Des ombres m’encerclent, distillant leurs frissons en murmures décharnés. Leurs visages cadavériques s’approchent trop près, lèvres craquelées soufflant :
« Tous les dix ans, ça revient. »
Je sais ce que ce « ça » signifie. Elles se tordent alors en pantins grotesques, disloqués tandis qu’une vermine grouillante se matérialise : vers gonflés et mille-pattes suintants, insectes qui s’enfoncent dans les fissures du manoir pour le dévorer vivant.
Le sol gémit, cède. Ma chute lacère mes os.
J’atterris sur un tapis de roses noires gorgées de sang séché, parmi des châtaignes fendues qui vomissent un pus noirâtre. Leur parfum, sucré à l’écœurement, s’infiltre dans ma gorge. Les fruits éclatent, libérant une marée d’araignées qui grimpent sur ma peau.
Les roses se referment, crocs végétaux, m’écrasant dans ce cercueil organique.
Un claquement brutal scelle le couvercle.
Et dans les ténèbres, une voix :
« Le cercle est presque complet. »
 
                        
J'ai lu les trois premiers chapitres, et j'avoue que tout ça est très mystérieux ah ah ! Mais déjà hâte de lire la suite, on est facilement plongés dans l'ambiance et on a envie de voir où tout cela mène ^^
Merci d'avoir commencé cette micro-nouvelle ! Exercice périlleux puisque je suis les thèmes du dernier PAtober :o
J'espère que la vraie nature de cette mystérieuse personne te plaira =)
C’est de l’horreur poétique, mais avec une écriture d’orfèvre : chaque mot pèse, chaque image s’incarne.
Bravo !!!
Tes réactions m'inspirent grandement : merci !
J'ai une image bien précise du "ça" en tête mais j'attends la bonne "contrainte" du PAtober pour révéler tout cela :o
Merci pour ta lecture !