- Heu... C'est quoi cette question ? Bien sûr, c'est juste un peu flippant, sans doute parce que je n'ai jamais connu ça. Je n'ai jamais eu le bonheur d'avoir de pareilles émotions, je n'ai pas envie que ça disparaisse c'est tout.
- Je comprends...
- Je l'aime.
- C'est le début, plus tard si tout va bien tu ressentiras aussi avec Gabriel une sorte de paix, avec la confiance en votre couple, ça viendra. L'amour n'est pas loin, il suffi de ne pas trop douter, ni de soi, ni de l'autre. Il faut que tu sois patient et que vous ne vous étouffiez pas.
Marie sait que c'est tout ce qui a manqué au couple Gabriel et Yann.
- Tu es en train de me dire que nous ne nous aimons pas ?
- Je suis en train de t'expliquer la différence entre l'amour et la passion.
- ...
Uzu se renfrogne, il n'est pas sûr de la suivre, il ne veut pas la croire. Il a mis tellement longtemps à s'avouer son attachement, il refuse de faire machine arrière. Pourtant, elle insiste.
- L'amitié ça peut être très fort aussi et très passionné également. Il n'y a pas forcément de grosses frontières entre ces deux sentiments. L'amour et l'amitié, ce qui les sépare c'est parfois presque rien du tout. Tu vois Yann m'a avoué qu'il m'aimait. Je ne sais pas jusqu'à quel degrés c'était vrai, mais il a eu de l'attirance sexuelle pour moi. Envers et contre le fait qu'il soit gay.
- Je sais, je suis au courant de l'histoire, il est possible qu'il se soit trompé, c'était une période dure pour lui.
- Sûrement, c'est aussi ce que je crois. Malgré tout c'est un aveu qui m'a choquée, car je ne m'y attendais pas. Pour moi Yann était comme une bonne copine ou un frère. Parfois c'est un petit frère qui réclame de l'attention et des conseils, parfois un grand frère qui me protège mais jamais je n'avais eu d'envie sexuelle envers lui. Pourtant, comme toi, sa présence m'est agréable. J'aime être dans ses bras, nous nous embrassions souvent alors que nous étions ado, comme un couple. Nous aimions dormir ensemble, c'était vraiment sans arrières pensées, gentil, sans attirance ni autre chose. Je ne l'aimais pas de cette manière. Je souhaitais qu'il soit heureux. Je voulais son bonheur, pourtant j'ai souvent tout de même ressenti de la jalousie envers Gabriel.
- À ce point là ?
- J'aurais très bien pu tomber amoureuse de lui, même en sachant qu'il préfère les mecs, ça arrive à tellement de filles ça. Avant qu'il ne m'avoue avoir toujours eu de l'attirance sexuelle pour moi, je n'ai pourtant jamais pensé à lui de cette façon. Je ne dis pas que je ne me suis pas posé sérieusement la question, si, bien sûr ! Parce qu'il est mignon, il est classe, intelligent, on partageait tellement tout. Mais non, pour moi c'était comme de tomber amoureuse d'une fille, impensable.
- Je ne te connais pas, tu vois l'effet que tu as sur moi ? Et bien elle est un peu similaire à celle de Yann haha ! C'est facile de parler avec toi, il se passe un truc. Tu donnes envie de se confier.
- Ha oui ?
- N'es pas peur c'est pas sexuelle du tout ha haha !
- Tu me rassures. Je fais souvent cet effet là. J'aurais dû être psy.
- En quelque sorte, tu lui ressembles, cette façon d'être à l'aise et de mettre les autres à l'aise aussi.
- Je n'ai jamais eu l'impression que Yann était ce genre de gars mon cher, au contraire. Il est souvent choquant et dérangeant, en plus il le fait exprès.
- Pourtant, pour moi c'est simple de parler avec lui, affirme Uzu.
- Depuis que Yann m'a dit "je t'aime" la relation entre nous à changée, avoue-t-elle.
Le ton de l'échange est devenu brusquement plus grave. Marie aimerait faire comprendre quelque chose à Uzu avant qu'il ne soit trop tard.
- Nous nous battons pour la garder la plus intacte possible, c'est peine perdue. Les sentiments sont là, les souvenirs nous aident un peu mais il y a ce court circuit qui nous bloque. Je suis très en colère contre lui.
- Je comprends.
- Non, je n'crois pas. Sur le coup lui et moi comme ça, c'était impossible, du délire quoi ! Je suis resté sur le cul à cette annonce. Finalement je me dis qu'il a simplement tout gâché en se taisant. Il ne m'a pas laissé le choix de réfléchir qu'autre chose pourrait se passer entre lui et moi pendant toutes ces années, se laisse-t-elle aller. Si je n'ai jamais pu l'imaginer c'est sans doute parce que j'ai cru ça impensable et... impossible.
- Ha oui ? Pourquoi ne pas y réfléchir maintenant ?
- Parce que je suis en couple, que j'aime quelqu'un d'autre, que je lui en veux de trop. Il a perdu ma confiance et surtout vu ses penchants, il y a de grandes chances pour qu'il se trompe lui-même. Je n'ai plus ni le temps ni le loisir de prendre le risque de faire l'erreur d'y croire, ni même d'éssayer de l'imaginer comme une possibilité.
- C'est triste, murmure le japonais qui ne voit pas trop où elle veut en venir.
- Je ne porte plus particulièrement Gabriel dans mon cœur et ça, pour diverses raisons, mais je tiens vraiment à te mettre en garde. C'est une chose qu'il a dû déjà faire lui aussi, seulement on écoute rarement ses proches. Puis il n'est pas le mieux placer dans l'histoire. Écoute-moi, Yuzeuu Obata, c'est très sérieux, ne laisse pas Yann te mettre le doute. Ne le laisse pas vous séparer.
Uzu soupire.
- Il y a une chose qui me rend triste, c'est que toutes les personnes qui disent avoir de l'affection pour Yann, tentent de me donner une mauvaise image de ce qu'il est. Vous êtes de drôles d'amis, conclut-il.
- Je sais de quoi ça peut avoir l'air, dis-toi que nous le connaissons bien, c'est tout. Fais-nous un peu confiance. Nous nous battons aussi pour lui. Il agit sans vraiment se rendre compte du mal qu'il peut faire et au moment où il s'en aperçoit, ça le fait souffrir aussi. Il perturbe beaucoup son entourage.
Uzu conduit sérieusement, il ne parle plus, Marie se doute qu'elle l'a un peu contrarié, ça n'était pas son intention.
- Je n'ai rien contre toi, au contraire. J'essaie juste de te prévenir.
- Que ce soit Gabriel ou toi, je n'ai pas l'impression que vous êtes ses amis.
Marie le scrute, lui se contente de surveiller la route.
- Je t'ai vexé, je suis désolée.
- Rien à voir ! Je ne reconnais pas le Yann dont tout le monde parle. Soit il est différent avec moi, soit vous ne comprenez rien. Je n'ai pas envie de savoir qui a raison, à vrai dire, je m'en fiche. Ni sa meilleure amie ni son ex, personne, ne m'empêchera d'être proche de lui.
*
Un frôlement, des pas sur la moquette, Liam se réveille en sursaut et s'assoit dans son lit. La porte de sa chambre n'est pas fermée, il ne se souvient pas l'avoir laissée ouverte. Son œil est attiré par une feuille de papier blanc, griffonnée, posée sur sa table de chevet. Yann est entré dans sa chambre. Il s'étonne de son audace. Ils ne se sont pas vus la veille. Liam est parti de bonne heure, puis revenu tard.
- Tu dois changer le pansement de ta brûlure tout les jours, voici la crème à mettre, si tu as besoin d'aide je suis dans la cuisine.
Il est étonné par tant de considération. Sa main le fait souffrir. Hier, il s'est contenté de la nettoyer à l'eau, il a crevé quelques cloques. Il n'est pas certain que ce fut une bonne idée. Il se lève donc.
Dans la cuisine, Yann, de dos, est occupé à préparer son petit-déjeuner. Liam arrivé sans bruit, l'observe de dos, quelques instants sans que l'intéressé ne s'en aperçoive. Au menu, chocolat chaud décoré d'un marshmallow, arrosé de chantilly et saupoudré d'un peu de cannelle, des macarons fait maison et du jus d'orange sanguine pressé à la main.
- C'est pas un petit déj' de mec ça, on dirait un dessert pour fille !
L'androgyne a sursauté. Liam regrette de suite sa réflexion. Va-t-il encore avoir droit au fameux sourire et à la vanne agressive ?
- Sache que chaque jour choisi son camp. Cela dit, chéri, là, j'ai la trique du matin. Tu veux vérifier à quel sexe j'appartiens aujourd'hui ? demande Yann du tac au tac en se retournant. Ce n'est pas tant la bosse légèrement arrondie, voyante sous le pantalon de coton blanc, qui choc le blond, que la barbe rousse, de deux jours, qui lui mange la figure. Liam ahuri le détaille, Yann profite de l'effet de surprise pour traverser les quatre mètres qui les séparent en deux enjambées. Il s'empare sans crier gare, d'une des mains du blond pour la coller d'office à son entre jambe.
- Au cas où tu doutes, je te démontre que j'ai ce qu'il faut pour être un mâaaale ! C'est une bonne preuve non ? Ça t'intéresse ?
- Aï ! Ma main !
- Oups' ! La brûlure, c'est pas d'chance !
- ...
- Assois-toi béta, que je change ce pansement.
Liam obéit et se pose sur un petit tabouret en continuant de le contempler.
- C'est choquant ! finit-il par lui avouer sans le lâcher des yeux.
- Chéri tu n'as jamais touché une bite ?
- Je parlais de ta barbe.
- Haaa, c'est une vraie, si tu tires dessus elle ne tombe pas ! Ha haha !
Liam sourit.
- Tu parles de ta barbe ? raille-t-il.
- Houuuu qu'il est drôle ! Tu tireras ce que tu veux quand j'aurais soigné cette main. Tu as vu un docteur hier ?
- Nan, je n'ai pas eu le temps.
Le coude de Liam posée sur la table, Yann entreprend de retirer le pansement. Quelque chose l'inquiète.
- Tu l'as refait seul ? Ça colle non ?
- Aï ! Oui... il y avait des cloques, je les ai découpées.
- Tu les as découpées ? !
- J'ai lu sur internet que c'est ce qu'il faut faire.
- Il l'a lut sur internet ! Ha mais n'importe quoi ! Jamais sur l'intérieur des doigts ! Que tu es bête !
- ...
- Le pansement est vraiment attaché, tu as désinfecté au moins ?
- Bhaaa...
- Bha quoi ?
- Bha rien, c'est juste une brûlure ! J'ai passé ma main sous l'eau pour enlever la crème et j'ai découpé les cloques avec le coupe ongles, voilà ! Après j'ai remis de la gaze propre.
- Avec le coupe-ongle... sans doute sans le désinfecter ?
- ...
- J'haaalluuuuciiiine !
Yann rempli un saladier avec de l'eau tiède et y met directement la main avec le pansement.
- Ça pique.
- Chochotte !
- Il est sympathique ce matin, se dit Liam. Même si son comportement laisse un peu à désirer.
L'état du pansement et de la blessure préoccupe davantage à mesure qu'il se décolle.
- C'est jaune...
- C'est grave docteur ?
- Ça s'infecte peut-être, annonce Yann, soucieux.
- Woua merde ça fait mal ! Je n'peux pas essuyer ça ?
- Si ça fait mal, c'est une bonne chose, c'est vivant !
- ...
- Je vais nettoyer avec du sérum et remettre de la crème, ensuite tu vas chez le docteur.
- Nan, c'est bon je te fais confiance.
Yann tique mais n'insiste pas.
La douleur n'est rien à côté de l'agréable sensation de sa main dans celle de Yann. Concentré, celui-ci pose une nouvelle compresse dans un silence religieux. Son visage, bien que sérieux, se montre si doux à Liam ce matin. Sans réfléchir, il pose l'index de sa main valide sur la barbe naissante de son colocataire.
Yann s'arête subitement, quand devant lui, Liam, se met à pleurer sans le lâcher des yeux.
- Si tu as vraiment très mal, j'ai aussi des antidouleurs, propose-t-il, un peu gêné par ce débordement inattendu.
- Je craque là. Je suis à bout. Pourtant j'essaie. Je ne comprends pas tes changements d'humeurs. Tu es gentil à présent. Et là, moi, j'ai terriblement peur de ce que je vais dire de mal. Il y a forcément une phrase, un mot qui te foutra en rogne. L'autre jour par exemple, c'est vrai lorsque j'ai vu ces marques sur ta peau, je me suis fait des films, j'ai cru que tu t'étais fait agresser ou un truc du genre, du coup avant-hier...
Il renifle fort, son nez coule sur la gaze de son poignet, il baisse la tête, n'ose plus poser ses yeux sur lui, l'apparition du tic grimaçant le terrifie.
- Pardon, tu me fais peur. Je marche sur des œufs. J'en attrape mal au ventre.
Déconcerté Yann s'approche. Il aimerait le rassurer.
Face à face leurs genoux se touchent. Le visage de Liam défait est tout proche.
- Je suis désolé, essaie Yann, qui ne trouve rien d'autre à dire.
La tension est palpable, ils sont comme attirés l'un vers l'autre. Yann mène un véritable combat intérieur pour ne pas céder à cette pulsion. Son regard se noie dans le bleu des yeux de Liam. Quoi répondre à ça ? Son esprit se retrouve totalement vidé de toutes réflexions. Les doigts de Liam se posent de nouveau sur ses joues, il ne réagit pas, hypnotisé par cette bouche, ces lèvres entrouvertes et la promesse du plaisir qu'elles lui offrent. Il ne doit pas, il le sait, il ne faut pas. Les choses sont déjà tellement compliquées, dans sa vie mais aussi dans sa tête. Sans parler de son cœur, qui même s'il s'emballe à présent, ne sait pas vraiment à quel sein se vouer dernièrement.
Il y a bien un moyen de lui monter qu'il ne le déteste pas ?
Pourtant Liam est tellement beau, surtout à cet instant, ses yeux humides, ses lèvres plaines, sa barbe matinale, ses boucles vénitiennes décoiffées. Il dégage cette paix, cette douceur et un certain sentiment de sécurité.
Le blond se penche doucement vers lui, le cœur de Yann s'accélère. Et alors qu'il abandonne et ferme déjà les yeux, la sonnerie de la porte retentit.
- Merde !
Liam hésite, puis finalement se lève dans un soupir. Son colocataire s'étonne de constater que ses propres mains tremblent.
Il s'attendait à se retrouver face au releveur de compteur EDF, sur son expression encore chamboulée s'ajoute la surprise.
- Oui ?
- Heu, bonjour, vous être bien Liam ?
- Oui et vous êtes ?
- Je ne sais pas si on vous a parlé de moi, je m'appelle Marie.
- Marie ? Et vous désirez ?
Elle se racle la gorge et se dandine, légèrement mal à l'aise.
- Heu... Je suis l'amie de Yann.
Un instant interdit, la lumière se fait au bout de quelques secondes de réflexions.
- Marie, l'amie de Yann oui ! Je ne me souvenais plus.
- Oui meilleure amie hein haha...Je ne...
- Mais entrez, je vous en pris ! Désolé j'ai été surpris. Yann prend le petit-déjeuner dans la cuisine.
- Merci, en fait, je vais l'attendre ici.
- Ha bon ?
La jeune fille ne lui parait pourtant pas timide. Liam se retourne, Yann apparait déjà au coin de la porte.
- Ho putain Marie ! réalise le jeune réunionnais en faute.
Marie croise à présent les bras sur la poitrine et elle affiche une moue boudeuse.
- C'était aujourd'hui ! Chérie j'ai complètement zappée !
- Est-ce que tu sais qu'en plus d'avoir roulée toute la journée d'hier, j'ai vidé ma batterie de téléphone à tenter de te joindre ? Et que pour avoir ton adresse il m'a fallut me rendre directement chez ton ex à qui je ne parlais même plus ! Et demander à son nouveau copain que je ne connais n'y d'Eve ni d' Adam, ta nouvelle adresse ? !
- Mon portable est éteint ?
- Yaaaann !
- Ouiiiiiiiiiiiiiii ! Excuse-moi ma belle.
- Tu es vraiment le pire hein, se plaint-elle à présent en lui tendant les bras.
- Le pire ! acquiesce-t-il en l'embrassant.
- En plus tu piques ! C'est quoi cette allure ?
- Tu ne m'aimes pas viril ?
Pour toute réponse elle se contente d'une grimace.
- Bon, tu prends le petit déj' avec nous ?
- Je vais me contenter de vous regarder, j'ai déjà fait ça avec ton ex et son copain, mon estomac n'est pas extensible.
Alors qu'ils s'installent autour de la table Marie détaille l'homme de la maison. Liam, c'est bien lui. Et donc il serait sorti avec le beau japonais ? Ça la surprend Marie, Liam lui donne le sentiment étrange de faire tellement... hétéro.
- Bon, il couve Yann du regard, c'est clair, mais quand même.
Elle ne se souvenait pas que Yann ait été un jour attiré par les mecs musclés, limite bodybuildé.
- Combien peut-il bien mesurer ? Un mètre quatre vingt ? Quatre vingt cinq ? Pour combien, quatre vingt kilo ?
- Tu l'as vu ? se renseigne Yann à peine posé.
- Tu veux savoir quoi sur Gabriel ? Je pensais que tu avais accepté de lâcher l'affaire.
Liam ne manque rien de la discussion, passant de l'un à l'autre, comme on compte les points d'un match de tennis.
- Je parlais de Youzeu. Depuis le temps que je t'en parle, tu en dis quoi ?
Marie jette un coup œil rapide à Liam avant de répondre. Son meilleur ami se rend-t-il compte que parler d'un autre devant un prétendant est du plus mauvais effet ?
- Il est serviable et gentil, d'ailleurs je vais lui envoyer un texto, il m'a accompagné jusqu'ici et il avait l'air de s'inquiéter pour vous deux. Comme on arrivait pas à te joindre...
- Nous deux ? Liam s'étonne.
- Oui il a essayé de vous appeler aussi, votre portable sonnait dans le vide et vous n'étiez pas à votre travail aujourd'hui. Cela semblait ne pas être normal d'après lui, pas dans vos habitudes.
Liam est troublé de l'apprendre.
- Mon portable est éteint la nuit, comme je ne travaille pas, je n'ai pas pensé à le rallumer. Il montre sa main avant d'ajouter :
- J'ai eu un petit accident, j'ai pris quelques jours. Pourquoi n'est-il pas monté ?
- Il m'a dit avoir un rendez-vous avec son avocat, je crois qu'il était pressé.
- C'est vrai oui...
- Son avocat ? relève Yann.
Marie hausse les épaules.
- Youz' voit vraiment un avocat ? insiste-t-il, interrogeant Liam.
- Comme je te l'ai déjà dit, cela ne te regarde pas, nous avons tous nos problèmes personnels, balance Liam pour toute réponse en jetant un œil sur les bras marqués de Yann.
la réplique jette un froid que Marie n'ignore pas.
- Bon, je vais prendre ma douche, annonce-t-il ensuite en quittant la cuisine.
En quelques secondes la jeune femme a eu un aperçu de la situation. Elle décide de ne pas relever. Par contre elle tire son tabouret vers Yann et s'approche au plus prés. Il faut qu'elle sache pour Uzu.
- Tu es dans la merde bourreau des cœurs !
- Tu ne crois pas si bien dire, à l'instant même où tu as sonné, il allait m'embrasser !
La tête de Liam repasse la porte, les faisant sursauter.
- J'ai un souci, annonce-t-il la main en l'air.
- Le pansement...
Son satané sourire s'affiche.
- Tu as besoin de quelqu'un pour te laver de partout ? s'informe Yann en se frottant les mains subjectivement.
- Haha... nan... merci.
Marie pouffe de rire. Elle reconnait bien là son cher ami.
- Je proposerais plutôt un peu d'enrobage de film plastique et ne pas trop mouiller le truc ! se permet-elle de conseiller.