Retrouvailles

Par Luz

Le souffle coupé, les démons, Méline, Galatée et Myrtille écoutèrent la suite de la conversation.

— Mais elle était où la dernière fois ?

— C’est Enguerrand qui l’a fermée ! C’est lui qui était le dernier à la voir !

La voix timide d’Enguerrand s’éleva.

— C’est vrai, j’ai rangé le diadème dedans, et ensuite je l’ai poussée dans un coin, comme j’ai vu Basile le faire… Et j’ai attendu d’entendre un « poc », mais ça a fait « boum », et je me suis dit que c’était bon.

— Alors pourquoi elle n’y est plus ?

Une tache de lumière se posa sur la flaque.

— Les gars, il y a un ruisseau là-dessous.

La tache de lumière disparut.

— Regardez là, c’était tout plat avant. Maintenant, il y a un gros trou.

La lumière refit son apparition.

— Et plein de graviers. Qu’est-ce qu’elle fait là, toute cette eau ?

En les écoutant, Galatée réfléchit. La cachette était au-dessus du ruisseau. À force de pousser et de ressortir le coffre, le sol s’était érodé petit à petit, jusqu’à ce que le coffre bascule./MOUAIS… À REVOIR/ Une petite voix aigüe s’éleva.

— Mais s’il y a un trou là où il y avait notre cachette, le coffre devrait être en bas, non ? Pourquoi on ne le voit plus ?

Un silence pesant s’installa. La petite voix aigüe reprit :

— Moi, je crois que c’est de la faute d’Enguerrand.

— Moi aussi, grogna Basile. On t’a accueilli dans notre bande. On t’a montré comment ouvrir notre coffre. Et toi, tu as tout volé !

— Mais non ! protesta Enguerrand.

— Regardez, il pleure.

— La honte, il pleure ! La honte, il pleure !

— Mais je n’ai rien fait !

— T’es trop nul, tu ne mérites pas d’être dans notre bande. Tu es exclu des Trofort. À tout jamais. Pour toute la vie.

Stupéfaits, les démons, Méline, Galatée et Myrtille écoutèrent les bruits de pas qui s’éloignaient. Quand on n’entendit plus que les sanglots d’Enguerrand, la petite sorcière se tourna vers la fée et les démons.

— Je ne veux pas le laisser comme ça. On était amis, avant. Est-ce que j’ai le droit de le faire venir ici, ou est-ce qu’il vaut mieux que j’aille le voir ?

Les démons et la fée se consultèrent du regard.

— Il a le droit de venir ici, dit enfin le démon qui les avait accueillis. Nous n’allons pas laisser un enfant pleurer sans essayer de le consoler. Cependant, il est nécessaire que ton ami garde le secret.

— Au pire, ajouta Méline, je me souviens encore du charme d’amnésie. Une fois consolé, il repartira sans le moindre souvenir de sa visite ici.

— Je t’accompagne, dit Hansi à Galatée. Nous allons sortir d’ici et retrouver l’entrée de la grotte où il se trouve. Je connais cette montagne par cœur.

Galatée, toute joyeuse, lança à Enguerrand par l’ouverture :

— Ne t’inquiète pas, on arrive !

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