Scène 1

Anaïs : Je n’ai pas envie que tu partes.

Jack, attendri par l’air implorant de celle qu’il aime : Tu sais que je n’ai pas le choix. Et ce n’est que dix mois, je serai bientôt de retour… On s’appellera tous les jours, d’accord ?

Anaïs pose ses deux mains sur le torse de Jack et se lève sur la pointe des pieds pour l’embrasser.

Anaïs, murmurant à l’oreille de Jack : Je t’aime. Tu le sais, n’est-ce pas ?

Jack, fronçant les sourcils : Tu doutes que je le sache ? Ne me connais-tu donc pas ? Pourtant, Dieu sait que si un jour je meurs et qu’on m’ouvre le cœur, on pourra lire en lettres d’or : je t’aime encore.

Anaïs, éclatant d’un doux rire cristallin : Arrête ! Je sais bien que tu veux faire des études de littérature, mais garde tes grands auteurs pour toi ! (à part) Chaque fois que je lui en veux ou que je suis un peu triste, il me remonte le moral grâce à un extrait de la littérature anglaise. Je le taquine à ce sujet mais il sait que j’adore ça. (à Jack) Je te connais tellement bien que je pourrais répondre à un questionnaire de Proust à ta place !

Une voix provenant des haut-parleurs leur annonce que les derniers passagers pour l’avion de Los Angeles sont priés d’accéder à la salle d’embarquement. 

Jack : Je t’aimerai jusqu’au lendemain de toujours, Anaïs Miller

Anaïs embrasse Jack une dernière fois à la commissure de ses lèvres et se détache de lui pour le laisser partir.

Anaïs, si bas que personne ne l’entend : Moi aussi, je t’aime, Jack.