Le pire, dans le fait de se faire violer,
Au-delà de cette putain de culpabilité
Qui vous étreint à chaque instant,
Le pire, vraiment,
C'est de ne plus savoir qui l'on est réellement.
Je veux dire, on vous a dérobé une part de vous, une part détruite, révolue,
Et surtout une part qui ne vous reviendra jamais.
Cette part de lumière qui brillait,
Celle qu'on aimait,
Arrachée.
Cette impression d’être nue,
Que tous les regards se posent sur vous, qu'ils lisent vos pires tourments, vos peurs,
Et qu’après cela, ils vous arrachent le cœur
Sans en faire grand cas.
On voudrait fuir, se cacher, disparaître,
Mais le monde entier semble vous connaître.
Prisonnière des glaces, on vous dit : "Courage."
Vous tombez sans fin dans un gouffre noir,
Et leurs mains tendues ne savent pas vous voir.
Mais comment braver l’ombre qui devient un mirage ?
Ils murmurent des mots,
Promettant un jour sans douleur ni maux.
Ils pensent chasser ces ténèbres qui veulent vous tuer.
Vous vous sentez tomber,
Mais ils disent qu’ils seront là pour vous rattraper ?
NON ! Ce n’est pas si simple que ça.
Je voudrais qu’on m’aide,
Quelle que soit la forme qu’elle prenne, belle ou laide.
Mais moi-même, je ne sais pas comment faire pour avancer, là,
Dans ce néant que tu as créé.
Rappelle-toi :
Quand tu m’as enfin laissée partir de cette voiture,
Tu m’as condamnée à foncer dans ce mur.
Je marche, un pas après l'autre, timidement,
Avec l'impression que je titube sur cette route escarpée.
L'impression de n'être plus que l'ombre de mon ombre, vraiment,
Et que cette ombre de mon ombre veut s'échapper, se décrocher de moi, se barrer.
Comme dans Peter Pan, tiens.
Je fais le chemin,
Mais où est le début, où est la fin ?
Quand s'arrêtera cette pente qui me met à genoux ?
Je veux m'arrêter, mais je ne peux pas,
Parce que si je m'arrête, l'ombre géante que j'ai laissée derrière moi me poursuivra,
Et elle dessinera un immense trou
Dans mon âme, dans mon cœur.
Oh, si je pouvais lui faire payer ce qu'il m'a fait...
Tu as pris ce que tu voulais,
Et moi, je ne valais rien,
Juste un caillou sur ton chemin.
Je mettrai le feu à ta maison et, moi aussi, je brûlerai,
Mais ça ne sera rien comparé à la douleur que tu m'as infligée.
C'est vraiment…
Tellement horrible comme sensation, comme sentiment.
Je veux mourir et t'entraîner avec moi.
Si je dois brûler, toi aussi, tu brûleras.