( Retournement de situation )

Notes de l’auteur : Ça bouge attention !
Alors que Uzu semble avoir pris la décision de rester, qu'en est-il de Yann ?
 
 
 

Trois quart d'heure plus tard, Gabriel fraichement douché est en train de faire prendre son bain à Hugo.

La tête et le cœur ailleurs encore, remplis d'images et de sensations, le sms de Yann complètement oublié, Uzu s'occupe du repas. Une étrange sensation l'étreint. C'est quoi ? La musique dans le salon ? L'atmosphère de la salle ? L'odeur de la soupe de nouilles dans la cuisine ? La lumière tempérée de l'halogène? Le clapotis de Hugo dans sa baignoire ? Les relents d'odeurs de l'After Shave de Gabriel ? L'ambiance, un tout ?

 

- Un foyer, est-ce que c'est ça ? C'est chaud, calme, doux, ça embaume, on s'y sent bien. Bizarre ce que j'éprouve à être ici.

Il se remémore les différents logements de son père, sa chambre chez sa mère, l'appartement immense et presque vide de Liam et doit bien reconnaître que jamais il n'a expérimenté ce sentiment jusqu'à aujourd'hui.

- Foyer. Ce n'est pas pour rien que ce mot est synonyme de chaleur.

 

Ils sont en train de manger lorsqu'on frappe à la porte. Yann...

- Fiche le camp !

Gabriel barrant l'entrée de son appartement juge sombrement son ex qui se fait tout petit, visiblement diminué. Cependant, ainsi que cela a souvent été le cas, le regard rougi et bouleversé de Yann lui fait le prendre en pitié. Gabriel est loin d'être inébranlable.

- Je ne reste pas longtemps, je dois te parler.

- ...

- S'il te plaît, c'est important.

Cette façon qu'il a de communiquer, autant avec son corps qu'avec sa voix, l'épaule tombante, les mains ouvertes, le profile torturé, laisse imaginer qu'il souhaite attirer un peu de sympathie de la part de son ex. L'ensemble fait cependant réagir Gabriel à l'inverse, il frise alors l'exaspération.

- Qu'est-ce tu veux encore ? Uzu n'te verras pas pour répéter ou quoi qu'ce soit d'autre, on répète samedi avec le groupe, j'ai r'poussé à cause des nouveaux bassistes qu'étaient pas dispo et ça s'fera sans toi ! Et rien de c'que tu pourras dire n'me...

- Je suis viré ! le coupe Yann.

Les mots résonnent à ses oreilles. Son ex lui sort deux feuilles de sa poche et inspecte l'intérieur de l'appartement. Il n'est visiblement pas très à l'aise de parler dans le couloir déjà noir. Se tortillant d'un pied sur l'autre, une larme se pointe au coin de l'œil, quand finalement il lui tend un des documents.

- C'est quoi ? Une lettre de licenciement ?

- ...

- C'est sérieux ? Plus bas, il ajoute se penchant vers lui : - Mais ta piaule au foyer ?

Il dit la fin de sa phrase presque à l'oreille de Yann, gêné de la situation, et de ce que Uzu pourrait en penser.

- Je dois quitter la chambre à la fin du mois, le contrat est clair. J'ai eu trop d'absences injustifiées.

- Tu vas faire comment ? l'interroge-t-il, plus doucement encore.

Se retournant plusieurs fois en direction du japonais en espérant qu'il n'entende pas.

- J'reviens dans dix minutes, un truc à régler ! finit-il par lancer à l'adresse de Uzu, avant de refermer la porte.

Il prend son ex par le bras l'invitant à descendre les quelques étages. Assis sur les marches en bas de l'immeuble, il lit et relit le document.

- Tu vas quitter la métropole alors ? Écoute, j'peux pas t'loger.

- Je sais, de toute façon, j'en peux plus. J'ignore ce que je vais faire, peut-être rentrer chez moi à Saint-Pierre. Je renonce, c'est impossible de continuer à te voir tous les jours et je vois bien que je te pourris la vie. Faut que je parte, j'arrive pas à tirer un trait sur nous...

Gabriel tique.

- Mais...

- Il est bien ton mec. J'ai vraiment rien à dire là-dessus et j'ai pas envie de créer la zizanie entre vous. Je veux que tu sois heureux. Je t'aime...

Le dernier mot se noie dans les larmes, sentant les siennes monter lorsque Yann se mouche, Gabriel détourne instinctivement la tête.

- Ch'uis désolé de tout ça, Yann je...

- Ne dis rien. Je l'ai cherché. Pour nous, ça fait longtemps que j'ai compris que c'est terminé. Je me suis entêté voilà tout. Ça ne me fait que du mal... Ça ne NOUS fait que du mal. Je veux plus qu'on se blesse. Sans doute que j'avais besoin de ça. Je dois changer de vie. J'ai besoin d'une pause. Même si c'est pas pour toujours.

- ...

- Je pars du resto le mois prochain. Je sais pas où je vais aller, ni ce que je vais faire de suite. Est-ce qu'on pourra se voir avant mon départ ? J'aimerais te dire au revoir à part des autres du boulot.

- Oui. Bien sûr. Il y a d'autres restos à Paris tu sais.

- Je sais, c'est le logement qui...

Gabriel ennuyé remue sans savoir comment réagir.

- J'peux vraiment pas t'loger.

- Je ne te le demande pas mon choux.

Ils restent quelques minutes silencieux.

- Uzu devrait tenter de chanter. Il en a envie, et c'est une chance pour le groupe. Je me mêle de...

- Non t'as raison. Ecoute viens samedi tu pourras l'aider un peu.

-Tu es sûr ? s'étonne-t-il. Si vite sur pieds que cela surprend Gabriel.

- Tu m'mens pas hein ?

- Ce sont des papiers officiels. Vérifies en appelant Charles.

- Non c'est bon. Heu... Je dois partir là...

Yann ressemble à un petit animal blessé. Gabriel a envie de le prendre dans ses bras mais se retient. Ça n'est sans doute pas le meilleur moment de lui donner envie de squatter. Il doit rentrer, le fuir avant de craquer.

 

Lorsqu'il remonte chez lui, il se sent bizarre, d'un côté très léger, un poids s'envole et pourtant, parallèlement une sensation de creux à l'estomac le brûle.

- Il trouvera jamais à s'loger, surtout en si peu de temps !

Le manque déjà, il n'a pas encore quitté la métropole que déjà il lui est douloureux de l'imaginer à des milliers de kilomètres. "J'ignore ce que je vais faire, peut-être rentrer chez moi à Saint-Pierre. " Gabriel se rend compte à quel point il ne sait toujours pas réellement ce qu'il veut, ce qu'il attend de Yann. Puis il pense au groupe, plus il lui est impossible de l'imaginer sans Yann, en vérité le repousser ces derniers jours c’était surtout pour lui donner une leçon, histoire qu’il ne tente rien avec Uzu. Il s’est battu au près de Steph et Math pour virer plutôt Yo’ c’est pas pour se retrouver sans bassiste ; même si rien n’est encore fait.

Uzu, qui débarrasse la table, relève la tête à son entrée.

- Ça va ?

- Yann est viré du resto où on travaille, sa chambre étant louée avec l'accord du patron, il va s'retrouver dehors, déballe-t-il le visage soudain marqué par l'angoisse.

- Tu vas faire quoi ?

- Qu'est-ce tu veux que j'fasse ?

- ...

- À moyen terme, il va sûr'ment d'voir quitter Paris. Sans doute rentrer à la Réunion. Va falloir trouver un autre bassiste d'toute façon...

- C'était prévu non ?

- Ouais, ouais...

Il réfléchit un instant.

- Mais j'le réintègre au groupe samedi, provisoirement. Du coup, si tu souhaites toujours chanter...

Les bras ballant le long du corps, un sourcil de relevé, Uzu s'interroge aussitôt :- Pour quelles raisons un tel changement de cap ? 

- Quoi ? Tu disais que...

- Je sais ! Les choses ont changées. J'espère que Yann n'ment pas. Enfin, si ça t'dit plus rien, j't'oblige pas non plus.

- Si ! Bien sûr !

Il n'a pas la moindre envie de discuter, au contraire, mieux vaut ne pas trop en parler pour le moment. Quelque chose le gêne quand même dans cette subite décision, même s'il en a une vague idée, il ne saurait dire exactement quoi avec des mots.

- Je fais comment pour répéter ? demande-t-il seulement.

*

Les jours suivants s'enchaînent sous le signe de l'organisation. Uzu ne pouvant garder Hugo qu'après son travail, Gabriel part en quête d'une assistante maternelle parmi la liste de noms, pas si longue, laissée par Françoise, l'infirmière PMI. En parallèle, il accepte de ne reprendre son travail qu'à mi-temps. Une certaine routine s'installe dès le mardi. Le japonais part pour l'hôpital le matin, rentre à midi afin qu'ils déjeunent ensemble, il quitte ensuite l'appartement pour le studio afin d'y retrouver Yann. Avec l'aide de ce dernier, il entraine sa voix et apprend les chansons. De retour à l'appartement, il voit Gabriel partir au boulot à dix sept heures trente et ne revenir que vers deux heures du matin.

Un matin, au petit-déjeuner, assis devant son café, Uzu lit les notes de Gabriel posées à côté du téléphone. Particulièrement surpris de s'apercevoir que son amant a pris la peine d'appeler l'ensemble des assistantes maternelles qu'on lui a proposé. Si Uzu continue d'avoir l'esprit tranquille en ce qui concerne la façon dont son copain assume ses responsabilités, la série de ratures se trouvant sur le document, par contre, ne le rassure nullement sur sa chance de trouver une employée.

- Il ne te reste que trois noms, sur toute la liste ?

- Soit, elles sont toutes au complet niveau places, soit y'a des problèmes. Une d'elle m'a carrément dit qu'elle traitait pas avec les pères, qu'c'était une affaire d'femmes ! Sans dec' ! Avec nous elle est mal barrée tsss ! Y'en a deux qui sont beaucoup trop loin et une qui bossent pas l'mercredi.

- Hé ben, ça promet. Après on va devoir dépasser les jugements mal placés, l'homophobie. Je vois ça super bien. On va devoir mentir, ça me plaît pas du tout.

- Vu qu'c'est toi qu'iras r'chercher le p’tit va bien falloir y'aller tous les deux.

- On peut peut-être dire que je suis de la famille ?

- Toi et moi cousins ! C'est vrai qu'on a une vache de r'ssemblance super frappante !

Il se lève et désigne un autre document.

- Et la deuxième liste s'sont des employées de maison, ça m'concerne pas. C'est c'que j'aurais choisi si t'avais pas été là. Trouver une personne pour chez moi d'midi à minuit, tu vois un peu l'casse-tête ?

Il soupire.

C'est étrange, un nouveau pied dans la vie de Gabriel, une nouvelle responsabilité et curieusement on ne parle plus de son futur, possible départ. Uzu n'endure pourtant plus aucune pression. La décision serait-elle déjà prise que le mois n'est pas encore terminé ?

- Et on les voit quand ces charmante dames ?

- Dimanche on en fait deux. La troisième pouvait pas l'weekend, on va devoir s'arranger entre midi et deux et seulement mercredi.

 *

À l'instar de l'histoire des trois petits cochons, c'est forcément la dernière la bonne, les garçons en font eux aussi l'expérience.

C'est une chose qu'on ne fait pas suffisamment remarquer. J'invente pour vous : "le syndrome des trois petits cochons" ! Mais si, vous savez, lorsque le loup arrive : Il souffle, il souffle sur la première maison, elle s'envole, puis il souffle, souffle sur la deuxième maison, qui s'envole aussi, et il faudra attendre la dernière maison pour trouver la bonne, celle qui ne s'envolera pas !

Et bien, lorsqu'on cherche un truc c'est pareil. On va voir dans un tiroir, on va le vider, cela dit, on ne met jamais la main dessus du premier coup. Puis on va voir le suivant, idem, et ainsi de suite jusqu'au dernier. C'est évidement dans le dernier qu'on trouve. Et c'est vraiment valable pour tout, peu importe par quel tiroir on attaque son enquête. Et là je parle de tiroirs, je pourrais parler d'informations, ou bien de dégotter un endroit où passer ses vacances ou encore une personne pour nous renseigner, en bref, ça s'applique à tout ce qu'on cherche. Pour l'heure nos deux amis cherchent une assistante maternelle, ils soufflent sur la première maison et...

De suite la première dame, a l'air très strict, son CV n'est pas mauvais, en revanche elle n'est pas chaleureuse. L'entretien durera presqu'une heure, sans jamais un geste vers le bébé. Par contre rien ne sera laissé au hasard sur le sujet des honoraires, des horaires à ne pas dépasser, sur les dates des vacances imposées ou sur les papiers à fournir.

- Elle m'plaît pas du tout. On dirait qu'elle en a rien à fiche de Hugo, annonce Gabriel à peine les deux pieds dans l'ascenseur.

- Pas très souriante, un peu trop vieille, et puis elle pose ses conditions et ses questions, les nôtres elle s'en fiche. Après, si on n'a pas le choix...

La seconde vient d'obtenir son agrément, son CV est assez vide. En somme, elle est ok sur tout, n'impose rien, prend le bébé dans ses bras, mais n'arrive pas à le calmer lorsqu'il pleure, gentille mais pas très professionnelle. Cependant le problème majeur restera l'environnement. Deux chiens pas tout jeunes et quelques peu excités par la venue d'étrangers, un appartement très petit et surtout très sombre.

- Pffff ! Et l'chien qui s'met à lécher Hugo d'un coup, ch'uis pas rassuré du tout. Et pis c'était pas très propre chez elle.

- Visiblement elle n'a jamais eu d'enfant et n'en a jamais gardé. Je comprends bien qu'il y ait une formation avant l'agrément et qu'il faut un début à tout, ça me laisse quand même perplexe. Au moins celle de tout à l'heure connaissait son métier !

- Ça m'gave, reste plus qu'celle de mercredi et après on est dans la merde.

Il aura donc fallu le mercredi suivant pour qu'ait lieu LA conversation et vérifier ma fameuse théorie du syndrome des trois petits cochons.

 

- T'as entendu elle prononce "yougo" quand elle parle d'Hugo, c'est mignon, ça fait prononciation à la japonaise.

Gabriel est détendu, sa gaieté est revenue.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de Japonais là-dedans, m'enfin si tu le dis, le contrarie Uzu.

- T'es un mec trop sérieux toi, t'enlèves toute mon imagination ! Bon dans les animés japonais traduit en Français, on dit Yougo pour Hugo !

- Ce sont des Français qui le disent !

- On s'en fout ! Pff !

Ils marchent tout deux côte à côte, sur le trottoir, Gabriel porte le bébé dans sa nacelle à la main.

- Dans quel animé ? demande Uzu au bout que cinq minutes de marche.

- "Juliette je t'aime".

- Ha haha ! T'es con tu sais !

- T'es méchant avec moi.

- Attends, c'est un mec qui fait la voix de la nana ! C'est tout bidon la version française !

- RAaaaa t'exagères c'est pas un mec qui...

- Siii ! Je te dis que c'est un gars !

- M'en fiche. Moi j'aime bien comment elle dit « Yougo ».

Silence de quelques minutes encore.

- Tu matais des shôjos pour filles ? raille Uzu.

- Et ?

- Espèces de gay !

- J'te signale au passage qu't'as l'air drôlement bien au courant des doublages pour quelqu'un qui s'fiche d'moi par c'que j'suivais c'programme.

- Bon, Et la nounou tu l'aimes bien ? le questionne Uzu, plus pour la forme que pour autre chose.

Il lui est apparu évident pendant l'heure de l'entretien, que le courant passait bien entre l'oncle de l'enfant et la future nounou.

- Mieux qu'les 'autres, ça oui ! Sans soucis ! En plus, elle a pas moins d'références qu'la premières, juste un look un peu space.

- Le tarif est correct et les horaires sans être élastiques ne sont pas super strictes, elle est arrangeante, c'est bien.

- Hugo s'est endormi dans ses bras.

- L'appart est pas très grand, par contre c'est propre puis y'a le parc en bas. Elle à l'air sympathique. Prochaine étape on ose lui dire que nous sommes un couple ?

- Tu crois qu'elle a pas compris ?

- On va s'en assurer.

*

La première fois que Yann l'a entendu chanter, il a remarqué le ton juste ainsi que le fait qu'il soit plutôt doué. Ce mercredi-ci, Uzu est arrivé trente minutes avant lui, il a déjà chauffé sa voix. Il a aussi pris le temps de régler lui-même le micro et le play-back comme Gabriel le lui a montré.

Le studio est-il enchanté ? Aucune raison, pourtant...

Yann reste à la porte, sans faire de bruit, dans son dos. Les premières mesures de piano enregistrées s'égrainent dans la pièce. Sa voix sereine et assurée, amorce un chant tranquille mais avec une force que Yann n'avait nullement entendue les autres fois. A mesure que le rythme s'accélère, la voix monte, augmente, cadencée, sans jamais faiblir. Elle est régulière, sans efforts apparents. Une voix magistrale, claire, haute, mesurée, bien que légèrement en décalée parfois, par rapport au chant playback. Uzu pose ses propres marques.

C'est déjà époustouflant, il n'a pourtant encore rien vu. Un jeu de scène, un comportement serein et professionnel s'amorcent, qu'il ne lui connaissait pas. Uzu n'a jusqu'alors jamais osé se mouvoir de la sorte, micro en main, en sa présence. Il chante vraiment. Vraiment ? C'est quoi cette différence ? Il ne s'agit plus ni de gymnastique ni de préparation. La musique paraît entrer en lui, l'imprégner. Il offre plusieurs fois des alternatives au chant que proposait jusqu'à maintenant Gabriel, un chant à deux ? Voir même trois voix ? Au final, il ne chante même plus, il crée de la magie !

Le chant se fait aigu et lorsqu'il se décide enfin à la pousser, sa voix explose, rebondie contre les murs, laissant Yann tétanisé et tremblant. Qu'a-t-il donc bien à apprendre, ou même à montrer, à ce personnage, qui en plus d'avoir la grâce détient un don ? Un talent dont il ne soupçonne visiblement même pas l'existence. Le pire pour Yann c'est la rougeur sur les joues et l'air intimidé que Uzu affiche, limite honteux, lorsqu'il s'aperçoit de sa présence. Une telle humilité, comment se peut-il qu'il ignore à quel point il est doué ? Certes, Uzu s'est proposé. bien sûr, il a six ans de chorale derrière lui, donc le japonais se doute bien qu'il chante correctement. Mais ça, ce n'est pas du correcte, c'est de l'exceptionnel, de l'inespéré, de l'ébouriffant, presque du surnaturel !

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vefree
Posté le 11/01/2013
"Quelque chose le gènne quand même dans cette subite décision,..." => gêne
"Un matin, au petit déjeuné, assis devant son café,..." => petit-déjeuner
"- Vu qu'c'est toi qu'iras r'chercher l'petit va bien falloir y'aller tout les deux" => tous les deux 
"et curieusement on ne parle plus de son future, possible départ." => son futur possible départ 
"On moins celle de tout à l'heure connaissait son métier !" => Au moins
 
Alors donc les choses s'installent gentiment dans le quotidien de nos deux tourtereaux et on peut dire qu'ils vivent des péripéties ordinaires propres à leur situation. Tout ça est bien raconté.
En revanche, j'ai trouvé étrange le style que tu as adopté pour parler de la recherche d'une nounou avec la métaphore des Trois petits cochons. L'idée est pourtant intéressante ; tu poses d'emblée le résultat de leur recherche en épilogant sur le parallèle avec la comptine et en informant le lecteur que quoi qu'il en soit, la nounou est trouvée, or, partant de cette stratégie, cela impose ensuite de bien maîtriser le récit, puisque l'intrigue est déjà dévoilée. La nouveauté, c'est que tu t'impliques en tant que narratrice dans le récit. C'est pas que j'aime pas l'idée, mais je trouve ici cette utilisation intriguante. Je me demande pourquoi. Quelle était l'idée de base de ce changement de ton et de style ?
Cela dit, on perçoit que Gabriel et Uzu s'entendent bien dans l'affaire et ça, c'est rassurant.
Ensuite, la dernière partie, c'est la démonstration vocale de Uzu. C'est qu'il dégage, le ptit gars ! Il impressionne son monde sans vraiment le vouloir. Grand timide va !!! 
Bon, je m'interroge quand même sur l'avenir de Yann. N'est-il pas en train de nous faire une mauvaise surprise à la prochaine entrevue ? Non, parce que... il est peut-être véritable mis à la porte de sa chambre et de son boulot, je le vois mal partir complètement, revenir à la Réunion. L'histoire est loin d'être finie et Yann n'est pas là seulement pour faire de la figuration et n'être qu'un empêcheur de tourner en rond. J'ai juste ? Donc, il ne va pas partir. Il va rebondir d'une manière ou d'une autre. Je me demande ce qu'il va encore inventer. Gabriel n'est pas encore assez solide face à lui. 
dominosama
Posté le 11/01/2013
Le quotidien, mine de rien ça n'est pas simple à décrire sans ennuyer le lecteur.
"En revanche, j'ai trouvé étrange le style que tu as adopté pour parler de la recherche d'une nounou avec la métaphore des Trois petits cochons." "Quelle était l'idée de base de ce changement de ton et de style ?"
Pour être tout à fait honnête je ne sais absolument pas ce qui m'a pris, j'irais même plus loin, j'ai du mal a relire se passage là, je me dit toujours "mais ça  n'a rien à foutre là ce truc !"
Et pourtant… je le garde. Il n'est pas foncièrement mal écrit, mes lecteurs  l'ont trouvé amusant. Et je n'arrive pas à l'écrire "mieux". Disons que c'est vrai qu'il est original. En fait je suis assez contente                     d'avoir réussi a écrire un passage original pour décrire un truc que je trouvais assez chiant, par contre je trouve que comme il est unique, il à l'air d'être tombé d'une autre histoire et on a l'impression qu'il n'a rien a foutre là. Et c'est vrai qu'en tant que narrateur je n'interviens jamais. Alors je ne sais pas, soit quand j'aurais terminé de tout écrire, je reprendrais ma copie pour le modifier voir le retirer de là, soit j'ajouterais des passages comme lui ailleurs dans l'histoire histoire qu'il ne fasse pas "cheveux qui tombe dans la soupe". Mais oui, moi aussi il me laisse perplexe.
Oui Uzu et Gabriel ont beau réagir différemment sur la question, ils se complètent bien. Ils aiment et déteste les personnes pour des raisons différentes mais son d'accord sur leur choix. C'est une bonne chose pour la suite de leur vie avec Hugo :)
 
Yes Uzu et sa voix enchanteresse héhé, pas facile de réussir à faire entendre du son en écrivant >_<!
 
Ha Yann, tout un poème, cependant je t'encourage à étudier dans les prochains chapitres, les actions de Gabriel ainsi que ses décisions, (pas très logiques en fin de compte). Comme gars qui ne sait pas ce qu'il veut, il se pose là. Yann est un casse couille, c'est clair, mais pas facile de se mettre soi-même un frein quand on est face à un gars comme Gabriel dont la position reste assez floue finalement.  Tu n'es pas au bout de tes peines haha!
Va-t-il partir ?  Humm peut-être bien, mais quand ? :p
Rappelons qu'il manque encore un perso ;)
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