envie d'écrire. En tout cas j'aime beaucoup te lire !
Carl
Posté le 14/06/2024
Merci beaucoup ! Ca me fait très plaisir !
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