Région forestière - Forêt sacrée de Drya
Au détour d’un talus, la forêt s’ouvrit sur un chemin au bout duquel, le bosquet se dessina. Lieu sacré perdu au beau milieu de la forêt dont l’épaisse végétation les menait aux confins de ce monde. Une enclave d’immenses falaises de pierre blanchies par une neige resplendissante sous la clarté nocturne. Une simple cabane au bois rouge et au toit recourbé perché sur un rocher au beau milieu d’un petit lac.
— Ah qu’voilà enfin c’te satané cabane. Bien reposons-nous avant l’arrivée des ordres.
— J’m’occupe du feu ! Jarrod s’élança sa dague à la main.
— Pas d’feux gamin ! Si des ennemis rôdent dans les parages…
— Y’a des ennemis qu’un feu tient à distance : des loups, des monstres ou autres…
Arlan grimaça, sa bouche déformée par un rictus. « Pas de feu… S’asseyant à même le sol gelé, il fouilla dans son sac à la recherche d’une denrée à se mettre sous la dent. Varlen restant en retrait scruta de ses yeux noirs ses compagnons dont l’appétit le dégoûta.
— Eh gamin, d’où tu viens ? Croquant à pleines dents dans un quignon de pain brunâtre, il écouta le jeune homme.
— J’viens d’une planète sylvestre dans le second Méros. J’suis pas natif de notre monde, ma mère me portait en son sein quand mon père est d’venue invocateur. J’ai bossé dur toute mon enfance pour rencontrer l’maître. J’ai gagné les dernières proelium, c’est pour qu’j’suis ici !
— Attends, t’es plus haut gradé que moi ? J’suis qu’un simple invocateur moi ! Y’a pas à dire, le maître sait choisir ses subordonnés !
— Ça fait des années qu’tu baroude pour notre peuple et jamais t’a obtenu de grade plus élevé ?
— Nan, j’ai réussi à allier ma passion pour les bestioles dangereuse et les arts de la guerre ! Ça m’suffit pour faire mon bonheur !
— C’est ta première bataille mon garçon ? Je comprends mieux pourquoi on nous a demandé de te chaperonner ! Jarrod se tourna vers Varlen, un millier de questions dans la tête !
— Y’a quoi à savoir ? J’veux dire, j’ai compris qu’notre rôle est important, mais on m’a rien dit d’plus.
— T’est un bleu mon p’tit, j’vais t’expliquer comment ça s’passe ! Arlan s’empara d’un morceau de branche et commença à tracer des sigles sur le sol gelé. « Nous les invocateurs on est là pour invoquer nos bébés sur les champs de bataille !
— Nos bébés ?
— Ben oui mes bestioles, c’est mes bébés, mes p’tits à moi ! Tu élèves quoi toi ?
— Des limandes. Pour preuve il lui montra ses bras couverts de longues cicatrices dus aux brûlures que provoquait l’acide salive des gastéropodes.
— Les limaces baveuses hein ! Quoi de mieux pour détruire une forêt ! Les plans du maître sont foutrement bien foutus ! Rien à voir avec mes tettigons.
— Tu élèves des sauterelles sarkofágos ? C’est vachement dangereux c’te bestiole !
— Oh tu connais gamin ! Ouais c’est mes bébés à moi, j’ai toutes les autorisations nécessaires pour leur reproduction et un mage détaché à mon service pour les contrôler ! Avec nos bestioles, c’te guerre va pas durer longtemps ! En plus je les affame depuis des jours, elles vont festoyer comme il se doit. J’plains d’jà les soldats ennemis.
— Tu t’égares Arlan… Varlen le toisa, ses mains blanchâtres jouant avec une sphère noire.
— Ouais gamin écoute, nos unités elles s’composent toujours d’la même façon : trois invocateurs donc nous, toujours en retrait bien planqué d' l’ennemi. Six mages qui se dispersent pour nous ouvrir les portails et six soldats-mages pour mener les attaques ! D’ailleurs y’a un truc qui m’chiffonne, pas de général avec nous alors qu’c’est une bataille capitale !
— Les généraux sont occupés ailleurs, un capitaine les remplace. Au terme d’une longue inspiration Varlen bâilla d’ennui. Il parvient à articuler « pourquoi croyez-vous qu’ils aient fait appel à un invocateur occulte ?
— Des démons ? Arlan se releva brusquement abasourdi par la nouvelle ! « Alors c’est toi le capitaine qui mène la bataille ?
— Des démons ? Ça veut dire quoi ? J’savais pas qu’on pouvait élever des démons ! L’exclamation de Jarrod énerva le capitaine. Sans un mot, il tourna les talons. À quoi bon expliquer ce qu’il faisait à un enfant, incapable de connaître les rudiments de la guerre au sein de leur peuple. Se glissant sous l’épais feuillage d’un arbre, il retourna au cœur de la forêt préparer son sortilège.
Îlot militaire – Caserne Hoplite – Écurie
Les écuries se préparaient au lever du soleil. Les écuyers lavaient et réparaient les selles de cuir brunâtre, époussetaient les couvertures de protection, rabotaient les étriers et veillaient aux bien-être des phénix encore endormis dans leur box. L’excitation avait laissé place à la peur de ne pas voir revenir ces grands oiseaux de feu majestueux qui faisait la fierté de Maïna, jeune dresseuse.
Couché à même la paillasse, la tête reposant sur les flancs d’Hermès. L’aile de l’animal la recouvrant totalement, elle caressait les longues plumes aux reflets chatoyant d’un rouge carmin aux reflets d’or. Ce phénix lui avait été offert, alors qu’il n’était encore qu’un oisillon. L’intelligence de l’animal, ses réflexes et sa rapidité, lui avait offert une place de choix dans la maison Fotia, Hermès devenant la monture principale du général. Naïma se rappela les envolées chevaleresques de son phénix, ses longues promenades dans le ciel azuré d’Elysia et ses attaques mortels lors des sessions d’entraînement. Elle soupira. Aux premières lueurs de l’aube, Hermès s’envolerait vers les flancs colériques de la montagne de feu. Elle l’attendrait sagement dans son box, sa magie de guérison en alerte. Le sol vibra sous le corps de la jeune femme. Hermès redressa la tête, faisant claquer son bec. La plupart des phénix se redressèrent, paillant contre leur dresseur. Maïna fut saisie d’une violente douleur à l’avant-bras. Hermès venait de la pincer pour la sortir de sa léthargie.
— Mais qu’ont-ils ? L’un des dresseurs essayait de calmer son oiseau qui, en posture défensive avait déployé ses ailes et donnait des coups de bec dans toutes les directions.
— Quelque chose les rend nerveux ! Sortez des box et enfermé les, avant qu’ils ne s’envolent !
Grande plaine
La brume occultait sa vision. Des rayons argentés dansaient devant ses yeux dessinant des arabesques grossières sur une toile grise et cotonneuse. Dassos avançait difficilement, traînant son captif sur ses épaules. Sa main arrachée le faisait souffrir, et le froid humide de la forêt glaçait son corps meurtri.
Le prisonnier se réveilla, l’esprit embrumé par la douleur des brûlures qui parsemait son corps. Ses vêtements en lambeau et sa blessure sur le flanc lui rappelèrent son combat avorté. Il s’était fait capturer et nul doute que le maître ne lui pardonnerait pas son erreur. Dans l’espoir d’échapper à une colère certaine, en ramenant vivant le général, il se mit à marteler l’épaule de Dassos.
Son dos heurta le sol gelé. La douleur qui se propageât dans son corps acheva de le réveiller. Se redressant sur ses épaules, il vit son ennemi, tenant son moignon ensanglanté. Profitant de l’inattention du général, il se releva et lui fonça dessus. Le général figé par la douleur fut propulsé un peu plus loin et se fracassa contre le tronc d’un arbre. Les deux hommes se fixèrent et le général à moitié assommé par le choc tenta de se relever en se tenant de sa seule main valide, aux racines immenses qui arrachaient la terre. Ils avaient tout deux, perdus trop de sang, durant leur premier combat, et aucun, ne disposaient de sortilège de guérison ou de potion.
Une pierre percuta la tête du capitaine prisonnier qui se retrouva à nouveau allongé sur le sol dur et froid de la forêt. Puis une chaleur vint le réchauffer. Intrigué, il leva sa tête et se retrouva entouré de flammes. Le général, venait d’user de ses dernières forces, pour l’enfermer dans une prison de feu.
— Un feu en pleine nuit ? Tu as bien du courage pour oser donner ainsi notre position !
— Peu importe qui nous trouvera en premier ! Je ne te laisserai pas t’enfuir, quitte à te brûler vif si des ennemis s’approchent !
— Inutile, tu vas bientôt mourir général ! Tu es faible et tu as perdu trop de sang. Le froid engourdira bientôt tout ton corps. Quand cela sera fait, ton sort s’éteindra et je serais libre !
Le général sourit à la remarque avant d’éclater d’un rire franc. « Sais-tu seulement ce qui demeure en cette forêt ? » Le prisonnier arqua un sourcil, peu désireux de connaître la réponse à cette question.
— Des centaures ? J’aurai aimé faire le croquis de l’un d’entre eux ! Bonjour général. Hélios s’avança et dépassa l’intense brasier qui illuminait le bois.
— Medjaï ! Je ne sais pas si je dois être en colère ou content de te voir !
— Cessez de parler ! La blessure est grave ! Il s’agenouilla et ouvrit son sac. En sortant d’étranges fioles, il en déboucha une, contenant un étrange liquide rougeâtre. « Potion de soin ! Elle va stabiliser votre énergie vitale le temps que le sortilège fasse son effet. Je ne pourrais pas faire repousser votre main, mais au moins cautériser la plaie pour faire cesser l’hémorragie.
— Et les enfants ? Il porta l’étrange bouteille à sa bouche et grimaça au contact du liquide amer.
— Ils seront bientôt en lieu sûr !
— Et toi ? Que fais-tu ici malgré le refus de la reine ?
— Lostris a ressenti un trouble dans votre énergie ! Elle m’a envoyé vous surveiller ! Mais je ne peux pas laisser un homme tel que vous se vider de son sang et mourir, pas après votre victoire. Il fit un signe de tête vers le prisonnier. « Vous pouvez relâcher votre magie, il n’ira pas loin. Reposez-vous le temps que la potion fasse son effet. Une aura lumineuse engloba ses mains. Prenant le moignon sanguinolent entre ses paumes, il entama une incantation silencieuse.
Volcan d’Orda
— Non-pitié, je peux encore vous être utile ! Le consul retenu par un sortilège, battait des pieds au-dessus du précipice. Le vide s’ouvrant sur les myriapodes géants de Varlen attendant leur pitance, s’embrasa de son strident. Les deux soldats du clan des ombres, sourire aux lèvres regardaient l’homme se débattre et couiner pour sauver sa malheureuse vie.
— Je vous donnerais de l’argent et des femmes ! Pitié ne me laisse pas tomber ! Le soldat relâcha sa magie et le regarda chuter dans un cri avant de raffermir sa prise. Le consul, la tête ballante, arrêta sa chute à quelques mètres de l’océan noirâtre.
Les deux soldats se regardèrent et éclatèrent de rire. Un message leur parvenant mentalement venait momentanément de sauver la vie du consul. Le faisant flotter jusque sur la terre ferme, celui-ci chuta lourdement, tête la première sur le sol rocailleux. Se relevant, il prit soin d’épousseter la poussière sur sa robe avant de partir en courant, empruntant l’étroit couloir de pierre. Son pied glissa sur la surface lisse du boyau. Tentant de s’accrocher aux parois, il termina sa course sur un petit promontoire surplombant les lacs d’eau chaude. L’ombre des pics rocheux masquait la clarté lunaire, plongeant le pied du volcan dans l’obscurité.
— Un message à toutes les troupes ? On doit faire quoi ? S’asseyant sur la jambe de pierre, il joua avec sa dague rouillée.
— Doit pas quitter L’poste ! Varlen a été clair !
— Pas d’explosion ! Ça veut dire quoi ? Le héros a fui tu crois ?
— T’sais ce qu’on raconte ? Qu’il s’est pas porté volontaire mais qu’c’est une punition du maître !
— Et c’est nous qu’on va punir, notre ami s’est enfui !
— Il ira pas loin ! C’est l’noir dehors ! Ah ! J’crois c’est l’heure !
— Enfin ! J’vais donner les ordres aux autres ! Le soldat emprunta l’accès principal illuminé par quelques torches. À l’entrée, le campement tenu par l’unité, attendait les ordres. Assis pour la plupart en tailleur, les autres sur des rochers, ils s’occupaient en se racontant leurs missions.
— J’te jure, une bestiole aussi haute que trois hommes ! Des cornes enroulées sur elles-mêmes capable de briser un rocher quand elle charge ! Et l’plus impressionnant c’est qu’elle savait se servir d’une épée.
— Attends ! À quoi elle va servir cette bestiole ?
— À rien ! On nous a dit d’trouver la vallée et les serpents, mais c’te bête grouillait d’partout dans la forêt ! Pas étonnant qu’les chasseurs osent pas trop mettre leurs pieds sur c’te planète !
— T’as jamais vu les petites fées de la planète aux monstres !
— Dans le quatrième Méros ? T’a été là-bas ?
— Ouais, et je peux vous dire que je veux plus jamais aller m’y perdre ! Cette saloperie elle a décimé la moitié de l’unité ! On les a même pas vu venir ! Un océan blanc et strident et pouf ! La moitié des hommes dévorés en un éclair !
— Messieurs ! C’est l’heure ! Le signal a été donné ! Qu’les magiciens s’tiennent prêt. Quand le soleil s’lévera, qu’ils commencent l’incantation. Vous resterez en contrebas de leur position et vous surveillerez la moindre tentative d’attaque. L’armée ennemie prendra les pentes du volcan d’assaut quand il f’ra jour !
— Que faisons-nous des nids de phénix ?
— Les myriapodes vont être libérés maintenant, ils s’occuperont d’débusquer ces oiseaux ! Activez vos boucliers !
Cinq faisceaux lumineux, s’envolant vers le ciel nocturne, illuminèrent quelque instant l’entrée de la grotte d’Écho. Le signal donné, les magiciens postés autour des pentes du volcan commencèrent la préparation de leur sortilège.
Grande plaine royale
Lorsque l’attaque eut lieu, le capitaine les avait sommés de fuir et de se cacher dans les arbres. De sa hauteur, elle avait assisté au massacre de ses camarades, tombés sous le flot déferlant de créature aussi hautes que trois hommes. Elle est ses compagnons apprentis mage, se servant de leur leçon de défense et d’attaque, avait essayé de noyer les monstres sous un océan de sortilège. Se servant du froid glacial qui enveloppait la forêt, elle avait pensé à un sort d’eau dans l’espoir de les geler. Mais l’un de ses camarades en panique, s’était vidé de sa magie en lançant des sortilèges de feu qui avait mis à mal le plan de Marlin. Le malheureux à bout de forces, avait fini par chuter et servis de repas aux êtres carnassier dans des cris de peur et d’agonie.
Elle leva les yeux au ciel. Ses yeux s’habituant au noir du bois se fixèrent sur de vive lumière fusant dans le ciel lointain.
Des étoiles filantes ? Non elle monte et ne tombe pas ! Un signal ? Alors ils sont sur les pentes du volcan ! Il faut prévenir les autres ! Se servant d’une plume de phénix, elle leva sa main et traça le début d’un message aérien. Concentrée sur l’écriture de son message, elle ne vit pas l’une des créatures au pied de l’arbre dans lequel elle était montée, chargé et cogné violemment le tronc le faisant trembler. Marlin perdit l’équilibre et se rattrapa de justesse, refermant sa prise sur la branche.
— Marlin ça va ? Son compagnon posté un peu plus haut venait de perdre son épée.
— Oui, ces créatures sont plus intelligentes qu’on ne le pensait ! Il te reste de l’énergie magique ?
— Encore assez pour lancer quelques sortilèges, mais je ne suis pas sûr qu’on tienne jusqu’à l’arrivée des renforts ? Tu crois qu’ils vont venir ? La peur dans sa voix, il la fixait.
Marlin la gorge sèche ne lui répondit pas, la peur de chuter vrillait son esprit.
— Alors les enfants ? On joue à chat ?
Elle se tourna vers le son de la voix qui venait de s’élever. Dans la pénombre elle distingua deux yeux d’un rouge carmin. Une dense fumée glaciale se diffusa à travers les arbres. Des volutes argentées dessinant des vagues aériennes, s’abattirent sur eux, gelant tout sur son passage. Le scintillement du gel prenant possession des troncs et des créatures infernales, transforma leur cachette en un océan blanchâtre de glace. Marlin leva sa main, le froid ne la faisait pas souffrir. Elle avait chaud. Son corps tout entier était parsemé d’une fine couche d’énergie dont l’aura jaunâtre diffusait une douche chaleur.
— Qui êtes-vous ? Demanda la jeune fille.
— Un certain général a demandé mon aide pour vous sortir de la ! N’ai crainte mon enfant je ne vous ferais aucun mal.
— Montrez-vous ! Marlin distingua de légères nuées de lumières dans l’obscurité des grands arbres. Puis le soleil illumina la forêt.
Dans la main de son sauveur, flottait une sphère dont l’éclat qu’elle avait pris pour l’astre solaire, brillait ardemment. Comme si un ange s’avançait vers elle, la clarté aveuglante se calma, laissant apparaître une jeune femme flottant dans les airs !
— Marlin c’est… Il ne put terminer sa phrase, l’étonnement le saisissant
— Vous êtes ? La divinité ? Mais comment ? La reine elle, elle… Marlin laissa échapper un sanglot, la pression des combats l’ayant tenu en alerte retombant, laissant place au soulagement d’avoir survécu !
— Ne dis rien mon enfant ! Je vais vous amener en lieu sûr ! Fermez les yeux ! Les sortilèges de téléportation peuvent vous rendre malade ! Dans un halo de lumière aux effluves chaleureuse, Marlin se sentit aspirée, puis ses pieds touchèrent la terre ferme.
Relais du volcan
Le golem chargea. Ses pas d’une lourdeur éléphantesque faisaient trembler la terre et sa rapidité ne leur laissait que peu de temps pour éviter ses assauts. Deux soldats étaient déjà tombés sous la violence de ses attaques. Chaque volute de poussière que soulevait le monstre de pierre masquait les sceaux lumineux que les mages tentaient désespérément de créer afin de l’enfermer.
Soudainement, le corps rocailleux se mit à trembler dans un son ressemblant à un éboulement. Les zébrures noirâtres le parsemant se mirent à briller d’un étrange éclat, amplifiant l’aura maléfique l’entourant. Puis comme s’il explosait, il projeta une nuée de pierre, fusant tel des flèches mortels.
La plupart des soldats renforcèrent leur bouclier, d’autres eurent moins de chance. L’attaque les ayant projetés et empalé sur les arbres s’étant brisés sous les impacts. Le bosquet devenant une mer de bois mort, la masure s’était effondrée laissant un tas de ruines inutilisable et les arbres dont les racines arrachées de terre créant une multitude de buissons boisés les enfermaient dans une prison végétale.
— Capitaine ! L’un des mages haletant, le bras victime d’une flèche rocailleuse pointa du doigt une brèche dans le sol. « Si nous aiguillons nos sortilèges à cet endroit, nous avons une infime chance de le faire chuter.
— Bien, oubliez vos sorts de scellement, faites s’ouvrir la terre en deux ! Soldats ! Captez son attention !
Les mages levèrent leurs mains vers le ciel et dans un murmure rendu inaudible par les tremblements de la créature, créèrent des sphères de magie qu’ils laissèrent tomber.
L’explosion provoquée, souffla tout sur son passage. Hommes, pierres, arbres furent balayés sous le choc. Le nuage provoqué s’envola vers la voûte étoilée dans un chaos étourdissant. Pendant quelques minutes le silence pris place. Puis un grincement sonore, plainte hurlante sous la lune fit trembler le sol. La fumée que les mages se chargèrent de dissiper leur montra leur défaite. L’endroit annihilé était nu. Un cratère béant s’était formé laissant en son centre le golem dont l’un de ses bras arraché gisait non loin. Mais la créature toujours debout, hurlait sa douleur, son corps tremblant prêt à lancer un nouvel assaut de flèches mortels.
Les hommes gisaient inconscient, les quelques mages ayant résisté à la déflagration tombèrent à genoux et les premiers rayons solaires se reflétèrent sur les scintillements du corps de la créature rocheuse.
A suivre